Bujumbura, le 6 septembre 2016 (Net Press). Un jeune homme d’une vingtaine d’années vivant dans la zone de Kamenge, commune Ntahangwa, au nord de Bujumbura, s’est donné la mort tôt ce matin. Selon des informations en provenance de Kamenge, le jeune Michel n’a laissé aucune trace, ni parlée ni écrite, avant de se donner la mort, raison pour laquelle même sa famille s’interroge comme les autres. Ce suicide est un deuxième du genre dans la ville de Bujumbura où au marché central un jeune homme avait également coupé ses nerfs devant des policiers, entraînant automatiquement l’arrêt de sa vie.
Au nord ouest du pays, dans la commune de Rugombo de la province de Cibitoke, deux corps sans vie ont été découverts ce matin dans la rivière Rusizi. Les premiers à les apercevoir étaient des populations qui se rendaient dans leurs champs. Les deux corps, un homme et une femme, n’ont pas été identifiés, mais l’administration a autorisé qu’ils soient enterrés car ils étaient déjà abîmés.
Par ailleurs, rien n’indique que ces corps ne soient venus d’ailleurs car, outre qu’ils n’ont pas été identifiés, mais non plus personne de la commune n’a déclaré avoir perdu un membre de sa famille ces derniers jours.
Burundi – Eac – Sécurité
La diplomatie burundaise à la croisée des chemins
Arusha, le 6 septembre 2016 (Net Press). Il faudrait que la diplomatie burundaise creuse les méninges pour affronter les nouveaux combats diplomatiques auxquels le gouvernement de Pierre Nkurunziza fait face. En effet, au moment où les chefs d’Etat de l’Eac sont attendus dans 48 heures à Dar-Es-Salaam, les députés ougandais, kenyans et tanzaniens regroupés au sein de l’Eala ont soutenu l’idée qu’aucune activité à odeur de l’Eac ne soit plus organisée au Burundi dans cette période de crise.
Pourtant, cela est décidé au lendemain de l’intervention de la ministre burundaise, Léontine Nzeyimana, arguant qu’il y a la paix et la sécurité dans ce pays, mais qui déplorait sur les ondes qu’elle n’avait pas pu convaincre. Une autre Burundaise, Isabelle Ndahayo indiquait qu’il y a la paix au Burundi, qu’il y a des foires et des députés de ces pays qui se rafraichissent sur les bords du lac Tanganyika. Elle espère que la session parlementaire d’octobre se tiendra au Burundi.
Ce n’est pas gagné d’avance car les députés des pays voisins soulignent toujours un climat de peur, d’arrestations et de tueries qui ne favorisent pas la tenue de réunions et sommets au Burundi. Certains d’entre eux indiquent qu’ils ne veulent pas « perdre un autre collègue » comme cela fut pour Hafsa Mossi.
A Dar-Es-Salaam cependant, des préparatifs vont bon train et une délégation burundaise est déjà sur place. Côté des chefs d’Etat, aucune absence n’est à signaler pour le moment car selon des informations en provenance de l’Eac, tous les six chefs d’Etat vont se retrouver dans ce sommet extraordinaire, le sixième étant le président du Sud Soudan, Salva Kiir, récemment intégré dans la communauté.
Parmi les questions à étudier, celle du Burundi et le facilitateur devrait donner rapport sur les pourparlers qu’il avait déjà organisé en consultant pratiquement toutes les parties au conflit burundais. Selon des informations non encore confirmées, le médiateur aurait l’intention de proposer une formation d’un gouvernement d’union nationale pour ramener la paix et la sécurité.
Mais la plateforme des partis politiques de l’opposition aurait une autre conception de ce gouvernement d’union nationale. D’une part, il doit être dirigé par quelqu’un d’autre que le président actuel pour qu’il prépare d’autres élections inclusives, transparentes et régulières. D’autres indiquent que cette question de gouvernement d’union nationale n’a jamais fait l’objet de discussions lors des dernières rencontres à Arusha ou Entebbe.
Telles sont les nouvelles donnes auxquelles le gouvernement, l’opposition et la facilitation devront faire face et il serait surprenant que le sommet extraordinaire du 8 septembre trouve une solution miracle à la question burundaise qui ne fait que compliquer et anéantir les efforts de la communauté internationale.
