La colonisation belge
1916-1962
Sommaire 








I  Confrontations entre les Allemands et les Belges en Afrique

II  Administration des territoires occupés  par les Belges

    A  Le régime d’occupation militaire (Juin 1916-février 1917) 
 

    B   Le Régime du Commissariat Royal (1er février 1917-1er mars 1926)

         1  Principes administratifs
         2  Le plébiscite de 1918
         3 La Convention Orts-Milner

 C   Le régime du Mandat (mars 1926-avril 1949)

        1 Le Mandat
        2 La Loi du 21 août 1925 ou union administrative du Ruanda-urundi au    Congo Belge.
        3  La Réforme administrative

 D   Le Régime de tutelle et indépendance du pays

       1  Le régime de tutelle
      2 Les transformations économiques et sociales 
              a  Les transformations économiques
                   1°  L'agriculture
                   2°  L'élevage
                   3° Transports et communications
                      •  Le portage
                      • Les routes
                      • Les voies navigables
                      • Le transport aérien
                  4°  Les télécommunications
                  5°  Le Commerce
                  6°  Les mines et l'industrie
            b  Les transformations sociales
                1° La mission catholique
                2° L'éducation et la formation
                3° L'oeuvre médicale
  3  Evolution politique
            a  Constitution des conseils
            b   Création des partis politiques
                  1°  L'UPRONA (Unité pour le Progrès National)
                  2°  Le PDC (Parti Démocrate Chrétien)
                  3°  Le PDR (Parti Démocrate Rural)
                  4°  Le PP (Parti du Peuple)
            c  Le décret intérimaire du 25 décembre 1959
            d  Le Colloque de Bruxelles
            e  Les élections communales de décembre 1960
            f  Les élections législatives du 18 septembre 1961
            g Assassinat du Prince Louis Rwagasore et accession du Burundi à l'indépendance.

0 Introduction 
La première guerre mondiale déclenchée par l’Allemagne éclata en 1914 en Europe. Les belligérants s’affronteront aussi bien sur le continent européen que dans les colonies. L'Allemagne fût également battuen’aura pas le temps de mettre en oeuvre sa politique coloniale.
IConfrontations entre les Allemands et les Belges en Afrique
Les Européens avaient évité de porter la guerre qui se déroulait chez eux dans les colonies pour garder le mythe du “blanc civilisateur” mais cela ne fut pas le cas au Rwanda-Urundi. Le 15 août 1914, les troupes allemandes basées au Ruanda-Urundi coupaient la ligne télégraphique qui longeait le lac Tanganyikaet bombardaient les villes riveraines du lac Tanganyika. Le 22 août, un navire allemand ouvrait le feu sur le port de Lukuga. Devant cette agression, le ministre belge des Colonies Renkin adressa un télégramme au Gouverneur Général du Congo et au Vice-gouverneur de Katangaordonnant de “prendre des mesures militaires pour défendre le territoire belge...prendre les Belges seuls ou en coopération avec les troupes alliées, 
Le 18 avril 1916, l’offensive belge se déclencha sur l’ordre du Général Tombeur. Les forces d’attaque comprenaient deux groupes de deux régiments: celui du Colonel Molitor (brigade nord), celui du Colonel Olsen (brigade sud). Le premier jour, la brigade sud occupa l’île de Gombo (au sud du lac Kivu) . Le lendemain, Shyangugu (Rwanda) tomba. La brigade nord effectua un mouvement tournant vers l’Ouganda et marcha sur Kigali à partir du nord qui tombe le 6 mai 1916.
Les forces allemandes du Burundi commandées par le capitaine Von Languenn opposèrent une vigoureuse résistance, mais ne purent tenir devant la supériorité numérique belge.
Le 19 mai 1916, le major Muller occupaNyanza. Le 6 juin, Usumbura tomba sous les forces belges commandées par le Colonel Thomas. Kitega est prise le 17 juin. Le Rwanda et le Burundi étaient déjà occupés. Il restait alors les campagnes du Tanganyika (actuelle Tanzanie); La brigade Molitor s’empara ainsi de Biharamuro, puis de Mwanza. Le colonel Moulaert occupa Karema. La marche sur Tabora commença alors par trois colonnes. Le 29 juillet, Kigoma et Ujiji furentoccupés. Après plusieurs jours de combats acharnés, Tabora tombe le 19 septembre 1916.
Après, les forces anglaises et belges se coalisèrent pour occuper tout le Tanganyika à partir duquel le Général allemand Von lettow-Vorbeck opposa une résistance extraordinaire. Il se rendit après l’armistice de novembre 1918.
En Europe, l’Allemagne connaîtra la défaite en 1918. Au Traité de paix de Versailles en France, l’Allemagne perdit des colonies au profit des pays vainqueurs. La Société des Nations attribuera à la Belgique un mandat sur le Rwanda-Urundi. La Grande Bretagne aura un mandat sur le Tanganyika. Ce fut la fin du protectorat allemand au Burundi et au Rwanda.
