Bujumbura, le 29 septembre 2017 (Net Press) . Ce matin, les groupes électrogènes étaient en marche dans la plupart des magasins et bureaux du centre-ville de Bujumbura. Les salons de coiffure se plaignaient du fait qu’ils allaient arrêter les activités d’un moment à l’autre, faute de carburant. Or, ce produit était introuvable dans presque toutes les stations d’essence de la capitale. Même les taximen qui sont d’habitude informés, n’avaient aucune idée où trouver de l’essence.
Dans des cybercafés, les activités ont été également paralysées et les gens se demandaient ce qui a changé à la Regideso qui vient de voir à la hausse le prix de l’électricité, arguant que c’est une façon de rendre disponible l’électricité en permanence. Coïncidence ou pas, les feux routiers ont cessé également de fonctionner et les policiers ont repris leur travail d’orientation des véhicules comme ils le faisaient avant. Mais cet arrêt a été aperçu après le passage d’une haute autorité à la place de l’indépendance, bloquant ainsi la route au feu rouge comme au feu vert.
Selon des informations reçues, il semble qu’à la Regideso, les agents étaient occupés à nettoyer les groupes électrogènes nouvellement acquis. Les informations reçues des quartiers indiquaient cependant qu’il n’y a pas de problème de courant électrique, ce qui dû faire plaisir certainement aux habitants de la zone Buyenzi où chaque avenue compte au moins un garage pour véhicules.
Burundi - Suisse - Droits de l’Homme
Une résolution africaine à l’Onu soutient le Bururndi
Genève, le 29 septembre 2017 (Net Press) . Selon la radio mondiale de ce 28 septembre 2017, le conseil des droits de l’homme des Nations unies a adopté jeudi 28 septembre une nouvelle résolution sur le Burundi. Présentée à la dernière minute par le groupe Afrique du conseil, elle est inattendue. Elle soutient en effet Bujumbura dans son bras de fer contre les organisations internationales qui demandent des enquêtes indépendantes sur les crimes contre les droits de l’homme commis dans le pays. Cette résolution propose que de nouveaux experts travaillent en lien avec les autorités.
La résolution votée recommande notamment l’envoi au Burundi de trois experts qui s’engageraient « avec les autorités burundaises », et dont l’objectif serait « d’établir la vérité et de veiller à ce que les auteurs de crimes déplorables soient traduits devant les autorités judiciaires du Burundi. »
En clair, c’est une victoire pour Bujumbura puisque cette résolution est une manière de disqualifier le rapport des experts déjà mandatés par le conseil des droits de l’homme il y a un an, et dont les conclusions, révélées au début du mois, sont accablantes pour les autorités burundaises.
Ce rapport faisait état d’exécutions extrajudiciaires, de détentions arbitraires, de tortures, de violences sexuelles, commises par les forces de défense et de sécurité burundaises contre des opposants, défenseurs des droits de l’homme ou des journalistes, et avec des liens hiérarchiques remontant parfois jusqu’à la présidence. « Constatant l’absence de volonté des autorités burundaises de lutter contre l’impunité » et « l’absence d’indépendance de la justice nationale », les experts recommandaient que la cour pénale internationale se saisisse du cas burundais.
La résolution votée hier demande donc qu’une nouvelle enquête soit menée, non plus de manière indépendante, mais en coopération avec le pouvoir de Bujumbura. Elle demande aussi que les éventuelles poursuites judiciaires soient menées par la justice nationale, burundaise, et non par la Cpi.
« Solidarité africaine »
Pour le groupe Afrique, il s’agissait de lancer une « une nouvelle dynamique ». Le conseiller du président burundais, Willy Nyamitwe, s’est réjoui de la « solidarité africaine ». Il est notable que pour ce vote, les pays africains aient été soutenus par d’autres pays du Sud, notamment latino-américains, en dépit de l’opposition des Etats-Unis et des pays européens.
« Insuffisant », estiment les organisations de défense des droits de l’homme, burundaises et internationales, qui déplorent que les nouveaux experts demandés par ce texte seraient « dépendants des autorités de Bujumbura » et qui soupçonnent les autorités burundaises de vouloir « gagner du temps ».
Deux commissions d’enquête concurrentes ?
Un autre projet de résolution sur le Burundi doit être présenté ce vendredi après-midi par l’Union européenne ; un texte qui demandera l’extension du mandat de la commission d’enquête indépendante actuelle, celle qui a déjà commencé de travailler sans que Bujumbura accepte de coopérer. Une commission internationale, composée d’un Algérien, d’une Béninoise et d’une Britannique.
