Bubanza, le 2 novembre 2016 (Net Press). Le phénomène est désolant pour les proches qui voient des cercueils des leurs alors qu’ils les avaient enterrés avec dignité. Pour d’autres, c’est une pure profanation de la culture burundaise car le cimetière est l’endroit qui était jadis très respecté par les hommes encore en vie.
C’est d’autant plus affligeant que l’on constate une destruction à des fins commerciales car ceux qui commettent ce crime volent des tôles pour les revendre. L’on ne connaît pas encore l’identité des criminels mais des informations en provenance de Mpanda indiquent que la suspicion va jusque dans les rangs des fossoyeurs, donc qui travaillent sur place.
Dans la commune de Mugamba en province Bururi, un certain Patrick Bigirimana est dans les mains de la police. Il a été attrapé en possession d’une arme à feu, des balles et d’une grenade de fabrication chinoise. Selon des sources policières, cet homme a déclaré qu’il s’en servait pour terrorisme. Il semblerait alors que la police à Mugamba serait sur le point de confectionner son dossier afin de l’acheminer au parquet de Bururi.
Burundi – Education
Jean Baptiste Bagaza reconnu visionnaire à titre posthume
Bujumbura, le 2 novembre 2016 (Net Press). Au cas improbable où l’ancien président Jean Baptiste Bagaza reviendrait à la vie, il serait très ravi de constater que 30 ans plus tard, sa politique en matière d’éducation est toujours d’actualité. En effet, le conseil des ministres vient de décider que désormais, la bourse des étudiants va être supprimée pour être remplacée par le système de prêt-bourse.
Or, en 1986, à la veille de son éviction par Pierre Buyoya, Jean Baptiste Bagaza venait justement de supprimer la bourse des universitaires et venait d’instaurer lui aussi le système de prêt-bourse. Le nouveau président, à la requête de la légitimité, supprima très rapidement cette décision qui avait été mal accueillie dans le monde universitaire. Mais les plus clairvoyants ont conclu que son prédécesseur avait totalement raison et que le président en place venait de le faire pour sa publicité.
Cette décision vient d’être prise car officiellement, le Burundi était le seul pays au monde qui octroyait encore la bourse gratuitement et qu’aujourd’hui, il n’en peut plus. Mais les circonstances ont beaucoup changé car actuellement, il n’est pas rare de trouver des universitaires avec leurs diplômes de licence ou doctorat chômer pendant plus de cinq ans. Dans ces conditions, il sera difficile aux lauréats des études universitaires de rembourser et il sera également difficile au gouvernement d’octroyer des crédits qui ne seront jamais remboursés, ce qui reviendra à la longue à la bourse classique.
Signalons que des changements ne concernent pas uniquement l’université. Même les écoles secondaires connaissent des changements importants car désormais, les enseignants seront recrutés au niveau des communes qui se chargeront de leur verser des salaires. En outre, un enseignant qui veut changer de lieu de travail devra d’abord démissionner là où il prestait avant de s’en aller.
Cette mesure qui a été annoncée par le président du sénat est quelque peu étonnante car d’une part, les communes n’ont pas de moyens pour payer les enseignants. Elles passent quatre ou cinq mois sans payer ses fonctionnaires qui sont généralement moins de dix personnes sans oublier que l’administrateur et ses deux conseillers sont payés par l’Etat. D’autre part, le ministère ayant l’éducation dans ses attributions n’a rien dit jusqu’à présent.
Bujumbura – Transport
Les chauffeurs accueillent très mal la décision du maire de la ville
Bujumbura, le 2 novembre 2016 (Net Press). Le maire de la ville de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, a pris une décision de faire payer les parkings aux véhicules de transport rémunéré. Le montant à payer varie selon le type de véhicule et va de 2.000 Fbu pour les taxis vélos à 100.000 Fbu pour les camions-remorques. La décision est entrée en vigueur ce 1er novembre 2016.
Aux autres voitures des affaires et promenades, elles devront payer 300 Fbu par heure et en cas de stationnement de longue durée, elles payeront 2.000 Fbu mais l’on devra d’abord aménager les parkings avant de mettre en vigueur cette mesure, ce qui pourrait se faire à partir du mois prochain.
Les chauffeurs des voitures de transport rémunéré indiquent que cette mesure vient de les frapper de plein fouet car ils ressentaient déjà durement la crise économique que traverse ce pays. En plus de ces frais pour le parking, il y a d’autres frais qu’ils versaient dans les comptes de la mairie, ce qui veut dire qu’ils risquent de travailler à perte.
Coïncidence ou pas, l’on a vu des éléments de la police anti-émeute arrêter des gens au centre-ville et une dizaine de voitures de marque Probox et Hiace ont circulé en début d’après-midi avec à leurs bords des populations qui portaient des foulards jaunes et verts comme s’ils allaient à un match de football.
Burundi – Médias
Un journaliste correspondant d’Iwacu et d’Isanganiro brièvement arrêté
Cibitoke, le 2 novembre 2016 (Net Press). Il s’appelle Jackson Bahati, il est correspondant du groupe de presse Iwacu et de la radio Isanganiro dans la province de Cibitoke. Il a été arrêté hier dans l’après-midi alors qu’il était à bord d’un bus de transport dans la commune de Ndava. Il a été interrogé par la police pendant deux heures de temps avant d’être relâché.
Rappelons qu’il y a un autre, toujours du groupe de presse Iwacu, Jean Bigirimana, qui est toujours sans trace, plus de trois mois après. Des témoignages indiquent qu’il a été enlevé par des éléments du service national des renseignements, une information toujours démentie par la police. Mais elle a été émaillée de beaucoup de contradictions entre la police, les populations et la commission nationale indépendantes des droits de l’homme, Cnidh.
Burundi - Société
La sécurité sociale vers l’exit ?
Bujumbura, le 2 novembre 2016 (Net Press). Des informations concordantes indiquent que des tractations en coulisse se font dans tous les coins, notamment dernièrement à l’hôtel Source du Nil ou même aujourd’hui le 2 novembre 2016 à Banga de la commune Matongo, province Kayanza au nord du Burundi, pour contrecarrer les sociétés de sécurité sociales, en l’occurrence la mutuelle de la fonction publique (Mfp), l’institut national de la sécurité sociale (Inss) et l’office nationale de pension et risque professionnel (Onpr). En effet, Bujumbura a l’ambition de créer une grande société de sécurité sociale qui sera chargée de réguler ces sociétés comme la banque centrale régule les activités des banques commerciales.
Et Pourquoi ?
D’après la même source sous couvert d’anonymat, suite à la fermeture des robinets par les partenaires techniques et financiers, les caisses de l’Etat s’assèchent et Bujumbura a peur que le budget de l’Etat manque, d’où le pouvoir se rabat sur d’autres moyens pour arroser les caisses de l’Etat, en créant cette grande société pour pouvoir utiliser ces fonds comme il le fait à la banque de la République du Burundi où plus de 700 milliards ont été débloqués par cette banque pour des fins que l’on ignore toujours.
L’Inss, la mutuelle de la fonction publique, l’Onpr et la Cosybu seraient –ils d’accord ?
La même source indique que ces sociétés de la sécurité sociale rejettent en bloc ce projet car depuis 1962, l’Inss a sécurisé socialement les sous-contrats de l’Etat et les employés du secteur privé et refuse catégoriquement que le pouvoir puisse s’ingérer dans la gestion du patrimoine de cette société alors que le même pouvoir a un capital insignifiant dans cette entreprise. Même son de cloche chez d’autres sociétés de sécurité sociale.