Kampala, le 25 août 2017 (Net Press) . Selon la radio France internationale, au Burundi, le gouvernement a appelé ces dernières semaines les réfugiés en exil à rentrer au pays, arguant que le pays est désormais pacifié et sûr. Faux, répond l’Initiative internationale sur les droits des réfugiés ou international refugee rights initiative (Irri), une organisation non gouvernementale basée à Kampala en Ouganda. Dans un rapport publié ce jeudi 24 août, l’Ong a recueilli les témoignages de Burundais en exil : elle dénonce les tortures et la répression des opposants et pointe du doigt les Imbonerakure, la section jeunesse du parti au pouvoir.
« J’ai fui, parce que j’avais peur de mourir », c’est le nom du rapport écrit par l’Irri qui dénonce les agissements des Imbonerakure. Pour Thijs Van Laer, porte-parole de l’Ong, ces militants se sont transformés en ce qu’il qualifie désormais de « milice politique » : « Cette milice s’est montrée de plus en plus violente vis-à-vis des opposants politiques et aussi des citoyens ordinaires afin de les pousser à rejoindre le parti au pouvoir. »
L’Irri s’appuie sur les témoignages d’une trentaine de réfugiés en exil en Ouganda. Selon eux, les Imbonerakure séviraient impunément un peu partout dans le pays : « Dans certaines communes, ils prennent même la place des services de sécurité comme la police et les services de renseignement. Ils commettent eux-mêmes des arrestations, mettent en détention des citoyens, ils font des cas de torture et même des expulsions. »
Pour Willy Nyamitwe, le conseiller en communication du président de la République, ces témoignages sont « montés de toute pièce par des fugitifs qui ont trempé dans l’insurrection ». Selon l’Onu, plus de 400 000 Burundais ont fui le pays depuis le début de la crise politique.
Burundi - Sécurité
Quand les militaires burundais s’adonnent à la fouille des véhicules
Bujumbura, le 25 août 2017 (Net Press) . Dans la soirée d’hier, vers 18h30’, des militaires en tenue de combat étaient en train de fouiller systématiquement tous les véhicules qui empruntaient l’avenue du Large, au niveau du pont Muha, tout près de l’établissement dit "Ecole Ngeze".
Notre reporter qui est arrivé sur place a constaté que ces militaires, contrairement aux informations répandues hier même, ne sont jamais entrés dans cet établissement pour fouiller, ils sont restés sur la route. Dans cette activité, les véhicules, même du ministère de la défense ou de la sécurité publique, aucun n’échappait à ce contrôle des plus rigoureux.
L’opinion de Bujumbura ne comprenait pas comment les militaires s’adonnent à cette activité d’habitude dévolue à la police. C’est dans ce contexte que la rédaction a contacté le porte-parole de l’armée, le colonel Gaspard Baratuza, à ce sujet.
Revenu d’une réunion de travail, il n’était pas visiblement informé de ce fait. Il a cependant indiqué qu’il y a une forte délégation de l’Eac dans la capitale pour le moment - une compétition des militaires de l’Eac est en cours à Bujumbura -, et la plupart d’entre eux vivent dans ces environs. Ce sont donc des militaires burundais qui doivent assurer leur sécurité et non les policiers.
Au nord Ouest du pays, une sentinelle d’une soixantaine d’années a été tuée à l’aide d’une lance ce jeudi à minuit dans un champs d’oranges sur la colline de Gabiro–Ruvyagira, dans la commune de Rugombo de la province de Cibitoke .Selon nos sources, la victime a été tuée par des bandits qui avaient l’intention d’y voler des fruits d’orange.
Burundi - Diplomatie
"Ce n’est pas une association privée qui s’occupe des affaires de la police", dixit Ambassadeur Quintin.
