Karuzi, le 29 juin 2017 (Net Press). Même si officiellement le pays a la paix et la sécurité, il apparaît de plus en plus clair que les jeunes Imbonerakure les perturbent, ce qui ne fait que créer la peur et la désolation dans le pays. Pourtant, le conseiller principal en charge de la communication à la présidence de la République les traite d’innocents et qualifie les critiques envers cette jeunesse de "fantaisistes".
Des informations concordantes indiquent que dans la province de Karuzi, trois jeunes accusés de vol ont été emprisonnés dans le cachot du commissariat, ont été remis par les policiers aux Imbonerakure qui les ont soumis aux tortures. Un d’entre eux, selon toujours nos informations, Oscar Ndizeye, a succombé à ses blessures dans le cachot et son corps se trouvait hier à l’hôpital moderne de cette province.
Le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, affirme que la victime a été battue lors de son arrestation. Mais contrairement à cette affirmation, le commissaire provincial de la police à Karusi, Jérôme Nibogora, indique qu’Oscar Ndizeye est décédé d’une mort naturelle.
Au Nord du pays, un corps sans vie d’une jeune fille de 16 ans, Emeline Tuyisenge, a été découvert dans la soirée de ce 27 juin 2017 sur la colline Cibare, commune et province de Muyinga. D’après des sources sur place, la victime aurait été kidnappée alors qu’elle allait vendre des produits comestibles dans le centre-ville, elle aurait été violée avant d’être ligotée et tuée.
Burundi - Onu - Politique
Michel Kafando, sera-t-il à la hauteur de se nouvelle mission au Burundi ?
Bujumbura, le 29 juin 2017 (Net Press). Il vient de terminer sa visite officielle au Burundi et s’est entretenu avec le président Nkurunziza ce matin. Il, c’est Michel Kafando, nouvel envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies au Burundi, nommé à la fin du mois de mai dernier pour remplacer Jamal Benomar.
D’après une déclaration du porte-parole du président de la République, l’on sent que Bujumbura ne donne pas totalement de crédit au Burkinabé, d’autant plus qu’il dit qu’il est prêt à collaborer avec lui à condition qu’il respecte les lois et règlements du Burundi et de la communauté internationale.
C’est à ce moment ce que sa mission d’avère difficile car Bujumbura donne l’impression de vouloir un envoyé spécial qu’il contrôlerait à sa guise, qui pourrait changer l’image du Burundi auprès des Nations Unies dont les relations sont au point mort. Mais d’un autre côté, Michel Kafando a un cahier des charges bien confectionné par l’Onu et qui risque de ressembler à ceux de ses prédécesseurs.
Pa railleurs, l’organisation des Nations Unies trouve que la situation au Burundi est préoccupante et que le Burundi, au lieu de changer cette image, s’est contenté d’engager des bras de fer, notamment en chassant les envoyés spéciaux, en rédigeant des déclarations de méfiance envers cette institution ou tout simplement en organisant des manifestations dans tout le pays pour dénoncer l’Onu et soutenir le régime de Pierre Nkurunziza.
Après sa visite au Burundi, Michel Kafando poursuivra son périple en Tanzanie pour rencontrer le facilitateur dans le conflit burundais et ancien président tanzanien, Benjamin William Mkapa et en Ouganda où il sera également reçu par Yoweri Kaguta Museveni, président de l’Ouganda et médiateur principal dans le dossier burundais.
Burundi - Sépultures
Qu’est ce qui serait derrière cette bataille de princes ?
Meyrin, le 29 juin 2017 (Net Press). Cette bataille dure date de 2012 quand le régime de Pierre Nkurunziza a tenté de rapatrier le corps du roi Mwambutsa IV Bangiricenge, enterré en Suisse, au cimetière de Meyrin suite à son décès intervenu en 1977, il y a plus ou mois 40 ans de cela, conformément à son testament. Il faudrait mentionner ici que l’année 2012 intéressait beaucoup le pouvoir en place car elle correspondait au cinquantième anniversaire de l’indépendance de ce pays.
