Bururi, le 28 janvier 2023 (Net Press). Des informations en provenance de la commune de Mugamba, dans la province de Bururi, au Sud du pays, rapportent que deux élèves du lycée de Tora, qui fréquentent la classe de seconde en langues, ont été arrêtés hier en possession de deux moutons qu’ils venaient de voler.
Selon des ressortissants de la place, ces élèves avaient l’habitude de s’introduire par effraction dans les ménages pour voler des biens des populations. En d’autres termes, poursuivent-ils, ce n’est pas la première fois que de tels holdups soient commis dans cette circonscription administrative, mais ils n’avaient jamais été attrapés en flagrant délit. A ce propos, la direction du lycée préfère ne pas faire de commentaires sur ce point précis. J.M.
Burundi – Education
Débordée par un comportement irresponsable, elle dénonce…
Gitega, le 28 janvier 2023 (Net Press). Elle, c’est la secrétaire du lycée Christ Roi du quartier Mushasha de Gitega, la capitale politique du Burundi. Devant trois membres du gouvernement, dont le ministre en charge de l’éducation nationale, elle a pris le courage entre ses mains et a dénoncé ouvertement le directeur de ce lycée, l’abbé Laurent Ntakarutimana.
Les parents comme les éducateurs ont salué cette bravoure car l’infraction de viols sur les élèves-filles de cette école était une affaire à laquelle on s’attendait le moins de la part d’un prêtre. Cette femme a décrit avec forces détails les manœuvres de ce directeur, dont l’introduction de matelas dans l’un des bureaux de la direction pour cette « opération » de jeunes filles.
C’était au cours d’une rencontre qui a eu lieu à l’école paramédicale de Gitega, en date du 26 janvier. Le lendemain, les enquêtes ont commencé. Des enseignants et quelques membres du personnel ont été entendus à l’exception de la secrétaire dudit lycée qui a été acheminée au bureau du service secret, d’où des inquiétudes d’une éventuelle tentative d’étouffer l’affaire, via son intimidation.
Nous apprenons que l’équipe de l’enquête était composée du directeur provincial de l’enseignement dans la province de Gitega, du directeur communal de l’enseignement ainsi que des membres de l’archevêché de Gitega, dirigés par le vicaire général de l’archidiocèse de Gitega. Jusque vers la fin de la matinée de ce 27 janvier, le directeur du lycée était encore libre de ses mouvements. D.N.
Burundi – Politique – Anniversaire
Le colonel Firmin Sinzoyiheba, 25 ans déjà !
Mwaro, le 28 janvier 2023 (Net Press). Ce 28 janvier, 25 ans jour pour jour viennent de s’écouler après la mort accidentelle de l’ancien ministre de la défense, le colonel Firmin Sinzoyiheba, connu sous le sobriquet de Kagajo. Il a été tué dans un crash d’hélicoptère dans les hauteurs de Gihinga, de la province de Mwaro, au Centre du pays.
Il était en compagnie de la secrétaire à la présidence de la République, la regrettée Anne Sindamuka, qui passait à l’époque comme la plus sage des « Bujumburaises ». Les véritables causes de l’accident n’ont jamais été élucidées jusqu’à présent, faute d’enquêtes, mais des rumeurs persistantes ont parlé d’un objet qui était en avion et qui a explosé.
Cet accident est survenu au moment où le ministre allait participer à une réunion convoquée par le chef de l’Etat, Pierre Buyoya, dans la province de Gitega, au Centre du pays. Comme déjà mentionné, il n’y a pas eu d’enquêtes pour tirer les choses au clair, mais les autorités, pour ne pas se tirer des ennuis, ont changé de tactiques en se déplaçant uniquement en voitures et non par voie aérienne.
Le parti Parena surpris par cet accident, dira avec humour que l’avion a été foudroyé en plein ciel alors qu’il n’y avait ni pluie ni foudre. Mais les rumeurs diront par contre que l’engin explosif avait été trouvé en Afrique de l’Ouest, - sans précision de pays -, que la secrétaire, Mme Sindamuka, avait été sacrifiée pour écarter tout soupçon à l’endroit du président Buyoya.
Quant à Firmin Sinzoyiheba, les mêmes rumeurs ont fait savoir qu’il avait un projet de renverser le président Pierre Buyoya, qui, il faut le dire, son deuxième coup d’Etat de juillet 1996 a été mal accueilli par la population, surtout tutsi. Certains des plus pessimistes ont même déclaré que le coup d’Etat du 25 juillet 1996 est un coup de poignard dans le dos des Burundais.
