Bujumbura, le 16 mars 2016 (Net Press). Ils sont politiciens, ils sont gestionnaires de ce pays, ce sont des parents, ils sont également à l’origine de ces guerres interminables qui datent pratiquement de la période des indépendances, en 1962. Mais la particularité des troubles de nos jours c’est qu’ils n’épargnent même pas les enfants qui sont plutôt la cible des belligérants sur terrain, ce qui a fait dire à certains analystes du début d’un génocide au Burundi.
Depuis que les services de la présidence ont indiqué à demi-mot que le président briguera pour un troisième mandat, des menaces envers des opposants - y compris leurs enfants - à cette participation du président sortant, surtout de la ville, ne se sont pas fait attendre.
Ce n’est qu’en avril 2015, plus précisément le 26 avril de cette année, au lendemain de la présentation de sa candidature par son parti, que des manifestations se sont organisées dans presque toutes les zones de la capitale, du nord au sud, avec beaucoup d’entrain. C’est également en ce moment que le régime de Pierre Nkurunziza a commencé à mettre à exécution son plan d’extermination de toute personne opposée à son objectif.
Des jeunes ont également participé à ces manifestations que le pouvoir a vite qualifiées d’émeutes. L’on se souviendra que la toute première personne tuée le dimanche 26 avril 2015 est un jeune scout de la zone Cibitoke, quartier Mutakura, qui venait des rencontres avec ses collègues. Cet élève de la 9ème année s’était mis à genou pour supplier les policiers de ne pas le tuer, indiquant qu’il n’était pas de la partie, ce fut vain.
De fil en aiguille, les manifestations, tout comme la répression, gagnèrent toutes les zones de la capitale, mais surtout dans les zones de Musaga, de Kanyosha, de Kinama, de Nyakabiga et de Bwiza. Les policiers tiraient à balles réelles et tuaient tout ce qui sentait jeune de sexe male. Plus de tard, même le viol de jeunes filles a été observé car bon nombre de garçons avaient déjà quitté Bujumbura.
Dans le quartier de Kinanira, de jeunes garçons qui jouaient au basketball ont été tués à la grenade en date du 5 février 2016, un jour férié dans ce pays. Les auteurs de ce forfait portaient des uniformes policiers, ce qui pousse les populations de la place à soupçonner la police même s’il n’y a jamais eu d’enquêtes.
En date des 11 et 12 décembre 2015, ce fut la catastrophe dans les zones de Musaga et de Nyakabiga où hommes, femmes et enfants étaient indistinctement réprimés dans le sang par des militaires. L’on doit également mentionner que Cibitoke n’a pas été épargné car il avait un officier qui s’en occupait, le lieutenant-colonel Darius Ikurakure, tristement célèbre dans l’arrestation, la torture et l’assassinat de jeunes enfants.
Il faudrait également signaler que même le Hcr se plaint des conditions dans lesquelles vivent les enfants. Dernièrement, elle a fait part de son inquiétude quant aux enfants qui traversent les frontières en grand nombre. Plus grave, certains d’entre eux traversent les frontières sans leurs parents.
Dans certains cas, ce sont les familles des opposants au troisième mandat ayant fui le pays qui subissent les représailles et de façon générale, ce sont souvent les enfants qui paient le plus fort et subissent énormément les conséquences de la guerre qui sévit au Burundi depuis le mois d’avril de l’année dernière. Et pour le moment, personne ne voit le bout du tunnel, y compris ces mêmes politiciens qui ont provoqué cette crise somme toute politico-sécuritaire.