Bujumbura, le 16 février 2016 (Net Press). Le premier secrétaire du syndicat libre des travailleurs de l’Inss, Léonce Ndayibangutse, a adressé une correspondance, en date du 10 février 2016, au directeur général de cette boite, pour lui demander de surseoir à l’achat des terrains sis à Kinama, pour un montant de 539 millions de francs burundais pour la simple raison que la procédure des marchés publics n’est pas respectée. Il a réservé une copie au conseil d’administration qui s’est senti interpellé.
Vingt-quatre heures plus tard, le groupe employeurs du conseil d’administration de l’Inss a saisi son président pour lui demander une réunion extraordinaire du conseil d’administration. En effet, ce groupe a constaté, avec surprise, que le budget en cours d’exécution par la direction de l’Inss pour l’exercice 2016 ne correspond pas au budget adopté par le conseil d’administration en sa séance du 28 décembre 2015.
Après analyse de ce document, le groupe a constaté qu’il comporte de nouvelles rubriques budgétaires qui ont été ajoutées et d’autres modifiées à la hausse à l’insu du conseil d’administration, dont celle évoquée par le premier secrétaire du syndicat. Le groupe demande au président de l’administration d’instruire la direction de l’Inss de surseoir à l’exécution d’un faux budget et d’organiser en urgence une réunion du conseil d’administration pour analyser cette question.
Mais la question est devenue beaucoup plus compliquée car le directeur administratif et financier de l’Inss, Gabriel Hakizimana, qui ne s’avoue pas vaincu, a écrit en date du 11 février 2016 une demande d’explications au chef de service budget et à une dame chef adjointe du service de comptabilité, leur demandant pourquoi ils ont refusé de signer une note à la comptabilité et de payer 80% du montant de la vente de trois lots de parcelles achetées par l’Inss à la société Ebenes.
Selon des informations en provenance de cet institut, le dossier aurait été rejeté par le conseil d’administration à la grande satisfaction des travailleurs de l’Inss. Selon des informations concordantes, le propriétaire de la société Ebenes serait Sylvestre Ntiyankundiye. La rédaction a tenté de le contacter mais en vain.
Burundi – Sécurité
Deux jeunes tués dans Bujumbura rural
Bujumbura, le 16 février 2016 (Net Press). Selon des informations en provenance de Ruyaga dans Bujumbura rural, trois jeunes hommes se trouvant dans leur salon ont été attaqués dans la soirée d’hier, vers 21 heures, par des personnes non identifiées. Ces jeunes, que toutes les sources d’informations indiquent qu’ils étaient des Imbonerakure, étaient armés lorsqu’ils ont été surpris par cette attaque.
Selon les mêmes informations, deux d’entre eux sont morts sur le champ tandis que le troisième a été grièvement blessé. Il a été évacué vers un hôpital proche car il était dans un état critique.
Toujours dans le cadre de la sécurité, consécutivement au lancement des grenades hier dans plusieurs coins de la capitale, la mairie de Bujumbura a pris une mesure d’interdire la circulation des motos en commune urbaine de Mukaza dès aujourd’hui et jusqu’à nouvel ordre. Le maire de la ville s’en est pris également à certains chefs de quartier qui n’ont pas encore dénoncé ceux qui perturbent la sécurité. Cela a donné l’occasion à des administratifs de pointer du doigt à leur tour à certains policiers.
Même si les motos sont interdites dans la commune Mukaza, la question de connaître l’identité des auteurs de ces explosions de grenade subsiste. Dans leurs réactions, toutes les personnes, de la mouvance comme de l’opposition ont condamné ces attaques à la grenade, ce qui veut dire que l’on n’est pas encore sûr que les motos y soient pour quelque chose. Par ailleurs, une certaine opinion émanant évidemment de l’opposition impute ces attaques au pouvoir.
Si la prévention et les enquêtes sont nécessaires dans des circonstances pareilles, il faut les mener en toute objectivité et non indexer automatiquement les motos car est coupable celui qui les a lancées et non la moto qui a été utilisée. Empêcher ce trafic dans la commune de Mukaza, dans la zone de Bwiza, de Buyenzi, etc, est tout simplement condamner les motards à la mort par inanition car cette commune est de loin le milieu d’affaires le plus prospère. Toutes les personnes prennent des motos pour se rendre dans cette commune.
En outre, tout le monde a encore en mémoire qu’en 1993, juste après la mort du président Ndadaye, des taxis étaient sérieusement fouillés et interdits d’aller ici et là alors que le jour de l’irréparable, aucun taxi n’avait été au palais, ni dans les environs. La grande question était de savoir pourquoi les blindés que les commanditaires du crime savaient bien où ils se trouvaient en ce moment, n’ont pas été fouillés.
On signalera enfin que ce matin, une grenade a explosé dans la zone de Musaga mais l’on ne connaît pas encore les dégâts qu’elle aurait causés.
Burundi – Ue – Politique
L’union européenne menace de « couper les vivres » au Burundi
Bruxelles, le 16 février 2016 (Net Press). 430 millions d’euros sur les 5 ans à venir, tel est le montant considérable que l’Union européenne s’apprête à annuler comme assistance financière en faveur de notre pays, pour le « punir » en raison des violations très graves des droits de l’homme. C’est un montant qui représente 20% du budget national, selon les sources de l’U.e qui est notre partenaire multilatéral de loin le plus important, à côté de la Belgique, l’ancienne puissance coloniale, le partenaire bilatéral le plus généreux.
