Gitega, le 11 décembre 2019 (Net Press) . Après les provinces de Bubanza, de Cibitoke et la mairie de Bujumbura, c’est maintenant le tour de Gitega de prendre une série de mesures pour renforcer sa propre sécurité.
A côté de la restriction des heures d’ouverture et de fermeture des bistrots, les responsables administratifs ont également suspendu les activités de transfert de crédits via les compagnies de téléphonie mobile.
Les citoyens de la capitale politique dénoncent avec véhémence ces mesures qu’ils qualifient de punitives. C’est le cas notamment de ce lauréat de l’institut supérieur d’agriculture d’Izege à Gitega qui vient de passer plus de 4 ans sans emploi et qui s’était organisé pour vendre des unités de la téléphonie mobile. Pour lui, cette mesure est sentie comme un coup de poignard dans le dos car, les revenus qu’il tirait de ce commerce faisaient vivre toute sa famille.
D’autres multiples plaintes viennent des personnes en quête d’emploi qui se comptent par milliers dans la capitale politique. Pour survivre, elles faisaient du commerce informel et parvenaient à satisfaire leurs besoins primordiaux chaque mois. Pour la plupart de ces personnes, le transfert des unités leur procurait un revenu mensuel supérieur à 150.000 francs burundais.
Les retombées négatives de cette mesure touchent également les tenanciers des débits de boissons. Car, les heures d’ouverture des bars ont été sensiblement réduites à telle enseigne que les consommations ont baissé, ce qui entraine une diminution des rentrées.
Par conséquent, ces commerçants demandent à l’autorité provinciale de suspendre cette mesure trop impopulaire. Ils disent que la priorité est impérativement de se nourrir, de se loger et de s’habiller et qu’en dehors de cela, point de sécurité. Pour eux, les forces de l’ordre doivent assurer la sécurité pendant qu’eux sont en train de gagner du pain à la sueur de leur front. D.N.
Burundi - Sécurité - Anniversaire
Il y a quatre ans, quatre camps militaires venaient d’être attaqués
Bujumbura, le 11 décembre 2019 (Net Press) . C’était dans la petite matinée du 11 décembre 2015 que des éléments rebelles ont attaqué trois camps militaires de la garnison de Bujumbura, à savoir le camp Ngagara, le camp Base et le camp Bataillon Para. Un quatrième camp avait été également attaqué, à savoir celui de Mujejuru, dans Bujumbura dit rural.
Cette tentative a vite tourné en fiasco même si la population citadine avait été terrifiée par le retentissement des armes automatiques. Dans la matinée, les tirs étaient devenus sporadiques, ce qui a poussé la population à conclure que le coup avait échoué. Par ailleurs, la radio nationale n’avait pas arrêté ses émissions, ce qui était une preuve de plus de l’échec des rebelles.
Cependant, la journée du 11 décembre ne fut pas clémente pour le porte-parole de l’armée de l’époque, le colonel Gaspard Baratuza, qui a donné ce jour-là trois chiffres différents des dégâts enregistrés par voie de la presse publique, la radio nationale notamment. Les gens se demandaient d’ailleurs où ils trouvaient ces effectifs car l’unique source de ses informations était l’Etat-major de l’armée.
Les rebelles ont pu pénétrer dans les enceintes des camps Bataillon Para et Base, ont pris des munitions et ils ont été déçus de voir que les militaires n’étaient pas solidaires dans leurs démarches. C’est dans ce contexte qu’au camp de Mujejuru à titre d’exemple, l’on a enregistré plusieurs morts parmi les rebelles.
Le lendemain, ce fut le tour des représailles. Le chef d’Etat-major interarmes de l’époque supervisa lui-même les opérations de ripostes et deux zones de la mairie de Bujumbura furent durement touchées, à savoir les zones de Nyakabiga au Centre-est de la capitale économique et Musaga, au Sud.
Pour mieux surveiller la capitale, les forces de défense et de sécurité avaient ceinturé la capitale par des concertinas un peu partout. Ils n’ont été enlevés que quelques mois plus tard après que les mêmes forces de l’ordre furent rassurées que la sécurité et le calme sont revenus dans toutes les zones de la mairie de Bujumbura. J.M.
Burundi - Elections
La Ceni satisfaite de l’état d’enrôlement partiel des électeurs de 2020
Bujumbura, le 11 décembre 2019 (Net Press) . Le président de la commission nationale électorale indépendante, Ceni, Pierre-Claver Kazihise, a animé ce matin une conférence de presse où il a déclaré que depuis le début de l’enrôlement partiel des électeurs ce 9 décembre, plus de 36.000 personnes ont été inscrites.
