Bujumbura, le 22 février 2016 (Net Press). Décidément, la police burundaise devient une source d’insécurité dans tous les sens, au propre comme au figuré. En effet, elle traque toute personne qu’elle soupçonne d’être contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza, voici bientôt 8 mois. Et si ce n’est pas la prison ou l’élimination physique tout simplement, c’est la rançon opérée par les policiers, y compris même ceux de la garde présidentielle.
C’est le cas de l’attaque des camps militaires des 11 et 12 décembre 2015 où des débordements policiers ont été observés dans tous les quartiers de la capitale Bujumbura. En effet, une répression aveugle à l’endroit des anti-troisième mandat venait d’engager une vitesse supérieure. Un jeune du nom de Jean Pierre Bigirimana vivant dans le quartier de Nyakabiga a été arrêté en date du 19 février 2016 dans la logique de réprimer les manifestations qualifiées par le régime en place de rébellions. L’infraction était juste d’avoir participé à ces manifestations. Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que la police serait en train de lui demander de l’argent pour qu’il soit relâché. La rédaction a essayé de contacter les membres de sa famille mais en vain.
Signalons qu’auparavant, Jean-Pierre Bigirimana était parvenu à tromper la vigilance des policiers en allant se cacher chez sa tante paternelle dans un autre quartier. Il s’est enfui de chez sa tante quand la police est venu l’y chercher mais était parvenu là aussi à la camoufler.
Une histoire qui en ramène une autre
Nous apprenons que le 13 mai 2015, jour du coup d’Etat manqué au Burundi, une grenade avait explosé dans la rue devant le restaurant Le Flamboyant, ne faisant aucun dégât ni matériel ni humain. L’auteur du forfait n’a pas été identifié ni son motif car le restaurant en question est fréquenté par des gens respectables et d’un certain rang social aussi bien du pouvoir que de l’opposition, tout comme des étrangers d’ailleurs.
L’on signalera que de nos jours, les services de la police ne mènent plus des enquêtes pour que la vérité éclate au grand jour, ce qui fait dire à l’opinion que ce pourrait être la police qui aurait lancé cette grenade afin d’arrêter la gestionnaire pour lui soutirer de l’argent et cela, en toute impunité des autorités car celui qui vole de l’argent doit déposer une certaine quantité pour ses supérieurs hiérarchiques.
L’insécurité gagne du terrain au marché dit « Chez Sion »
Burundi – Sécurité
Bujumbura, le 22 février 2016 (Net Press). Pour la deuxième fois en une semaine jour pour jour, une explosion de grenade a été entendue au marché dit « Chez Sion » dans la matinée. Selon des informations en provenance de ce marché, le ou les auteur (s) de cette explosion n’a pas été identifié. L’on parle d’une personne tuée et de trois autres blessées.
Quelques heures plus tard, vers 13 heures, une autre grenade a été lancée dans la zone de Kamenge au nord de la capitale, tout près du marché. L’on ne connaît pas encore les dégâts causés par cette explosion.
Rappelons qu’en date du 15 février dernier, des grenades avaient été lancées ici et là dans la capitale où au moins cinq endroits ont été victimes de ces explosions, y compris ce marché. Le bilan des attaques dernières était, rappelons-le, d’une personne morte et d’une trentaine de blessées.
En ce qui concerne les attaques d’aujourd’hui, une certaine opinion pense que la visite de Ban Ki-Moon ne serait pas étrangère à ces attaques, des gens qui auraient l’intention de lui montrer qu’il y a toujours l’insécurité à Bujumbura malgré les assurances des plus hautes autorités de ce pays.
Burundi – Usa – Politique
Les Etats-Unis rencontrent encore une fois le président Nkurunziza
Bujumbura, le 22 février 2016 (Net Press). L’envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des grands lacs, Thomas Perriello, en compagnie de l’ambassadrice de ce pays au Burundi, Dawn Liberi, ont rencontré le président Nkurunziza, d’autres hauts fonctionnaires et quelques représentants de la société civile dans une mission effectuée par l’envoyé spécial du 19 au 21 février 2016.
L’on saura que cette délégation étasunienne a participé aux travaux communautaires aux côtés du président de la République. Mais son objectif était de poursuivre les discussions sur le dialogue inclusif, un espace démocratique ouvert et la sécurité au Burundi. Le gouvernement américain a accueilli favorablement la condamnation publique de la rhétorique violente et haineuse contre le Rwanda, ils apprécient la déclaration publique que tous les Burundais, y compris ceux qui ont fui, doivent participer au dialogue inclusif afin de tracer le chemin de la paix pour le Burundi.
Les Etats-Unis se réjouissent également de l’autorisation de la réouverture de deux médias privés par le gouvernement. Ils auraient cependant souhaité que cette autorisation soit étendue à toutes les radios privées ainsi que la création des conditions favorables pour le retour des journalistes indépendants sans plus tarder. Le gouvernement des Etats-Unis exhorte celui du Burundi pour prendre des mesures supplémentaires au cours de deux prochaines semaines. Pendant cette période, le gouvernement du Burundi recevra des délégations de très haut niveau de l’Onu et de l’Union africaine, avant le sommet de la communauté de l’Afrique de l’Est.