L’on comprend donc que l’envie du rapatriement du corps du roi Mwambutsa à l’époque avait des mobiles politiques. D’autant plus que sa fille, Rosa Paula Iribagiza, qui soutenait ce rapatriement, était membre du parti au pouvoir, le Cndd-Fdd. Cette dernière fut soutenue par des membres de sa famille, dont Louise Muhirwa, qui vit à Bujumbura, Ildephonse Rugema vivant à Londres, Louis Ruzoviyo, un homme politique burundais vivant dans son pays natal et une certaine Colette Berete Uwimana qui vit en Suisse.
Du côté des personnes opposées à ce rapatriement, il y avait sa nièce, la princesse Esther Kamatari établie en France à qui la justice helvétique a donné raison. Dans cette bataille "ganwa - ganwa", le gouvernement du Burundi semble avoir retiré son pieds et c’était à refaire, ce serait en 2062, au 100ème anniversaire de l’indépendance, ce qui ne se fera pas car le jugement rendu est définitif.
Mais le premier groupe ne s’avoue pas vaincu et il revient sur la date de l’enterrement de l’ancien roi du Burundi. Si la princesse Esther Kamatari planifie de réinhumer le corps de Mwambutsa en date du 30 juin 2016, une date qui rappelle la veille de l’anniversaire de l’indépendance, l’autre partie indique un peu partout que la date mentionnée n’est pas correcte et empêche même aux Burundais qui le souhaitent de se présenter au cimetière de Meyrin demain aux environs de 9 heures.
Il est donc difficile de comprendre les enjeux de cette bataille pour un homme qui est décédé il y a tout juste 40 ans. Quoi qu’il en soit, l’on devrait laisser Mwambutsa IV se reposer en paix et en toute tranquillité comme il le mérite et ce ne sont pas ces Ganwa qui ignorent que dans leur Burundi natal, le respect aux morts est un principe sacré.
Burundi - Rwanda - Génocide
Des militaires français auraient reçu l’ordre de réarmer les génocidaires en fuite
Paris, le 29 juin 2017 (Net Press). Dans sa livraison du 28 juin 2017, la revue 21apporte des informations inédites sur l’aide multiforme apportée par Paris aux extrémistes hutus organisateurs du génocide au Rwanda, en 1994.
« Au cours de l’opération Turquoise, ordre avait été donné [aux militaires français] de réarmer les Hutus qui franchissaient la frontière » entre le Rwanda et l’ex-Zaïre. Ceux-là même qui venaient de commettre, au cours des trois mois précédents, un génocide aussi fulgurant qu’impitoyable contre les Tutsis. L’auteur de cette confidence sulfureuse est un haut-fonctionnaire français habilité secret défense. Lorsque, en avril 2015, François Hollande annonce sa décision de déclassifier les archives de la présidence française relatives au Rwanda pour la période 1990-1995, ce commis de l’État est désigné, avec l’un de ses pairs, pour passer au tamis ce qu’elles recèlent.
Plusieurs mois après avoir accompli ce travail de bénédictin, le haut-fonctionnaire confiera à un cercle restreint le vertige qu’il a éprouvé en épluchant les archives relatives au rôle de Paris avant le génocide et jusqu’à l’opération Turquoise. Au moment d’instruire l’exécutif de ses découvertes, écrit le journaliste Patrick de Saint-Exupéry – cofondateur de la revue XXI, après avoir été longtemps grand reporter au quotidien LE FIGARO – dans le numéro qui paraît mercredi 28 juin, il a « clairement expliqué qu’il serait très problématique pour les personnes [françaises] concernées par cette affaire que ces documents soient communiqués ». Parmi ses découvertes, « plusieurs documents sur le ‘droit de retrait’ que des militaires français auraient fait valoir pour ne pas obéir aux ordres » qui les sommaient d’apporter leur concours aux génocidaires rwandais en débandade.
Hospitalité de la France pour certains génocidaires
Un mois plus tôt, un embargo sur les livraisons d’armes aux belligérants rwandais avait été adopté par l’Onu, et une résolution de la commission des droits de l’Homme de l’organisation internationale évoquait un « génocide » en cours au pays des mille collines.
