Kirundo, le 20 août 2019(Net Press) . Le congrès national pour la liberté, Cnl, est un parti politique dont les membres sont soumis au harcèlement perpétuel au quotidien. Les mobiles de cette chasse à l’homme sont à chercher du côté de l’intolérance politique qui caractérise la ligue des jeunes du parti au pouvoir, le Cndd – Fdd.
Même à mots couverts, le n°1 du parti Cndd –Fdd en mairie de Bujumbura semble l’affirmer en décorant le chef des Imbonerakure de sa circonscription administrative pour avoir discipliné ses membres qui se comportent différemment à ceux de l’intérieur du pays face à leurs opposants politiques. En effet, depuis son agrément, le Cnl occupe le terrain jusque dans les coins les plus reculés du pays. Il est aujourd’hui présenté comme le challenger du Cndd-Fdd en 2020.
Pour étouffer dans l’œuf la vision de cette formation politique, l’administration locale lance à leurs trousses, les Imbonerakure, pour les malmener afin que la population qui avait envie d’y adhérer soit prise de peur. Mais malgré toutes ces tracasseries, les gens affluent en grande masse vers ce parti.
C’est cette intolérance qui explique la mort de deux militants de ce parti en province de Kirundo, située au Nord du Burundi. Ce lundi, 19 août 2019, sur les berges du lac artificiel de Kabamba, vers 11h, fut découvert un corps sans vie d’un certain Révérien Kamarampaka, âgé de 50 ans. Il était militant du Cnl et habitait sur la colline Rushubije en commune de Ntega.
Les gens qui n’ont pas voulu décliner leur identité pour des raisons de leur propre sécurité ont révélé à la rédaction de Net Press que les bourreaux de ce "Cnloi" sont à chercher du côté des Imbonerakure car, ils lui avaient proféré des menaces de mort s’il ne quittait pas d’urgence les rangs du Cnl pour les rejoindre au Cndd- Fdd.
Dans cette même province, la deuxième victime dans cette province à l’intervalle de quelques heures, est Prosper Gahungu lui aussi retrouvé mort. Il est membre du parti Uprona, mais l’on ne précise par la tendance à laquelle il appartenait. Signalons qu’il y a 4 tendances dans cette formation politique dite de Rwagasore, celle de Charles Mukasi, de Charles Nditije, d’Evariste Ngayimpenda et d’Abel Gashatsi, proche du gouvernement.
Cette intolérance politique est aussi illustrée par l’interpellation suivie d’une arrestation ce lundi 19 août 2019 de 8 militants du Cnl en commune Nyabihanga de la province de Mwaro sans parler des assassinats ciblés des membres de ce parti à travers tout le pays. Dans toutes les provinces, les Imbonerakure rivalisent d’ardeur dans ce qu’ils appellent « des actes de patriotisme » qui visent à faire taire les opposants.
Dans l’une de leurs chansons intitulée Urinumira « ne dis rien, c’est un secret », ils indiquent que sur toutes les collines du pays, il y a des gens de l’opposition n’ont pas obéi à leurs conseils d’adhérer au Cndd-Fdd. Par voie de conséquence, ils vont s’occuper d’eux et un traitement exemplaire à leur égard serait en cours.
De leur côté, les défenseurs des droits de l’homme évoquent des allégations, des atteintes et des violations des droits de l’homme la semaine dernière. Au moins 10 personnes tuées ont été enregistrées au moment où 5 autres ont été victimes de violences basées sur le genre, sans oublier 5 cas de personnes arrêtées de façon arbitraire. Parmi les victimes identifiées, l’on note un nourrisson et deux mineurs tués.
Les personnes soupçonnées dans ces violations de droits humains sont notamment les jeunes Imbonerakure du parti de l’Aigle, des agents du service national des renseignements, des militaires, des policiers et des administratifs. A ce sujet, les services contactés par la rédaction affirment plutôt l’inverse Pour eux, ce sont plutôt les Imbonerakure qui sont victimes des attaques des partis de l’opposition et qui, malgré ces provocations, affichent une grande retenue, une preuve de sagesse. N.R.
Burundi - Justice
Sanctions très lourdes contre les militants de l’Upd-Zigamibanga à Bururi
Bururi, le 20 août 2019 (Net Press) . Le tribunal près la cour d’appel de Bururi a siégé hier dans le dossier Rp 0022 dans un procès de flagrance contre les présumés membres du parti Upd-Zigamibanga, 12 au total, qui avaient été arrêtés au bar restaurant Oasis situé dans la localité de Buta, en commune et province de Bururi, au Sud du pays.
