Rumonge, le 21 décembre 2019 (Net Press) . Nous sommes dans la zone de Magara, commune de Bugarama, de la province de Rumonge, au Sud-ouest du pays. La police a arrêté hier matin une personne vivant dans cette contrée du nom de Janvier Ndikuriyo et détenu dans le cachot de police à Magara. Il est accusé de détention illégale d’armes.
Selon des informations recueillies sur place, la police a découvert une grenade non loin de son domicile, qui était cachée dans un caniveau. Les mêmes forces de l’ordre ont directement conclu que cette grenade lui appartenait, d’où la réaction de l’arrêter. Les populations locales tout comme les défenseurs des droits de l’homme crient à l’injustice.
D’une part, indiquent-ils, rien ne prouve que cet engin lui appartient, surtout qu’au moment où l’arme a été découverte, le chef de famille n’était même pas présent. En outre, le caniveau ne lui appartenait pas tout seul, ce qui suppose qu’une autre personne pourrait l’y poser avant de s’éloigner.
La police avance qu’elle l’a arrêté pour des raisons d’enquête, un argument que rejettent les activistes des droits de l’homme qui estiment que la personne devrait être arrêtée sur base des conclusions d’enquêtes. Ils trouvent que d’autres mobiles, non déclarés jusqu’à présent, pourraient être derrière cette arrestation. Ch.N.
Burundi - Politique - Sécurité
Démonstration de force des Imbonerakure dans les rues de Bubanza
Bubanza, le 21 décembre 2019 (Net Press) . Les jeunes Imbonerakure du parti de l’Aigle au pouvoir, habillés en vert et noir, ont investi les rues de Bubanza, à l’Ouest du pays, plus précisément au chef-lieu, ce vendredi 20 décembre dans la matinée, où ils ont fait un cross, apparemment dans le but d’intimider les opposants.
Ils entonnaient des chansons où ils indiquaient clairement que ceux qui n’épousent pas leurs idées ou leur idéologie, seront "lessivés", ce qui veut dire dans ce contexte qu’ils seront corrigés. Comment et quand ? Ces chansons ne donnaient pas plus de précisions à ce niveau même si l’on peut deviner qu’il s’agit bien avant les élections de l’année prochaine.
La démonstration de force a échoué à la permanence du parti Cndd-Fdd dans la province de Bubanza. Le message qu’ils auraient reçu à la permanence n’a pas été porté à la connaissance du public, d’où les membres de l’opposition disent qu’ils sont convaincus qu’il s’agissait des consignes à observer avant, pendant et après les élections qui approchent à grands pas. D.N.
Burundi - Justice - Médias
Les journalistes du groupe de presse Iwacu totalisent deux mois de détention
Bubanza, le 21 décembre 2019 (Net Press) . Dans 24 heures, nos confrères et consœurs du groupe de presse Iwacu, à savoir Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Térence Mpozenzi et Egide Harerimana, auront totalisé deux mois de détention préventive et sauf en cas de miracles - la rédaction ne croit pas trop aux miracles -, ils devraient "savourer" leurs fêtes de fin d’année en prison, loin, très loin des leurs, à plus ou moins 42 kilomètres.
Rappelons qu’ils ont été arrêtés en date du 22 octobre dernier dans la commune de Musigati, de la province de Bubanza, en compagnie de leur chauffeur Adolphe Masabarakiza, alors qu’ils s’étaient rendus dans cette région pour un reportage sur l’insécurité qui secouait cette commune dans la matinée de ce jour.
Ils ont été arrêtés et placés en garde à vue dans un premier temps au cachot de la commune de Musigati avant d’être transférés à la prison de Bubanza le 26 du même mois. Trois jours plus tard, ils ont été conduits devant le juge de confirmation à la chambre de conseil du tribunal de grande instance où, deux jours plus tard, leur détention préventive a été confirmée.
Ils avaient été accusés de complicité dans l’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat. Le même jour, le 31 octobre, le procureur général de la République, Sylvestre Nyandwi, a fait savoir qu’ils n’ont pas été arrêtés parce qu’ils sont des journalistes, mais suite à la nature de l’infraction qui pesait à leur charge.
En date du 4 novembre, les avocats-conseil ont interjeté appel à la cour d’appel de Ntahangwa en mairie de Bujumbura. Le 18, ils ont été de nouveau entendus par la chambre de conseil de la cour d’appel et après délibération, seul le chauffeur, Adolphe Masabarakiza, a pu bénéficier d’une libération provisoire, à la déception du monde des médias et des activistes des droits de l’homme.
Malgré cela, les mêmes milieux demandent toujours que ces journalistes soient relaxés sans conditions car ils ont été emprisonnés alors qu’ils ne faisaient que leur travail. En d’autres termes, la place d’un journaliste est la salle de rédaction et non la prison. Les milieux les plus sceptiques placent leur éventuelle libération après les élections de 2020 et dans pareil cas, il leur serait demandé de garder le courage et le moral car la prison commence un jour et finit un jour. J.M.
Burundi - Tunisie - Droits de l’Homme
Le Burundi et la Tunisie contre la traite des personnes
Tunis, le 21 décembre 2019 (Net Press) . Les deux pays viennent de discuter, du 17 au 18 décembre à Tunis, à travers l’organisation internationale pour les migrations, Oim, des bonnes pratiques sur la lutte contre la traite des personnes. Selon des informations qui sont parvenues à la rédaction, la Tunisie a fait des progrès significatifs et le Burundi prévoit de suivre son exemple. Les deux délégations ont produit un communiqué que la rédaction livre entièrement à son lectorat.