Le colonel Firmin Sinzoyiheba avait été nommé ministre de la défense en 1995 sous le régime du président Sylvestre Ntibantunganya et il a gardé les mêmes fonctions après le deuxième coup d’Etat de l’ancien président, feu Pierre Buyoya, le 25 juillet 1996. Cet officier qualifié d’intelligent par ses promotionnels a toujours empêché l’Iscam de chasser systématiquement les candidats officiers hutu au sein de l’armée du Burundi.
Il était même allé au-delà en faisant remarquer que les Hutu chassés dans des quartiers ou dans des campus vont s’organiser en mouvements armés et reviendront dans le pays après une lutte armée, comme cela s’était fait au Rwanda deux ans plus tôt et en Ouganda en quelques sortes. L’histoire lui donnera raison. Il a été tué le 28 janvier 1998 et plus tard, en 2012, son corps sera transféré à l’Etat-major général de la force de défense national du Burundi et sera décoré à titre posthume par le président Pierre Nkurunziza. J.M.
Burundi – Usa – Politique
« Violences policières aux Etats-Unis : comprendre pourquoi le phénomène perdure », dixit Rfi
Washington, le 28 janvier 2023 (Net Press). Les Etats-Unis sont sous le choc après la diffusion d’une vidéo montrant la mort d’un jeune afro-américain de Memphis, Tyre Nichols, 29 ans, roué de coups par des policiers à l’issue d’un banal contrôle routier. Joe Biden s’est dit scandalisé et profondément meurtri par le drame et par les violences de ces images.
Une émotion d’autant plus vive que cette nouvelle affaire intervient deux ans après la mort de George Floyd, qui avait suscité une vaste mobilisation dans la rue contre les violences policières aux Etats-Unis. Deux ans plus tard, le constat est terrible : le nombre de personnes tuées par la police continue d’augmenter dans le pays.
Avec plus de 1180 morts en 2022, c’est le plus haut niveau depuis dix ans, selon, le site Mapping Police Violence, cité par l’Agence France Presse. A titre de comparaison, mois de 20 personnes meurent en France chaque année lors d’interventions policières, c’est dix fois moins lorsque l’on rapporte ce chiffre à la population des deux pays.
Comment expliquer cet écart ? D’abord, par le très grand nombre d’armes à feu qui circulent aux Etats-Unis, ensuite par le sentiment d’impunité et la culture « institutionnalisée » de la violence lors des arrestations – c’est le terme employé par l’un des avocats de la famille de George Floyd – et aujourd’hui celle de Tyre Nichols.
Des réformes visiblement insuffisantes
Il y a deux ans pourtant, suite à la mort de George Floyd, des réformes avaient été promises pour enrayer cette violence policière. Parmi ces promesses : en finir avec l’impunité dont jouissent les policiers ou encore la création d’un registre des agents ayant fait preuve de violence. Mais sur le plan législatif, peu de choses ont évolué, explique Charlotte Recoquillon, chercheuse associée à l’institut français de géopolitique et journaliste spécialiste des Etats-Unis, à Sylvie Noël.
« L’administration Biden a été certes bloquée, mais de toute façon elle proposait des mesures qui étaient plus un renforcement des moyens de la police – plus de caméras, plus d’équipement, de meilleures formations, plus de recrutement, etc – qui va à l’encontre des demandes du mouvement Black lives matter ».
Au niveau fédéral, l’opposition du camp républicain a bloqué toute réforme. C’est donc au niveau local, comme souvent aux Etats-Unis, que des changements ont été engagés, mais de façon quelque peu désordonnée et sans grand effet. Ainsi, à Memphis, où s’est déroulée la tragédie, un nouveau code de conduite avait été adopté pour les policiers de la ville.
Memphis est un cas particulier, souligne Charlotte Recoquillon : si « ces policiers ont été rapidement suspendus de leur fonction, c’est qu’il y a localement un nouveau procureur et une nouvelle cheffe de la police, qui tous deux s’étaient engagés à lutter justement contre l’impunité des policiers.
« Donc, même si structurellement ils ne vont pas transformer toutes les pratiques policières, etc, on a là un cas de figure où le rôle stratégique et politique d’un procureur permet de poursuivre ceux qui commettent des violences ». Ch.N.