Bujumbura, le 28 novembre 2016 (Net Press) . C’est la seule phrase que l’archevêque de Bujumbura a répondu au reporter de Net Press hier 27 novembre 2016, après la messe de 10h30’ célébrée par lui-même. Pour tous ceux qui n’ont pas prié à la paroisse Regina Pacis de Kinindo, les cérémonies d’hier peuvent se résumer en un mot : la joie.
Oui, la joie, ce n’était que cela, pour au moins trois raisons. D’un côté, l’archevêque de Bujumbura fêtait ses 50 ans de sacerdoce mais en réalité, il a déjà goûté à cet anniversaire délicieux et respectable au mois de janvier dernier, mais qui se prolonge sur toute une année. Cet anniversaire a été également célébré au début de l’année liturgique, car en date du 20 novembre dernier, c’était la fête du Christ-Roi, qui correspond à la fin de l’année dans l’église catholique romaine.
Hier, c’était donc la bonne année au sein de la même église, comme l’a annoncé le curé de la paroisse Regina Pacis de Kinindo, Agapit Nindorera, l’un des prêtres émergents de ce pays. D’entrée de jeu, l’archevêque a constaté qu’il y avait des enfants qui étaient assis devant lui et qui portaient des uniformes de couleur jaune. Frappé par leur présence, il a posé la question au curé de savoir qui ils étaient. L’autre a répondu que c’étaient des enfants qui faisaient partie d’une chorale, ce qui a enchanté le numéro un de l’archidiocèse de Bujumbura. Mais à côté, il y avait une autre des jeunes ainsi que celle des seniors.
Lors de cette messe célébrée par cet homme très lucide malgré son âge, il a d’emblée fait savoir que l’église entre dans un nouvel an, une année A et que l’on se prépare tout droit vers la fête de la Nativité. C’est pour cela, a-t-il précisé, que les prélats portent des habits qui portent une couleur mauve jusqu’à la fête de Noël, ce qui est de même lors du Carême avant Pâques. L’année aura donc trois subdivisions, B et C, au cours de laquelle les fidèles auront passé en revue toute la Bible, ancien et nouveau testament.
Dans tout ce qu’il a enseigné hier, il a insisté sur le fait que les gens, les fidèles, doivent être vigilants et toujours prêts car personne ne connaît ni la période ni l’heure de la venue du Seigneur. Un autre événement important qui a coïncidé avec cette présence de l’archevêque, c’était la mise en place du nouveau conseil paroissial avec à sa tête Pamphile Kantabaze, qui venait d’être reconduit. Il a été élu pour une durée de trois ans et il a vu la bénédiction de l’archevêque Ngoyagoye. Tout comme l’abbé de Kinindo, il était lui aussi tout sourire tout au long des activités de ce dimanche.
Enfin, un troisième grand événement était la présentation de l’état d’avancement des activités du centre d’accueil des personnes du troisième âge ainsi que des jeunes. Le curé a fait visiter les lieux dont la construction est déjà terminée, comme le bureau du secrétariat de paroisse et du curé, ainsi que ce qui reste à construire. La visite était destinée aux seuls invités et non à tous les fidèles, ce qui a fait dire au deuxième vice-président du sénat, Anicet Niyongabo, que c’est un joyau. Selon le président du conseil paroissial contacté par le reporter de Net Press, la paroisse a déjà engagé plus ou moins 500 millions de francs burundais, soit 100 millions de nos francs empruntés au diocèse et 400 millions en provenance des cotisations des fidèles. Les informations reçues indiquent que la paroisse Regina Pacis est sur le point d’éponger le crédit contracté. L’état d’avancement des travaux a impressionné l’archevêque car les premiers travaux ont été lancés par la même personnalité en date du 29 décembre 2013, comme il l’a révélé au reporter de Net Press.