IIAdministration des territoires occupés par les Belges
Après le départ des Allemands, les territoires occupés par les Belges ont connu quatre régimes politiques.
ALe régime d’occupation militaire (Juin 1916-février 1917) 
Le pouvoir d’administration du territoire conquisrevenait au commandant local belge de la Force Publique. Il a édicté une trentaine d’ordonnances-loi concernant uniquement la discipline militaire et l’ordre public tels que les régimes des boissons alcoolisées, les réquisitions militaires, l’utilisation des transports militaires à des fins commerciales, le vagabondage etc.
BLe Régime du Commissariat Royal (1er février 1917-1er mars 1926)
1Principes administratifs
Le régime du Commissariat Royal débute avec l’installation du Commissaire Royal à Kigoma le 1er février 1917. Il divisa le territoire conquis en quatre circonscriptions: La Résidence du Rwanda, la Résidence de l’Urundi, le Territoire d’Usui et le district d’Ujiji. Les pouvoirs et les attributions du Commissaire Royal étaient déterminés dans l’article unique du 5 décembre 1916. Il exerçait vis-à-vis des troupes et du personnel civil, militaire ou judiciaire du corps d’occupation tous les droits délégués au Gouverneur Général et au Procureur Général par la législation de la colonie.
2Le plébiscite de 1918
Au courant du 2ème trimestre de 1918, la puissance occupante a consulté les chefs pour qu'ils se prononcent pour les Belges ou pour les Anglais. Le 21 août 1998, les régents du royaume, Ntarugera, Nduwumwe et Karabona se prononcèrent en faveur de l'autorité belge. Cette prise de position est le résultat du fait que les Burundais ne connaissaient pas les Anglais. Ils redoutaient aussi des changements incessants des colonisateurs. Le plébiscite n'était aussi qu'un simulacre car les chefs n'avaient pas l'habitude d'être consultés par" les blancs" pour des décisions aussi importantes. Les Belges reconnaissaient eux-mêmes que les chefs n'étaient pas assez mûrs et conscients d'exprimer leurs désirs.
3 La Convention Orts-Milner
En 1919, l'Angleterre admettait que la Belgique ne pouvait pas sortir de la guerre où elle avait participé activement sans obtenir des réparations pour les sacrifices consentis et les dommages subis. Le rang qu'elle occupait au sein des nations coloniales et l'oeuvre qu'elle avait déjà accomplie au Congo lui autorisait de revendiquer l'administration des terres conquises.
En revanche, la Belgique devait faciliter la réalisation du projet de construction d'un chemin de fer qui devait relier le Cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud au Caire.
De ce fait, le 30 mai 1919, Pierre Ortz représentant de la Belgique et Lord Milner, Secrétaire d'Etat aux colonies anglaises signent une convention dont les ponts saillants sont les suivants:
- Les résidences du Ruanda et de l'Urundi reviennent à la Belgique
- Le territoire d'Usui et le district d'Ujiji passent à l'Angleterre. Ces territoires furent officiellement remis aux Anglais le 22 mars 1921.
- En mars 1921, le Gisaka et le Bugufi furent attachés au Tanganyika territory pour faciliter la construction d'un chemin de fer reliant la Caire au Cap. En échange, la Belgique reçut les concessions de Kigoma et de Dar-es-Salam. Elle obtint aussi des facilités spéciales sur la voie ferrée reliant les deux villes. La Belgique obtint la liberté de transit des marchandises en provenance ou vers le Congo Belge à travers le territoire occidental.
Ce transfert de territoires souleva des problèmes tant sur le plan intérieur que qu'extérieur. Au Ruanda, le roi YUHI V MUSINGA protesta énergiquement car l'on prenait au moins 1/4 du pays. Le Gisaka sera rétrocédé plus tard au Ruanda mais le Bugufi sera intégré définitivement dans la Tanzanie actuelle.
CLe régime du Mandat (mars 1926-avril 1949)
1 Le Mandat
A la fin de la première guerre mondiale, les puissances victorieuses ont décidé, lors du traité de paix de Versailles, d’administrer les anciens territoires occupés par l’Allemagne par certains pays pour le compte de la Société des Nations (SDN). La SDN allait donner à ces pays une mission “civilisatrice” à leurs ressortissants respectifs afin de les conduire au “bien être et audéveloppement”. Par sa décision du 20 juillet 1922, reprise par une décision du 31 août 1923, la SDN confia à la Belgique un mandat sur le Ruanda-Urundi. Cette décision devait sortir ses effets par l’approbation d’une loi nationale promulguée le 20 octobre 1924. Le régime du Commissariat Royal pris fin officiellement le 1er mars 1926 en vertu de l’entrée en vigueur de la loi du 21 août 1925.
2 La Loi du 21 août 1925 ou union administrative du Ruanda-urundi au Congo Belge.
Le parlement belge, ayant approuvé le mandat par la loi du 20 octobre 1924, avait l’obligation de gérer le Ruanda-urundi comme un territoire ayant un statut particulier différent de celui d’une colonie. La Belgique avait même l’obligation d’élaborer des rapports d’administration qui devront être analysés par la Commission Permanente des Mandats.
