Bujumbura, le 8 février 2020 (Net Press) . Par un communiqué de presse de ce 7 février, le parti pour le redressement national, Parena, dit avoir appris par le biais des médias, un projet de loi en cours de promulgation qui fera une discrimination ethnique contre les anciens présidents tutsi malgré l’existence d’une fête de l’unité nationale célébrée chaque année et les accords d’Arusha qui prônent le "plus jamais de discrimination au Burundi."
Le Parena constate que le pouvoir actuel assume cette discrimination puisqu’il ne cherche pas à s’en défendre. Selon toujours ces médias, poursuit le communiqué, dans l’entendement des institutions actuelles, seuls ceux qui ont accédé par élection ou par cooptation méritent une reconnaissance matérielle ou morale.
Ceux qui ont accédé au pouvoir par coup d’Etat, non seulement la postérité ne leur doit rien, mais aussi il faut supprimer tout ce qui a trait à leur action, les noms des routes notamment, sans paradoxalement remettre en cause le régime républicain qui, pourtant, est également issu du coup d’Etat.
Pour cette formation politique, autant ceux qui sont venus par coup d’Etat ont été cooptés par un groupe de personnes non constitutionnellement habilitées, autant ceux qui ont mis au pouvoir Ntibantunganya et Ndayizeye n’étaient pas non plus constitutionnellement habilités. La seule différence est que c’est Ndayizeye qui a coopté le pouvoir actuel pour entrer au gouvernement après des violences jamais égalées. C’est la seule raison qui pourrait le justifier, estime le Parena.
Pour ce parti, ce qui déroute dans cette loi discriminatoire, c’est comment les équilibres ethniques n’ont pas pu jouer alors que c’est la seule assurance prônée par les accords d’Arusha. Cependant, il n’est pas surpris car ledit accord l’avait pressenti, autant le principe de participation ethnique dans les institutions a été adopté à l’unanimité comme une assurance contre les discriminations, autant les modalités pratiques pour atteindre ce but n’ont jamais eu de consensus.
Avec la feuille de route pour les élections de 2015, poursuit le Parena, un consensus a été trouvé pour adapter et la constitution et le code électoral aux objectifs des accords d’Arusha. Malheureusement, se plaint le Parena, cette feuille de route n’a pas été mise en œuvre. La discrimination des anciens présidents tutsi rappelle que ce débat sur la constitution et le code électoral appropriés, conformes à l’esprit de l’Accord d’Arusha et à l’idéal de l’unité nationale célébrée chaque année reste d’actualité.
En conclusion, le Parena trouve que ce débat ne saurait être mené au sein des institutions issues du code électoral et de la constitution actuels qui viennent de prouver leurs limites en matière d’unité nationale. Le conseil de sécurité dont sa représentation sur place a présidé l’élaboration de cette feuille de route, doit continuer son travail. J.M.
Burundi - Economie
La banque centrale retire les agréments à tous les bureaux de change opérant au pays
Bujumbura, le 8 février 2020 (Net Press) . Le gouverneur de la banque de la République du Burundi, à travers une correspondance de ce 7 février, trouve qu’il y a un non respect généralisé du contenu de sa circulaire relative à la marge à appliquer par les bureaux de change dans leurs opérations et à la protection de la profession de change.
Au regard des conséquences néfastes que ce manque de respect de la réglementation cause à l’économie nationale, l’agrément qui avait été donné aux bureaux de change leur est retiré. Il est instruit aux propriétaires de ces bureaux de change d’enlever immédiatement les pancartes dont les écriteaux portent le nom de bureau de change.
Seuls les bureaux de change ouverts par les banques sont autorisés à assurer le change manuel des devises étrangères contre la monnaie burundaise. Cette mesure prend effet à partir du 15 févier 2020 et il est demandé aux autorités auxquelles il réserve les copies de la correspondance de s’assurer du strict suivi de cette mesure. Celles-ci sont du service secret burundais et des gouverneurs de province. Ch.N.
Burundi - Société
Découverte de fosses communes des victimes de 1972 dans Karusi
Karusi, le 8 février 2020 (Net Press). Les agents de la commission vérité et réconciliation, Cvr, creusent dans la province de Karusi, au bord de la rivière Ruvubu et ils ont exhumés dans six fosses communes plus de 6000 victimes. Selon des informations sur place à Karusi, au Centre-est du pays, il y a encore deux fosses communes en attente d’être fouillées.