Signalons que la paroisse de Kinindo a fait un cadeau d’une vache au très populaire archevêque de Bujumbura. Le curé de la paroisse, avec son légendaire humour, a demandé au patron de l’archidiocèse de lui trouver du temps ce lundi pour qu’il aille choisir lui-même la vache qu’il préfère. Au cas où il voudrait un veau, il lui a suggéré de patienter jusqu’à jeudi de cette semaine, pour qu’il aille le trouver à Rwibaga. Signalons que le marché de Rwibaga dans Bujumbura rural est un grand centre d’achat et de vente de vaches mais également un centre où Mgr. Evariste Ngoyagoye est originaire. Le conseil paroissial lui a donné lui aussi un cadeau, un habit tout blanc et il a promis de le porter le jour où les prêtres seront autorisés à porter des habits tout blancs, probablement le 8 décembre de cette année.
Dans les discours, le curé de la paroisse l’a félicité sur cet anniversaire et souhaité qu’il puisse fêter 75 ans de sacerdoce. Mais ce dernier a répondu qu’il allait fêter un autre anniversaire le mois prochain, un anniversaire de 75 ans et qu’il est temps qu’il prenne sa retraire. Il a indiqué que sa retraite est décrétée par le pape et qu’il attend. Au mois de septembre, lui et Adrien Ntabona, son contemporain et ancien curé de la paroisse Esprit de Sagesse de Mutanga Sud, se sont rendu au Vatican où ils ont pu avoir la bénédiction papale. Pour le cas de Ntabone, Mgr. Evariste Ngoyagoye l’a déjà signé et il est déjà en retraite.
Les cérémonies se sont poursuivies au petit séminaire de Kanyosha où les invités y sont allés dans une marche marquée de prières et de chants religieux. La rédaction n’y était pas invitée à mais le reporter de Net Press a rencontré ceux qui étaient présents et a constaté qu’ils n’avaient pas soif.
Burundi – Rwanda - Sécurité
Quand les Imbonerakure volent des vaches au Rwanda
Bugarrama, le 28 novembre 2016 (Net Press) . Les Rwandais habitant près de la frontière rwando –burundais pointent du doigt les membres de la ligue des jeunes du parti présidentiel Imbonerakure de voler une cinquantaine de vaches au pays de Paul Kagame dans les localités des sous collines Nyamabuye, commune Bugarama au Sud du pays.
Des sources locales indiquent que les Rwandais ne peuvent pas les poursuivre au-delà des frontières qui séparent les deux pays au risque d’être tués. Voulant démontrer de quel bois ils se chauffent, des Rwandais de la place ont volé 12 vaches des Burundais en guise de riposte, mais elles ont été vite restituées par les autorités administratives de cette localité aux Burundais, un geste qu’elles ne veulent pas une mauvaise cohabitation.
Sur un autre chapitre, un directeur de l’école primaire de Biganda, commune et province Muramvya, le nommé Nyabenda a violé une petite fillette de son établissement. Arrêté puis relâché, la famille de la victime est inquiétée par ce directeur et la menace de la tuer d’un moment à l’autre. Paniquée, elle lance un appel vibrant aux associations de défense des droits de l’enfant pour son intervention pour que le criminel soit traqué et traduit en justice.
Rappelons que ceci est un cas de récidive. Le même directeur avait également violé une autre fillette et avait brièvement arrêté puis vite relâché car il est un membre influent du parti présidentiel dans province de Muramvya.
Burundi – Droits de l’Homme
La campagne Sos-Torture sort son rapport n° 50
Bujumbura, le 28 novembre 2016 (Net Press) . La campagne Sos-Torture vient de sortir son rapport n° 50 qui couvre la période du 19 au 26 novembre 2016, traitant des violations des droits de l’homme au Burundi. Il évoque les parades militaires des miliciens Imbonerakure organisées dans tout le pays et publiquement en date du 19 novembre 2016. Les jeunes miliciens arboraient fièrement des armes en bois en guise de démonstration de force et visent à instaurer un climat de peur surtout aux personnes non acquises aux idées du Cndd-Fdd.
