Bujumbura, le 7 mai 2018 (Net Press) . Accusé de tenir plusieurs réunions illégales à son domicile, le septuagénaire Balthazar Nzeyimana, ancien administrateur de la commune Buyenzi en mairie de Bujumbura et ancien membre du mouvement pour la solidarité pour le développement (Msd), a été arrêté dans la soirée de ce dimanche 6 mai à son domicile situé à la 21eme avenue, dans la même zone, par le service national des renseignements ainsi que les membres de la ligue du parti au pouvoir (les Imbonerakure).
Sa famille rejette en bloc toutes ces accusations avant d’indiquer que quelques fidèles de l’église catholique de la paroisse Saint Augustin de Buyenzi s’y rencontrent entre 16h et 18 h pour des prières.
Dans le même chapitre, en pleine campagne de ce samedi de voter « oui » menée par le secrétaire général du parti au pouvoir, le général Evariste Ndayishimiye, les membres de la ligue des jeunes du parti présidentiel (Imbonerakure) ont fermé toutes les routes menant vers le centre-ville de Makamba et sous l’œil complice de la police de Makamba, rapporte un témoin.
Selon la même source, ces Imbonerakure armés de gourdins entonnaient des chansons hostiles à l’opposition. Cependant, la police de Makamba ne nie pas ce qu’elle qualifie de « dérapage » avant d’indiquer que la balle se trouve dans le camp de la commission nationale électorale indépendante
Par ailleurs, au moins quatre militants du parti Fnl ont été violemment torturés, dont deux sur le point d’être tués dans un cimetière, n’eut été l’intervention de la police. Une dizaine d’autres militants de ce parti ont été arrêtés et tabassés dès le premier jour du lancement de la campagne référendaire par des Imbonerakure. Il y a crainte que de telles agressions ne s’accentuent, le Fnl et ses alliés politiques ayant choisi de faire la campagne pour le « non ».
Un cadre du parti au pouvoir Cndd Fdd a été condamné à trois ans de prison ferme pour atteinte à la sécurité intérieure, menaces de mort et propos haineux tenus lors d’une réunion à Kabezi. Cette condamnation ne devrait cependant pas concerner ce seul cadre, mais bien toutes les personnes qui tiennent des propos haineux, notamment à l’endroit des opposants. La justice burundaise devrait se saisir de tous les cas régulièrement dénoncés par la société civile et rapportés par les médias indépendants.
Au moment où nous mettons sous presse, nous venons d’apprendre qu’une personne a été décapitée dans la nuit de ce 6 mai dans la zone de Kinama, quartier Buhinyuza par des personnes non encore identifiées. Ceux qui ont vu le corps sans tête estiment que des mobiles politiques seraient derrière cet assassinat. Les sources policières contactées ne font pas de commentaires sur ce cas.
Burundi - Confessions Religieuses
De l’intronisation à l’œuvre ...
Bujumbura, le 7 mai 2018 (Net Press) . Le nouvel Archevêque de Bujumbura, Mgr. Gervais Banshimiyubusa, n’a pas de temps à perdre. Aussitôt les cérémonies d’intronisation du 5 mai terminées, il a décidé en toute discrétion de célébrer sa première messe à la fois dominicale et citadine en tant qu’Archevêque de Bujumbura, à la Paroisse Saint Michel.
Très pragmatique, il a expliqué aux fidèles qu’il ne sera pas question d’annoncer ses visites aux différentes paroisses pour au moins deux raisons. D’une part, quand il fait une telle annonce, il y a le protocole qui s’en mêle et qui rend les cérémonies trop lourdes alors que l’intention du prélat est de voir les chrétiens, ses fidèles.
En outre, a-t-il fait savoir, en cas d’annonces, il y a des non chrétiens, des curieux, qui se rendent à l’église pour voir à quoi ressemble le nouvel Archevêque, ce qui est contraire à la mission assignée au sacerdoce. Les chrétiens de la Paroisse Saint Michel étaient agréablement surpris de voir que la toute première visite du nouvel Archevêque leur était destinée.
Pour ceux qui sont spécialisés dans l’histoire de l’église catholique du Burundi, il semble que cette paroisse, construite en 1931, était la plus grande paroisse de la capitale Bujumbura, raison pour laquelle il y a une rue qui lui est attribuée, "Rue de la Mission", la mission étant un terme-ancêtre de la paroisse.
Elle a été détrônée dans cette position par la création de la Cathédrale Regina Mundi construite quelques 27 ans plus tard, en 1958, raison pour laquelle les cérémonies d’accueil s’y sont déroulées. Mais sinon, l’on se souviendra que le premier évêque de Bujumbura, Mgr. Michel Ntuyahaga, résidait à la Paroisse Saint Michel. L’on sait également que le prince Louis Rwagasore, avait assisté à la messe du matin à la Paroisse Saint Michel avant d’être assassiné le même jour, le vendredi 13 octobre 1961.
C’est probablement dans cette logique que Mgr. Gervais Banshimiyubusa a préféré démarrer sa mission apostolique de la capitale Bujumbura dans cette Paroisse des plus anciennes dans l’archidiocèse de Bujumbura, après Buhonga (1902) et Bukeye (1927).
