KARUSI - GENOCIDE.

CONDAMNATION A MORT POUR GENOCIDE D'UN GOUVERNEUR DE PROVINCE ET D'UN ADMINISTRATEUR COMMUNAL DIRIGEANTS DU PARTI FRODEBU.

GITEGA, LE 15 AVRIL 1999 (NET PRESS). LA SESSION DES CHAMBRES CRIMINELLES A COMMENCE LE 12 AVRIL 1999. A LA CHAMBRE CRIMINELLE DE GITEGA, UN DOSSIER ETAIT PARTICULIEREMENT ATTENDU: CELUI DE GASPARD NTAHIMPERA, ANCIEN ADMINISTRATEUR DE LA COMMUNE DE BUGENYUZI; JEAN PIERRE HANGAYIKA, ANCIEN GOUVERNEUR DE LA PROVINCE KARUSI ET QUI, A L'EPOQUE DES FAITS, ETAIT CONSEILLER DU GOUVERNEUR; FREDERIC RWAJEKERA, ANCIEN DIRECTEUR DE L'ECOLE PRIMAIRE DE BUGENYUZI ET JEAN PIERRE BURIMWENGU, EMPLOYE A L'EPOQUE DANS UN BISTROT DU CHEF-LIEU DE LA COMMUNE. PARMI LES INCULPES, SEULS GASPARD NTAHIMPERA, ALIAS MUSHIRI ET JEAN PIERRE BURIMWENGU ETAIENT PRESENTS, LES DEUX AUTRES AYANT FUI LE PAYS.

LE PROCES A ETE SUROUT CELUI DE GASPARD NTAHIMPERA, OBJET DE MULTIPLES PLAINTES DES FAMILLES DES VICTIMES ET DE L'ASSOCIATION DES NATIFS DE LA COMMUNE BUGENYUZI. A SA CHARGE: UNE LISTE NOMINATIVE DE PLUS DE 50 VICTIMES DE TOUS LES AGES, DES VIEILLARDS CROULANTS JUSQU'AUX BEBES TUES DANS DES CONDITIONS PARTICULIEREMENT ATROCES, MAIS AUSSI LA PLANIFICATION ET LA SUPERVISION DU GENOCIDE COMMIS DANS TOUTE LA COMMUNE BUGENYUZI QUI, AVEC LA COMMUNE VOISINE DE GIHOGAZI, A ETE LA PLUS MEUTRIE AU NIVEAU DE LA PROVINCE KARUSI ET DU PAYS TOUT ENTIER, PAR LE GENOCIDE D'OCTOBRE 1993. BIEN QUE LE MOT "GENOCIDE" N'AI PAS ETE PRONONCE DANS LES SENTENCES, EN RAISON DU FAIT QUE LE BURUNDI N'A PAS ENCORE ADOPTE UNE LOI SUR LE GENOCIDE, C'EST BIEN D'UN PROCES DE GENOCIDE QU'IL S'EST AGI. EN EFFET, DANS PLUSIEURS AFFAIRES JUGEES ANTERIEUREMENT DONT UNE QUI A ETE JUGEE LE MEME JOUR, GASPARD NATHIMPERA APPARAISSAIT COMME LE CERVEAU DU GENOCIDE AU NIVEAU DE SA COMMUNE, COMME CELUI QUI A DONNE LES ORDRES, A TRAVERS LES STRUCTURES DE L'ADMINISTRATION QU'IL DIRIGEAIT, DE SON PARTI LE FRODEBU ET DE LA MILICE GEDEBU. ORDRES DE COUPER LES PONTS ET LES ROUTES ET ENSUITE D'ARRETER ET DE TUER TOUS LES TUTSI EN REACTION A LA MORT DU PRESIDENT NDADAYE MELCHIOR. SON IMPLICATION PERSONNELLE DANS DES ACTES DE GENOCIDE ETAIT ETAYEE PAR DES PREUVES QU'IL N'EST MANIFESTEMENT PAS PARVENU A REFUTER. ET POURTANT, LE PREVENU, DANS SON INTERVENTION QUI A DURE PLUS DE DEUX HEURES SUR LES SIX HEURES DE CETTE ULTIME SEANCE, A DEVELOPPE UNE VERITABLE STRATEGIE DE DEFENSE TENANT ESSENTIELLEMENT EN TROIS ARGUMENTS: RIEN N'ATTESTE LES DIFFERENTS CHEFS D'ACCUSATION; LE VRAI RESPONSABLE C'EST JEAN PIERRE HANGAYIKA (TENDANCE CONSISTANT A JETER LA PRINCIPALE RESPONSABILITE SUR LE SUSPECT AYANT FUI LE PAYS; LES VRAIS RESPONSABLES SONT LES PUTSCHISTES PARCE QUE LUI AVAIT ETE LIMOGE.

