Bujumbura, le 27 juillet 2017 (Net Press) . Ce mercredi 26 juillet, la police a arrêté trois personnes soupçonnées d’avoir lancé des grenades dans une buvette de la zone Bwiza en date du 16 juillet 2017 vers 20 heures. Pour rappel, cette grenade avait explosé à la deuxième avenue tout près d’un cabaret connu sous le nom de "Kubajandarume", faisant sept blessés parmi ceux qui s’y désaltéraient.
Il semble que lors de l’attaque, le criminel, en fuyant, a laissé sur place son véhicule qui a été vite saisi par la police, ce qui aurait facilité les enquêtes. Au niveau de la police, l’on estime qu’il n’est pas encore temps de décliner l’identité des personnes arrêtées.
Burundi - Justice
Les justiciables se plaignent ici et là dans le pays
Bujumbura, le 27 juillet 2017 (Net Press) . Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que les agents de la banque burundaise pour le commerce et le développement, Bbci, en prison depuis plus d’une année, se trouvent en début d’après-midi à la barre. Ils sont accusés d’avoir subtilisé un montant colossal, en termes de milliards, mais les proches de la banque et dudit dossier pointent du doigt de gros poissons qui n’ont jamais été inquiétés. Les mêmes informations précisent que ceux qui sont en prison sont tout simplement des boucs émissaires, qui n’avaient aucun pouvoir d’autoriser la sortie des fonds.
Germain Rukuki, un membre de l’Ong Acat Burundi, arrêté chez lui au quartier VI de la zone de Ngagara, a été transféré ce 26 juillet dans l’après-midi à la prison centrale pour hommes de Ngozi. Il était détenu depuis le 13 juillet 2017 au service national des renseignements après une fouille-perquisition à son domicile.
Selon des sources concordantes, un magistrat du parquet général de la République en mairie de Bujumbura l’a entendu brièvement avant son transfert. Dans sa famille tout comme dans l’Ong Acat, l’on déplore une violation de la loi car il a été placé sous mandat d’arrêt sans interrogatoire et sans assistance par un avocat. La police indique qu’il a été arrêté pour son travail à l’Acat Burundi, mais apparemment, elle n’a pas convaincu. L’opinion attend toujours les vrais motifs de son incarcération.
Dans la province de Bubanza, les justiciables ne chantent pas non plus. En effet, ce matin, la police a arrêté de nouveau trois personnes à la zone de Buringa dans la commune de Gihanga qui venaient d’être libérées par la justice burundaise et les ont conduites à la prison de la province de Bubanza. Poursuivies pour atteintes à la sécurité du pays, ces trois hommes avaient été condamnés pour une année et ils avaient purgé leur peine.
Selon des informations en provenance de cette province, les autorités judiciaires auraient remarqué des irrégularités dans le traitement de ce dossier. En outre, affirment-elles, au regard de cette infraction, la condamnation minimale est de cinq ans. En somme, ces personnes n’auront goûté à leur liberté que pendant une petite semaine puisqu’elles avaient été libérées jeudi le 20 juillet 2017.
Burundi - Usa - Politique
Michel Kafando s’exprime devant le conseil de sécurité des Nations Unies
New York, le 27 juillet 2017 (Net Press) . L’envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies, sera-t-il la future cible du gouvernement burundais ? Au regard de sa prestation hier devant les Nations Unies, il ne diffère en rien de ses prédécesseurs récusés par Bujumbura depuis un certain temps.
D’entrée de jeu, Michel Kafando a vite informé sur ses contacts aussi bien au Burundi, dans la sous-région qu’au siège de l’Union africaine. Il a rencontré les proches du régime et ses opposants aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur et il a conclu qu’il y a divergence de points de vues sur la crise au Burundi.
Pour Michel Kafando, les autorités burundaises sont confiantes en leur capacité à conduire les affaires du pays dans la sérénité. Elles estiment que la situation générale est calme, dénoncent les interférences étrangères dans la gestion de leurs affaires internes et rappellent leur attachement à leur souveraineté nationale.
Les représentants de l’opposition politique et certains de la société civile, pour leur part, s’inquiètent de ce qu’ils qualifient de dérives autoritaires actuelles du pouvoir et demandent, à cet égard, une plus grande implication de la région et de la communauté internationale, en faveur de la tenue d’un dialogue inclusif et sans pré conditions et avec la participation de tous les Burundais. Ils souhaitent également, la suspension du processus de révision de la constitution, en cours, ainsi que la fin de la violation de leurs droits élémentaires et l’hostilité des autorités à leur égard, laquelle s’accompagne, selon eux, d’une répression par les forces de l’ordre ou par des groupes proches du pouvoir. En revanche, les partis politiques et organisations de la société civile, favorables au pouvoir, sont d’un avis opposé.
La situation socio-économique continue de se dégrader, en raison de la conjoncture politique tendue, qui dissuade l’engagement des investisseurs privés nationaux et internationaux. Le chômage, notamment des jeunes, est une réalité. Cette situation entraine des départs de populations vers les pays voisins, ce qui accroit indubitablement le nombre des réfugiés.
Quant à la situation sécuritaire, elle s’est améliorée depuis le début de l’année. A Bujumbura, tout semble calme et la population vaque librement à ses occupations. On note toutefois que, ces dernières semaines ont été marquées par des attaques à la grenade ayant occasionné plusieurs morts et blessés. Pour l’instant, les raisons de ces attaques n’ont pas été élucidées.