Au moins 35 personnes ont été arrêtées dans différentes localités, poursuit le rapport de Sos-Torture. Parmi elles, figure un officier de l’armée burundaise du grade de colonel arrêté par des agents du service national des renseignements alors qu’il vaquait toujours à ses activités alors que seules les instances judiciaires militaires sont habilitées à mener des arrestations de militaires en fonction.
Aux arrestations, se trouvent également des victimes des rafles dans la zone de Musaga et parmi les assassinats répertoriés, le rapport évoque le cas d’un militaire abattu dans la zone Ngagara par un individu armé. Dans la province de Bubanza, une grenade a tué un jeune enfant et blessé deux autres. Les informations de Sos-Torture indiquent que la grenade appartenait au père de famille, un civil membre du parti au pouvoir Cndd-Fdd.
Enfin, le rapport fait mention du mot du directeur de Sos-Torture Burundi qui réagit positivement à la nomination des membres de la commission d’enquête pour le Burundi par le conseil des droits de l’homme des Nations Unies.
Burundi – Administration
Bizarre, les Hutu renoncent à leur ethnie
Bujumbura, le 28 novembre 2016 (Net Press) . Ces derniers jours, la plupart des fonctionnaires voient des enquêteurs venus de l’administration publique qui demandent les noms et prénoms des fonctionnaires, leurs dates et lieux de naissance ainsi que leurs ethnies. C’est une pratique qui a été évoquée depuis quelques semaines et vendredi 25 novembre 2016, elle a été appliquée à la Sobugea, société burundaise de la gestion aéroportuaire.
Officiellement, cette enquête est de voir si les quotas de l’accord d’Arusha, 60% Hutu et 40% Tutsi sont respectés dans l’administration burundaise. Le constat est que les Hutu sont majoritaires un peu partout dans le pays, y compris dans l’administration publique et bien entendu, à la Sobugea. Pour contourner ce problème, l’on a vu des Hutu déclarer qu’ils sont des Tutsi ou des Ganwa, juste pour fausser les calculs et respecter le principe.
La Sobugea est une société étatique où tous les coups sont permis. L’on rappelle qu’il y a quelque temps, les membres du syndicat de la Sobugea ont désigné par voie électorale à deux reprises un Tutsi pour représenter leurs intérêts. Comme ce dernier était intraitable sur les avantages des travailleurs, il a été tout simplement balayé par la direction qui a placé une personne d’ethnie hutu et de même parti politique, le Cndd-Fdd, et dont la mission est d’appliquer la volonté d’en haut.
Burundi – Rdc – Sport
Un club de boxe du Bukavu en compétition au Burundi
Bujumbura, le 28 novembre 2016 (Net Press) . Il s’agit du Bukavu boxing club qui était ici à Bujumbura ce dimanche 27 novembre 2016 pour se mesurer avec des boxeurs burundais. Il était prévu que les matchs commencent samedi 26 novembre 2016 mais les sportifs congolais sont arrivés tardivement et fatigués si bien que les matchs ont été reportés pour le lendemain.
Hier, ces matchs ont donc eu lieu au palais des arts et de la culture de Bujumbura. Les Burundais ont gagné deux matches, ils ont égalisé un autre avant de perdre le dernier match. L’entraîneur des boxeurs du Burundi indique que les résultats sont largement satisfaisants car le club de boxe du Burundi venait de passer deux ans sans entraînement. Ils ne s’attendaient pas donc à des résultats pareils.
Il se plaint du fait que la boxe est le parent pauvre du ministère ayant le sport dans ses attributions et représente le dernier des soucis. Il a ajouté que les boxeurs burundais voudraient se rendre eux aussi à Bukavu au plus tard au mois de février, mais l’on n’a pas encore fixé la date car tout dépendrait encore une fois de la disponibilité des sponsors.
