Bujumbura, le 12 août 2019 (Net Press) . Nous sommes dans la commune de Nyabiraba, dans Bujumbura rural, où des femmes effectuent des rondes nocturnes pour ne pas subir le sort de leurs maris. En effet, ces derniers, membres du parti Cnl d’Agathon Rwasa, ont fui leurs domiciles pour des raisons d’intimidations, voire d’insécurité.
Leurs femmes doivent choisir entre les rondes nocturnes avec les jeunes Imbonerakure du Cndd-Fdd ou quitter leurs ménages. Elles ont pris l’option de s’associer à eux pour protéger leurs familles. Il faudrait signaler ici que les personnes qui ont fui leurs ménages ont vu leurs biens pillés, d’où elles ont décidé de rester.
Mais, malgré cette forme de collaboration, ces femmes se disent victimes des attouchements accompagnés de mots relatifs à la sexualité qui ne leur plaisent pas du tout. Elles craignent également des cas de viols dans un proche avenir si rien n’est fait. Le seul commentaire de l’administration locale est "no comment".
De leur côté, les activistes des droits de l’homme évoquent 4 personnes tuées la semaine dernière dans la région ouest du pays. Les victimes sont trois hommes ligotés et tués à coups de couteau et dont les corps sans vie ont été retrouvés dans la forêt de la Kibira ainsi qu’un autre homme torturé à mort à Bubanza.
Ces défenseurs des droits de l’homme soulèvent également des cas d’agressions physiques liées à l’intolérance politique : les auteurs sont des Imbonerakure du parti de l’Aigle. Au cours de la période, cinq personnes ont été recensées comme victimes d’arrestations arbitraires. Les services concernés contactés par la rédaction ne veulent même pas en entendre parler. D.N.
Burundi - Justice
Irrégularités dans le dossier de l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana
Bujumbura, le 12 août 2019 (Net Press) . Des grognes sont enregistrées ici et là à propos des irrégularités observées dans le dossier d’assassinat du général Adolphe Nshimirimana. Il s’agit de 7 militaires, tous ex-Fab et policiers, qui ont été arrêtés à des dates différentes et qui ont été conduits dans les cachots du service national des renseignements où ils ont subi des atrocités, selon les défenseurs des droits de l’homme.
En plus des cruautés qu’ils ont connues, ils ont été interrogés à plusieurs reprises sans assistance d’un conseil. Au parquet, ils ont été interrogés sur base des procès-verbaux émanant du service national des renseignements et là aussi, sans assistance alors que ces rapports devaient être nuls et de nul effet. Ils ont été transférés plus tard à la prison de Gitega. Six mois plus tard, ils ont été présentés devant un juge de fond, mais non seulement ils n’étaient pas assistés, mais également le ministère public n’avait pas amené des témoins à charge.
Ils ont appris de la réouverture des débats mais 32 mois plus tard, l’affaire n’a pas encore été programmée en audience publique afin que les prévenus puissent présenter leurs moyens de défense. Les défenseurs des droits de l’homme dénoncent donc un procès qui est tout sauf équitable. Ch.N.
Burundi - Politique
Libération des 4 jeunes soupçonnés de détention illégale d’armes
Bururi, le 12 août 2019 (Net Press) . Dans ses dépêches du 9 août dernier, la rédaction avait évoqué 4 cas de jeunes garçons arrêtés - dont trois d’une même famille - dans la commune de Burambi, en province de Rumonge, au Sud-ouest du pays en date du 8 août. Ils avaient été accusés de détention illégale d’armes et avaient été détenus dans la commune Mugamba de la province de Bururi.
Selon des informations recueillies dans cette localité, ils avaient été dénoncés par de jeunes Imbonerakure et ’une fouille-perquisition avait été opérée, sans qu’aucune trace d’arme ne soit découverte. Nous apprenons qu’ils ont été finalement libérés en date du 10 août, après 48 heures de détention. J.M.
Burundi - Société
Quand les morts ne sont pas protégés !
Bubanza, le 12 août 2019 (Net Press) . Des sujets qui ont gardé l’anonymat et contactés par la rédaction, déplorent que les morts enterrés au cimetière de Mpanda, en commune Gihanga, de la province de Bubanza, au Nord-Ouest du pays, ne sont pas protégés contre toutes sortes d’intempéries.