Burundi – Malversations Economiques
L’Olucome contre la collecte illégale des frais de sécurité
Bujumbura, le 6 septembre 2016 (Net Press). L’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, Olucome, se dit profondément préoccupé par une forme de collecte illégale des frais de sécurité par des jeunes dont certains sont qualifiés d’Imbonerakure dans les zones de Kamenge, Buterere et Kinama dans la commune de Ntahangwa. Ces frais qui sont collectés depuis le mois de janvier dernier, - 1000 Fbu obligatoires pour le propriétaire d’une parcelle, 500 Fbu par mois pour le locataire – concernent 62.500 ménages de 4 personnes, ce qui revient à 375.000.000 Fbu déjà collectés sur 8 mois en faveur de ces jeunes.
Pour l’Olucome, ces fonds ne sont même pas versés dans les caisses de la commune car les communes de la municipalité de Bujumbura n’ont pas encore le droit de collecte des taxes, d’impôts ou autres fonds d’autant plus que cette activité est toujours faite par la mairie. En outre, toute collecte de fonds par la commune doit être régie par des lois, ce qui n’est pas le cas pour ces dernières.
L’Olucome ne comprend pas l’affectation de ces fonds car les populations contribuent de temps en temps au retour de la paix et que l’Etat reconnaît que ce sont les seules forces de l’ordre qui sont garantes de la sécurité de toute la population et qui sont payées pour cette activité par la même population via les impôts et taxes qu’elle paie à l’Obr.
Cette situation rappelle, selon cet observatoire, les régimes Buyoya/Ntibantungaya où trois groupes, dont les Sans échec et sans défaite, avaient carrément remplacé les caissiers communaux et les forces de défense et de sécurité, à travers un impôt qu’on appelait pudiquement « effort de guerre ». Il demande au gouvernement d’arrêter cette collecte des frais de sécurité et ne jamais envisager de les institutionnaliser.
Burundi – Droits de l’Homme
La ligue Iteka sort son bulletin hebdomadaire n° 22
Bujumbura, le 6 septembre 2016 (Net Press). La ligue burundaise des droits de l’Homme Iteka vient de sortir son nouveau bulletin hebdomadaire n° 22 qui couvre la période du 29 août au 4 septembre 2016. Toujours en mémoire de trésorière disparue le 10 décembre 2015, la ligue Iteka vient de confectionner son bulletin de 17 pages qui parle des violations diverses et massives des droits de l’homme, des disparitions forcées, des droits d’expression.
Il évoque également des cas de torture, de traitements inhumains ou dégradants, des cas d’arrestations et de détentions illégales, des cas de violations basées sur le genre, des droits à la sécurité alimentaire, des attaques armées avant d’aboutir à la conclusion et aux recommandations.
S’agissant de ces dernières, la ligue Iteka recommande au gouvernement de mettre fin sans tarder à la violence d’Etat et aux violations des droits de l’homme en assurant la sécurité et la protection de la population sans discrimination. Elle recommande également de démanteler et désarmer la milice de la ligue des jeunes Imbonerakure qui sème la terreur dans le pays et qui s’est substituée à l’administration et aux corps de sécurité. Elle demande en outre au même gouvernement de ne pas attiser le feu en mettant en avant des voies de violence dans la résolution du conflit politique en cours dans le pays. La ligue Iteka recommande ensuite de faire respecter le code de procédure pénale pour des cas d’arrestations qui sont actuellement faites par des personnes qui n’en ont pas la compétence. Elle demande enfin de revoir la situation économique des ménages burundais en proie à une hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité et de prendre des mesures politiques qui visent le soulagement de la population.
A l’Union africaine, la ligue Iteka recommande de mettre en application sa décision qui consistait à envoyer une force militaire de protection de la population burundaise en détresse. Au conseil de sécurité des Nations unies, la ligue Iteka recommande de prendre toutes les résolutions susceptibles de restaurer la paix dans le pays et de garantir la protection des droits humains et de mettre en application la décision prise d’envoyer une force de protection de la population burundaise.
Quant à la médiation, la ligue demande d’amener le régime de Bujumbura autour d’une table des négociations pour un dialogue inclusif, sincère afin de trouver une solution politique durable à la crise, de prendre des sanctions si le pouvoir burundais continue à décliner l’offre de la médiation. A la population, elle demande de rester solidaire et de ne pas céder aux sollicitations et enseignements divisionnistes ou toute sollicitation dans le sens de la violence, de dénoncer tout acte de nature à semer ou à entretenir l’insécurité. Elle recommande enfin à la cour pénale internationale d’accélérer les procédures d’analyse des dossiers lui soumis et procéder aux inculpations qui s’imposent.