Mais elle décida d’unir administrativement le Ruanda-Urundi à sa Colonie du Congo par la loi du 21 août 1925 . Les décrets et les ordonnances législatives du Gouverneur Général du Congodont les dispositions n'étaient pas spéciales pour le Ruanda-urundi ne s’appliquaient à ce territoire qu’aprés y avoir été rendus exécutoires par une ordonnance du Vice-Gouvverneur Général.
3La Réforme administrative
Les colonisateurs allemands n’avaient pas eu le temps de mettre en place une administration coloniale propre à eux.L’administration allemande s’était appuyée essentiellement sur la collaboration des chefs locaux,ou d’autres chefs autonomistes. 
Quant aux Belges, ils ont tenu compte de l’organisation coutumière tout en mettant sur pied une administration coloniale qui ne tarda pas à éclipser l’autorité des chefs coutumiers. Un important changement a été opéré dans la désignation des chefs, responsables des chefferies. Les chefferies furent regroupées. A la tête de l’administration, il y avait le roi qui était investi par le Gouverneur à l’échelon supérieur tandis que les chefs et les sous-chefs étaient nommés par le Mwami et investis par l’Adminsitrateur Résident.
DLe Régime de tutelle et indépendance du pays
1Le régime de tutelle
Après la deuxième guerre mondiale, la Société des Nations a été remplacée par l’Organisation des Nations-Unies dont l’existence commença officiellement en 1946. L’administration du Ruanda-Urundi fut confiée à la Belgique par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 13 décembre 1946. La Belgique avait la mission de "favoriser le progrès politique, économique et social des populations ainsi que le développement de leurinstruction, favoriser également leur évolution progressive vers la capacité de s'administrer eux-mêmes". 
Les Nations-Unies organiseront des missions de visite pour se rendre compte de l'état d'exécution des recommandations de l'ONU de favoriser le progrès politique, économique et social. C'est dans ce contexte que le pouvoir tutélaire promulgua le décret du 14 juillet 1952 qui élargit les attributions de l'administration indigène notamment ,en étendant les pouvoirs des Bami qui avaient dans leur compétence un certain nombre de matières réservées à l'administration belge. 
2 Les transformations économiques et sociales
aLes transformations économiques
L'agriculture
Le pouvoir colonial belge a pris des mesures importantes dans la lutte contre l'érosion en vue de la bonne conservation des terres , dansl'amélioration de leurvaleur agricole , de l'augmentation de la production et du rendement.
Le drainage des marais a permis à la fin des années 60 de mettre en culture 92.502 ha. L'irrigation se faisait grâce à 3.471Km de canaux irriguant 6700 ha. La lutte anti-érosive s'étendaiten fin de 1960 sur 577.359 de fossés antiérosifs. Des engrais ont été utilisés à titre expérimental avec l'aide financière de l'OCIRU (Office du Café Indigène du Ruanda-Urundi) et le contrôle technique de l'I.N.E.A.C. (Institut National d'Etudes Agronomiques du Congo) pour assurer un meilleur rendement des caféiers. La lutte phytosanitaire a été scientifiquement entreprise. Des semences sélectionnées ont été distribuées sous le contrôle des C.A.P.S.A. (Centres AgricolesPermanents du Service de l'Agriculture) par des agronomes qui ont permis des essais comparatifs et défini les semences qui étaient les mieux adaptées à la région.
L'administration coloniale a déployé un effort particulier dans la diffusion des cultures vivrières pour lutter contre les famines et les disettes. En 1931, chaque homme valide avait l'obligation d'entretenir 35 a de plantes vivrières.La diffusion des cultures vivrières s'est faite souvent avec force. Au départ, la population se méfiait de ces nouvelles cultures mais elles ont été progressivement bien accueillies et intégrées dans le système cultural burundais. Par exemple, le froment, la pomme de terre, le soja furent vulgarisés par des stations agronomiques dont la plus importante était la station de Gisozi. 
Les statistiques de 1960 montrent quela productiondes cultures vivrières pratiquées sur 1.302.588 ha s'élevait à 5.617.314 tonnes. Pour les cultures maraîchères des entreprises européennes pratiquées sur 770 ha, on récoltait 2405 tonnes.
Les cultures commerciales étaient essentiellement le café, le coton et l'huile de palme, l'on comptait à la fin de la colonisation 70.434 ha cultivés par les Barundi et 3.329 ha cultivés par les européens. La production était respectivement de 32.940,5 tonnes et 1231 tonnes. Des reboisements importants ont été réalisés car ils ont permis la conservation des sols sur une étendue de 61.000 ha. 
L'élevage
Le Ruanda-Urundi était un pays à vocation agricole où le bétail jouait un rôle social et économique très important. Il y avait en conséquence la surpopulation des bovins qui entraînait une faible productivité et un état sanitaire défectueux. 
Pour accroître la productivité, le pouvoir colonial introduisit de nouvelles races dans des fermes comme celle de la Ruvyironza installée à Mahwa depuis 1954. La race SAHIWALdu Pakistanpour la viande et JERSEY (de l'ile de Jersey) pour le lait.