L’on saura que ceux qui se font enrôler n’ont pas été inscrits en 2018 dans le but de voter pour le changement de la constitution. Pour le moment, le travail d’inscription ne concerne donc que ceux qui, soit, n’étaient pas au pays à cette époque, ou alors qui étaient empêchés pour une raison ou une autre, ou alors qui veulent changer leurs centres de vote pour avoir déménagé par exemple.
Le président de la Ceni est satisfait de cet effectif des personnes enrôlées pendant ce laps de temps. Il reconnaît cependant qu’il y a quelques irrégularités, notamment un changement du centre de vote par caprices, des listes électorales provisoires affichées qui ont été déchirées ou subtilisées ou alors des listes qui ne sont pas arrivées à destination à temps.
Les observateurs locaux de ces enrôlements pointent du doigt des cas de tricheries car des effectifs changent énormément de jour en jour, ce qui leur fait croire qu’il y auraient des enregistrements nocturnes ou alors qu’il y a des gens qui se font enregistrer à plusieurs reprises. Ils demandent aux démembrements de la Ceni de corriger à temps ces irrégularités. Ch.N.
Burundi - Economie
Vers la flambée des prix des produits de première nécessité
Bujumbura, le 11 décembre 2019 (Net Press) . De nos jours, les prix des produits agricoles de première nécessité grimpent au niveau des marchés, à Bujumbura comme à l’intérieur, si bien que ceux qui constituent encore des stocks se lamentent au regard de la cherté du coût de la vie. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène somme toute normale lors des périodes comme celle-ci.
Tout d’abord, nous sommes à la veille des fêtes de la Nativité et de fin d’année, d’où des spéculations sont observées ici et là chez les commerçants. Une autre raison est que la production tend à chuter pour divers motifs. D’une part, les populations rurales se lamentent qu’elles ont payé une avance pour avoir de l’engrais mais que jusqu’à présent, elles ne voient rien venir.
En outre, les précipitations sont tellement mauvaises qu’elles détruisent les champs, d’où les populations ont peu d’espoir d’avoir une bonne récolte cette année, certaines d’entre elles allant jusqu’à craindre une disette dans notre pays si les choses se poursuivent au rythme actuel.
Il y a également une carence du carburant dans quelques provinces, notamment dans le Nord du pays, ce qui affecte les coûts de transport des personnes et des marchandises, d’où la montée des prix. Ceci fait que dans les villes comme Bujumbura, l’on y trouve des commerçants ambulants qui tentent de gagner la vie même si ce n’est pas évident.
Leur malheur est que les policiers et l’administration, plus soucieuse de la sécurité, estiment que la présence de ces personnes est un danger public. C’est pour cette raison que par moment, l’on assiste à des spectacles désolants où des policiers courent après ces commerçants pour les dépouiller de leurs produits.
Mais comme la situation financière actuelle est une préoccupation de tout le monde, les populations tentent de cacher ces commerçants ambulants pour les protéger contre les policiers. Tous ces facteurs combinés poussent les populations citadines contactées par la rédaction à déclarer que les fêtes de fin d’année seront considérées comme des jours ordinaires. N.R.
Burundi – Nations-Unies – Société
Le Burundi ferme le classement de la qualité de vie fait par le Pnud.
New-York, le 11 décembre 2019 (Net Press). A travers un rapport du Pnud sur le développement humain millésime de 2019, 10 pays viennent en tête à savoir la Norvège, la Suisse, l’Irlande, l’Allemagne, le Hongkong, Australie, l’Islande, la Suède, le Singapour et les Pays-Bas.
Les indicateurs de classement sont entre autres l’éducation, la disponibilité de l’eau, le revenu par tête d’habitant, l’espérance de vie, l’emploi etc. L’Afrique est mal en point avec des pays en queue de classement comme le Burundi qui occupe la 189ème place sur 189 pays qui ont fait objet d’enquête.
Le programme des Nations-Unies pour le développement s’alarme des inégalités qui apparaissent notamment dans l’enseignement supérieur et l’accès au haut débit devenus essentiels pour se tailler une place convenable dans la société moderne alors qu’ils étaient jusqu’à présent considérés comme un luxe.
L’espérance de vie de la population des pays occidentaux atteint souvent 83 ans au moment où celle des pays africains est légèrement en deçà de 60 ans. Ce qui traduit une certaine inégalité due aux conditions de vie des populations. Les facilités offertes aux populations des pays développés ainsi que le bénéfice des services sociaux performants d’une manière facile leur offrent une opportunité de longévité inespérable dans les pays africains.
Le rapport évoque aussi les différentes vagues de migrants qui ne font que traduire le mécontentement des populations surtout des pays en voie de développement qui veulent se rendre dans les pays développés d’Europe ou d’Amérique dans l’espoir d’une vie meilleure.
Ces migrants courent un grand risque dans la traversée clandestine des mers ou des océans pour pouvoir rejoindre l’eldorado tant rêvé. La plupart se noient et des milliers de vie y périssent sans assistance aucune. J.M.