Dans son long récit, le journaliste produit en outre le fac-similé d’une « évaluation politico-militaire de la crise du Rwanda », estampillée « Confidentiel défense », rédigée en février 1995 par la Délégation aux affaires stratégiques du ministère de la Défense. Celle-ci rappelle qu’avant comme pendant le génocide, la DGSE (le service de renseignement extérieur français) avait régulièrement alerté les responsables politiques sur la « stratégie de provocation » des extrémistes hutus de l’entourage du président Juvénal Habyarimana – alliés de Paris –, puis sur leur implication directe dans les massacres de masse commis contre les Tutsis et les opposants hutus d’avril à juillet 1994. Sans être entendue… puisque, comme le précise aussi cette note, « le gouvernement français offrira l’hospitalité à des personnalités qui se révéleront ensuite être des ‘VIP du génocide’ ».
Pour être complet sur ce dossier, la banque BNP Paribas est visée par une plainte de trois associations pour "complicité de génocide". L’association anticorruption Sherpa, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) et Ibuka France ont annoncé qu’elles déposaient ce jeudi 29 juin une plainte avec constitution de partie civile visant BNP Paribas pour « complicité de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ». Ces associations accusent le groupe bancaire d’avoir permis le « financement de l’achat de 80 tonnes d’armes, ayant servi à la perpétration du génocide ». Sollicitée par l’Afp, la banque a dit, par la voix d’un porte-parole, ne pas disposer « des éléments suffisants » sur cette plainte « pour être en mesure de la commenter ».
Burundi - Usa - Politique
Entrée en vigueur du décret Trump sur l’immigration
Washington, le 29 juin 2017 (Net Press). Le décret immigration de Donald Trump entre en partie en vigueur ce jeudi 29 juin 2017, conformément à l’avis rendu lundi par la cour suprême. Les ressortissants de six pays musulmans, Syrie, Iran, Yémen, Soudan, Libye, Somalie, ne pourront obtenir un visa pour les Etats-Unis, que s’ils sont en mesure de prouver leurs liens familiaux, étudiants ou professionnels « de bonne foi » dans ce pays.
Après des mois de controverse et de procès, le décret immigration de l’administration Trump entre donc en vigueur ce 29 juin. Suivant l’avis de la cour suprême, seules les personnes ayant un lien « de bonne foi » avec les Etats-Unis, pourront entrer dans le pays.
L’association musulmane CAIR qui fait partie des plaignants ayant obtenu la suspension du décret dans un premier temps s’inquiète. Me Gadeir Abbas estime que le texte de la cour suprême, trop elliptique, peut donner lieu à interprétation aux frontières américaines : « Ce n’est pas clair, cette décision, la cour suprême utilise des termes qui n’existent pas vraiment dans le droit américain. En fait, les gens qui n’ont pas de liens avérés aux Etats-Unis, ce sont ces gens qui auront le plus de difficulté à obtenir un visa. »
« Des centaines de milliers de personnes menacées »
« Tous les musulmans américains sont inquiets par la décision de la cour suprême, tous les musulmans qui ont l’intention de venir aux Etats-Unis doivent se faire du souci par cette décision, poursuit l’avocat. Des centaines de milliers de personnes qui, chaque année, viennent aux Etats-Unis pour aller à Disney World ou pour visiter la capitale, sont menacées par la décision de la cour suprême. »
« Il n’y a pas de système pour déterminer si une relation de "bonne foi" avec les Etats-Unis, existe ou pas. Ce sera laissé à la discrétion des policiers aux frontières. Et nous avons vu ces agents des douanes, depuis l’ère Trump, exercer leur pouvoir au détriment des musulmans et pas des autres groupes, conclut Me Gadeir Abbas. »
La vraie bataille juridique sur ce dossier aura lieu, en réalité en fin d’année, lorsque la cour suprême examinera sur le fond, ce décret immigration. L’entourage de Donald Trump espère que les juges reconnaîtront au président le droit de déterminer quelles nationalités peuvent obtenir, ou pas, « le privilège » d’entrer aux Etats-Unis.