La Belgique concentra ses efforts dans la construction des étables. Elle introduisit les plantes fourragères. L'action des services vétérinaires s'exerça dans plusieurs domaines par des vaccinations contre la peste bovine, le dippage qui était pratiqué à grande échelle. Une action a été également entreprise pour supprimer la transhumance de saison sèche et éliminerdes non valeurs, ce qui ne fut pas bien accueilli par la population.
Malgré tous les efforts déployés dans l'amélioration de l'agriculture et de l'élevage, ces deux activités ont toujours gardé un cachet traditionnel à la fin de la période coloniale. De plus, tous les changements ont été brutalement introduits et la population les considérait comme des corvées.
3° Transports et communications
Le portage
Au début, les Belges avaient recours au portage car la densité élevée de la population rendait le recrutement des porteurs facile. Cependant, le portage était très contraignant car les porteurs pouvaient effectuer une trentaine de Km avec une charge de 20 à 30 Kg. Ils ont dû ainsi procéder à des réquisitions pour avoir une main d'oeuvre. Cette situation rendait urgente la construction des routes.
• Les routes
Le traçage des routes a été rendu difficile par la nature accidentée du relief. Jusqu'en 1922, il n'existait pratiquement pas des doutes carrossables. La première route construite reliait Usumbura à Astrida (dans l'actuelle préfecture de Butare au Rwanda). La Belgique a eu recours à la main d'oeuvre forcée car le travail était pénible. En 1960, les tronçons Bujumbura-Astrida) , (Bujumbura-Bukavu) et (Bujumbura-Gitega)étaient asphaltés de même que les rues principales de Shyangugu, Burare, Kigali. Bujumbura possédait30 Km du chaussée bitumée. Vers l'indépendance, le réseau routier du Rwanda-urundi était l'un des plus denses d'Afrique.
• Les voies navigables
Les Lacs Tanganyikaet Kivu servaient de support à la navigationqui était entre les mains de la Compagnie des Chemins de Fer du Congo Supérieur et des Grands Lacs. Cette compagnie assurait le service sur le lac Tanganyika entre Bujumbura et Albertville (345Km) pour le trafic vers les ports de mer de Matadi (Kinshasa) et de Lobito, ainsi qu'entre Bujumbura et Kigoma (210 Km) pour le mouvement de marchandises vers Dar-Es-Salam. Le port de Bujumbura fut construit en 1937 et fut inauguré en 1939. Il sera agrandi entre 1957 et 1959. Il devait desservir le Ruanda, l'Urundi et le Congo Belge.
La navigation sur le Kivu était assurée par l'O.T.R.A.C.O. (Office d'Exploitation des Transports Coloniaux). Des transporteurs privés existaient également. La rive orientale du Kivu disposaitde trois ports d'accostage Kibuye, Kisenyi et Shyangugu.
• Le transport aérien
Le transport aérien était favorisé par la position géographique de la ville de d'Usumbura. En 1937, le premier avion en provenance directe de Belgique atterrissait à Usumbura. 
En 1960, l'aéroport d'Usumbura fut construit à Gakumbu et servait de plaque tournante aux vols en direction de Tchad, du Soudan, du Nigéria, de l'Egypte, de la Grèce et de la Belgique. Il était capable de recevoir des avions de type D.C. 4 et D.C.6. Les compagnies aériennes Sabena et Sobelair assuraient divers services aériens entre le Ruanda et l'Urundi. 
4° Les télécommunications
La ville de Bujumbura et les autres localités importantes disposaient d'un bureau télégraphique qui recevaient et envoyait des télégrammes entre Bruxelles et Shyangugu d'une part et Elisabethville d'autre part. Bujumbura était également équipé de téléphone. Ce réseau était en relation avec le réseau téléphonique mondial.
Le Commerce
A l'arrivée des Belges, l'usage de la monnaie était limitée autour des grands centres. Pour la majorité des Barundi, les échanges se faisaient avecl'usagedes objets de parure; du petit ou du gros bétail. La masse indigène ne cherchait la monnaie que pour payer l'impôt. L'administration coloniale a en conséquence diffusé la monnaie et à même imposé à certains endroits l'usage de la monnaie dans les échanges.
Concernant les marchés, les chefs ont organisé entre 1918 et 1925 les marchés d'Usumbura, de Nyanza-lac, de Kitega, de Muhinga, de Ngozi. Durant les années 1930, chaque chef fut invité à créer au moins un marché dans sa circonscription.
Le commerce intérieur était dominé par des étrangers: Indiens, Arabes, Pakistanais et Grecs installés dans les centres de négoce. Ils vendaient des objets importés :véhicules, carburants, cigarettes, ciments, machines, outillages divers,houes, savons, sels, vêtements et exportaient des produits locaux: café, vivres, bétail, peaux. L'activité commerciale était concentrée dans 55 centres commerciaux principauxet les 110 centre centres de négoce ou centre commerciaux secondairesoù il existait un contrôle de prix.
