Bujumbura, le 5 juin 2020 (Net Press) . Une large majorité des habitants de la zone Ngagara déplore le phénomène de banditisme nocturne qui prend une allure inquiétante et sous le silence de la police .
Nous sommes au quartier III de la zone Ngagara, quelques habitants parlent des bandits qui font des navettes dans les heures avancées sur le boulevard Buconyori, ce qui étonne nos sources car, au même moment, quelques éléments de la police font des patrouilles pour traquer les propriétaires des bistrots encore fonctionnels dans les heures avancées pour demander un pot de vin au lieu de s’occuper de la paix et la tranquillité de ce quartier meurtri par des vol pratiquement au quotidien.
Un interlocuteur qui a requis l’anonymat dit que quelques bandits de cette circonscription sont déjà connus par les habitants de Ngagara et ne sont inquiétés, ni par l’administration ni par la police alors qu’ils pullulent tard dans la nuit au boulevard Buconyori pour cambrioler les sujets qui rentrent tardivement.
Dans une réunion conjointe avec les autorités administrative et policière ; ce sujet a été sur la table de discussion, centré sur l’insécurité qui hante la zone Ngagara au nord de la capitale économique. Ils sont navrés que ces plaidoiries basculent sous le silence de la police qui ne lève pas son petit doigt pour éradiquer ce banditisme qui prend une allure inquiétante dans cette circonscription.
Contactés par la rédaction, les habitants du quartier II et IV en zone Ngagara, des circonscriptions voisines de la caserne de la police appelée communément « camp municipal « , indiquent que les bandits traquent tout passant et au moment où la police de proximité patrouille non loin du coin du drame et se demande pourquoi la police ne cherche pas à identifier ces malfaiteurs pour les traduire devant la justice.
Nous sommes aux quartier VI et VII, les habitants de ces circonscriptions ont déjà des agents de sécurités dans presque tous les coins pour assurer la paix et la tranquillité et se demandent pourquoi nos hommes en uniforme payés sur le dos du contribuable burundais ne parviennent pas à assurer la paix et la tranquillité de ces circonscription citées.
Selon des informations concordantes, le problème de banditisme ne se trouve pas uniquement dans la zone de Ngagara. Même celles de Kamenge, de Cibitoke, au Nord de la capitale économique. Ils sont également évoqués dans celles de Kanyosha et de Musaga, au Sud de la même mairie de Bujumbura. N.R.
Burundi - Justice
La cour d’appel de Ntahangwa maintient les sanctions du 1er juge
Bujumbura, le 5 juin 2020 (Net Press) . C’est la consternation dans les milieux journalistiques car nos confrères et consœurs du groupe de presse Iwacu, Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Térence Mpozenzi et Egide Harerimana devront rester sous les verrous car la cour d’appel de Ntahangwa, en mairie de Bujumbura, vient de confirmer le verdict du premier juge.
Donc ces journalistes devront purger une peine de deux ans et de 6 mois de prison ferme, accusés d’avoir attenté à la sécurité intérieure du pays. Ils s’étaient rendu dans la province de Bubanza, à l’Ouest du pays, pour un reportage sur l’insécurité qui y régnait après qu’une attaque rebelle fut dirigée contre les forces de l’ordre de ce pays.
Un des coéquipiers avait mentionné dans un message au téléphone qu’ils allaient aider les rebelles, une blague qui a été brandie par la justice comme argument imbattable de preuve de complicité. La rédaction n’ pas encore contacté les avocats de la défense pour savoir la suite qu’ils donneront à ce jugement. Ch.N.
Burundi - Politique
Spécial élections présidentielles de 2020 au Burundi : Des élections à la gestion du pays
Gitega, le 5 juin 2020 (Net Press) . Dans l’une de ses dépêches antérieures, la rédaction avait mentionné que sauf changement de dernière minute, Pierre sera remplacé par Evariste à la tête du pays. C’est aujourd’hui confirmé par la cour constitutionnelle qui vient de valider la victoire sans appel du général-major Evariste Ndayishimiye.
Celle-ci a d’emblée rejeté les recours du parti d’Agathon Rwasa qu’elle a qualifiés de "non fondés" avant de confirmer la victoire du candidat du Cndd-Fdd et en même temps "poulain" du président sortant, Pierre Nkurunziza, à hauteur de plus de 68% contre le candidat du Cnl qui n’a récolté que 24% des suffrages exprimés.
Agathon Rwasa face à ce score
Quand il a appris les résultats proclamés par le Ceni en date du 25 mai dernier, le candidat Agathon Rwasa les a vite rejetés, révélant qu’il va saisir la cour constitutionnelle pour qu’elle le rétablisse dans ses droits. Il avait même laissé entendre qu’au cas où cette cour ne lui donnerait pas satisfaction, qu’il est prêt à saisir la cour régionale de l’Eac.
Ce jeudi 4 juin, la cour constitutionnelle a donc débouté Agathon Rwasa de ses prétentions de devenir un jour président de la République, tout en réhabilitant trois candidates députées du Cnl, parmi lesquelles Pélate Niyonkuru élue dans la circonscription de Kayanza et Cathy Kezimana, qui avait été arrêtée en pleine campagne et conduite dans la prison de Mpimba avant d’être libérée quelques jours après le scrutin.