Selon un technicien de la commission des droits de l’homme, si le texte de l’Union européenne était adopté, le Haut-commissariat des droits de l’homme des Nations unies serait dans une situation inédite : il devrait valider deux commissions d’enquête parallèles, voire concurrentes. Si ce texte est rejeté, le Haut-commissariat devrait mettre en place la seule commission liée à Bujumbura. Quant à la cour pénale internationale, elle a jusqu’au 27 octobre pour décider de s’autosaisir du cas burundais, comme le recommande le rapport d’experts présentés au début du mois.
Burundi - Médias
La radio Ccib Fm+ suspendue pour trois mois
Bujumbura, le 29 septembre 2017 (Net Press) . Le conseil national de la communication a décidé hier de suspendre les émissions de la radio Ccib Fm+ pour une période de trois mois. Cette radio est accusée de n’avoir pas respecté l’éthique et la déontologie journalistiques lors du traitement de l’information relative aux massacres de Kamanyola à l’est de la Rdc, il y a quelques jours. Le Cnc a également mis en garde les organes de presse qui ne lui donnent pas de l’information.
Cette mesure a été mal accueillie par les journalistes de cette radio qui estiment que le Cnc est allé vite en besogne. Normalement, défendent-ils, pour qu’une décision du genre soit prise, il y a plusieurs autres étapes qui doivent être franchies pour éviter justement la suspension ou la fermeture d’un organe de presse. C’est notamment la convocation des responsables de la radio, une demande d’explication sur l’information incriminée par cet organe de régulation, une compréhension des circonstances dans quelles l’information a été livrée, etc.
Ils demandent que le Cnc revienne sur sa décision le plus rapidement possible. Une opinion à Bujumbura trouve que la sanction est disproportionnée avec la "faute" commise et conclue que ce pourrait avoir été dicté d’ailleurs. Soulignons que cette mesure a été prise ce 28 septembre 2017, ce qui coïncide avec la journée internationale d’accès à l’information.
Mais cette journée est arrivée au moment où l’accès à l’information est pratiquement impossible dans notre pays, surtout pour les médias privés. Ce problème a été toujours soumis aux autorités du Cnc qui est un organe consultatif du gouvernement. Elles ont toujours promis de le régler sans toutefois y parvenir.
Lors de la création du Cnc en 1992, sa mission essentielle était la promotion de la liberté d’expression, surtout de la presse privée naissante. Mais comme il est mis en place par la présidence elle-même, il n’a jamais montré d’indépendance pour protéger les journalistes, ce qui reste d’actualité jusqu’aujourd’hui.
Burundi - Rdc - Elections
Le président Kabila appelle les exilés à rentrer pour voter
New York, le 29 septembre 2017 (Net Press) . Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, lors de son allocution devant l’assemblée générale annuelle des Nations unies, le 23 septembre 2017, à New York, ainsi que la majorité présidentielle, ont lancé un appel qualifié de "patriotique" aux exilés à revenir au pays pour se soumettre au verdict du peuple congolais au lieu de chercher une légitimité chez ses ennemis.
Pour lui, « Il est important aujourd’hui que les problèmes qui sont liés à l’existence et au bien-être de notre peuple ne soient traités qu’ici, au Congo. Le vœu d’accéder au pouvoir ne peut être réalisé que grâce au peuple congolais, au travers des élections », ajoute Thierry Monsempwo, un des communicants de la majorité et leader des jeunes de la CCU (Convention des Congolais unis).
L’accord du 31 décembre 2016 résoudrait « tous les problèmes ! »
Dans les rangs de l’opposition, l’appel de la majorité sonne faux. « Moi, je pense que la vérité est déjà là. L’applicabilité de l’accord du 31 décembre ; c’est cet accord qui résout tous les problèmes ! Des appels pareils, ce sont des pièges, des faux-fuyants. Le pouvoir de Kabila fonctionne avec du trompe-l’œil. Tout ce qui va à l’encontre de la démocratie, on le voit en plein jour ! », s’est insurgé Daniel Safu, signataire du manifeste du citoyen congolais signé à Paris, il y a peu.
Le Rassemblement de l’opposition et la Cenco, qui a joué un rôle de médiateur entre les parties congolaises, quant à eux, affirment qu’ils ne se reconnaissent pas dans l’arrangement particulier réaménagé qui a conduit à la désignation du Premier ministre et à la composition du CNSA, le Conseil national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre qui doit préparer les élections à venir.