Les mines et l'industrie
La colonisation belge a particulièrement délaissé le secteur minier et industriel. L'activité industrielle était de façon quasi exclusive entre les mains des Européens. Le développement industriel était lié à l'énergie. Les principales productions minières étaient le Wolfram, l'or, la cassitérite et le Basnaesite.
Au terme de la colonisation, quelques industries légères existaient à Usumbura. C'est le cas de la Brasserie, les usines de traitement du café et du coton, l'industrie textile (SIRUCO, LOVINCO) et quelques industries chimiques.
A l'indépendance, le Burundi a hérité d'un secteur minier et industriel faible que ne devait pas lui permettreun essoréconomique rapide dans le futur.
bLes transformations sociales
1° La mission catholique
Pendant toute la période coloniale, le Ruanda-Urundi connaîtra un essor impressionnant du catholicisme. Les missionnaires jouaient un rôle conciliateur entre la puissance coloniale et les autorités traditionnelles qui consista à gagner la sympathie des chefs, qui virent en eux des protecteurs. Les missionnaires catholiques ontfortement combattu la religion traditionnelle qui se basait sur le culte de Kiranga. De multiples actions ont été dirigées contre les dépositaires des secrets royaux (Abanyamabanga) ainsi que les spécialistes des cultes royaux. Les missionnaires devaient vider la monarchie de sa substance, c'est-à-dire la théocratie. Ceux qui pratiquaient encore le culte de Kiranga étaient considérés comme rétrogrades face à ceux qui se faisaient baptiser et qui bénéficiaient par conséquent d'une certaine considération sociale. C'est la raison pour laquelle les missionnaires déployaient leurs efforts pour convertir les chefs afin que leurs sujets se convertissent facilement.
Le gouvernement colonial mit alors tout en oeuvre pour aider les missionnaires etleur confia le secteur éducatif. En 1922, le vicariat apostolique du Burundi fut érigé. De nombreux services missionnaires furent ouverts dans le pays: Busiga, Mugerero, Rusengo (1923), Petit Séminaire de Mugera (1926), Bukeye (1927), Gatara(1928), Musigati, (1930), Makamba, Musanyi, Kibumbu(1934), Rumeza (1935). En 1937 déjà, l'église catholique était en pleine expansion: Il y avait 253.665 baptisés, 80.000 catéchumènes, 150.000 postulants. Le 14 juillet 1949, Mgr Grault obtenait la création d'un nouveau vicariat apostolique, celui de Ngozi. Le 11 octobre 1959, Mgr Ntuyahaga était nommé Evêque de Bujumbura et Mgr André Makarakiza remplaçait à Ngozi Mgr Martin qui partit créer le diocèse de Bururi.
Le développement du protestantisme a été limité par le combat que lui livraient les missionnaires catholiques. L'administration coloniale avait la même attitude vis-à-vis des musulmans. Lorsque l'instruction commença à se répandre, on interdit l'emploi du Kiswahili dans les écoles. Les Musulmans n'obtenaient pas facilement des concessions pour leurs mosquées. Leurs écoles ne reçurent pas des subsides de l'Etat. 
En 1963, les stastistiques donnaient pour une population totale de 2.654.663 les chiffres suivants: 25.000 musulmans (2500 arabes de Mascate et Oman, 1500 Pakistanais, surtout ismaéliens, 21000 africains de rite sunnite) 111.745 protestants, 1.592.742 catholiques dont 127.690 catéchumène.
2° L'éducation et la formation
Le système éducatif dans l'Afrique Belge était conçu pour répondre aux réalités du moment, c'est-à-dire l’exploitation des colonies au profit de la métropole. La politique scolaire insistait sur trois objectifs fondamentaux
- Dispenser l'instruction et l'éducation à la totalité de la jeunesse
- Dispenser un enseignement qui prépare les autochtones à vivre dans leur milieu
- Dispenser un enseignement préparant l'élite
Au niveau de l'enseignement officiel, il s'agissait des écoles officielles ouvertes aux enfants des chefs en vue de faire d'eux de futurs chefs: clercs, assesseurs, collecteurs d'impôt... Le programme de formation était sommaire.
Quant aux écoles missionnaires, l'on distinguait d'abord les écoles rurales avec deux ans de formation. Elles dispensaient à la grande masse un enseignement rudimentaire sous la direction des institutions indigènes: Lecture, écriture, calculs élémentaires, notions d'agriculture et d'hygiène.``
Il y avait ensuite les écoles centrales (5 ans d'études) dirigées par les missionnaires capables d'un enseignement qualitativement meilleur, qui recevaient généralement les meilleurs candidats des écoles rurales.
Il y avait également des écoles chapelles. On apprenait les gens à lire, à écrire et le catéchisme.
L'enseignement secondaire fut confié aux missionnaires. Il y avaitd'abord le Groupe Scolaire d'Astrida (Butare) fondé en 1929. Cette école devait former les auxiliaires de l'administration, candidats chefs, assistants médicaux, vétérinaireset agricoles. Ensuite, il y avait les écoles professionnelles: écoles des assistants médicaux fondé en 1920 à Gitega, l'école des vétérinaires pour noirs installes à Nyanza au Ruanda, l'Ecole Pratique d'Agriculture installée à Kitega. Comme la mission d'Astrida était de former des auxiliaire surtout dans le domaine administratif, les écoles devaient fournir à l'administration coloniale des assistants dans de nombreux domaines techniques. Enfin, il y avait des écoles de formation des collaborateurs religieux autochtones: séminaire de Kabgayi au Ruanda et le Petit Séminaire de Mugera.
