Gitega, le 26 juin 2020 (Net Press). C’est aujourd’hui que l’ancien président de la République, Pierre Nkurunziza, doit être inhumé dans la capitale politique de Gitega, au Centre du pays. Rappelons que feu l’ancien président avait trouvé une mort inopinée à l’hôpital du Cinquantenaire "Natwe Turashoboye" de Karusi, au Centre-est du pays, en date du 8 juin 2020.
Selon le programme officiel, il était prévu la levée du corps à l’hôpital de Karusi à 7h30,’ suivie des hommages dans la stricte intimité familiale de 7h30 à 8h00. De 8h à 10 heures, il devait y avoir le transfert de la dépouille au stade Ingoma de Gitega, accompagné de haies d’adieu des populations avoisinantes sur l’itinéraire Karusi - Gitega.
L’arrivée de la dépouille présidentielle devrait être accueillie par des hommages militaires au stade Ingoma entre 10h et 10h15. De 10h15 à 10h25, il était prévue une prière œcuménique et un convoi d’honneur et d’adieu autour du stade suivi d’un moment de recueillement au fur et à mesure du passage du convoi et ce, jusqu’à 10h30.
Quinze minutes ont été réservées aux chants religieux, entre 10h30 et 10h45 et toute une heure pour des mots de circonstances. L’on a écouté sucessivement le représentant du gouvernement, celui de la délégation extérieure, le représentant de la famille politique ainsi que celui de la famille biologique.
De 11h45’ à 12h15, il était prévu des hommages rendus par de hautes personnalités en provenance de deux tribunes A et B, dirigés à la dépouille de l’illustre disparu. Devrait suivre après l’installation des personnalités au site de l’inhumation avant le transfert de la dépouille qui a eu lieu de 12h15 à 12h30. A cette heure, c’était le début des cérémonies d’inhumation.
A 12h45, l’on a procédé au dépôt des gerbes de fleurs dans l’ordre suivant : la famille biologique, le représentant du gouvernement, celui de la famille politique, de l’assemblée nationale, du sénat, de l’Ombudsman, de la magistrature, du corps diplomatique et des invités étrangers.
A 13h00, il devait y avoir un mot du représentant de la famille politique et une prière de clôture de 13h à 13h10’. Les cérémonies ont été clôturées par une cérémonie de levée de deuil partielle.
Parmi les invités, l’on peut signaler les deux anciens présidents de la République, Sylvestre Ntibantunganya et Domitien Ndayizeye, ainsi que le candidat malheureux au triple scrutin de mai 2020, en la personne d’Agathon Rwasa. Les trois personnalités portaient chacune un masque afin de se protéger contre le Covid-19.
L’on saura enfin que les plus hautes autorités du gouvernement, de l’assemblée nationale, du sénat, de l’Ombudsman et bien entendu de la famille biologique, avaient fait le déplacement de Karusi pour faire partie cortège funèbre. N.R.
Burundi - Droits de l’Homme
Ils s’expriment à l’occasion de la journée internationale pour le soutien des victimes de la torture
Bujumbura, le 26 juin 2020 (Net Press) . Ils, ce sont des défenseurs des droits de l’homme qui font une déclaration à l’occasion de la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, le 26 juin de chaque année. Ils rappellent que la torture est un crime en vertu du droit international et fait l’objet d’une interdiction absolue qui ne peut être justifiée en aucune circonstance.
Cette interdiction fait partie du droit international et s’applique à tous les membres de la communauté internationale, que l’État ait ou non ratifié les traités internationaux dans lesquels la torture est expressément interdite. La pratique systématique ou généralisée de la torture constitue un crime contre l’humanité.
Ces activistes des droits de l’homme font savoir que le Burundi a adhéré à la convention contre la torture et peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants depuis 1993. Le Burundi a aussi érigé la torture en une infraction avec le code pénal de 2009, elle est reprise avec la loi 1/27 du 29 décembre 2017 portant révision du code pénal, la torture est incriminée dans les articles 206 à 211 du code pénal.
Les mêmes défenseurs des droits de l’homme trouvent cependant que depuis la crise liée au troisième mandat illégal du Président Pierre Nkurunziza en 2015, le nombre de victimes a fortement augmenté au Burundi. En effet, cette période a été le début de fortes répressions infligées par les agents du pouvoir à l’endroit de ses opposants ou les acteurs de la société civile.
La torture a depuis été utilisée et continue d’être utilisée comme moyen d’intimider, d’extorquer les vœux ou encore d’humilier toute voie discordante. Nous avons remarqué que le processus électoral de 2020 s’est accompagné de graves violations des droits de l’homme, les statistiques en matière de torture ne cessent d’accroître, de 2019 à nos jours, Acat-Burundi a recensé 240 cas de torture et ces chiffres sont loin inférieurs à la réalité car beaucoup de victimes n’osent pas révéler les crimes subis par crainte des représailles.
