Moscou, le 20 novembre 2020 (Net Press) . Le Burundi vient de perdre encore un de ses fils, Egide Nkengurutse, étudiant en 2ème année de Master en Economie à l’Institut d’Economie de Moscou. L’ambassade du Burundi dans ce pays a adressé un message de condoléances à sa famille et à la communauté burundaise de Russie.
Les Burundais commencent à en avoir assez et trouvent que l’ambassade ne doit pas se contenter des messages de condoléances uniquement, mais devrait suivre de près les difficultés que rencontrent les Burundais qui sont sur place, étudiants ou fonctionnaires. Rappelons que c’est la deuxième fois en un mois qu’un étudiant trouve la mort dans des circonstances non encore élucidées.
Jolivet Makoroka, un Burundais de 31 ans, étudiant à l’université d’Etat de construction de Moscou, avait disparu en date du 22 octobre de cette année. Il avait quitté le campus pour faire des achats à l’épicerie la plus proche, mais n’était jamais revenu. Les étudiants inquiets ont alerté la police et le 25 octobre, son corps sans vie avec un crâne fracturé a été retrouvé dans les buissons, près du campus alors que la veille il n’y était pas.
En 2019, un autre étudiant burundais, Prosper Harerimana, avait été assassiné dans la ville russe de Kolomna. L’ambiance était très pesante mais Édouard Bizimana, l’ambassadeur, insistait sur le fait qu’il « faut rester serein malgré la peur, continuer de travailler sérieusement pour rendre honneur à notre pays et à la Russie qui nous accueille ». N.R.
Burundi - Sécurité
Un corps sans vie dans la zone urbaine de Rohero
Bujumbura, le 20 novembre 2020 (Net Press) . C’était ce jeudi 19 novembre au matin, dans la vallée qui sépare le quartier Gatoke de la zone Rohero et le quartier Gasekebuye de la zone Musaga, qu’un corps non encore identifié a été retrouvé, mort et à moitié nu.
Selon les habitants de Gasekebuye, ils témoignent que la victime commençait à se décomposer car, disent-ils, le corps dégageait déjà une odeur nauséabonde et tout le corps était couvert par des insectes. Les documents qui identifient le cadavre ont été récupérés par les officiers de police qui étaient sur le lieu pour commencer les enquêtes, selon toujours la même source.
Des morts pareilles deviennent de plus nombreuses et inquiétantes dans la capitale économique Bujumbura. Rappelons que deux autres cadavres avaient été découverts hier même, un homme et sa concubine, toujours dans la mairie de Bujumbura. N.B.
Burundi - Justice
Le surnombre des détenus dans le commissariat provincial de Cibitoke
Cibitoke, le 20 novembre 2020 (Net Press) . Une longue période d’attente d’être transféré et des personnes qui ne sont jamais présentées chez un Opj (officier de police judiciaire) ont fait qu’il y ait 159 détenus dans le cachot du commissariat provincial de la police à Cibitoke, au Nord-ouest du pays.
Selon nos sources, les défenseurs locaux des droits de l’homme dénoncent des conditions de détention dans ce cachot qui a la capacité d’accueillir 50 détenus seulement. Selon les mêmes sources, le procureur a dit qu’il n’avait pas de moyen pour les transférer. Les détenus sont originaires de la province Cibitoke.
Certains n’ont pas de dossiers et ont dépassé la durée de détention qui est de deux semaines, selon le code pénal burundais. Selon les défenseurs locaux des droits de l’homme, les conditions de détention de 149 détenus sont anormales et « inhumaines », dit un activiste local. N.B.
Burundi - Intégration Régionale
Les chefs d’Etat de la Cirgl se réunissent
Gitega, le 20 novembre 2020 (Net Press) . Les chefs d’Etat de la conférence internationale sur la région des Grands Lacs, Cirgl, sont dans un sommet depuis ce matin. Personne n’a fait le déplacement, - covid-19 oblige ! - et ce sommet a dû se faire avec la nouvelle technologie de vidéoconférence. Le président de la République, Evariste Ndayishimiye, a participé à ce rendez-vous.
La Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (Cirgl) a été organisée suite aux nombreux conflits politiques qui ont marqué la Région des Grands Lacs. Le conflit le plus marquant fut le génocide rwandais de 1994, qui occasionna plus de 800.000 victimes et renforça l’instabilité politique en République Démocratique du Congo. La création de la Cirgl résulte donc de la reconnaissance de la dimension régionale de ces conflits et de la nécessité d’un effort concerté en vue de promouvoir la paix et le développement durable dans la région.
Cet ensemble régional est composé de 12 pays à savoir l’Angola, le Burundi, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Kenya, le Rwanda, le Soudan, le Sud Soudan, l’Ouganda, la Tanzanie et la Zambie. Les chefs d’État et de Gouvernement se réunirent à Nairobi en 2006 pour signer le Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la Région des Grands Lacs. En 2007, fut inauguré le secrétariat exécutif de la Cirgl à Bujumbura.
Les principaux programmes de la Cirgl sont la paix et la sécurité, la démocratie et la bonne gouvernance, le développement économique et intégration régionale ainsi que les questions humanitaires et sociales. L’on se souviendra que dans le passé récent, les relations entre le Burundi et le Rwanda se sont détériorées, chaque pays accusant son voisin de déstabilisation mutuelle. C’est dans ce contexte que cette conférence avait dépêché ses envoyés spéciaux dans les deux pays. J.M.
Burundi - Onu - Politique
"Le Burundi refuse de prolonger la présence du bureau de l’envoyé spécial de l’Onu", dixit Rfi
Gitega, le 20 novembre 2020 (Net Press) . Le dernier rapport du secrétaire général de l’Onu sur le Burundi, volontairement mesuré pour tenter de maintenir le dialogue avec Gitega, n’y a rien fait, le gouvernement vient de rejeter dans une note verbale datée parvenue à Rfi la principale proposition d’Antonio Guterres dans ce rapport, qui était de prolonger jusqu’au 31 décembre 2021, la présence du bureau de son envoyé spécial au Burundi.
Gitega estime que la page de la crise de 2015, née de la décision du président Pierre Nkurunziza aujourd’hui défunt, a été définitivement tournée depuis l’accession au pouvoir de son successeur, le général Evariste Ndayishimiye.
Aucune allusion dans cette note verbale au dernier rapport d’Antonio Guterres, mais le message est clair, le ministère des Affaires étrangères rejette catégoriquement sa proposition de prolonger jusqu’à la fin 2021 la présence du bureau de son envoyé spécial au Burundi, en lui annonçant non seulement sa fermeture mais aussi sa « liquidation » au 31 décembre de cette année.
Il s’agit d’une décision « souveraine et irrévocable » tranche un haut responsable de ce ministère, car pour Gitega, le pays a déjà « retrouvé la paix, la sécurité et la stabilité » et ne veut plus entendre parler d’ « une présence à caractère politique » des Nations unies.
La priorité est aujourd’hui à « la lutte contre la pauvreté et au développement socio-économique » du pays, explique le ministre burundais des Affaires étrangères pour qui, seule une aide des Nations unies et de ses agences dans ce cadre bien précis est la bienvenue.
Le timing est particulièrement bien choisi, d’après une source diplomatique, le pouvoir burundais « veut couper l’herbe sous les pieds du secrétaire général avant toute réunion du Conseil de sécurité sur le Burundi » dit-il. Gitega compte pour cela sur le soutien de ses amis russes et chinois, mais rien n’est joué.
Le secrétaire général de l’Onu juge que le Burundi est encore « fragile » et la grande majorité des pays occidentaux veulent garder un œil sur ce pays. Ils seraient donc pour son maintien à l’agenda du Conseil de sécurité. D.N.
Burundi - Droits de l’Homme
Amnesty International lance une campagne mondiale en faveur de Germain Rukuki
Londres, le 20 novembre 2020 (Net Press) . Chaque année en décembre, à l’occasion de la campagne Écrire pour les droits, qui est devenue le plus grand événement de défense des droits humains à l’échelle planétaire, des personnes des quatre coins de la planète adressent des millions de lettres, de courriels, de tweets, de messages sur Facebook et de cartes postales à des personnes dont les droits humains sont menacés. Le cas de Germain Rukuki est l’un des 10 cas sélectionnés pour la campagne Écrire pour les droits 2020.
