Cibitoke, le 2 septembre 2016 (Net Press). Aujourd’hui à la mi-journée, l’administrateur de la commune Rugombo de la province de Cibitoke, en compagnie de quelques responsables, a récupéré officiellement les deux cadavres de Burundais tués au Rwanda alors qu’ils allaient vendre clandestinement des aubergines dans ce pays malgré l’interdiction formelle des autorités provinciales, appuyée par celle du deuxième vice-président de la République, Joseph Butore.
Du côté du Rwanda, il y avait le maire-adjoint de la région de Bugarama et à la frontière, l’on pouvait y constater également une foule massive de personnes originaires de cette commune qui étaient venues accueillir les leurs. Selon des informations en provenance de Cibitoke, lors des cérémonies de remise et reprise de ces cadavres, les relations étaient glaciales entre les deux parties. Signalons que d’après les informations en provenance de Cibitoke, les Burundais sont attrapés pratiquement tous les soirs dans ce pays, en tentant d’y vendre des biens, ce qui a été le cas encore une fois hier soir.
Burundi – Droits de l’Homme
La ligue burundaise des droits de l’homme sort son bulletin sur la situation du mois d’août 2016
Bujumbura, le 2 septembre 2016 (Net Press). La ligue des droits de l’homme Iteka vient de sortir son bulletin n° 5 qui couvre le mois d’août 2016. En mémoire de Madame Marie Claudette Kwizera, trésorière de la ligue Iteka disparue en date 10 décembre 2015, cette ligue a produit un rapport de 45 pages axées sur les principaux thèmes des droits de l’homme.
En effet, le bulletin évoque les allégations de violations et violations des droits de l’homme, les allégations de violations et violations du droit à la vie, des cas d’enlèvements et d’arrestations suivis de disparitions forcées. Il fait mention également des cas de tortures, traitements cruels, inhumains et dégradants avant de parler des cas d’arrestations arbitraires et de détentions illégales.
Le rapport est revenu sur le trafic des êtres humains au Burundi, la violation de la liberté d’expression, des cas de violences basées sur le genre, les cas de violation du droit à la liberté de mouvements et de circulation ainsi que le droit à la sécurité alimentaire.
Concernant les faits sécuritaires, le rapport évoque le phénomène des cadavres dont certains sont non identifiés, des attaques armées ainsi que d’autres faits relevés. Il parle également des phénomènes récurrents et des instruments nationaux et internationaux violés avant de passer à la conclusion et aux recommandations.
Burundi – Droits de l’Homme
Nouveau mandat au collectif des avocats des victimes et de la partie civile
Bruxelles, le 2 septembre 2016 (Net Press). Malgré les pressions menées tous azimuts par le gouvernement du Burundi à l’endroit des avocats du collectif notamment dans le cadre des poursuites au Burundi, des plaintes en France et de la procédure de radiation des avocats, ce collectif des avocats des victimes et de la partie civile pour lutter contre l’impunité au Burundi, à travers un communiqué de presse, vient de rendre publique une information selon laquelle 50 nouvelles victimes de crimes contre l’humanité viennent de lui donner mandat.
Pour le collectif, le procureur de la cour pénale internationale est saisi de ces plaintes ainsi que le commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies. Ce collectif réaffirme sa volonté de mener le combat contre l’impunité jusqu’à son terme et amener les auteurs à être pourchassés et faire face à un procès équitable devant des magistrats impartiaux qui les jugeront. De nouveaux mandats de justice sont annoncés et l’équipe du collectif va prochainement être étoffée. Le communiqué est signé Me Bernard Maingain du barreau de Bruxelles, Me Lef Forster du barreau de Paris ainsi que Me Armel Niyongere du barreau de Bujumbura.
Burundi – Médiation
Mohamed Rukara, monument et emblème, selon ses pairs africains
Windhoek, le 2 septembre 2016 (Net Press). Du 29 au 30 août 2016, s’est tenue à Windhoek en Namibie la 11ème réunion du comité exécutif de l’association des Ombudsmans et médiateurs africains (Aoma). Selon un communiqué émanant du bureau de l’Ombudsman burundais, les médiateurs de l’Angola et du Kenya, Dr. Paulo Tjipilica et Dr. Otiende Amollo, ont qualifié le Dr. Mohamed Rukara de « grand monument et emblème de l’Aoma ».
