Bujumbura, le 14 décembre 2015 (Net Press) . Ce titre est repris pour la deuxième fois car dans les dépêches du 12 décembre 2015, il avait été utilisé. Si donc l’on peut penser que la responsabilité de ces massacres incombe aux éléments des forces de l’ordre ou au gouvernement par extrapolation, ce dernier ne le voit pas de cette manière. Lors du weekend dernier, le porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba, a pointé du doigt les pays occidentaux ainsi que le Rwanda qui seraient derrière ces attaques. En somme, ce sont les pays de l’Union européenne et le voisin du Nord qui, selon le parti au pouvoir, sont des ennemis légendaires de ce pays.
L’on se souviendra que Philippe Nzobonariba a même précisé que l’une des écoles internationales était au courant pour avoir interdit aux enfants d’aller à l’école le vendredi 11 décembre 2015, le jour des attaques. L’opinion de Bujumbura pense que le porte-parole a voulu parler de l’école belge même s’il ne l’a pas citée nommément.
Quant au premier vice-président de la République, Gaston Sindimwo, il a accusé une personne X sans trop préciser car il a indiqué ce matin que la responsabilité première de ces attaques incombe à ceux qui ont induit en erreur des « enfants », les entraînant à prendre des armes contre les militaires. En d’autres termes, le gouvernement n’y est pour rien, puisqu’il n’a fait que se défendre. Il a promis également qu’il y aura des enquêtes pour que ces personnes soient punies par la justice burundaise. Il a demandé également aux parents de porter plainte contre ces personnes, mais à voir son intervention, il donnait l’impression qu’il connaît déjà les coupables.
Pressentant qu’en cas de conflit armé, il y a toujours de fausses déclarations de part et d’autre, Human rights watch demande plutôt des enquêtes sérieuses et indépendantes sur ce qui se passe au Burundi. Elle est toutefois convaincue que le travail ne sera pas du tout facile dans un pays où la justice n’est pas indépendante.
De telles enquêtes devraient permettre de dégager les responsabilités des uns et des autres dans ces massacres et éviter ainsi des positions partisanes comme c’est le cas de ce journaliste indépendant, Padraic Kudu, qui a été désigné persona non grata par le régime de Bujumbura, pour avoir diffusé des informations qui ne lui plaisent pas. Il lui a été demandé de quitter le Burundi endéans 48 heures et, selon des informations à notre disposition, il aurait déjà franchi les frontières nationales.
Burundi - Sécurité
Une pluie de condamnations, les populations s’en méfient
Bujumbura, le 14 décembre 2015 (Net Press) . Après les incidents meurtriers de ce 12 décembre 2015 dans la capitale Bujumbura, des condamnations fusent de partout. La Belgique demande à l’Union africaine et aux Nations unies d’intervenir pour protéger les populations au Burundi. Didier Reynders, vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères évoque pour la première fois une intervention des casques bleus car l’on ne peut pas attendre indéfiniment alors qu’il y a des massacres.
Mais les populations de Bujumbura se moquent éperdument de ces condamnations, au moment où il y a absence totale d’actions concrètes de la part de la communauté internationale. Les mêmes populations trouvent que les Américains sont les plus logiques car, Washington, devant de telles atrocités, a demandé à ses ressortissants qui seraient encore à Bujumbura de vider les lieux.
D’après certaines réactions des populations frappées par les horreurs de ces tueries, des gens conseillent à leurs frères burundais de ne plus attendre une quelconque assistance de la part de la communauté internationale qui ne fait que verser des larmes de crocodile en demandant des négociations alors que c’est le souci cadet du régime de Bujumbura.
Burundi - Sécurité
Une attaque armée en commune Matana.
Bujumbura, le 14 décembre 2015 (Net Press) . Dans la nuit de samedi à dimanche, des hommes armés ont attaqué une position policière au chef-lieu de la commune Matana, en province Bururi.
Selon des informations en provenance de cette localité, lors de ces affrontements, un détenu a été grièvement blessé. Du côté des assaillants, on précise que des armes ont été saisies. Les mêmes informations précisent que jusqu’à la mi-journée de ce dimanche, des tirs nourris aux environs du marché de Matana étaient toujours entendus, ce qui a poussé ledit marché à fermer ses portes.
Les habitants de cette localité alors craignent pour leur sécurité à cause de ces armes saisies car, ont-ils indiqué, des victimes innocentes peuvent êtres arrêtées suite à cette attaque.
Burundi – Rwanda – Sécurité
Un Rwandais arrêté ce matin au centre-ville
Bujumbura, le 14 décembre 2015 (Net Press) . Le scénario s’est observé ce matin tout près du Building le Cayor, où un homme rwandais que certains parmi ceux qui assistaient à la scène connaissent comme technicien de l’agence « Techno Mobile » s’est fait arrêter par les militaires de la garde présidentielle.
Il a été alors embarqué à bord d’un véhicule Hilux de la police nationale où il a été conduit vers un endroit que la rédaction n’a pas connu mais qui, selon des témoignages sur place, aurait été amené probablement au cachot du service national de renseignement. Selon toujours des informations recueillies sur place, cette personne d’origine rwandaise détenait un badge de la présidence de la République du Burundi. Les personnes qui étaient tout près ignorent toutes l’endroit où il aurait trouvé ce badge.
Sur le même chapitre, l’on devrait mentionner qu’un autre groupe de Rwandais dont l’effectif n’a pas été connu, ont été arrêtés hier à la gare du Nord, dans un hôtel qui est connu sous le sobriquet de Ku Matafari.
Burundi - Sécurité
Un journaliste de Bonesha échappe à une embuscade
Bujumbura, le 14 décembre 2015 (Net Press) . Il s’agit d’Onésime Aimé Ndayisenga, qui rentrait chez lui quand il a vu une voiture qui était derrière lui et il a vite pensé à une filature, ce qui était vrai puisque le véhicule le suivait au niveau du boulevard du 28 novembre ce dimanche. Il a pensé directement à virer vers la zone de Rohero, croyant qu’il était au bout de sa peine. C’était sans compter que les malfaiteurs sont restés sur ses trousses car, arrivé à quelques mètres de son domicile, il a constaté que le même véhicule, de type Ti, était toujours derrière lui. Il a rebroussé chemin tout de suite et les mêmes personnes, ayant constaté qu’il les a déjà soupçonnés, ont tenté de tirer en direction de lui, sans toucher la cible heureusement qui conduisait depuis à tombeau ouvert. Il a alors pu arriver dans un endroit sûr où il a pu loger.
Cependant, jusqu’à présent, il n’a pas pu identifier ces bourreaux mais il devine que ce qui lui est arrivé est dû à son métier qui, comme d’aucun le savent, n’est pas facile à exercer dans ces moments-ci. Il a signalé que des fois, il a reçoit des téléphones anonymes le menaçant disant que s’il ne rejoint pas les autres, il risque d’y laisser la peau. Il indique que jusqu’à présent, sa famille est en danger car d’un moment à l’autre, le mal peut leur arriver. Notre confrère souligne qu’il vit à l’aise avec ses voisins et ne craignait rien avant l’arrivée de cette crise.
Rappelons qu’Onésime Aimé Ndayisenga avait passé une heure au service national de renseignement en 2011 comme il le dit. Il précise qu’en cette période, il avait été enlevé au stade prince Louis Rwagasore où il assistait à un match de football en tant qu’arbitre international du ballon rond.