Ainsi, Zerbaber Kantungeko, un avocat de Bujumbura, Tharcisse Nduwimana, un magistrat du parquet de la république dans cette province et François Habonimana, enseignant, ont été condamnés à 30 ans de servitude pénale principale. Neuf autres, Jean-Claude Ndayisenga, magistrat au même parquet, Léonidas Ndikuriyo, Dieudonné Mizero, Laurent Nduwimana, François Ciza, Eraste Niyokwizigira, Richard Buhungu, Emile Nkurnzimana et Adelin Nzambimana, ont été condamnés à 20 ans de prison.
Rappelons qu’ils ont été arrêtés le 11 août dernier et qu’ils ont poursuivis pour tenue d’une réunion visant à déstabiliser le régime en place et les institutions du pays, atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat en somme. Pourtant, la défense est convaincue que cette qualification est fausse.
Elle prend pour preuve que dans cette entité administrative, le gouverneur de province, Frédéric Niyonzima, avait rencontré le président de la cour d’appel, le procureur général et le chargé de la documentation peu avant que l’audience en flagrance ne commence. Il semblerait qu’un message très urgent serait venu du ministère de la justice, demandant de suspendre le début de l’audience jusqu’à l’arrivée d’une délégation expresse de ce dernier. D.N.
Burundi - Politique - Intégration Régionale
Magufuli à Nkurunziza : "Cher ami, désolé, la Sadc n’est pas encore prête à t’accueillir"
Dar es Salam, le 20 août 2019 (Net Press) . Pour la troisième fois, la Sadc (Southern Africa Development Community), une organisation des pays de l’Afrique australe, a refusé que le Burundi intègre cette partie de l’Afrique. Cette annonce a été faite par le président tanzanien, John Pombe Magufuli, au terme d’un sommet de la Sadc qui s’est tenu en Tanzanie, pays à qui revient la présidence de cette organisation pour cette année en cours.
Le président tanzanien a déclaré que la question d’intégration du Burundi à la Sadc a été encore une fois étudiée et que le Burundi doit encore une fois remplir certaines conditions pour cela. Il n’a pas été très précis mais, considérant les déclarations du président de la Namibie, ancien président en exercice de la Sadc, le Burundi était refusé pour des raisons de violations des droits de l’homme et d’insécurité.
Au cours de ce sommet, il a promis qu’il va dépêcher des émissaires dans ce pays pour mener des enquêtes et éventuellement étudier si l’intégration du Burundi dans cette communauté de développement est envisageable ou pas.
Le président Magufuli est aujourd’hui donc confronté à une situation de dilemme. Il affirme haut et fort que la paix et la sécurité sont totales dans notre pays, invitant les réfugiés burundais à rentrer massivement, mais dans un autre angle, il ne parvient pas à faire intégrer le Burundi dans la communauté des pays de l’Afrique australe, Sadc, pour les mêmes raisons de manque de paix et de sécurité. Ch.N.
Burundi - Société
Vers une réforme agraire dans la province de Makamba !
Makamba, le 20 août 2019 (Net Press) . Gad Niyukuri, le gouverneur de la province de Makamba au Sud du pays, a pris une mesure qui stipule que dorénavant, un terrain non cultivé sera directement attribué à un autre cultivateur qui est dans le besoin. Une large majorité de cette contrée administrative trouve que le gouverneur de cette province veut faire une réforme agraire qui nécessite une loi organique.
Selon des informations à notre disposition, la population de Makamba trouve que cet administratif est devenu un roitelet qui est devenu indépendant du pays de Ntare Rugamba, où des décisions qui, sous d’autres cieux, émanent du plus haut sommet de l’Etat, sont prises par lui-même sans la consultation préalable de Gitega.
Certains cultivateurs de cette province estiment que la décision prise par l’autorité vient hypothéquer la cohabitation et la cohésion pacifiques des citoyens de Makamba, ce qui risque d’attiser des conflits interminables et un viole le code foncier qui accorde un droit exclusif au propriétaire et exclut la possibilité au gouverneur de gérer les terres d’autrui. Des cultivateurs demandent au gouverneur d’annuler la mesure qui est applicable seulement dans cette province et ce, en violation du code foncier. J.M.