Bujumbura, le 21 mars 2017 (Net Press) . La société civile burundaise, surtout celle qui vit en exil, et le gouvernement, ont deux lunettes avec deux lectures différentes sur la sécurité dans notre pays. Le président de la ligue burundaise des droits de l’homme, Anschaire Nikoyagize, semble se révolter de la dégradation actuelle progressive et continue des droits de la personne humaine dans ce pays.
Il va jusqu’à comparer les effectifs des personnes tuées ces derniers trois mois de l’année 2017 et trouve que 22 cadavres ont été retrouvés dans les rues ou le bois en janvier 2017, 17 en février et 24 personnes retrouvées sans vie rien que dans les trois premières semaines du mois de mars. Anschaire Nikoyagize pointe du doigt le pouvoir dominé par le parti Cndd-Fdd d’être derrière ces massacres et estime que les victimes sont souvent enterrées précipitamment. « Beaucoup de fois, ces cadavres ne sont pas identifiés, témoigne son président, Anschaire Nikoyagize (…) Cette situation nous préoccupe énormément, c’est pourquoi chaque semaine nous crions à la communauté internationale pour qu’elle puisse intervenir. »
Ce n’est pas cependant l’avis de Gaston Sindimwo, premier vice-président de la République qui rejette en bloc toutes ces accusations. Il affirme par contre que la sécurité est bonne sur toute l’étendue du pays avant d’indiquer que ces accusations sont destinées à plonger le Burundi dans un conflit inter –ethnique de la part de ses détracteurs. Pour Gaston Sindimwo, « Cela sort de la bouche de ceux qui veulent plonger le Burundi dans le chaos, mettre l’huile sur le feu afin que le conflit ethnique puisse s’ériger au moment où nous enterrons ce que vous appelez conflit ethnique. Voilà, nous déplorons ces cas que nous observons ces jours-ci. C’est pourquoi nous allons mettre le paquet pour faire toute la lumière. »
Dans ce bras de fer somme toute bizarre, il y a un arbitre neutre qui pourrait trancher dans un sens ou dans un autre, une enquête indépendante. Mais le premier vice-président de la République ne veut pas en entendre parler, se contentant de déclarer qu’il y a de bons enquêteurs au Burundi.
Cette situation rappelle une autre, le fameux phénomène de Kiliba Ondes en 2014 quand, après que l’Aprodh eut dénoncé la formation paramilitaire qui s’y déroulait, avait rencontré une protestation énergique du ministre de l’intérieur à l’époque des faits, Edouard Nduwimana, qui disait à qui veut l’écouter que ce que l’Aprodh a déclaré est dénué de tout fondement et que des enquêtes n’étaient pas nécessaires.
Burundi - Sécurité
Une barbarie qui dépasse l’entendement humain
Bujumbura, le 21 mars 2017 (Net Press) . Depuis le printemps d’avril 2015, des cas de violation massive des droits de la personne ont été signalés ici et là, mais l’on estime que jusqu’à présent, l’on n’avait pas encore atteint un stade suprême de la barbarie. En effet, dans le quartier de Kinanira 1 de la zone de Musaga (sud de la capitale ), un officier de la police du nom de Jean Marie Nahimana a voulu tuer sa femme et ses quatre enfants encore en minorité en voulant mettre le feu à sa maison après avoir enfermé dedans toute sa famille.
Selon le porte-parole de la police Pierre Nkurikiye, la femme est parvenue à s’échapper et aller demander secours avant d’affirmer que n’eut été l’intervention musclée de la police qui a lancé des gaz lacrymogènes, la famille allait être décimée, deux de ses 4 enfants ont été gravement blessés et ont été transportés manu militari à l’hôpital. Des informations des proches de la famille indiquent que le policier en question aurait des tares mentales.
Burundi - Economie
Le gouvernement entre le marteau et l’enclume
Bujumbura, le 21 mars 2017 (Net Press) . Dans un communiqué de presse de ce lundi 20 mars 2017, le ministère du commerce, de l’industrie et du tourisme informe les consommateurs du sucre que le prix de ce produit a été revu à la hausse. Le prix de vente, toutes taxes comprises, aux grossistes qui s’approvisionnent à la Sosumo passe de 104 879 Fbu à 111 500 Fbu le sac de 50 kilogrammes. Le prix de vente aux grossistes détaillants aux commerçants, toutes taxes comprises, passe de 107 138 Fbu à 114 000 Fbu, tandis que le prix de vente en détail, toutes taxes comprises, passe de 2200F bu à 2340 Fbu le kilogramme pour les détaillants.
Les consommateurs se posent plusieurs questions à propos de cette augmentation. D’une part, s’interrogent les jursites, les impôts et taxes relèvent du domaine de la loi. Depuis quand le gouvernement s’arroge le droit de changer la loi ? Et le parlement, pourquoi il ne dit rien quand il voit que son travail est fait par le gouvernement dans un pays supposé vivre sous le régime de la séparation des pouvoirs ?
Pour les autres, avant que le prix du kilo ne quitte 2.200 Fbu pour grimper jusqu’à 2.340 Fbu, le sucre était tout simplement introuvable sur le marché et de spéculations en spéculations, son prix réel avait atteint 3.000 Fbu. La question est de savoir ce que va changer le prix de 2.340 Fbu le kilo pour un produit dont même l’importation d’une denrée similaire ne parvient pas à équilibrer l’offre et la demande.