Le gouvernement de Bujumbura n’a pas encore réagi, mais devrait sans doute le faire dans les meilleurs délais, pour regretter une telle décision si elle devrait se concrétiser, mais aussi pour rejeter de telles accusations, les qualifiant de purement imaginaires comme les gouvernements africains le font souvent, lorsqu’ils sont mis en accusation dans les dossiers de cette nature.
Ce serait un coup dur pour le pouvoir de Nkurunziza, qui ne cesse de se présenter sous un beau jour, un très beau jour aux yeux de la communauté internationale dans un contexte où son image est ternie. Bujumbura a en effet de la peine à se défendre contre la décision de son président d’avoir brigué et obtenu un 3ème mandat que ne lui accordait pas la constitution, et voilà que viennent s’y ajouter ces autres accusations de violation des droits de l’homme, une autre « patate chaude » dont n’avait pas besoin le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale.
Burundi – Médias – Politique
Qu’en disent les auditeurs africains de Rfi ce mardi 16 février 2016 ?
Paris, le 16 février 2016 (Net Press). Juan Gomez, l’animateur-vedette de Rfi de la célèbre émission « appels sur l’actualité » de ce mardi 16 février 2016, avait choisi pour thème les menaces de l’Union européenne de « couper les vivres » au Burundi. Les auditeurs de la « radio mondiale » ont été nombreux à avoir réagi, et nous livrons quelques-unes de leurs réactions et commentaires.
Ainsi, un certain Richard qui a appelé de Bruxelles souhaite que la communauté internationale prenne des sanctions contre le régime de Nkurunziza pour le contraindre à négocier avec ses opposants.
Mais un autre auditeur qui, lui, a appelé du Tchad, s’est dit opposé aux sanctions, car elles pourraient provoquer la généralisation de la guerre dans la sous-région des grands lacs et causer un second génocide comparable à celui du Rwanda en 1994.
Ousmane, lui, qui a appelé du Cameroun, voudrait que l’on suspende les aides financières au Burundi. Un certain Serges qui a appelé de Bujumbura, a discuté très vivement avec Juan Gomez sans du tout être d’accord avec lui. On sentait clairement qu’il était du côté du Cndd-Fdd, le parti au pouvoir, alors que le journaliste français aurait aimé un point de vue plus objectif.
Enfin, une auditrice Maria qui a appelé de Paris, la capitale française, a déclaré qu’il était insupportable que des gens se fassent tuer pendant 9 mois, sans que des gens réagissent.
Burundi – Ue - Sécurité
L’Union européenne exige une enquête impartiale sur l’existence des fosses communes
Bruxelles, le 16 février 2016 (Net Press). Un communiqué sorti ce lundi, le 15 février 2016, par les ministres de l’Union européenne se dit préoccupé par la nouvelle flambée de violences au Burundi, impliquant même les forces de sécurités burundaises. Des cas d’existence des fosses communes, détentions arbitraires, des disparitions et exécutions sommaires ont été enregistrés par l’Ue et exige qu’il y ait une enquête impartiale et crédible qui sera commanditée par les experts de l’union africaine, et ceux du Haut-commissariat des droits de l’homme.
A travers ce communiqué, l’Ue condamne fermement la nouvelle flambée de violences, à travers un recours à la force pour tenter de résoudre la crise burundaise, et menace de prendre des sanctions économiques si la crise perdure.
L’Union européenne conclut ce communiqué en mentionnant qu’elle est satisfaite de la décision de l’Union africaine, celle d’envoyer une délégation de haut niveau pour tenter de résoudre la crise burundaise, et a lancé un appel vibrant aux pays voisins du Burundi de faire preuve de responsabilité et de ne pas soutenir les activités des mouvements armés.
Burundi – Union africaine – Politique
Le Burundi prêt à accueillir la délégation des présidents africains, dixit Nyamitwe
Bujumbura, le 16 février 2016 (Net Press). C’est en substance ce qu’a dit Alain Aimé Nyamitwe, ministre burundais des relations extérieures même si le gouvernement n’a pas encore de calendrier de leur visite. Ils seront accueillis à bras ouverts car ils sont pressentis comme des personnes qui viennent trouver une solution à la crise burundaise, a-t-il laissé entendre.
Ces présidents-émissaires de l’Union africaine devraient se rendre à Bujumbura pour discuter avec le président Nkurunziza du déploiement des troupes de la Maprobu au Burundi ainsi que du dialogue avec l’opposition radicale. Sur ce premier point, le président Nkurunziza a déjà donné sa position et comme les Africains ne voudraient pas envoyer ces troupes sans l’accord de Bujumbura, ils risquent de venir au Burundi dans une simple promenade de santé.
Burundi – Sécurité
Presque neuf ans après son assassinat, le dossier Manirumva n’avance toujours pas
Bujumbura, le 16 février 2016 (Net Press). C’était le 9 avril 2009 quand le vice-président de l’Olucome, Ernest Manirumva, a été assassiné chez lui à Mutanga Sud. Presque neuf ans plus tard, rien ne reste pratiquement de ce dossier qui est toujours enfermé dans les tiroirs de la justice. Il y a des gens qui sont en prison à cause de ce dossier mais les analystes estiment qu’ils sont en train de payer pour les autres d’autant plus que les enquêtes proposées par la Fbi américaine donnent un goût d’inachevé.