Pour cette association de défenseurs des droits de l’homme, les autorités burundaises doivent annuler la déclaration de culpabilité du défenseur des droits humains Germain Rukuki et le libérer immédiatement et sans condition, a déclaré Amnesty International le 20 novembre 2020, à l’occasion du lancement de sa campagne annuelle d’écriture de lettres, Écrire pour les droits.
Amnesty International poursuit que « Germain Rukuki est détenu depuis plus de trois ans pour des accusations forgées de toutes pièces. Pendant cette période, il n’a pas vu sa famille et n’a pas pu rencontrer son plus jeune fils, qui est né après son arrestation. Germain Rukuki paie le prix de son travail en faveur des droits humains dans un pays où le gouvernement et le parti au pouvoir ne tolèrent toujours aucune dissidence », a déclaré Deprose Muchena, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.
Amnesty International demande au monde d’être solidaire de Germain Rukuki, prisonnier d’opinion détenu pour avoir simplement exercé son droit à la liberté d’expression, et d’écrire une lettre appelant les autorités burundaises à le libérer et à mettre fin à la répression des défenseur•e•s des droits humains. »
Germain Rukuki a été arrêté en juillet 2017 et purge une peine de 32 ans d’emprisonnement après avoir été déclaré coupable de « rébellion », d’« atteinte à la sûreté de l’État », de « participation à un mouvement insurrectionnel » et « d’atteinte à l’autorité de l’État ».
En juin 2020, la Cour suprême a invalidé la confirmation de sa déclaration de culpabilité prononcée l’année précédente par la cour d’appel, citant des irrégularités, et a ordonné un réexamen de son recours par la cour d’appel. La date de la nouvelle audience n’a pas encore été annoncée.
De nombreux défenseur•e•s des droits humains, dirigeant•e•s de l’opposition et journalistes ont fui le Burundi depuis la violente répression des manifestations contre la décision du président défunt Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat en 2015. Celles et ceux qui sont restés ont été victimes de menaces et de représailles, notamment d’agressions physiques et de disparitions forcées.
Germain Rukuki a rejoint le mouvement de défense des droits humains lorsqu’il était étudiant, d’abord comme bénévole, puis comme employé de l’ACAT-Burundi, une organisation contre la torture. L’ACAT-Burundi a été suspendue en 2015, puis définitivement fermée en 2016, en même temps que quatre autres groupes de défense des droits humains qui s’étaient également opposés au troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Germain Rukuki travaillait pour une autre organisation au moment de son arrestation, mais sa collaboration passée avec l’ACAT-Burundi a servi de base aux accusations portées contre lui. Ch.N.
Burundi - Economie
Y aurait-il spéculation ou pénurie ?
Bujumbura, le 20 novembre 2020 (Net Press) . Les prix des denrées alimentaires augmentent ces derniers jours d’une façon exponentielle et le consommateur n’arrête pas de se demander la cause réelle de cette flambée des prix des produits de première nécessité. Cette interrogation intervient au moment où tous les rapports officiels évoquent une augmentation de la production dans pratiquement tous les secteurs de la vie nationale, y compris l’agriculture.
La question se pose pour deux produits essentiellement, le petit pois frais ainsi que le ciment communément appelé "BUCECO". Un économiste contacté par la rédaction a indiqué que l’année dernière, une situation pareille s’est produite vers la fin de l’année pour les épinards, dont le prix au kilo a presque triplé. L’on s’est rendu compte qu’une entreprise avait eu le marché d’exporter les épinards et qu’elle les cherchait partout ils pouvaient être, d’où la pénurie sur le marché intérieur.
Il se demande si ce n’est pas le cas pour le moment où le prix du petit pois frais atteint 11.000 Fbu alors qu’il était à 6.000 Fbu il y a deux semaines. Pour ce spécialiste de l’économie, au mois de décembre, il y a une production suffisante, ce qui fait que normalement, le prix devait être revu à la baisse, d’où une exportation de ce produit est également possible pour le moment.
