Muramvya, le 7 septembre 2016 (Net Press). C’était hier dans la zone de Bugarama, commune et province de Muramvya que des agriculteurs ont découvert des os alors qu’ils travaillaient leurs terres. L’endroit se trouve à Gatebe, plus précisément derrière un mess des militaires, où des voyageurs, en provenance ou vers l’intérieur du pays, font escale pour se désaltérer. Ces derniers ont vite alerté les autorités provinciales qui se sont dépêchées sur les lieux pour s’enquérir de la situation.
Selon des informations concordantes, ce pourrait être une fosse commune des personnes enterrées sans que l’on sache dans quelles circonstances elles ont trouvé la mort. C’est dans ce contexte que les autorités ont interdit toute activité pour qu’il y ait des enquêtes qui définiront ce qui s’est passé réellement.
La zone Bugarama de la province Muramvya devient de plus en plus tristement célèbre car tous les journalistes ont encore en mémoire la disparition de notre confrère Jean Bigirimana presqu’au même endroit le 22 juillet 2016. Deux semaines plus tard, deux cadavres flottants avaient été découverts dans les eaux de la rivière Mubarazi, à quelques kilomètres de là et l’on n’avait pas pu identifier les cadavres qui ont été par ailleurs enterrés précipitamment.
Aujourd’hui, Reporters sans frontières tente de relancer les enquêtes pour trouver Jean Bigirimana mais l’espoir semble être perdu, à moins qu’il y ait un miracle de dernière minute, ce qui est plutôt rare dans ce bas monde.
Sur un tout autre chapitre, l’on signalera qu’aujourd’hui, deux ans jour pour jour viennent de s’écouler après la mort des sœurs italiennes de la paroisse Guido Maria Conforti de Kamenge, dite chez Buyengero. Officiellement, elles avaient été tuées par un homme qui présente un déficit mental comme ne cessait de le raconter le porte-parole de l’époque, Hermenegilde Harimenshi, qui s’exprimait sur l’écran de la télévision nationale avec un petit document, aide-mémoire, dans la main.
Selon le porte-parole, le « criminel » avait avoué les avoir violées avant de les tuer, mais des enquêtes missionnaires ont trouvé le contraire comme l’a avoué l’archevêque de Bujumbura, Mgr. Evariste Ngoyagoye, lors de la messe en mémoire des disparues. Jusqu’à présent, la vérité sur ces massacres reste cachée d’autant plus que l’auteur principal présumé est un détraqué mental.
L’on se souviendra que la radio publique africaine avait mené ses propres enquêtes et avait donné une autre piste d’enquêtes qui pointait du doigt l’ancien patron du service national des renseignements, le général Adolphe Nshimirimana. Cette révélation avait créé des frissons au sein de l’opinion car cette personne était l’homme le plus craint du régime Cndd-Fdd à l’époque des faits. Une autre personne citée dans cette série de reportages sera déprimée au regard de sa réaction face à l’information. Il a fait fabriquer un cercueil, a pris ses enfants qui étaient dans les différents établissements scolaires de la ville et a manifesté devant la radio publique africaine, indiquant que la radio l’a tué.
De son côté, le directeur de la radio publique africaine, Bob Rugurika, sera en prison de Mpimba pour être transféré deux jours plus tard vers Muramvya. Il sera relâché un mois plus tard mais la piste de sa radio ne sera pas prise en considération. Plus tard, même l’administrateur général du service national des renseignements sera tué, ce qui risque de compliquer davantage les enquêtes qui restent toujours au point mort.
Burundi – Politique
L’Olucome se prononce sur le sommet des chefs d’Etat de l’Eac
Bujumbura, le 7 septembre 2016 (Net Press). L’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques estime d’emblée que l’Eac devrait imposer sa voie pour qu’il y ait une solution négociée et urgente dans la résolution de la crise socio-politico-économique et sécuritaire burundaise.
Lors de cette rencontre prévue le 8 septembre 2016 à Dar-Es-Salaam, l’Olucome a appris qu’à l’agenda de la réunion, il y aura la crise socio-politico-économique et sécuritaire au Burundi. L’Olucome en profite pour présenter ses doléances et ses remerciements aux autorités de la région qui n’ont ménagé aucun effort pour résoudre les crises au Burundi depuis 1996 et plus récemment en 2015.
Pour cet observatoire, depuis la présentation de la troisième candidature par Pierre Nkurunziza, une crise socio-politico-économique et sécuritaire a été déclenchée par une population fatiguée par l’impunité, le chômage, la misère sans nom, l’injustice sociale, la violation flagrante de presque toutes les lois de la république, plus particulièrement celles de l’accord d’Arusha et de la constitution du Burundi. L’Olucome estime que le bilan est lourd au regard des réfugiés, des personnes emprisonnées et des morts consécutifs à ce troisième mandat contesté mais obtenu par forcing.
A côté de ces difficultés, note l’Olucome, il y en a d’autres qui sont à la genèse de cette crise comme la pauvreté extrême, la boulimie du pouvoir et de l’argent, la corruption institutionnalisée, la rareté de la terre, la démographie galopante, etc. sans mettre de côté les mauvaises relations entre le Burundi et le Rwanda.
Pour résoudre ces difficultés, selon toujours cet observatoire, le pouvoir de Bujumbura a créé une commission de dialogue inter-burundais, Cndi, dont le but est de torpiller le dialogue inclusif sous la houlette du président Museveni de l’Ouganda et de son co-facilitateur Benjamin Mkapa.
Cette commission vient de remettre un rapport au président de la République et dont le contenu et l’objectif est d’avoir un président à vie, d’enterrer les accords d’Arusha, d’amender la constitution, etc. Fort de toutes ces données, l’Olucome émet une série de huit recommandations pour tenter de « résoudre » la crise dans ce pays.
Burundi - Société
Vers la simplification et la rationalisation des formalités administratives
Bujumbura, le 7 septembre 2016 (Net Press). Le ministère de la fonction publique, de concert avec le programme des Nations unies pour le développement, dans le cadre de la mise en œuvre des guichets uniques provinciaux, a lancé officiellement mardi le 6 septembre 2016 une étude centrée sur la simplification et la rationalisation des formalités administratives.
Dans son discours d’ouverture, le ministre de la fonction publique, Félix Mpozeriniga, a indiqué que le gouvernement burundais a adopté le programme national de réforme de l’administration publique le 25 avril 2012 dont l’axe prévoit de mettre la performance de l’administration publique au service des citoyens axé entre autre sur la mise en place d’un guichet unique provincial pour offrir sur place des informations et des services à la population, évitant des nombreux déplacements coûteux aux citoyens et désengorgeant les administrations centrales de Bujumbura.
Il s’agit de permettre les citoyens d’acquérir leurs passeports, leurs permis de conduire, leurs extraits de casier judiciaire et tout autre service public sans quitter leurs provinces respectives. En collaboration avec les points focaux des ministères désignés pour accompagner l’élaboration de cette étude, les consultants ont identifié des documents les plus demandés par le public et qui peuvent être déconcentrés ainsi que les conditions d’obtention de ces documents.