Plusieurs observateurs estiment que le candidat Agathon Rwasa sera obligé d’intégrer les nouvelles instances mises en place par son grand rival d’hier. Ils en veulent pour preuve qu’en 2010, après avoir perdu les élections, il s’est contenté de la direction générale de l’Inss, ce qui était petit pour lui pour avoir passé 20 ans au maquis. Le minimum était d’abandonner ce poste car, disent toujours ces observateurs, s’il a combattu un jour, c’était pour occuper un poste plus grand, y compris le fauteuil présidentiel.
En 2015, il avait déclaré publiquement qu’il ne s’était pas présenté aux élections mais curieusement, il a été classé deuxième après le Cndd-Fdd. Il entra au gouvernement et à l’assemblée nationale avec une vingtaine d’autres députés et là aussi, il a surpris plus d’un quand il est devenu premier vice-président de l’assemblée nationale presqu’à l’unanimité. Cela veut dire que c’est le Cndd-Fdd qui l’avait porté à ces fonctions.
Rien n’empêche donc qu’il va prendre tout ce qu’on lui proposera, aussi bien au gouvernement qu’au parlement, avec cette nouvelle donne que cette-fois, il aura une minorité de blocage si jamais il l’exploite efficacement.
Les défis du général major Evariste Ndayishimiye
Il vient de gagner les élections dès le premier tour et si rien ne change, il devra entrer en fonctions le 20 août de cette année, après avoir prêté serment comme nouveau président de la République du Burundi. Théoriquement, le nouvel homme fort du pays devra être au-dessus de la mêlée pour défendre les intérêts supérieur se la Nation, mais...
Une fronde en interne
Depuis 2015, l’on observe une fronde considérable au sein du parti au pouvoir, le Cndd-Fdd. Cette opposition interne s’est poursuivie jusque récemment avec les élections de mai dernier, où des informations concordantes indiquent que tous les Bagumyambanga n’étaient pas derrière leur candidat. Les mêmes informations font croire qu’il a été imposé de force alors que d’autres soutenaient le président de l’assemblée nationale actuelle, Pascal Nyabenda.
Par ailleurs, certains membres du Cndd-Fdd, y compris des Imbonerakure, ont élu Agathon Rwasa, pour des raisons de changement. Même si la cour constitutionnelle l’a confirmé comme vainqueur, une certaine partie de l’opinion trouve que les élections ont été émaillées d’irrégularités qui mettent en cause la crédibilité des élections.
Ceci pourrait être à l’origine d’un problème de légitimité du nouveau pouvoir au sein de la population qui estime qu’il préside aux destinées d’un pays qui ne l’a pas élu. Et cette opinion se trouve aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Burundi. Dans notre pays, l’église catholique a fait part de ses inquiétudes même si la cour constitutionnelle a jugé que les recours fournis par la mission d’observation des évêques catholiques sont "infondés, nuls et de nul effet."
Et à l’étranger
A l’étranger, des députés français dénoncent ouvertement l’opacité qui a entouré le scrutin. Ces derniers, au nombre de cinq, ont critiqué le déroulement des élections au Burundi le mois dernier. Ils évoquent la défaillance de la commission chargée des élections qui a été la première actrice engagée à torpiller ce processus pour sauvegarder les intérêts du régime.
Ils évoquent une chasse à l’homme car des vies innocentes ont été fauchées pour la simple raison d’appartenir à un parti d’opposition se présentant comme une alternative. Ils évoquent également des élections tenues à huis clos, les médias nationaux et internationaux ayant été soumis à la censure du régime. Tous ont été sommés à observer un code de conduite qui ne reflète que la violation de la liberté de la presse, écrivent-ils.
Les signataires dénoncent des élections tenues à huis clos : « Les médias nationaux et internationaux ont été soumis à la censure du régime. Tous ont été sommés à observer un code de conduite qui ne reflète que la violation de la liberté d’informer », écrivent-ils.
Au niveau de la diplomatie
Au regard de la pauvreté qui frappe de plein fouet le peuple burundais, le nouveau président devra ouvrir le pays sur le monde extérieur pour qu’il y ait une bouffée d’oxygène qui entre dans le pays. Mais il devra faire de nouvelles trouvailles pour rapprocher le système qu’il incarne et la communauté internationale qui avait mis le pays dans l’isolement.
Au cas où il se confierait aux pays de l’Union européenne, ceux-ci devraient poser des conditions comme celles de 2016, à savoir le respect des droits de l’homme, la garantie de la liberté de la presse et d’expression, l’extradition des hommes politiques soupçonnés par la justice internationale d’avoir violé les droits de l’homme au Burundi. Va-t-il collaborer ?
C’est ici que le choix d’Evariste Ndayishimiye sera des plus difficiles. Soit, il pourra sacrifier le peuple pour garder les intérêts de ceux qui l’ont placé à la tête du pays ou alors il leur livrera pour que le peuple respire un peu. Ce qui serait gênant pour lui, c’est que la plupart de ces anciens dignitaires étaient pour la plupart ses collègues d’hier.
Mais aussi longtemps qu’il n’est pas encore entré en fonctions, il doit avoir un bénéfice du doute car ces défis pourraient ne pas se présenter tels que la rédaction vient de les évoquer ou alors il pourrait rencontrer d’autres difficultés que nous n’avons pas pensé. Tout ce qu’on lui souhaite, c’est qu’il vienne au bout des problèmes au niveau global et Dieu sait qu’il y en a dans ce pays.
C’est un jeu politique qui n’est pas facile car le premier jugement de l’opinion à l’endroit du général Evariste Ndayishimiye dépendra du visage qu’il donnera à son gouvernement qu’il aura présenté après de son investiture le 20 août 2020. J.M.