Gitega, le 20 août 2016 (Net Press). Ceux qui sont un peu naïfs vont croire à un congrès extraordinaire alors que tout montre que le président de la République, en même temps président du conseil des sages, a en réalité déjà mis en place les nouvelles structures de cette formation politique et ne reste que le positionnement des personnes qui vont occuper ces nouvelles fonctions. Selon des informations concordantes, le général Evariste Ndayishimiye, dit Never, est pressenti pour occuper le poste de secrétaire général du Cndd-Fdd. En effet, il avait demandé à démissionner de la Fdn au mois de février de cette année, cette démission vient d’être acceptée par le président Nkurunziza ce 18 août 2016.
Ce congrès extraordinaire se tient dans la future capitale du Burundi au moment où le président Pierre Nkurunziza fête son premier anniversaire de prestation de serment pour un troisième mandat toujours controversé. Il a d’ailleurs prononcé un discours à la Nation où il reconnait que l’économie est à plat suite à la crise politico-sécuritaire que vit le pays mais rassure les fonctionnaires qu’ils percevront toujours leurs salaires.
Il met en garde ceux qui gaspillent les fonds de l’Etat avant d’annoncer qu’il a déjà le rapport du dialogue inter-burundais organisé par la Cndi. D’après toujours le président de la République, il est clair que bon nombre de Burundais veulent des changements de certains éléments de la constitution et qu’il en a pris bonne note.
Cela fait penser aux déclaration du conseiller principal à la présidence chargé de la communication, Willy Nyamitwe sur la Bbc, dans l’émission « Imvo n’imvano » ce matin qui a invité Léonce Ngendakumana, vice-président du Frodebu, président de Adc Ikibiri et membre de la coalition de la plate-forme de l’opposition Cnared, de patienter et de préparer les élections de 2020 et en cas d’échec, celles de 2025
Burundi – Médias – Sécurité
Deuxième jour sans liberté pour notre confrère de Bujafm
Bujumbura, le 20 août 2016 (Net Press). Il s’agit de Steve Gisa Irakoze, ce journaliste qui a été arrêté dans la soirée de ce 18 août 2016 et incarcéré dans le cachot de Gatumba, commune Mutimbuzi de la province Bujumbura rural. Dans un premier temps, l’on ne lui a pas dit pourquoi il est arrêté mais par après, le porte-parole de la police avait indiqué via les réseaux sociaux qu’il est poursuivi pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat.
Nous apprenons que dans la journée d’hier, Steve Gisa Irakoze a été retiré de ce cachot de Gatumba pour être transféré dans celui du service national des renseignements à Bujumbura. L’incarcération de ce journaliste qui serait atteint de la maladie de diabète préoccupe beaucoup sa famille qui demande de lui rendre visite afin de lui apporter à manger pour que sa santé ne soit pas détériorée.
De son côté, Jean Bigirimana reste introuvable depuis son enlèvement en date du 22 juillet 2016 dans la zone de Bugarama, commune et province Muramvya. Quelques jours plus tard, le 11 août 2016, deux corps sans vie ont été retrouvés flottants dans la rivière Mubarazi et une fois repêchés de ces eaux et transférés à la morgue de l’hôpital de Muramvya, nul n’a été en mesure d’affirmer ou d’infirmer qu’il y avait le cadavre de notre confrère.
C’est pourquoi les voix continuent à s’élever et parfois vont tout droit au chef de l’Etat pour qu’il puisse aider à ce qu’on retrouve Jean Bigirimana, vivant ou mort, afin de réduire le chagrin de sa famille biologique et professionnelle.
L’on saura que de son côté, l’Ong Reporters sans frontières a réclamé la libération des journalistes burundais. Selon un communiqué rendu public ce samedi le 20 août 2016, son représentant Gilles Wullus dénonce énergiquement les enlèvements des deux journalistes qui travaillent successivement au groupe de presse Iwacu ainsi qu’à la Radio Buja Fm, ex radio 10.
Gilles Wullus a indiqué que le Burundi qui figurait parmi les rares pays du monde où la liberté de la presse était respectée, vient de régresser à la 10ème place suite à la fermeture des médias privés ainsi que les enlèvements des journalistes puis portés disparus. Gilles Wullus lance un appel vibrant au gouvernement burundais de rouvrir les médias privés fermés et de libérer sans condition les journalistes Jean Bigirimana enlevé depuis un mois ainsi que Steve Gisa Irakoze.
Burundi – Sécurité
Encore des arrestations des ex fab
Gitega, le 20 août 2016 (Net Press). Le commandant-adjoint du 221ème bataillon de Ruyigi, le major Clément Hamenyimana, a été tabassé et humilié devant sa famille et ses voisins à son domicile sis au quartier Shatanya dans la ville de Gitega. Il a été ensuite arrêté et emmené par les gardes rapprochées du président Nkurunziza. Sa famille craint le pire.
Dans le but de s’enquérir de cette situation, la rédaction s’est entretenue ce samedi le 20 août 2016 avec le porte parole de l’armée burundaise, le colonel Gaspard Baratuza, qui a indiqué qu’il n’est pas au courant de cette arrestation.
Pour rappel, depuis la crise qui a commencé le 26 avril 2015, des arrestations, des fuites massives ainsi que des assassinats de ex fab ont sont observés, en témoigne ceux du colonel en retraite Jean Bikomagu et du général Athanase Kararuza. Une large opinion s’interroge sur l’avenir incertain de l’armée burundaise gangrenée par des divisions ethniques.
Burundi – Rwanda – Sécurité
Cibitoke, quand la police s’adonne à la comédie
Cibitoke, le 20 août 2016 (Net Press). Un homme soupçonné d’être un espion rwandais a été arrêté à la frontière entre les deux pays à la mi-journée de ce 17 août 2016 et très rapidement, ses bras ont été attachés par des menottes avant d’aller subir un interrogatoire dans la même circonscription. Au bout de quelques temps, il a été monté à bord d’un véhicule qui devait le ramener vers le cachot.
En pleine vitesse du véhicule, il a sauté, avec toujours des menottes sur ses bras et a détalé vers le Rwanda où il est parvenu à entrer avant que les policiers et les Imbonerakure du côté du Burundi ne puissent le rattraper. Ayant traversé le Rwanda, les policiers et les milices qui n’avaient pas le droit de foncer vers l’autre côté de la frontière, se sont contentés de jouer à la comédie en lui jetant des cailloux, dans un territoire autre que le leur.
Les gens qui assistaient à la scène ont indiqué la police de Cibitoke venait de démontrer son inefficacité pour n’avoir pas rattrapé une personne menottée. Pour eux, à défaut de le récupérer, il était tout à fait inutile pour les policiers de jeter des pierres quand on sait que l’intifada est interdite dans toutes les polices du monde.