Bujumbura, le 26 septembre 2018 (Net Press) . Les populations de la zone Musaga se plaignent du comportement des militaires, ceux qu’on appelle communément les bérets verts, qui patrouillent les soirs, armés de bâtons, avec lesquels ils frappent ceux qui fréquentent encore les buvettes vers 22 heures alors qu’il n’y a pas de couvre feu.
Des fois, les mêmes habitants de Musaga résistent et indiquent qu’il n’y a pas d’insécurité et que par conséquent, ce sont les militaires, dont la mission est de protéger les populations et leurs biens, qui sont en train de perturber l’ordre. Des fois, les habitants de cette entité, selon toujours nos interlocuteurs, donnent à boire et dans ces conditions, le bistrot peut rester ouvert jusqu’au delà de minuit.
La rédaction a tenté de contacter les responsables de ces militaires pour avoir leur avis mais ils ont répondu que ce n’est pas nécessaire d’autant plus que les accusations de la population ne sont pas fondées, sans plus de détails.
Burundi - Médias
Censure des radios et des hommes, jusque dans le camp du Cndd-Fdd
Bujumbura, le 26 septembre 2018 (Net Press) . En partenariat avec une Ong hollandaise, La Benevolensjia, les radios Isanganiro et Rema Fm avaient organisé hier une synergie portant sur le 5ème round de dialogue inter burundais. Les invités étaient l’assistant du ministre de l’intérieur Terence Ntahiraja et le vice-président du Frodebu, Léonce Ngendakumana. L’émission était déjà en cours quand des policiers ont fait irruption dans le studio de la radio Isanganiro et ont ordonné la suspension de l’émission en direct.
Selon les témoins, quatre policiers et un homme en tenue civile se sont précipitamment introduits à la radio Isanganiro ont demandé à l’assistant du ministre de l’intérieur, Terence Ntahiraja, de quitter le studio et qu’on suspende l’émission. L’assistant du ministre s’est excusé avant de quitter le studio et a ajouté que le même type d’émission avait été suspendu sur Rema FM quelques minutes après le début du programme.
Selon une opinion qui s’est dégagée de cette action policière, d’abord cette décision devait être prise par le conseil national de la communication et non la police. En outre, la censure médiatique revient à la surface et frappe principalement le camp du parti au pouvoir. En effet, il y a quelques années, l’on ne pensait une seule minute que l’assistant du ministre de l’intérieur, "cnddfddiste" pur dur, pourrait être retiré du micro alors qu’il ne dit que du bien de sa formation politique et de son gouvernement.
En outre, qui aurait pu imaginer qu’un jour, la radio Rema pouvait recevoir une visite inattendue qui l’empêche de poursuivre un programme commencé depuis quelques minutes. Ceux qui avancent cette hypothèse rappellent qu’il y a peu, le président du conseil national de la communication, Nestor Bankumukunzi, a été censuré lors des informations en français à la télévision nationale.
En effet, il y a quelques semaines, des journalistes de la radio culture avaient été maltraités par des policiers lors de leur reportage. Le porte-parole de la police avait alors livré une information tendant à défendre l’action des policiers, contrée par une réaction musclée du président du Cnc à l’endroit des policiers. C’est ainsi que la réaction a passé en kirundi à la télévision nationale mais censurée en français.
Burundi – Ouganda - Politique
Manifestation des dissensions internes à l’opposition lors des assises d’Entebbe !
Entebbe, le 26 septembre 2018 (Net Press) . Sous la houlette du président ougandais Yoweri Kaguta Museveni, Entebbe a accueilli l’opposition interne et externe, constituée principalement d’une haute délégation de la plateforme de l’opposition burundaise pour préparer le 5ème round des négociations. Il était question de parler d’une candidature unique pour l’opposition aux élections de 2020 selon un participant. C’est à ce moment que des dissensions internes à l’opposition se sont observent, certains groupes ne s’étant pas sentis représentés à Entebbe.
Selon des sources sur place, il y avait une large représentation de l’opposition dans ces assises d’Entebbe, l’acteur politique Agathon Rwasa était représenté par son porte-parole, Aimé Magera, le Msd par Pancrace Cimpaye. Des Upronistes y étaient aussi comme Dr Yves Sahinguvu, Charles Nditije, Bonaventure Gasutwa et Evariste Ngayimpenda. Le Frodebu était aussi représenté.
Au terme de cette rencontre, l’opposition devrait signer un accord commun qui vise à respecter les accords d’Arusha signés en 2000, le strict respect des valeurs démocratiques et la bonne gouvernance, un document qui doit être présenté lors de la tenue du 5ème round des négociations à Arusha prévu au mois d’octobre.
Allait-elle tenir le même langage jusqu’au bout ?
Une source sous couvert d’anonymat, il y avait des questions sur lesquelles l’opposition risque de ne pas s’entendre, comme le candidat unique aux élections de 2020, qui ne fait pas unanimité mêmes dans les partis politiques formant la plateforme. Si des uns penchent pour Agathon Rwasa, les autres ne veulent pas entendre parler de lui, d’où les membres de l’opposition risquent de partir pour cette guerre préélectorale en ordre dispersé.
Déjà des rumeurs indiquent qu’il y a parmi les réfugiés regroupés au sein du Cnared - Giriteka - l’on fait tout cependant pour ne pas dévoiler leurs noms - qui envisagent sérieusement de rentrer avec l’appel des autorités de Bujumbura, ce qui fait croire à une infiltration du parti au pouvoir à Bujumbura. Une information avait fait par le passé d’une haine cordiale entre certains membres de cette plateforme.
Burundi - Angola - Justice
Angola : l’arrestation du fils de dos Santos, un signal contre la corruption ?
Luanda, le 26 septembre 2018 (Net Press) . Accusé d’avoir détourné 500 millions de dollars, mais aussi de blanchiment d’argent et d’escroquerie alors qu’il était en charge de la gestion d’un fonds étatique, Jose Filomeno dos Santos a été placé en détention provisoire lundi 24 septembre. C’est le premier membre de la famille de l’ancien président à être arrêté dans une affaire de corruption. Jamais encore dans l’histoire du pays un membre de la famille d’un président n’avait été placé en détention.
A Luanda, tout le monde s’accorde à le dire : mettre le fils d’un ancien président derrière les verrous, même de façon préventive, est un signal extrêmement fort. Et avant tout, celui que la justice a reçu le feu vert pour s’attaquer aux plus puissants du pays.
A la veille du premier anniversaire de son élection, pour João Lourenço, c’est aussi l’occasion de gagner quelques points de popularité et montrer qu’il tient promesse. A savoir lutter contre la corruption. Mais moraliser la vie publique angolaise est un chantier immense qui va prendre des années.
Le cas de Jose Filomeno dos Santos en est le parfait exemple. Inculpé en mars dernier pour avoir effectué un virement de 500 millions de dollars du fonds souverain vers un compte en Angleterre dans un premier temps, le fils dos Santos était resté libre, placé sous contrôle judiciaire uniquement.
Mais au fil de l’instruction, de nouvelles preuves d’actes de corruption se sont accumulées : blanchiment d’argent, escroquerie, perception d’avantages et autres délits. Autant d’éléments qui ont permis au procureur général de passer à l’étape supérieure : la détention préventive.