Burundi – Politique – Anniversaire
Le Burundi devenait la République, il y a 50 ans
Bujumbura, le 28 novembre 2016 (Net Press) . C’était un peu après 20 heures que le capitaine Michel Micombero a déclaré par voie de presse, le 28 novembre 1966, qu’il est président de la République, qu’il venait de renverser par force le roi Ntare V, dont le règne était jeune de seulement 4 mois. Celui-ci s’était déplacé vers Kinshasa où il était allé fêter le premier anniversaire de la prise de pouvoir du président Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendo wa Zabanga, (24 novembre 1966), devenu plus tard Joseph-Désiré Mobutu pour redevenir Mobutu Sese Seko avec l’introduction de l’authenticité par lui-même.
Michel Micombero était un président qui n’avait pas de référence politique car il venait de renverser un régime vieux de plus de 400 ans. C’est pour cela que l’on remarqua beaucoup de tâtonnements car, outre qu’il n’avait pas de référence, il était encore très jeune car il n’avait que 26 ans lors de la prise du pouvoir. C’est ainsi que l’on assistera à plusieurs dérapages au cours de son régime.
Avec le temps, il pensera à se maintenir au pouvoir par tous les moyens et instaura un système de dictature avec le soutien du parti unique l’Uprona, une situation qui est identique à d’autres pays d’Afrique en ce moment. Ainsi, en 1969, il élimina physiquement des militaires hutu et en 1971, il a réprimé sévèrement des libéraux tutsi. Ils allaient subir le même sort des Hutu de 1969 mais la communauté internationale fit tout pour empêcher Michel Micombero de rééditer le crime. Mais en 1972, de nouveau les Hutu n’ont pas eu la vie sauve.
De plus en plus fatigué par le pouvoir, il sera renversé le 1er novembre 1976 par le chef d’état-major général adjoint, le lieutenant-colonel Jean-Baptiste Bagaza. Il se rendra en exil en Somalie où il trouva la mort en 1983, avant de rentrer les pieds en avant.
Burundi –Usa - Société
Quand Trump ne vendait que du vent
Washington, le 28 novembre 2016 (Net Press) . Donald Trump, le futur 45ème président des Etats-Unis d’Amérique, avait ouvert en 2004 l’université Trump où des millions de personnes y affluaient, pour espérer apprendre à devenir des futurs magnats de l’immobilier comme lui. L’université a dû fermer ses portes en 2010 et une large opinion américaine qualifiait Donald Trump de vendeur du vent.
Selon « Jeune Afrique », les étudiants malheureux ont intenté un procès pour escroquerie et Trump avait refusé que cette affaire soit tranchée par un juge d’origine mexicaine au risque d’être partial. Le magnat de l’immobilier vient de débloquer 25 millions de dollars pour dédommagement, une somme que les victimes vont partager et 1 million de dollars d’amende pour violation de la législation sur le système éducatif américain.
Signalons que le futur président est inquiété par la justice américaine où 75 procès contre lui sont en attente.
Dans la même foulée mais sur un autre continent, 3 ministres sud-africains, en l’occurrence le ministre du tourisme, Derek Hanekon, le ministre de la santé Aaron Motsoaledi ainsi que le ministre des travaux publics Thulas Enxesi, en réunion à huit clos ce samedi le 26 novembre 2016 avec la direction de l’Anc, appellent le président Jacob Zuma à démissionner. Leurs points de vue ont été appuyés par le chef de l’Anc au parlement, Jackson Mtembu.
Pour rappel, le parti de Nelson Mandela a été plongé dans une crise politique sans précédent, provoquée par les revers historiques du parti aux municipales et les scandales sur scandales acculant le président Zuma, en témoigne l’affaire Nkandla qui a obligé le président de rembourser au trésor de l’Etat plus de 500.000 euros ainsi que 783 charges de corruption sur le contrat d’armement. Nombreux observateurs affirment que sa destitution ne sera pas facile car il dispose la majorité de blocage au parlement.