Vers la fin de la colonisation, l'enseignement secondaire connut un grand développementgrâce à l'arrivée au pouvoir en Belgique d'un gouvernement socialiste. Il fut créé en1954 des écoles officielles dispensant un programme métropolitain de formation. Le Collège Interracial d'Usumbura fut créé en 1954. L'Athénée de Bujumbura fut également créé en 1954 pour compléter les humanités anciennes gréco-latines
En 1957, un centre pré-universitaire d'Astrida fut créé. En 1960,il sera créé le Centre Universitaire d'Usumburaqui comprenait les facultés de philosophie et lettres et une des sciences politiques, économiques et sociales. En même temps, l'administration belge transféra à Bujumbura la faculté d'Agronomie d'Astrida. Cela permit l'ouverture d'une faculté des sciences en 1961.
3° L'oeuvre médicale
L'administration coloniale s'est engagée dans la lutte contre les épidémies, la mortalité infantile etles maladies avec la mise en place d'un dispositif sanitaire important. Des campagnes systématiques ont été entreprises contre le trypanosomiase, le typhus exanthématique, le pian, la lèpre,le paludisme et la tuberculose. Au Ruanda-Urundi, les disponibilités hospitalières étaient les suivantes à la fin de la colonisation: 36 hôpitaux comprenant 4000 lits, 159 dispensaires comprenant 1400 lits, 2 sanatorium, 1 léproserie comptant 800 lits, 2 laboratoires médicaux. Le personnel était de: 90 médecins, 8 pharmaciens, 6 dentistes, 27 fonctionnaires et agents sanitaires, 38 auxiliaires médicaux, 180 infirmières et infirmiers et accoucheurs, 2 techniciens radiologues, 2 Kinésithérapeutes, 895 agents subalternes.
3Evolution politique
Les années 1960 ont été caractérisées en Afrique par un nationalisme qui visaitle départ des colonisateurs et l'indépendance despays. C'est dans ce contexte quele Burundi est entré dans le courantnationaliste avec à la tête le Prince Louis Rwagasore, président de l'UPRONA (Union pour le Progrès National)à l'instar despays limitrophes comme leCongo Belge sous la houlette du Patrice Lumumba, Président du M.N.C (Mouvement Nationaliste Congolais): le Tanganyika (actuelle Tanzanie) avec Julius Kambarage Nyerere à la tête de la TANU (TANGANIKA AFRICAN NATIONAL UNION),Le Kenya dont le futur président sera Jomo Kenyata à la tête de la KANU (Kenya African National Union) ...
Ainsi la Belgique fut amenée à mettre en exécution un plan décennal (1951-1959) visant le développement de l'agriculture (café, coton, cultures vivrières), de l'élevage et les réalisations dans le domaine social furent entamées.
aConstitution des conseils
En vue de démocratiser les institutions, la Belgique procéda à la constitution des conseils. le 14 juillet 1952, un décret réorganisa la politique indigène à tous les échelons coutumiers.
1°Leconseil de sous-chefferie comprenait le Sous-Chef et 5 membres au moins et 9 membres au plus en raison d'un membre par 500 habitants.
2°Le conseil de chefferie était composé du Chef et de 5 à 9 sous-chefs élus par leurs collègues et des notables en nombre égal au Sous-chefs.
3°Le conseil de territoire: Ce conseil était composé de tous les Chefs de terrotoire et d'un nombre égal de sous-chefs élus par leurs pairs et d'unnombre de notables égal au total du nombre des chefs et Chefs et des Sous- Chefs.
4° Le Conseil Supérieur du Pays: Ce conseil remplaça le Conseil du Mwami qui n'admettait en son sein que les princes Baganwa selon le dosage familialet régional. Le Conseil Supérieur de Pays était présidé par le Mwami, épaulé par un Vice-Président nommé par le Vice-Gouverneur Général et Gouverneur du Ruanda-Urundi. Il comprenait les président des conseils de territoire, 6 chefs élus par leurs collègues, un représentant de chaque conseil de territoire, 4 personnes connaissant bien les problèmes socio-économiques, religieux et culturels, 4 indigènes porteurs de la carte de mérite civique. Leur mandats était de trois ans renouvelables.
Tous ces conseils donnaient leurs avis sur toutes les questions intéressant leurs circonscriptions administratives respectives. Un grand pas vers ladémocratisation fut franchi lorsque la Belgique procéda au renouvellement des conseils de sous chefferieen 1956 par vote secret au suffrage universel. Le Gouverneur Jean Paul Harroy ne voulait pas laisser la composition descollèges électorauxà la seule discrétion des sous-chefs.
bCréation des partis politiques
La fin des années 1950 fut marquée au Burundi par une participation très active des Burundais dans la recherche de leur autonomie vis-à-vis de l'autorité tutélaire.