Il s’agit pour la plupart des membres de l’élite hutu de l’époque en provenance de Gitega et des provinces voisines même si pour le moment, le président de la Cvr ne veut pas donner l’ethnie des victimes. En effet, Pierre Claver Ndayicariye parle uniquement de prêtres, de militaires, des gendarmes ; des commerçants, des enseignants, des élèves de l’école secondaire, de l’université, des paysans de statut confortable.
Selon Rfi, la Cvr n’est pas là pour en premier lieu dire que ce sont des Hutu ou des Tutsi qui ont été assassinés, ce sont des Burundais en premier lieu. Ce site est de loin celui qui contient le plus grand nombre de victimes, jamais découvert jusqu’ici. Mais le président de la Cvr appelle à la prudence car d’autres sites nous réservent de mauvaises surprises.
Ce n’est pas l’avis du représentant de l’Ac-Génocide, section Canada, Emmanuel Nkurunziza, qui voit dans l’action de la Cvr une négation des crimes commis contre les Tutsi. Sur Rfi, il dit qu’officiellement, la Cvr ne mentionne pas l’ethnie des victimes, mais il est de notoriété publique qu’il s’agit de victimes hutues des massacres de 1972. Une question délicate alors que les deux principales ethnies du pays s’accusent mutuellement depuis toujours de génocide.
Du coup, plusieurs organisations et partis issus de la minorité tutsie accuse la Cvr de rouler pour le pouvoir actuel, qui est issu de l’ex-principale rébellion hutue du Burundi qui dirige aujourd’hui ce pays. C’est ce qu’explique Emmanuel Nkurunziza, le représentant de l’organisation de lutte contre le génocide AC Génocide au Canada où il vit en exil.
" Notre constat c’était qu’ils ont [la CVR, ndlr] chaque fois déclaré qu’il s’agissait de corps de victimes hutues de 1972 et alors que, comme tout le monde le sait, -ce qui a d’ailleurs été annoncé, constaté et enquêté par les Nations Unies-, 1993 a vu l’hécatombe de Karusi. Et l’on a vu des Tutsis exterminés."N.R.
Burundi - Société
Le nombre de nécessiteux augmentent sensiblement dans la capitale politique
Gitega, le 8 février 2020 (Net Press) . Cette information alarmante est donnée par l’Ong Memisa Belgique, après un enregistrement des gens de cette catégorie de personnes dans toutes les communes de cette province. Cependant, les tricheries ne manquent pas car il y a eu des gens qui se font inscrire de façon mensongère comme faisant partie de ce groupe, selon les déclarations des administrateurs des communes.
Le représentant légal de l’Ong Memisa Belgique, Dr. Edouard Nkurunziza, dit qu’il y aura une phase de vérification de ceux qui sont réellement nécessiteux dans le cadre de leur attribuer des cartes d’accès gratuits aux soins médicaux. Cette distribution se fera dans les structures de santé dans l’objectif de réduite l’effectif de ceux qui se sont fait inscrire. D.N.
Burundi - Chine - Santé
Le "découvreur" du virus Coronavirus décédé
Wuhan, le 8 février 2020 (Net Press) . Peut-on parler de l’ironie du sort en matière du virus Coronavirus qui s’abat sur la Chine et quelques autres pays étrangers ? En effet, le Dr. Li Wenliang, qui a évoqué l’existence de ce virus pour la première fois, vient de trouver la mort, emporté par ce même virus.
Selon des informations livrées par la chaine américaine CNN, les autorités et la police ont tout fait pour empêcher à ce médecin de porter cette information à l’opinion. Ce virus fait des ravages car au moins 500 personnes sont mortes alors que 28.000 autres ont été contaminées. Ce médecin, au regard de l’ampleur de cette épidémie, a décidé de le porter à la connaissance du public.
C’était en date du 30 décembre dernier et il a été automatiquement arrêté, en compagnie de 8 de ses collègues, accusés de diffusion des rumeurs. Ce médecin vient de mourir très jeune car il avait 34 ans et il aurait publié l’information de l’existence du Coronavirus sur son lit d’hôpital, très affaibli par cette maladie. Ch.N.