Pour l’envoyé spécial d’Antonio Gutteres, la première exigence est de donner la priorité au dialogue inclusif, condition sine qua non à tout règlement de la crise. Il devient impératif que le gouvernement burundais accède à l’insistance des pays de la sous-région et de l’Union africaine, appuyée en cela par les Nations-Unies, d’aller au dialogue inclusif, c’est à dire impliquant l’opposition exilée et celle de l’intérieur. C’est, à mon avis, à ce prix que nous parviendrons à instaurer la confiance entre les Burundais, à garantir des institutions crédibles, stables et démocratiques et à promouvoir la réconciliation nationale.
De ce point de vue, l’accord d’Arusha doit demeurer la norme de référence, la pierre angulaire. Tous les acteurs non-gouvernementaux que j’ai eu à rencontrer le reconnaissent et l’exigent.
Ce sont les quelques extraits que la rédaction a tirés du briefing de l’ancien président burkinabé et c’est à ce point précis de dialogue inclusif que tout le monde l’attendait au tournant. L’opposition intérieure est déjà sortie de son silence pour dire qu’elle est satisfaite de la prestation de Michel Kafando. Du côté gouvernemental, il n’y a pas encore eu de réaction mais ce que l’on peut dire d’ores et déjà, c’est que le terme "dialogue inclusif" avec l’opposition en exil crée des maux d’estomac au gouvernement.
Burundi - Education
Redéploiement : Quand le gouvernement ne respecte pas ses critères
Bujumbura, le 27 juillet 2017 (Net Press) . Il y a quelques jours, le ministère ayant en charge l’éducation a arrêté des critères de redéploiement des enseignants assis. C’était notamment que la direction communale de l’enseignement ne doit pas dépasser trois secrétaires. Le bureau de l’inspecteur provincial de l’enseignement fondamental et post-fondamental ne peut en aucun cas dépasser 6 secrétaires. A l’exception de la Dpe mairie à qui on accorde 9 secrétaires, les autres directions provinciales de l’enseignement ne doivent pas dépasser 7 secrétaires.
En cas de pléthore au niveau de ces services, il y a d’autres critères de redéploiement qui sont prévus. Le premier point est celui qui cause problème car il précise que "les enseignants qui ont 50 ans et plus sont exemptés du redéploiement". La décision date du 12 mai 2017 mais l’on sent que cet article n’est pas du tout suivi.
En effet, à voir ce qui se passe actuellement, les redéployés sont pratiquement tous des gens qui ont déjà "bouffé" leur demi-siècle. A la question de savoir pourquoi on viole la loi ou l’ordonnance ministérielle, le président de la commission de redéploiement, Victor Ndabaniwe, aurait répliqué que l’exception est faite pour des enseignants assis qui ont 55 ans et plus. Sur papier, il est écrit noir sur blanc 50 ans mais le président change verbalement l’article. Les enseignants se plaignent, surtout que le redéploiement se fait en plein air, à l’ancienne école "Stella Matutina".
Burundi - Ue - Usa - Economie
L’Union européenne inquiète des nouvelles sanctions de Washington contre la Russie
Bruxelles, le 27 juillet 2017 (Net Press) . Selon le site de Rfi, Bruxelles a mis en garde Washington ce mercredi 27 juillet contre d’éventuelles représailles après l’adoption par le congrès américain de nouvelles sanctions contre la Russie, craignant qu’elles ne pénalisent les entreprises énergétiques européennes et divisent davantage l’Occident. Coincée entre la Russie, dont l’UE dépend notamment pour son gaz, et les Etats-Unis, la commission européenne est entre le marteau et l’enclume. Cependant, cela n’empêche pas les plus hautes institutions européennes de prendre position dans le conflit entre les deux pays.
Pour les 28 pays de l’Union européenne, la proposition de loi américaine risque d’avoir des conséquences désastreuses. Les sanctions pourraient en effet menacer l’une des priorités de la présidence de Jean-Claude Juncker, à savoir une politique visant à garantir l’approvisionnement énergétique de l’Union européenne. La nouvelle loi donnerait au président Donald Trump la possibilité de sanctionner les entreprises qui travaillent sur des pipelines venant de Russie, en limitant par exemple leur accès aux banques américaines ou en les excluant des marchés publics aux Etats-Unis.
L’Union européenne a donc des raisons de s’inquiéter. Autant elle cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement énergétique, autant cela s’inscrit dans la durée. Et pour l’heure, les pays d’Europe centrale et orientale membres de l’UE restent très dépendants de l’héritage technique de l’Urss, notamment dans les trois Pays baltes.
« L’Amérique d’abord, cela ne veut pas dire l’Europe en dernier »
De plus, l’Ue intervient régulièrement pour apaiser le conflit gazier permanent entre la Russie et l’Ukraine, par laquelle transitent les fournitures russes destinées à l’Europe occidentale. Sur le plan diplomatique, les Européens n’apprécient pas le cavalier seul des parlementaires américains et estiment que toute sanction nouvelle doit être décidée au sein du G7 et appliquée de façon uniforme par les pays membres de ce groupe. L’efficacité de la mise en œuvre des accords de Minsk sur la pacification de l’Ukraine serait à ce prix.
Jean-Claude Juncker se dit prêt à défendre les positions européennes par des contre-mesures ciblées. « L’Amérique d’abord, assène-t-il, cela ne veut pas dire l’Europe en dernier ». Dans la mesure ou par ignorance ou par indifférence, les Américains contraignent les Européens à prendre la défense d’intérêts de la Russie qu’ils ont en commun avec cette dernière, cette loi pourrait bien constituer un faux pas politique majeur.