Makamba, le 3 septembre 2020 (Net Press). Quatre personnes ont été arrêtées hier dans la zone de Mukungu, de la commune de Nyanza-lac, dans la province de Makamba, au Sud du pays. Selon des informations recueillies auprès des hommes proches de cette arrestation, ils seraient soupçonnés d’appartenir à des mouvements rebelles.
Il semble qu’en date du 31 août, il y a eu un passage d’hommes inconnus au chef-lieu de la commune de Nyanza-lac. Ces derniers auraient poursuivi leur chemin vers la forêt de Rukambasi à cheval entre les provinces de Makamba et de Bururi, toutes du Sud du pays. Des militaires et des policiers auraient été dépêchés dans cette forêt afin de les déloger.
La forêt de Rukambasi était très dense mais se dégrade de façon dangereuse car elle a été pendant longtemps un lieu de repli pendant la guerre qui a suivi l’assassinat de l’ancien président Melchior Ndadaye. Même une des espèces qui s’appelle branchitegia (Ingongo) est en voie de disparition à cause de ce phénomène.
Nous apprenons en outre que les personnes détenues se trouveraient au domicile du responsable des renseignements dans cette localité. Cela n’est pas de nature à tranquilliser les familles des personnes arrêtées qui craignent pour la sécurité des leurs. Ils souhaitent qu’ils soient gardés dans des cachots ou prisons connus. Ch.N.
Burundi - Droits de l’Homme
Une association des droits de l’homme plaide pour le respect des droits des détenus
Bujumbura, le 3 septembre 2020 (Net Press) . Cette association se nomme Ntabariza, elle s’occupe essentiellement des droits des détenus. Son représentant légal, Jean Marie Nshimirimana, s’est exprimé sur les antennes de nos confrères de la radio Isanganiro pour plaider en faveur des droits des détenus.
Tout d’abord, il se félicite de l’action de la ministre de la justice qui entend réduire l’effectif des détenus, en instruisant de vider les dossiers endéans deux mois. Il trouve que cette proposition est louable au cas où elle venait à être mise en vigueur. Pour lui, les 11 prisonniers de ce pays ont une capacité d’accueil de plus ou moins 4.000 personnes, mais elles contiennent aujourd’hui plus de 13.000 détenus.
Pour le respect des droits des détenus, Jean Marie Nshimirimana souhaite d’abord qu’il y ait accès rapide au juge, qu’il ne faut pas qu’un justiciable attende 6 mois ou une année pour se présenter devant le juge de confirmation. Il faudrait en outre qu’il y ait des visites des familles des détenus et non prendre un prétexte qu’il y a le covid-19 car des mouvements de va et viens se poursuivent dans toutes les prisons.
Enfin, il plaide pour l’accès aux soins. Il y a des maladies qui nécessitent des médicaments qui ne sont pas disponibles sur place. Le président de Ntabariza demande qu’on laisse les prisonniers consulter leurs médecins et à temps. N.R.
Burundi - Ouganda - Société
Nakivale : un camp de déplacés instable au propre comme au figuré
Kampala, le 3 septembre 2020 (Net Press) . C’est un camp de réfugiés où des phénomènes assez bizarres se passent presqu’au quotidien. Dans ses livraisons d’hier, la rédaction se focalisait sur la situation des réfugiés après le départ du premier groupe de réfugiés de Mahama au Rwanda, en date du 27 août dernier.
Il y a également des cas de violences domestiques de plus en plus nombreux car les femmes sont frappées par leurs époux. Ce phénomène est dû à la consommation par les hommes des boissons prohibées et l’on note une femme qui a failli mourir suite aux coups sans pitié de son mari. Elle subit pour le moment des soins intensifs dans l’une des structures sanitaires de ce camp. D.N.
Burundi - Politique - Anniversaire
Il y a 33 ans, Pierre Buyoya prenait le pouvoir à la tête des blindés
Le 3 septembre 2020 (Net Press) . Le 3 septembre 1987, l’ancien président Jean Baptiste Bagaza était à Québec, au Canada, pour un sommet entre les chefs d’Etat des pays francophones et la France. A Bujumbura, personne ne soupçonne rien mais subitement, la radio entonne une musique militaire sans autres programmes.
Les Burundais sont déjà habitués à un renversement de régime en cas de telles musiques sur les ondes de la radio nationale. Mais tout le monde est convaincu que le président Jean Baptise Bagaza est indéboulonnable pour deux raisons essentiellement. Pour les soutiens, c’est un président visionnaire mais pour les antagonistes, c’est un tyran qu’il faut craindre à tout prix.
Ce n’est que plus tard que la radio a annoncé le changement de régime du colonel Jean Baptiste Bagaza par un major du nom de Pierre Buyoya. C’est un homme inconnu du grand public et ses premières interventions radiodiffusées laissent entendre qu’il parle un français approximatif. Les militaires qui le connaissent le présentent comme un homme sérieux du fait qu’il bavarde très peu.
Ne s’avouant pas vaincu, le président déchu a tout fait pour revenir dans le pays, des manœuvres qu’il ne réussira pas, probablement parce qu’il avait des litiges avec l’Occident. Pierre Buyoya, au cours de son règne, a connu des difficultés dont les solutions échappaient à son contrôle ou à sa compétence.
C’est ainsi que de 1987 à 1993, son régime ressemblait à une pièce de théâtre de mauvais goût car il naviguait à vue sans savoir où mener le pays. C’est ainsi qu’en 1988, le 15 août, moins d’une année après son installation au pouvoir, il aura un baptême de feu avec les attaques de Ntega et de Marangara, au Nord du pays. Plus tard, il s’engagea maladroitement sur la voie de la démocratisation du pays sans en mesurer les tenants et les aboutissants.
Nous apprenons que feu Melchior Ndadaye lui aurait proposé une transition pour qu’il devienne dans un premier temps premier ministre et que l’autre aurait refusé. Les formations politiques proches de l’opposition ont conseillé au candidat du Frodebu de viser directement la présidence et non la primature. La suite est connue. J.M.