D’après nos sources, des cambrioleurs s’infiltrent dans la nuit audit cimetière pour déterrer les morts inhumés dans des cercueils luxueux pour aller les revendre dans quelques pompes funèbres. Les mêmes sources d’informations ajoutent que ces corps sans vie sont ensuite de nouveau enterrés.
Les mêmes témoignages souhaiteraient que le ministère de la sécurité publique et de la prévention des catastrophes puisse prendre des mesures draconiennes pour lutter contre la profanation des cimetières et ainsi, sécuriser de tels endroits où reposent les morts. Il faudrait noter que d’habitude, les cimetières sont des endroits qui sont très respectés et qui accueillent des gens, soit pour enterrement, soit pour recueillement auprès des membres des familles, amis et connaissances.
Par ailleurs, lors de la saison pluvieuse, les eaux de ruissellement coulent au cimetière de Mpanda, détruisent les tombes, ce qui fait qu’une odeur nauséabonde s’y dégage. La population environnante dit craindre pour sa santé, d’où elle demande avec insistance que Gitega trouve une solution définitive à cette inondation. N.R.
Burundi - Education
Serait-il en train de rendre service à son fils ?
Makamba, le 12 août 2019 (Net Press) . La question est posée à tout le monde, parents et éducateurs confondus qui vivent dans ce pays. Les directeurs d’écoles de la province de Makamba dénoncent ouvertement le gouverneur de cette entité administrative, Gad Niyukuri, pour immixtion dans les activités scolaires en violation des textes régissant le système éducatif.
Selon les mêmes informations, il influence les décisions des jurys des enseignants. Mais il vient de franchir le Rubicon en ordonnant l’avancement de classe de son fils en 7ème à l’école Futur Hope de Makamba. Ce dernier fréquentait l’école d’excellence de Matana où il avait obtenu 36% au premier trimestre.
Non seulement il n’avait pas de bonnes notes, mais également et surtout il avait changé d’école pendant l’année scolaire, ce qui ne se fait pas normalement. Et pour ne pas s’attirer des ennuis, certains enseignants avaient été obligés de donner des points gratuits dans leurs cours pour satisfaire au premier lieutenant de la province méridionale de Makamba.
Comme si cela ne suffisait pas, Niyukuri interdit l’encadrement des élèves en vacances pour ceux qui organisent des cours de mise à niveau. Ils ne comprennent pas donc pourquoi le gouverneur adopte une telle attitude alors que de telles activités éviteraient à ces jeunes de sombrer dans plusieurs dérapages qui guettent la jeunesse.
La rédaction a cherché à avoir des détails sur cette information, mais que ce soit du côté de l’administration, de la direction de l’enseignement dans cette province ou des parents, personne ne veut faire un commentaire sur ce point précis. Notre reporter a eu ceci comme réponse : "Posez la question aux autres !".N.R.
Burundi –France –Coopération
Le Quai d’Orsay s’exprime de nouveau sur la reprise de la coopération avec Gitega
Paris, le 12 août 2019 (Net Press) . Comme si Paris s’était rendu compte qu’il n’a pas convaincu, il s’est de nouveau exprimé sur la reprise de la coopération avec le gouvernement du Burundi. Dans un entretien à la télévision Tv 5 Monde, le chef de la diplomatie française a fait savoir que la reprise de la coopération entre le Burundi et la France sera centrée sur les domaines militaire et éducatif. Il a tenu à préciser que Paris n’entend pas transférer de liquidités dans le trésor public burundais.
Ce haut fonctionnaire de la République française affirme que l’appui militaire va se focaliser sur les militaires qui partent en mission de maintien de la paix. Quant au domaine de l’éducation, les fonds alloués pour appuyer ce secteur vont transiter à l’Unicef (Fond des nations unies pour l’enfance).
L’on saura que la reprise de la coopération entre Paris et Gitega a suscité des remous dans les milieux de défenseurs des droits de l’homme en exil, ainsi que dans quelques pays de l’Union européenne dont la France est membre. Ils avaient estimé que le réchauffement diplomatique entre les deux pays vient d’hypothéquer le gel de la coopération économique infligé au Burundi suite d’un mandat de trop du président burundais Pierre Nkurunziza. D.N.