GASPARD NTAHIMPERA, JEAN-PIERRE HANGAYIKA ET FREDERIC RWAJEKERA ONT ETE CONDAMNES A MORT TANDIS QUE LE COMPARSE JEAN-PIERRE BURIMWENGU, QUI A PLAIDE COUPABLE, A ETE CONDAMNE A 10 ANS DE PRISON MALGRE LES ACCUSATIONS PESANT SUR LUI, NOTAMMENT LE FAIT D'AVOIR PARTICIPE A LA MISE A MORT D'UN ENFANT ET DE SA PROPRE BELLE-MERE! D'APRES LES OBSERVATEURS, LE PROCES S'EST DEROULE DE FACON REGULIERE: LES PREVENUS ET LA PARTIE CIVILE ONT BENEFICIE D'AVOCATS GRACE A LA LIGUE BURUNDAISE DES DROITS DE L'HOMME ITEKA QUI A AUSSI ASSURE LE DEPLACEMENT DES TEMOINS. MAIS IL FAUT NOTER QUE LE PREVENU ET SON AVOCAT ONT VAINEMENT TENTE D'OBTENIR UN REPORT DE LA SEANCE A CAUSE DE L'ABSENCE DE DEUX TEMOINS SUR LES CINQ ATTENDUS. LA COUR A REFUSE PARCE QU'ELLE AVAIT ACCEPTE D'AUTRES REPORTS. A NOTER AUSSI LE MALAISE JUDICIAIARE QUI CREE L'ABSENCE D'UNE LOI SUR LE GENOCIDE. CETTE ABSENCE DIMINUE LA PERTINENCE DES PROCES, PARTICULIEREMENT QUAND IL S'AGIT D'ORGANISATEURS DU GENOCIDE, COMME GASPARD NTAHIMPERA ET JEAN PIERRE HANGAYIKA.

IL EST A RAPPELER QUE LE PROJET SUR LE GENOCIDE TRAINE DANS LES TIROIRS DU GOUVERNEMENT.

BURUNDI - ENVIRONNEMENT.

MUHUTA: 50% DE LA RESERVE NATURELLE DE MONGE A ETE DETRUITS.

BUJUMBURA, LE 15 AVRIL 1999 (NET PRESS). PLUS DE 50% DE LA RESERVE NATURELLE DE MONGE, SITUEE DANS LES COMMUNES DE BUGARAMA ET MUHUTA EN PROVINCE DE BUJUMBURA, ONT DEJA ETE DETRUITS PAR LES POPULATIONS ENVIRONNANTES QUI COUPENT LES ARBRES POUR S'EN SERVIR COMME BOIS DE CHAUFFAGE D'UNE PART ET EN OCCUPANT LES TERRAINS SITUES DANS CETTE RESERVE D'AUTRE PART SELON LES RESPONSABLES DE L'INECN (INSTITUT NATIONAL POUR L'ENVIRONNEMENT ET LA CONSERVATION DE LA NATURE). AU MOINS CINQ PERSONNES SONT AUJOURD'HUI INCARCEREES A LA BRIGADE D'IJENDA POUR AVOIR CONSTRUIT DES MAISONS DANS LE PERIMETRE DE LA RESERVE. CES PERSONNES SE DEFENDENT EN DISANT QUE LES TERRAINS LEUR APPARTIENNENT ET QUE PAR AILLEURS LA RESERVE N'EST PAS DELIMITEE. SIGNALONS QUE LA RESERVE A ETE CREEE EN 1982 ET QU'ELLE N'EST PAS TOUJOURS DELIMITEE TOUT COMME LE PARC DE LA RUSIZI.

BURUNDI - DIVERS.

UN EXPATRIE CAUSE DU DESORDRE DANS LA CAPITALE.

BUJUMBURA, LE 15 AVRIL 1999 (NET PRESS). DANS LA SOIREE DE CE 13 AVRIL 1999, UN EXPATRIE PROBABLEMENT D'ORIGINE INDIENNE ETAIT AVEC SON FILS MENTALEMENT MALADE A TENTE PAR FORCE DE CONDUIRE LE VEHICULE. SON PERE A REFUSE. LE FILS A PRIS LE VEHICULE DE FORCE ET LE PERE S'EST ACCROCHE SUR LE PORTE BAGAGES DE SON VEHICULE. IL CRIAIT TOUT LE TEMPS AU SECOURS. ARRIVE AU NIVEAU DU MINISTERE DE LA JUSTICE, LES POLICIERS QUI ETAIENT LA ONT CRU QUE C'ETAIT UNE VOITURE VOLEE ET ILS ONT TIRE. LA BALLE A ATTEINT UN PASSANT SUR LES EPAULES. LE FILS A CONTINUE SON CHEMIN ET TOUT D'UN COUP, IL A APERCU UNE BARRIERE QU'ON LUI AVAIT TENDUE POUR QU'IL S'ARRETE. IL L'A COGNEE ET A FAIT MARCHE ARRIERE. IL A PRIS LA DIRECTION DE MUSAGA OU IL S'EST ARRETE POUR QUE SON PERE DESCENDE. PAR APRES, IL A CONTINUE A ROULER VERS UNE DIRECTION INCONNUE. IL N'AVAIT PAS ENCORE ETE RETROUVE CE MATIN.

LE PROPRIETAIRE DU VEHICULE A REVELE A LA POLICE PLUS TARD QUE CE N'ETAIT PAS UN BANDIT MAIS BEL ET BIEN SON FILS MAIS QUI EST MENTALEMENT DEFICIENT. LA POLICE A RETORQUE QU'IL A MENTI ET QUE S'IL A VAIT DIT LA VERITE, LA POLICE N'AURAIT PAS DU TIRER DES COUPS DE FEU A L'ENDROIT DE CE VEHICULE.