Burundi – Politique
Le camp Rwasa demande à l’Union africaine et le monde occidental de prendre des sanctions contre le Burundi
Bujumbura, le 7 mai 2018 (Net Press) . Le front national pour la libération pro Rwasa, à travers un communiqué rendu public, reste préoccupé par la situation qui prévaut au Burundi qu’il qualifie d’« alarmante « . Il demande par conséquent à l’Union africaine, à l’Union européenne ainsi qu’aux Etats-Unis d’Amérique de mettre le Burundi sous l’embargo effectif.
A travers ce mémorandum, le porte-parole du Fnl non reconnu par Bujumbura, Aimé Magera, brosse la situation du Burundi préoccupante et surtout à la proche de la retouche de la constitution prévue le 17 mai 2018, caractérisée par des intimidations, des arrestations en cascades suivies par des emprisonnements arbitraires, d’exécutions extrajudiciaires ainsi que des disparitions forcées des membres et sympathisants Pro Rwasa. Il pointe du doigt le parti au pouvoir qu’il accuse ouvertement d’être derrière ces actes.
Aimé Magera affirme que derrière ces séquestrations, arrestations, tortures et assassinats, il y a des discours de haine lancés par les hautes autorités du pays, en témoignent des propos qui sèment la haine au sein de la classe politique burundaise qui ont été lancés par un haut gradé du parti au pouvoir, Melchiade Nzopfabarushe. Pour ce parti, son arrestation suivie de son emprisonnement est considérée comme une poudre jetée aux yeux qui n’aveugle personne, selon Aimé Magera. Il prend un exemple d’un colonel nommé Bangirinama, le meurtrier des militants Fnl en 2006, condamné à mort, caché en prison puis exfiltré en Tanzanie avant d’être rapatrié au Burundi où il jouit avec plénitude la liberté de mouvement.
Aimé Magera dit que les propos de Nzopfabarushe ne sont pas le rêve d’une seule personne, avant d’ajouter que des propos similaires ont été dits en commune Gashoho, dans Giteranyi en province de Muyinga au nord-est du pays où des discours qui sèment la violence ont été lancés, invitant les membres de la ligue des jeunes du parti présidentiel de faire la violence aux opposants politiques.
Aimé Magera rappelle que le parti Fnl, durant les 38 ans, a fait de son cheval de bataille la lutte contre l’impunité, la discrimination et pour la justice sociale, socle du développement. Il a invité ses membres à voter « non « à la retouche de la constitution pour sauvegarder ces acquis et de rester serein et unis.
Face à l’intransigeance de Bujumbura pour garantir la paix et la tranquillité de ses citoyens, Aimé Magera demande au conseil de sécurité de revoir la résolution 2023 pour redéployer les 228 policiers et à l’Union africaine d’envoyer les forces de la Maprobu
Burundi - Media
La voix de l’Amérique condamne la décision du Cnc
Washington, le 7 mai 2018 (Net Press) . La voix de l’Amérique condamne la décision du conseil national de la communication de suspendre ses programmes et surtout à la proche d’une période délicate, le rendez –vous référendaire du 17 mai 2018. La voix de l’Amérique trouve que cette décision est intervenue au lendemain de la « journée mondiale de la liberté de la presse « et que cette mesure « prive les citoyens burundais des sources fiables d’information pendant une période critique qui a endeuillé le Burundi.
Amanda Bennett, sa directrice, souligne que la voix d’Amérique va continuer d’émettre en onde courte en Kirundi et en Kinyarwanda et sur internet en Fm sur les fréquences des pays voisins .
Burundi - Burkina Faso - Politique
Burkina Faso : Blaise Compaoré désigné fondateur et président d’honneur du CDP
Ouagadougou, le 7 mai 2018 (Net Press) . L’ancien président burkinabais, Blaise Compaoré, chassé au pouvoir par le mouvement Balai citoyen, aujourd’hui en cavale en Côte d’Ivoire, a été désigné ce dimanche fondateur et président d’honneur du congrès pour la démocratie et le développement (Cdp) lors du septième congres de ce parti à Ouagadougou. Eddie Constant Komboïgo, opposé à l’ex-ministre de la Justice, Boureima Badini, a été réélu à la tête du parti de justesse. Les militants du CDP entendent désormais entreprendre des démarches pour un retour officiel de l’ancien chef d’Etat au Burkina Faso.
Le président réélu du parti a appelé les militants « à conserver la cohésion de l’unité du CDP » et à « œuvrer inlassablement dans ce sens ». Ceci afin d’affronter les prochaines échéances électorales et de « reconquérir le pouvoir d’état ».
Blaise Compaoré va fixer les orientations du parti
Les militants du Congrès pour la démocratie et le progrès ont par ailleurs officiellement remis en selle l’ex-président Blaise Compaoré, à qui ils ont décerné les titres de fondateur et du président d’honneur du parti. A ce titre, il déterminera les grandes orientations du parti et validera le choix du candidat du parti aux différentes compétitions électorales et particulièrement à l’élection présidentielle.
Boubacar Bouda, membre du nouveau bureau politique explique que Blaise Compaoré pourra « être ultimement et utilement consulté quand viendront des moments critiques, sur le choix, par exemple, des principaux dirigeants du parti ». Par ailleurs, les congressistes « ont estimé qu’il est politiquement correct qu’à partir du moment où il a été l’un des inspirateurs de la création du parti, il en soit le garant, par rapport aux orientations politiques et stratégiques. Il devrait pouvoir être consulté quand il s’agira de choisir qui pourra être le candidat du parti ». Les participants à ce septième congres du CDP souhaitent que l’ex-président Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire, revienne au Burkina Faso dans des conditions dignes.