Selon toujours le même communiqué, le médiateur de la Namibie, John Walter du pays hôte, a annoncé que l’Aoma prévoit de féliciter l’ombudsman burundais pour le travail de titan qu’il a accompli. La décoration se fera à Durban en Afrique du Sud lors de l’assemblée générale de l’Aoma prévue du 2 au 6 novembre 2016. Rappelons que le mandat unique de 6 mois de l’Ombudsman burundais prend fin le 23 novembre 2016.
Selon le même communiqué, Mme Thuli Madonsela, protectrice du citoyen en Afrique du Sud, a révélé à l’auditoire que l’expérience de l’Ombudsman du Burundi lui a servi de modèle pour affronter et apaiser les tensions qui montaient dernièrement à Durban. Les participants sont revenus sur le dynamisme, le courage et la détermination des membres de cette association.
De son côté, l’Ombudsman du Burundi, qui est en même temps vice-président de l’Aoma, a indiqué dans son discours que depuis qu’il est rentré, il est à l’œuvre pour continuer son travail et pour apporter sa contribution à l’édifice de la nation après une longue absence au pays suite à une maladie. Il a fait savoir qu’il s’attèle actuellement à contribuer à consolider la paix. Pour cela, il avait lancé une campagne de sensibilisation des élus dans les différentes provinces car ceux-ci côtoient la population au quotidien et à travers eux, asseoir une harmonie sociale.
Il souhaite organiser, du 27 au 29 septembre 2016, une conférence internationale sur le « rôle des Ombudsmans/Médiateurs et les confessions religieuses dans la prévention des conflits identitaires et religieux ». Cette initiative a été très appréciée et certains médiateurs ont confirmé leur participation.
Burundi – Politique – Anniversaire
Il y a 29 ans, le multi-putschiste prenait le pouvoir pour la première fois
Bujumbura, le 2 septembre 2016 (Net Press). Dans 24 heures, 29 ans jour pour jour se seront écoulés après le premier coup d’Etat de Pierre Buyoya, le 3 septembre 1987, renversant ainsi le président Jean-Baptiste Bagaza qui participait à ce moment au sommet France - Afrique de Québec au Canada.
Pierre Buyoya était un major de l’armée burundaise au moment où le président Jean-Baptiste Bagaza avait un grade de colonel et comme ce corps était opaque à l’époque des faits, les civils se posaient la question de savoir s’il y aura un léger mieux avec cet homme pratiquement inconnu du grand public, mais prisé par les militaires subalternes qui estimaient qu’il est très intelligent parce que, disait-on à l’époque, il est très taciturne.
Comme une pièce de théâtre amère du début à la fin, le régime de Pierre Buyoya, très monotone, ne pensa jamais à un éventuel développement, ne fut-ce que l’entretien des infrastructures lui laissées par son prédécesseur. Il forma un gouvernement qui était semblable à ceux des autres qui avaient gouverné avant lui. Il ne changea que grâce à l’attaque de Ntega-Marangara quand tout le monde s’est rendu compte que la gestion de cette crise a été une catastrophe.
C’est ainsi qu’en 1988, il nomma un premier ministre hutu, Adrien Sibomana, mit en place une commission chargée d’étudier la question de l’unité nationale, etc, mais jusque-là, rien pour le développement. Deux ans plus tard, en 1990, le président de l’Hexagone, François Mitterrand, exigea la démocratie avant d’être assisté par son pays. Pierre Buyoya fut le premier à le mettre en application au moment où ses voisins immédiats, Juvénal Habyalimana et Mobutu du Zaïre s’étaient montrés réticents. Dans la précipitation, il créa la fête de l’Unité le 5 février 1991, la constitution pluraliste en 1992 et les élections libres et transparentes en 1993.
Il s’attendait à ce que la population lui dise « merci » pour sa politique d’unité nationale menée pendant quelques 6 ans mais ne sut jamais qu’elle était perçue comme sibylline, ce qui avait poussé la population à le vomir au mois de juin 1993. Haï par son peuple, il avait été traité de tous les noms par les populations jusqu’à lui coller un surnom attribué à un animal très féroce qu’il n’est pas nécessaire de citer dans cette dépêche.