" Les 17 et 18 décembre 2019, les bureaux de l’OIM Tunisie et Burundi ont facilité l’organisation d’une visite d’échange entre les représentants de L’instance Nationale de lutte contre la traite en Tunisie et ses homologues du Comité interministériel de lutte contre la traite des personnes de la République du Burundi.
" Les deux pays ont une priorité commune en matière de lutte contre la traite internationale, et une commune motivation de créer des liens de partenariat avec les pays de destination. Les bureaux de l’OIM au Burundi et Tunisie facilitent souvent le retour des victimes de la traite en toute sécurité dans les pays d’origine.
" La visite a permis l’échange de bonnes pratiques en matière de lutte contre la traite, dans sa dimension interne et internationale, et notamment sur la mise en place d’un Mécanisme National d’Orientation pour la protection et l’assistance des victimes. Ils ont aussi discuté les possibilités de partenariat, des Campagnes de sensibilisation et de la compilation des données sur les victimes de la traite identifiées et assistées ; ce point dernier étant une priorité pour les deux pays. Les réunions et les visites ont mis en évidence la nécessité d’un moyen structuré d’échanger des expériences sur la lutte contre la traite - sur tous les piliers - entre les gouvernements africains.
" On estime que plus de mille de victimes burundaises ont été identifiées ou assistées dans les dernières années, dont environ 700 ont été identifiés par l’OIM et ses partenaires d’exécution. Les victimes burundaises de la traite transfrontalière, ont été identifiées, en particulier au Moyen Orient et en Afrique de l’Est, mais les cas de traite interne sont de plus en plus connus et identifiés. Le Gouvernement burundais a mis en place un Plan d’Action National de lutte contre la traite pour 2019- 2020, qui est actuellement mis en œuvre avec l’appui technique de l’OIM.
" Le progrès fait par la Tunisie en matière de lutte contre la traite et la protection des victimes depuis l’adoption de la loi nationale de lutte contre la traite a influencé le choix du pays à visiter pour la délégation burundaise. La Tunisie est sur le point de finaliser son Mécanisme National d’Orientation pour la coordination, l’identification et le référencement des victimes de la traite pour les services de protection. Mme Raoudha Laabidi, Présidente de l’Instance Nationale de Lutte Contre la Traite des Personnes, a remercié l’OIM d’avoir facilité cette visite et s’est déclaré prête à soutenir le comité burundais naissant pour coordonner ses efforts, y compris le partage de ce que la Tunisie a appris ces dernières années. « Ensemble, nous pouvons et devons avancer », a-t-elle conclu à l’issue de la visite.
" Monsieur Olivier Nkundimfura, Coordinateur du Comité de la lutte contre la traite au Burundi a expliqué. « Nous avons trouvé cette visite très utile. Le gouvernement du Burundi s’est engagé à lutter contre la traite. Ayant vu les progrès réalisés par la Tunisie avec un budget limité, nous sommes motivés à entreprendre quelques actions à la suite de cette visite »,
" « L’OIM est très contente qu’en raison de son travail de longue envergure dans le domaine de la lutte contre la traite et de son empreinte régionale et mondiale, a pu faciliter l’organisation d’échanges intergouvernementaux sur cette thématique. La traite des personnes est présente partout. L’échange d’expériences et la discussion des bonnes pratiques sont utiles pour inspirer le travail des gouvernements qui sont engagés dans cette lutte » a ajouté Mme Irina Todorova, Spécialiste thématique régional de l’OIM sur la protection et l’assistance aux migrants dans le Moyen Orient et l’Afrique du Nord. " Ch.N.
Burundi - Economie
Qu’est ce qui bloque la réhabilitation de l’ancien marché central ?
Bujumbura, le 21 décembre 2019 (Net Press) . La question est sur toutes les lèvres, presque 7 ans après la destruction par incendie de l’ancien marché central le 27 janvier 2013. Cette interrogation est parvenue sur la table des parlementaires au début de cette semaine qui ont posé la question au deuxième vice-président de la République, Joseph Butore.
Le président de l’assemblée nationale, Pascal Nyabenda, a indiqué que c’est une perte de voir une place comme celle-là qui est inexploitée pendant une si grande période, tout en suggérant qu’il y ait un autre immeuble plus costaud que l’ancien car cette place est un miroir de la capitale économique Bujumbura.
En outre, l’ancien marché central était une sorte de poumon économique pour la ville, pourquoi pas pour le pays, d’autant plus qu’il regorgeait de plus de 7.000 commerçants reconnus et probablement d’autres qui sous louaient des stands et qui n’étaient pas connus de la mairie.
Le deuxième vice-président de la République a répondu aux parlementaires que le gouvernement attend toujours d’éventuels preneurs mais que jusqu’à présent, ceux qui contactent le gouvernement veulent acheter cette place alors que le gouvernement ne la vend pays.
Aux yeux de l’observatoire de lutte contre la corruption, cela ne se comprend pas qu’une telle place ne puisse trouver de preneurs pendant si longtemps. A son avis, il doit y avoir des spéculations sectaires qui n’ont pas encore été satisfaites. Cet argument est partagé par une certaine opinion qui rappelle qu’un dignitaire de ce régime a déclaré un jour que le marché a pris feu sur la volonté divine. N.R.