Ils restent toujours préoccupés par le maintien en fonction des tortionnaires qui sont plutôt primés pour leur sale besogne, certains sont même envoyés dans des missions de maintien de la paix pour qu’ils bénéficient des avantages de ces missions. La nomination à la primature du commissaire de police général Alain Guillaume Bunyoni, qui s’est beaucoup illustré dans la répression est un signal fort que les violations des droits de l’homme vont continuer au Burundi en toute impunité.
Ces activistes rappellent au gouvernement du Burundi que fournir une assistance aux victimes de la torture est une obligation légale. L’article 14 de la Convention contre la torture stipule que les États ont l’obligation dans tout territoire sous leur juridiction de garantir à la victime d’un acte de torture le droit d’obtenir réparation, y compris les moyens nécessaires à sa réadaptation la plus complète possible et rapidement.
Ils entendent continuer à dénoncer ces actes ignobles en publiant des rapports réguliers sur la situation des droits de l’homme en particulier les cas de tortures recensés. Les mêmes activistes voudraient par cette occasion rappeler aux victimes ou à leurs familles qu’ils restent engagés aussi à leur venir en aide pour accéder à la justice en faisant recours aux mécanismes régionaux et internationaux des droits de l’homme. Ils lancent enfin un appel aux victimes et à leurs familles à ne pas se décourager et à garder espoir car un jour la justice leur sera faite. J.M.
Burundi – Société
La Maison Shalom au chevet des réfugiés burundais à Mahama
Mahama, le 26 juin 2020 (Net Press) . Depuis 2015, l’Ong internationale d’origine burundaise, Maison Shalom, qui avait ses assises dans la province orientale de Ruyigi, a été contrainte de délocaliser certains de ses biens vers la République rwandaise.
En effet, le gouvernement du Burundi, dans son intolérance absolue, a agité des menaces à l’endroit de la fondatrice de cette Ong, Margueritte Barankitse, native de Ruyigi. Elle a été accusée d’avoir osé lever le moindre pousse pour dénoncer le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Cependant, tous les services de renseignements burundais et la police se mirent aux trousses de madame Maggy qui se réfugia au Rwanda et ses biens furent désormais saisis par le gouvernement du Burundi à l’image de l’hôpital Rema, au moment où toutes les autres infrastructures depuis lors inoccupées devinrent de véritables décombres.
Son cœur charitable au service de la population déshéritée lui dicta de voler au secours des réfugiés installés au camp de Mahama au Rwanda. Comme elle avait constaté que l’intégration des Burundais dans la communauté locale n’était pas parfaite, elle a eu le génie d’initier un rapprochement des réfugiés burundais avec les communautés environnantes du camp.
Elle a alors acheté un terrain qui est exploité ensemble par les réfugiés burundais et les familles rwandaises des environs du camp de Mahama. Elle a regroupé toutes ces personnes en une coopérative d’entraide dénommée « Abanyamwete ». Ainsi, Maggy venait de briser les barrières qui empêchaient le rapprochement des deux communautés. Car, elles travaillent ensemble au champ et partagent tout ce qui se trouve à leur portée. Elle a aussi construit des infrastructures communes dont un complexe baptisé Hozagara, juste à l’entrée du camp des réfugiés.
Selon une femme rwandaise responsable de cette dite coopérative, madame Françoise Nyirahakizimana, grâce à cette entreprise, les réfugiés burundais et les communautés rwandaises cohabitent ensemble dans l’esprit d’entraide mutuelle. Quant à Angélique Nyabenda, une femme burundaise vivant dans le camp des réfugiés de Mahama, elle affirme qu’ils se sentent comme chez eux. S’il leur manque l’une ou l’autre denrée alimentaire ou même de l’argent, les communautés rwandaises leur en procurent et vice versa.
A côté des travaux champêtres effectués ensemble, les deux communautés apprennent ensemble de l’art culinaire, font ensemble du commerce des produits alimentaires. La devise imprimée par la fondatrice de la Maison Shalom, Margueritte Barankitse, dans la région de Mahama est l’entraide et la mutualité, souligne cette dame pleine d’innovations.
Du côté de l’administration locale, c’est une satisfaction totale car, la population de Mahama représente le triple de celle des communautés de la région, ce qui a des incidences sur les facteurs de développement, précise le secrétaire exécutif du secteur de Mahama, Claudius Karamuheto. Cet administratif se réjouit des relations entre les deux communautés en mentionnant qu’ils sont ensemble au champ, au marché, à l’Eglise et par-dessus tout, il y a de belles histoires qui se terminent en mariage, conclut Karamuheto.
Soulignons que le président Paul Kagame a apprécié les œuvres accomplies par la Maison Shalom et lui a par conséquent décerné un acte de reconnaissance comme une Ong internationale. Ch.N.