Burundi – Rwanda – Développement – Opinion
Un lecteur de Net Press s’exprime sur les sommets et conférences à Kigali
Kigali, le 6 septembre 2016 (Net Press). De sommets en sommets et de conférences en conférences internationales organisées par Kigali, le Burundi n’y participe pas au grand malheur du peuple burundais. Pour notre lecteur, aujourd’hui s’est ouvert à Kigali le sommet mondial sur l’investissement en Afrique « Global African Investment Summit » (TGAIS).
Le sommet se tient du 5 au 6 septembre 2016 dans le nouveau complexe, Kigali Convention Centre. Cela fait partie d’une série de sommets et conférences internationales ou régionales de grande importance pour les pays africains dont le Burundi. Mais celui-ci n’y participe plus depuis qu’on a tourné le dos au Rwanda, qualifié de déstabilisateur du Burundi.
La conférence connait la participation de plus de 1000 personnalités des milieux des décideurs économiques et financiers du monde. C’est Kagame en personne qui a prononcé le discours d’accueil des invités hier 4 septembre 2016. Il a fait savoir que c’est une occasion offerte à tous les participants de mettre ensemble tous les efforts pour amener l’Afrique sur la voie du développement. Il a ajouté que ce sommet permettra l’accélération des investissements en Afrique.
Le Rwanda a préparé le sommet en collaboration avec le Comesa. C’est la première fois que ce sommet se tient en Afrique alors qu’il se tenait avant en Angleterre. Le Burundi n’y est pas représenté au niveau qu’il faut en dehors des probables minima qui peuvent être ceux de niveau de la mission diplomatique locale à Kigali. Ce n’est pas la première fois depuis que le Burundi boude tous les fora se tenant dans ce pays que le gouvernement de Bujumbura prend pour pestiféré.
Pourtant, ailleurs, c’est la course au clocher avec la ruée vers les eldorados des pays aux bons climats d’affaires. Tout le monde fait les bons yeux à ceux qui peuvent ouvrir leurs frontières pour exporter vers ceux qui ont des capitaux pour les amener chez soi pour y investir. Au Burundi, le mot d’ordre est à l’autarcie. L’économie burundaise s’en meurt et fond comme neige au soleil. Kigali s’en gargarise de rigolades, mais se tait.
Dans tout cela, c’est le peuple burundais qui perd en ce sens qu’il s’enferme sur lui en boycottant Kigali qui est pourtant en train de devenir la capitale régionale des sommets régionaux et mondiaux (plus de 5 sommets, conférences et événements régionaux et mondiaux en 2 mois et qui ont rassemblé plus de 6 000 participants, notamment le forum économique mondial et le sommet de l’Union Africaine.
Le Burundi ayant interdit toute exportation de denrées alimentaires vers le Rwanda, il y a très peu de produits rwandais qui entrent au Burundi. Les autorités rwandaises ont indiqué que les échanges avec le Burundi équivalaient à 20 millions de US$ par an. Mais elles ont fait savoir qu’elles peuvent se passer des produits venant du Burundi grâce à ses voisins qui peuvent approvisionner le Rwanda dans les mêmes produits importés du Burundi. Elles ont conclu en indiquant que c’est plutôt le Burundi qui perd le plus. Le pays est menacé de sanctions de l’Eac pour avoir violé la convention sur la circulation libre des biens et des personnes entre les Etats membres.
Les Burundais qui exportaient les produits agricoles vers le Rwanda commencent à en payer le prix. Deux fraudeurs ont été tués par l’armée rwandaise en essayant de franchir les frontières pendant la nuit pour vendre au Rwanda, selon la police burundaise qui parle de 2 vendeurs victimes. Le porte-parole de l’armée rwandaise a reconnu le fait d’avoir tué ces civils (sans préciser qu’elles étaient des fraudeurs) qui franchissaient les frontières à des heures nocturnes. L’armée rwandaise a agi selon son porte-parole, en disant que c’est parce que, récemment, des bandits burundais avaient franchi la frontière pendant la nuit et avaient blessé par balle un citoyen rwandais.