Burundi - Onu - Société
L’Onu dresse la situation du bonheur selon des pays
New York, le 21 mars 2017 (Net Press) . Un rapport vient d’être établi sur des pays dont les habitants vivent avec bonheur. Ainsi, la Norvège arrive en tête dans ce classement de 155 pays du monde entier. Les pays comme Danemark, Islande, Suisse et Finlande suivent la Norvège au moment où la Centrafrique occupe la dernière place.
En Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord, les pays membres occupent également de bonnes places car les Etats-Unis, à titre d’exemple, occupent la 14ème place et le Royaume Uni est 19ème. L’Afrique de l’Est n’a pas de résultats reluisants car le premier est le Kenya qui occupe la 112ème place, puis l’Ouganda, 133ème, le Rwanda, 151ème, la Tanzanie, 153ème et enfin le Burundi, 154ème place sur 155.
Burundi - Droits de l’Homme
Bulletin hebdomadaire n° 50 de la ligue Iteka
Bujumbura, le 21 mars 2017 (Net Press) . Il couvre la période du 13 au 19 mars 2017 et évoque des allégations de violations et des violations des droits de l’homme. Pour ce bulletin, au moins 7 personnes ont été tuées, une autre portée disparue, trois torturées, 46 arrêtées arbitrairement et une personne victime de violations basées sur le genre. Les services de sécurité de l’Etat et les jeunes Imbonerakure sont pointés du doigt dans ces abus.
Evoquant le phénomène de cadavres, 9 corps sans vie ont été enregistrés au cours de cette période. Il relève également des cas d’arrestations arbitraires dont sont victimes des présumés opposants du 3ème mandat de Pierre Nkurunziza. Il évoque en outre l’impunité des crimes accordée aux proches du Cndd-Fdd et revient sur le droit à l’éducation qui est menacé au Burundi suite à la crise. Il émet enfin des recommandations qui sont dirigées à l’endroit des différents partenaires susceptibles d’influer pour le changement de la situation précaire des droits de l’Homme dans le pays.
Burundi - Rwanda - Vatican - Confessions Religieuses
Le pape implore à nouveau le pardon de Dieu pour le manquement de l’église face au génocide
Vatican, le 21 mars 2017 (Net Press) . Le souverain pontife a reçu pour la première fois le président rwandais, Paul Kagame, au Vatican. Lors de cette visite inédite, le pape François est largement revenu sur le rôle de l’Église lors du génocide de 1994. L’entrevue n’a duré qu’une vingtaine de minutes, mais devant le président rwandais Paul Kagame, en visite au Vatican, lundi 20 mars, le pape François ne s’est pas dérobé – même s’il n’a pas présenté d’excuses officielles au nom de l’Église pour le génocide de 1994, comme le réclame Kigali.
Selon un communiqué du Vatican, le souverain pontife a ainsi « imploré à nouveau le pardon de Dieu pour les péchés et manquements de l’Église et de ses membres » et a exprimé « sa profonde tristesse, et celle du Saint-Siège et de l’Église, pour le génocide perpétré contre les Tutsis », ainsi que « sa solidarité avec les victimes et ceux qui continuent à souffrir des conséquences de ces tragiques événements ».
Tueries de masse dans les églises
L’Église catholique avait été pointée du doigt pour sa proximité avec le régime hutu extrémiste de l’époque et pour l’implication de prêtres et de religieux dans les massacres. Entre avril et juillet, des tueries de masse avaient eu lieu dans de nombreuses églises, au cours desquels les prêtres avaient parfois livré leurs ouailles aux tueurs des milices hutues.
Plusieurs prêtres, religieux et religieuses ont été jugés pour participation au génocide, principalement par les tribunaux rwandais, le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) ou la justice belge. Certains ont été condamnés, d’autres acquittés.
« L’Église n’a pas participé au génocide »
Depuis la fin du génocide, les relations entre le Saint-Siège et le Rwanda demeurent particulièrement difficiles. En novembre 2016, l’Église catholique rwandaise avait demandé pardon pour tous les chrétiens ayant été impliqués dans le génocide. Mais l’évêque Philippe Rukamba, président de la Commission épiscopale rwandaise, avait toutefois précisé qu’il s’agissait d’une demande de pardon pour des individus et non pour l’Église en tant qu’institution. « L’Église n’a pas participé au génocide », avait-t-il affirmé.
Des excuses jugées « profondément inadéquates » par les autorités de Kigali, qui avaient estimé que le Vatican lui-même devrait demander pardon. « Au vu de l’échelle à laquelle ces crimes ont été commis, des excuses de la part du Vatican seraient amplement justifiées », avait soutenu le gouvernement rwandais dans un communiqué, estimant que l’Église catholique avait déjà dans le passé demandé pardon pour des crimes « de moindre ampleur ».
« Déni du génocide et banalisation »
D’après un communiqué de la présidence rwandaise, « le déni du génocide et sa banalisation continuent de fleurir dans certains groupes à l’intérieur de l’Église et des suspects liés au génocide ont évité la justice grâce à la protection des autorités catholiques ».
La ministre des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a pour sa part estimé que la rencontre lundi entre les deux chefs d’État s’était déroulée dans « un esprit d’ouverture et de respect mutuel. C’est un pas positif pour l’avenir de la relation entre le Rwanda et le Saint-Siège, basée sur une compréhension honnête et partagée de l’histoire du Rwanda et du combat impératif contre l’idéologie génocidaire ».