Rumonge, le 27 juillet 2019 (Net Press) . L’intolérance politique à l’endroit du parti Cnl dépasse de plus en plus la limite de l’acceptable. Nous apprenons que dans la nuit de jeudi à vendredi 26 juillet, la permanence du Cnl dans la zone Kizuka, de la commune et province Rumonge, au Sud du pays, a été enduite de la merde. Ces excréments ont servi à effacer les écrits et insignes du parti.
Dans la zone Kirwena, toujours dans la commune de Rumonge, un militant du Cnl qui montait la garde de sa permanence a été arrêté par des jeunes Imbonerakure du Cndd-Fdd. Il a été conduit au cachot de la police, accusé de tenir une réunion nocturne. Les jeunes militants du Cndd-Fdd sont accusés d’être derrière ces actes de sabotage. Le patron des jeunes Imbonerakure dans Rumonge rejette en bloc toutes ces accusations.
Au nord du pays, c’est pratiquement la même chose. Dans la province de Kirundo, plus précisément dans la commune de Busoni, 4 militants du parti Cnl ont été arrêtés puis maltraités dans la matinée de ce 26 juillet. Selon des informations en provenance de Kirundo, ces membres du Cnl seraient dans un état critique.
Les autorités administratives de la localité semblent prendre acte de ce qui s’est passé et avancent qu’il n’y a pas de place pour ceux qui organisent non autorisés dans la zone de Mulerwa, toujours dans cette commune. Dans la province de Ngozi, l’on évoque 7 cas de membres du parti d’Agathon Rwasa qui ont été arrêtés dans la commune de Mwumba. Ils sont incarcérés dans les cachots de la zone Buye pour avoir tenu une réunion.
Dans la province de Bubanza, trois jeunes habitants de Bujumbura qui s’étaient rendus dans cette province ont été arrêtés dans l’après-midi de ce 25 juillet. Ils ont été coffrés dans lel cachot de Gihanga et l’administrateur de cette commune confirme cette détention. Ils sont pris pour des bandits et ils sont détenus pour des raisons d’enquête.
Tout comme à Rumonge, les deux permanences des communes Mpanda et Rugazi ont vu leurs écrits effacés dans la nuit de jeudi à vendredi 26 juillet. Une autre permanence de la commune Mpanda a été fermée au cadenas par des personnes non encore identifiées. Les jeunes du parti de l’Aigle sont pointés du doigt et le gouverneur entend réunir les jeunes surchauffés pour tenter de calmer la situation.
Une certaine opinion se pose la question de savoir l’évolution de la situation en 2020 au moment de mener une campagne entre tous les candidats qui seront choisis pour présenter leurs formations politiques respectives. Y aura-t-il moyen de maîtriser les jeunes qui deviennent de plus en plus incontrôlables ? Ch.N.
Burundi – Politique - Confessions Religieuses
Et une révélation du leader de l’église anglicane qui fâche, selon une opinion !
Makamba, le 27 juillet 2019 (Net Press) . L’archevêque de l’église anglicane du Burundi, Mgr. Martin Blaise Nyaboho, s’en est pris à ceux qui n’auraient pas contribué aux élections de 2020 et propose leur mise à l’écart. C’était lors de la campagne de vulgarisation du code électoral tenue ce jeudi 25 juillet. Cette proposition a fâché, selon une opinion qui était sur place.
L’archevêque Nyaboho, dans ses interventions, a souhaité que pour faire partie des différents démembrements des organes de la Ceni (Commission Électorale Nationale Indépendante), il faut avoir des reçus prouvant que l’on a contribué pour les élections de 2020, ce qui a été mal accueilli par certains participants des membres de l’opposition, des congrégations religieuses et de la société civile.
Elles ont indiqué être inquiètes des propos tenus par une autorité religieuse d’une telle notoriété. Un participant sous couvert d’anonymat qui était sur place, a dit avoir été choqué par le comportement de ce prélat de l’église anglicane qu’il a qualifié de « divisionniste ». Il a ajouté qu’il veut entrainer son église dans le cercle du pouvoir alors que cette dernière renferme des fidèles de plusieurs tendances politiques.
Il a déploré que lors de l’enrôlement des électeurs pour les élections de 2020, c’est lui qui a proposé aux administratifs de refuser les services à toute personne ne possédant pas une carte d’électeur, y compris l’accès aux soins de santé". Selon toujours ces derniers, cet archevêque aurait tenu ces propos lors des travaux communautaires pendant la période d’enrôlement des électeurs. J.M.
Burundi - France - Coopération
"Le Quai d’Orsay justifie la reprise de son aide bilatérale au Burundi", dixit Rfi
Paris, le 27 juillet 2019 (Net Press) . La France tente de calmer le jeu après les révélations sur la reprise de ses relations bilatérales avec le gouvernement du Burundi, un pays sous sanctions de l’Union européenne depuis qu’il est en crise, suite à la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat en 2015. Plusieurs ONG françaises et des opposants burundais accusent Paris de faire le jeu d’un régime dictatorial et de fermer les yeux sur les violations massives des droits de l’homme dans ce pays qui fait l’objet d’une enquête de la CPI pour des crimes contre l’humanité présumés. Le Quai d’Orsay dément et parle de « maintenir le fil du dialogue ».
La France serait partie d’un constat : depuis trois ans, le dialogue de paix inter-burundais sous les auspices de la région a échoué. De même, la politique des pressions et autres sanctions contre le régime du président Pierre Nkurunziza n’a pas donné les résultats attendus. Elle semble plutôt avoir radicalisé encore un peu plus Gitega.
Paris a donc décidé de changer son fusil d’épaule depuis octobre 2018, en tendant la main au gouvernement burundais à travers une relance de la coopération bilatérale. Mais le Quai d’Orsay prévient, tout ceci se fait conformément à la position de l’Union européenne, qui reste par ailleurs l’un des principaux bailleurs de fonds du Burundi malgré l’arrêt de son aide budgétaire au gouvernement.
Les 50 millions de dollars destinés au domaine de l’éducation ? Ces financements seront mis en œuvre par des ONG et des institutions internationales comme l’Unicef.
Quant à son aide dans le domaine de la défense, d’une valeur de 30 000 euros, elle est plutôt symbolique et sert à financer la formation de quelques officiers, notamment dans le domaine du maintien de la paix, toujours selon le Quai d’Orsay qui souligne qu’il n’y aura aucun financement direct au pouvoir burundais.
Reste maintenant à savoir si ce changement de cap sera payant. Ça n’est pas le cas jusqu’ici. L’ambassadeur de France au Burundi a reconnu qu’il n’avait « pas encore accès aux plus hautes autorités burundaises », près de dix mois après ce revirement. N.R.