Bujumbura, le 25 août 2017 (Net Press) . Lors d’une interview avec nos confrères du journal en ligne Ikiriho, l’ambassadeur du Royaume de Belgique au Burundi, Bernard Quintin, a affirmé que l’Etat a un rôle fondamental d’assurer la sécurité de ses citoyens et de toute personne vivant sur son territoire. Il s’est inscrit en faux contre les jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, qui remplacent la police dans sa mission de maintenir la paix avant d’ajouter que ce n’est pas une association privée qui s’occupe des affaires de la police.
Sur la question de l’isolement diplomatique de Bujumbura par rapport au monde occidental, l’ambassadeur Bernard Quintin est convaincu "qu’aucun pays du monde, riche ou pauvre, ne peut aujourd’hui penser se développer en se coupant du reste du monde" et que " se replier sur soi ne soit jamais la solution, ni à court, ni a moyen, ni à long terme".
Au sujet de la justice, il dit que le manque criant de moyens est un des éléments qui peut « miner son indépendance. Quant à la révision de la constitution, l’ambassadeur se demande « si le climat, entre autre politique, soit propice à cela et si les conditions de la création d’un consensus soient réunies ». Quant à l’implication des présumés putschistes dans les assises d’Arusha, Bernard Quintin affirme qu’il y a un principe universel : on négocie avec les gens avec lesquels ont n’est pas d’accord au départ, non ?
Burundi - Salubrité
Des agents de la salubrité dans la ville de Bujumbura réclament leurs salaires
Bujumbura, le 25 août 2017 (Net Press) . Des agents de la salubrité dans le quartier "Asiatique" réclament des arriérés de trois mois de salaires car au niveau de la mairie, l’argent a été déjà débloqué même s’il n’est pas encore arrivé à destination. Des informations en provenance de ces agents indiquent que leur représentante, Chantal Nikiza ; a retiré cet argent sur le compte bancaire de leur société mais que jusqu’à présent, elle ne leur en a pas encore remis.
Il semble que ces agents demandent leur dû depuis lundi de la semaine dernière, le 14 août 2017, mais ils se font répondre que l’argent n’a pas encore été retiré de la banque. Ils veulent cependant se préparer pour l’année scolaire prochaine qui avance à grands pas. Quant à Chantal Nikiza, elle a fait savoir qu’elle n’a pas encore retiré l’argent et demande aux agents de patienter jusque mercredi de la semaine prochaine.
Burundi - Transport
Otraco : dysfonctionnement ou excès de zèle ?
Bujumbura, le 25 août 2017 (Net Press) . Le ministre du transport, postes et télécommunications, Jean Bosco Ntunzwenimana, demande à la direction générale de l’Otraco de surseoir à la mise en application de la décision prise récemment par cette entreprise étatique de revoir à la hausse le coût du contrôle technique.
A travers une correspondance, le ministre Ntunzwenimana demande au directeur général de l’Otraco de préparer les nouveaux tarifs de contrôle technique compte tenu de l’état de la technologie au sein de cette entreprise pour que le dossier soit envoyé au conseil des ministres pour étude.
Signalons que le directeur général de l’Otraco, Albert Manirambona, avait annoncé l’augmentation du tarif du contrôle technique pour l’harmoniser avec les prix des autres pays de l’Eac. Il semblait faire croire qu’il applique une mesure qui vient d’en haut mais voilà que le ministère de tutelle est en désaccord avec l’Otraco.
Signalons enfin que si les tarifs avaient été appliqués, ils auraient frappé durement le contribuable car une voiture, une Jeep et une camionnette devraient payer 50.000 Fbu au moment où les bus seraient contraints de payer 35.000 Fbu. Les camions de 3 à 15 tonnes devrait donner 70.000 Fbu alors que tout autre véhicule de plus de 15 tonnes devrait payer 100.000 Fbu. Les motos seraient contraintes de verser 10.000 Fbu pour leur contrôle technique. Cette mesure aurait de toutes les manières des conséquences négatives sur la vie des Burundais dont le pouvoir d’achat est proche de zéro.