Déjà en 1956, le prince Louis Rwagasore, fils du Mwami Mwambutsa réclamait une constitution du Burundi à l'instar du royaume de Belgique qui était régi par une constitution.
En 1958, l'on assiste à la création des partis politiques qui seront au nombre de 23 en 1960. 
Trois tendances se dégagèrent de ces partis politiques: Il y avait les partis qui voulaient l'indépendance immédiate et le départ des colonisateurs. 
Il y avait la tendance qui réclamait une autonomie du Burundi mais après une période de transitionpour préparerles Burundais à s'auto-administrer. Cette tendance était dominée par le PDC (Parti Démocrate Chrétien) dirigé par le Prince Ntidendereza et appuyé par la puissance coloniale.
Il y avait aussi la tendance ethniquequi était soutenu également par les colonisateurs à travers le PP (Parti du Peuple(
Notons aussi que la plupart des partis politiques avaient une audience locale. Parmi les grands partis politiques, il y avait:
1° L'UPRONA (Unité pour le Progrès National)
Fondé en 1959 par le prince Louis Rwagasore, fils du Mwami Mwambutsa. Il fut agréé le 7 janvier 1960. Son but était de combattre toute injustice sociale dans le pays. Dans sa propagande, le parti se servit beaucoup de la personnalité de Rwagasore. Le parti lutta pour obtenir l'indépendance le plus rapidement possible et s'attira ainsi l'amitié des partis nationalistes des pays voisins (UNAR Union Nationale du Rwanda); Mouvement National du Congo) T.A.N.U. (Tanganyika African National Union).
2° Le PDC (Parti Démocrate Chrétien)
Il a été fondé par Joseph Birori, un prince Mutare, fils de Pierre Baranyanka. Il a été agréé en février 1960. Le PDC voulait l'indépendance, créer un Etat démocratique dans un esprit de principe chrétien, de justice et d'égalité. Du fait qu'il voulait maintenir des liens étroits avec le Belgique, une certaine opinion l'accusera d'être à la solde des colonisateurs.
3° Le PDR (Parti Démocrate Rural)
Le parti voulait l'amélioration des conditions de vie des ruraux. Son fondateur est Pierre Bigayimpunzi.
4° Le PP (Parti du Peuple)
Il fut fondé le 3 décembre 1959. Il voulait l'émancipation politique, sociale et culturelle du petit peuple. Défenseur des déshérités de la population , il voulait une communauté avec le Ruanda mais en gardant le particularisme du Murundi. Un des grands promoteurs fut le colon Albert Maus dont le principal souci était l'émancipation des Hutu. Le parti était plus ou moins l'équivalent du PARMEHUTU au Ruanda. 
cLe décret intérimaire du 25 décembre 1959
Afin de mieux appréhender les problèmes politiques du Rwanda-Urundi,le gouvernement belge mit sur pied une "groupe de travail pour l'étude du problème politique au Ruanda-Urundi" en avril-mai 1959. Au terme des travaux du groupe de travail, le gouvernement pris une position devant les chambresbelges. Le gouvernement annonçait sont intention de démocratiser les institutions afin de conduire le peuple Burundais à l'autonomie. Il envisageait la mise en place de deux gouvernementsautonomes (pour le Ruanda et l'Urundi et la fin desliensqui unissantle Ruanda-Urundi à au Congo Belge en vertu de la loidu 21 août 1925.
Il s'ensuivit alors le décret intérimaire du 25 décembre 1959 sur l'organisation politique du Ruanda-Urundi. Ce décret mit sur pied des communes provisoires. Les chefferies furent maintenues mais les conseils de chefferies furent remplacés par un conseil intérimaire. Un conseil du pays à caractère législatif a été établi respectivement dans les deux pays. Au sommet des deux pays, il y avait un conseil général
dLe Colloque de Bruxelles
Du 23 au 31 août 1960, un colloque a eu lieu a Bruxelles sur les problèmes particuliers du Burundi. Il réunissait les représentants du gouvernement belge, des représentants de l'administration belge au Ruanda-Urundi , membres de la commission intérimaire et treize représentants des partis politiques. Les travaux portaient sur les modifications à apporter au décret intérimaire du 25 décembre 1959 en ce qui concerne les élections communales; l'organisation et la mise en place de nouvelles structures administratives ; le problème de Bujumbura, la capitale commune aux deux pays.
A la suite de ce colloque, six commissaires sont nommés. Ils avaient le rang de ministre: les départements étaient: Finances, Agriculture, Personnel et Contentieux; Affaires foncières, Affaires médicales et Justice.
eLes élections communales de décembre 1960
Du 15 au 8 décembre 1960 eurent lieu les élections communales. Le 20 septembre 1960, 12 partis politiques, parmi lesquels il y avait le P.D.C, le P.D.R et le P.P. se sont constitués en un Front Commun contre l'UPRONA qui voulait l'indépendance immédiate. Le pouvoir colonial, voyant la popularité du prince Louis Rwagasore, entreprit une série d'actions pour bloquer la campagne de l'UPRONA. Ainsi, Rwagasore sera emprisonné à Bururi en pleine campagne afin de permettre au Front Commun de marquer des points dans la campagne.