Par ailleurs, l’envoyé spécial du président américain Barack Obama, Thomas Perriello, a indiqué à la presse que toute l’opposition ne devrait pas être prise comme ennemie de la Nation, mais de véritables partenaires pour la construction du pays. Thomas Perriello indique que si le gouvernement de Bujumbura ne profite pas de la présence des délégations de haut niveau pour s’ouvrir au dialogue inclusif, le Burundi risque de se diriger vers un avenir incertain.
Burundi – Nations Unies – Politique
Ban Ki-Moon bientôt dans nos murs
Bujumbura, le 22 février 2016 (Net Press). Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, est attendu à Bujumbura dans une visite de deux jours qu’il effectuera dans ce pays. Il est prévu que son avion se pose sur le sol burundais autour de 16 heures, heure de Bujumbura, 14 heures en temps universel.
Il s’entretiendra avec le ministre burundais des relations extérieures, Alain Aimé Nyamitwe avant de poursuivre ses consultations avec d’autres groupes concernés par la crise politique de notre pays, dont notamment les quelques rares politiciens de l’opposition encore au Burundi ainsi que les membres du Cnared, ce conseil composé essentiellement des Burundais de la diaspora, mais qui sera représenté à Bujumbura. Dans la matinée de ce mardi 23 février, il devrait s’entretenir avec les fonctionnaires des agences des Nations unies avant son tête-à-tête avec le président de la République.
Le gros des diplomates contactés par la rédaction indiquent qu’il y a des changements significatifs qui s’observent comme l’accord de principe du dialogue inclusif, l’accord sur la présence des experts indépendants de l’Onu pour enquêter sur les fosses communes ainsi que la condamnation de ceux qui véhiculent des mots de haine envers le Rwanda ainsi que la levée des mandats d’arrêt internationaux contre 15 personnes parmi les 34 qui étaient frappées par cette mesure.
Mais une autre opinion pense que tout ce qui est promis ne sera pas réalisé d’autant plus que ce n’est pas la première fois que des changements de dernière minute se fassent dans le chef des autorités burundaises. La même opinion est curieuse de voir le gouvernement de Bujumbura accepter de dialoguer sur le troisième mandat de Pierre Nkurunziza. En effet, il est convaincu qu’il a été élu par le peuple dans la plus totale transparence et que pour lui, les prochaines échéances électorales auront lieu en 2020. Qui pourrait l’en dissuader ?
Burundi – Sécurité
Le rapport n° 10 de la campagne Sos-Torture est sorti
Bujumbura, le 22 février 2016 (Net Press). Elle s’étend du 13 au 20 février 2016. Comme cela est d’habitude, il y a des arrestations, des enlèvements et des disparitions qui sont évoqués dans les différentes zones et quartiers de la capitale Bujumbura. Dans un deuxième temps, le rapport parle des assassinats, des exécutions sommaires et des attaques armées répertoriés. Comme pour le premier point, tous ces forfaits sont observés aussi bien dans la capitale qu’à l’intérieur du pays.
Dans ce rapport, ce que Sos-Torture trouve de nouveau est que pour la première fois, le Burundi pense à la restauration de la peine de mort et que dans les moments forts de l’insécurité, notamment en date du 15 février 2016, des attaques ont été essentiellement à la grenade dans plusieurs coins de la capitale.
Burundi – Catastrophe Naturelle
Une désolation totale pour les riziculteurs de Mutimbuzi
Bujumbura, le 22 février 2016 (Net Press). L’origine de la désolation ? C’est le débordement de la rivière Muzazi, séparant la mairie de Bujumbura et la commune de Mutimbuzi dans Bujumbura rural. Ainsi 20 ha de champ de riz ont été endommagés tout comme ceux des légumes.
Des populations en larmes ont indiqué qu’elles vont mourir de faim car ils vivaient de la production du riz dont une partie était revendue pour qu’elles puissent s’acheter ce dont elles ont besoin. Elles demandent au gouvernement et aux autres humanitaires de leur venir en aide au regard de l’ampleur de la chose.
Burundi - Rwanda – Sécurité
Le président rwandais s’exprime sur la situation au Burundi
Kigali, le 22 février 2016 (Net Press). Pour la deuxième fois en 10 mois que vient de durer la grave crise politique burundaise, Paul Kagame, accusé ces derniers jours par Bujumbura et une partie de la communauté internationale comme étant une source de déstabilisation du Burundi, a choisi de réagir par son compte twitter. Ainsi, dans une série de messages sur son compte, Paul Kagame rejette toutes les accusations portées contre lui.
Par contre, il se pose la question suivante : « Avec toutes les preuves disponibles sur les assassinats qui ont été commis, comment se peut-il que la seule réponse soit la diversion ? ». Il est convaincu que toute cette provocation ne permettra en aucun cas de trouver une solution, a-t-il ajouté.
Dans son message, Paul Kagame donne ce qu’il pense être la stratégie du Burundi. Tout d’abord, c’est reporter un problème interne sur quelqu’un d’autre. En outre, c’est ne pas commanditer des massacres de masse, mais des assassinats ciblés au fur et à mesure, une sorte de solution finale si l’on peut dire. Ici, le président rwandais faisait référence au plan nazi d’exterminer les Juifs d’Europe.