En conséquence, le Front Commun triompha au détriment de l'UPRONA dont les partisans ont été largement persécutés par le pouvoir colonial. Pour l'ensemble du Burundi qui comptait 18 provinces, 181 communes et 441.420 contribuables, il y eut 475.655 électeurs inscrits au rôle, dont 397.651 ont voté soit 83,59%. Il y eut 7013 bulletins blancs et 3481 bulletins nuls. Sur 2873 sièges de conseillers communaux à pourvoir, il y eut sièges925 au P.D.C. soit 32,30%, 545 à l'UPRONA soit 18,97%, 501 pour le P.D.R. soit 17,44%, 222 au P.P. soit 7,72% Le Front Total totalisait une moyenne de 45%. Les partis qui avaient obtenu des résultats appréciables étaient les seuls invités à ce colloque. Entre-temps, les partisans de l'UPRONA multiplièrent des actions pour dénoncer le caractère irrégulier des élections communales.
fLes élections législatives du 18 septembre 1961
Face à aux irrégularités relevés dans l'organisation des élections communales et à la crise socio-politique graveque traversait le Ruanda-Urundi, l'Assemblée Générale de l'ONU décida de prendre les affaires en main. Elle adopta la résolution 1579 qui ordonna à la Belgique de retarder les élections législatives prévues le 28 janvier 1961. Ces élections devaient être organisées au suffrage universel. La Belgique devait accueillir une Commission des Nations-Unies pour le Ruanda-Urundi (C.N.U.R.U.) qui devait se prononcer sur la préparation des élections et d'étudier le problème du génocide au Ruanda. En effet,les Batutsi du Ruanda avaient été massacrés en 1959par des extrémistes hutu au nom d'une pseudo-révolution soutenue par la puissance coloniale et l'église catholique coloniale.
Mais la Belgique devança les travaux de laC.N.U.R.U.et édicta deux ordonnances législatives qui mirent sur pied un conseil intérimaire, un sorte d'Assemblée Nationale élue par les conseillerscommunauxcomptant 64 membres où 80% des députés étaient du Front Commun et un Gouvernement autonome.
Les partisans de l'UPRONA se mirent à dénoncer ces institutions intérimaires. Ils réclamaient des élections au suffrage universel et signaient des pétitions à l'endroit de l'ONU. L'ONU accepta la proposition de l'UPRONA. Elle fixa la date des élections le 18 septembre 1961 sous sa supervision. L'UPRONA sortit vainqueur car elle totalisait environ 625.000 voix contre 13.500 du Front Commun. Sur 64 siège que comptait l'Assemblée Générale, l'UPRONA obtint 58. Le Front Commun protesta en évoquant la propagande faitepar le fils du roimalgré l'interdiction qui lui était faire la politique au risque de transformer la consultation populaire en un plébiscite du roi.
g Assassinat du Prince Louis Rwagasore et Accession du Burundi à l'indépendance.
Après les élections législatives du 18 septembre 1961, le Burundi devint une monarchie constitutionnelle avec à sa tête, le Mwami Mwambutsa. La loi fondamentale s'inspirait de la constitution belge. Le Mwami nommaitet révoquait les Ministres. Le système judiciaire étaitanalogue à celui de la Belgique. Le Prince Louis Rwagasore fut nommé Premier Ministre du Royaume du Burundi. Il fut invité par son père à former le Gouvernement. Mais le 13 octobre 1961, Rwagasore fut assassiné au bar-restaurant Tanganyika. Le 2 avril 1962, le Tribunal de Grande Instance du Burundi attribua le meurtre au Grec Kageorgis. Il avait bénéficié de la complicité des deux principaux leaders du P.D.C. à savoir Joseph Birori et Jean Ntidendereza. Ils seront condamnés à mort et pendusà Gitega. André Muhirwa fut appelé à continuer l'oeuvre du défunt.
Un protocole accordant l'autonomie interne fut signé le 21 décembre 1961 avec la Belgique qui se réservait, en vertu des accords de tutelle: les Relations extérieures, la Défense, le Maintien de l'ordre intérieur et le contrôle financier. Après d'épineux débat aux Nations-Unies, une résolution était finalement votée le 28 juin 1962 par l'Assemblée Générale des Nations-Unies, à l'unanimité des voix sauf les dix abstentions du groupe communiste. Cette résolution fixait au 1er juillet 1962 la levée de la Tutelle belge sur le Rwanda et le Burundi et à leur accession à l'indépendance. La résolution demandait l'évacuation des troupes belges avant le 1er août 1962.
Le Burundi accéda ainsi à l'indépendance le 1er juillet 1962 dans un contexte particulièrement malsain: le prince Louis Rwagasore venait d'être assassiné, une mort qui priva le Burundi d'un leader clairvoyant qui devait faire face à l'influence du "système" politique Rwandais où des Hutu extrémistes venaient prendre le pouvoir après un génocide consommé des Batutsi. 
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