Mais une autre source évoque une probable chute de la production car, avec l’avènement des coopératives sur toutes les collines du pays, l’on exige aux cultivateurs de planter une seule culture dans tous les marrais couverts par ces associations, d’où l’on pourrait privilégier des aliments autres que le petit pois.
Un tout autre produit qui pose problème est le ciment pourtant fabriqué localement. Dans plusieurs magasins, il n’y a pas d’étalage de ce produit à titre d’échantillonnage. Au moment où l’on dit que le prix du sac de ciment est officiellement de 24.500 Fbu, sur le marché, il varie entre 28.500 et 30.000 Fbu. Mais le problème c’est d’en avoir.
Un habitant de la zone Kinindo qui voulait réhabiliter sa maison s’est présenté dans plusieurs magasins où l’on confirme que le ciment est disponible. Si le marché est conclu à leur prix, ils demandent au client de patienter car l’on doit appeler au téléphone pour que la quantité voulue soit déplacée. Ch.N.
Burundi - Confessions Religieuses - Anniversaire
Mgr Bernard Bududira, 15 ans déjà !
Bururi, le 20 novembre 2020 (Net Press) . C’est dans la matinée du 20 novembre 2005 que les chrétiens du Burundi, mais spécialement du diocèse de Bururi, ont appris avec consternation la mort de l’évêque de Bururi, Mgr. Bernard Bududira, âgé de 71 ans, dans un hôpital situé tout près de Rome.
En ce moment, les journaux d’Italie le présentait comme un évêque d’un caractère extraordinaire, un artisan de la paix et de la réconciliation, particulièrement pendant les années de conflit interethnique qu’a connu le pays. Cette présentation fut confirmée par Mgr. Simon Ntwamwana, car les deux prélats représentaient l’église catholique burundaise dans les âpres négociations.
Le mois de novembre 2020 a été dédié au 15e anniversaire de son excellence Monseigneur Bernard Bududira décédé le 19 novembre 2005 sous le thème « umwungere w’imitima n’iterambere », ce qui peut dire "Un pasteur d’esprit et de développement".
Selon l’ancien président Sylvestre Ntibantunganya, qui connait Mgr depuis son enfance, il est entré en fonctions dans les moments difficiles, 1973, en pleine crise de 1972. Monseigneur s’est levé pour sauvegarder la sécurité. Il s’occupait également du développement du pays. Il a été ordonné monseigneur parmi les premiers, entre le 1er et le 4ème selon Ntibantunganya. Beaucoup de témoignages disaient qu’il aimait Dieu. Par exemple le Rwandais qui a participé dans les funérailles a dit : « monseigneur Bernard Bududira avait un pied à danser pour Dieu. »
Les anciens séminaristes organiseront une messe en sa mémoire le 27 novembre 2020 à partir de 18 heures dans l’une des chapelles du journal Ndongozi. Selon les mêmes informations, il y aura également des témoignages. N.B.
Ouganda - Politique
"Et si Yoweri Museveni était un tigre en papier" ?, s’interroge l’opposition ougandaise
Kampala, le 20 novembre 2020 (Net Press) . Les manifestations ont débuté ce mercredi à Kampala en Ouganda suite à une arrestation d’un célèbre chanteur, député et premier opposant politique de Yoweri kapita Museveni président de l’Ouganda, le jeune Bobi Wine. Le bilan est de 16 morts, 46 blessés et les 300 manifestants ont été saisis par la police.
L’on a assisté à une répression violente de la part de la police ougandaise contre des gens qui manifestaient, si bien que l’opposition n’a pas compris le bien fondé de la peur de Museveni, qui est habitué à "truquer" les élections et à régner illégalement, tant et si bien qu’il est toujours prêt à modifier la constitution pour la tourner à son avantage.
L’objet de l’arrestation de l’opposant est qu’il veut débiter la campagne de la propagande des élections prévus en janvier 2021 sans tenir compte des mesures de lutte contre le covid-19. Signalons que ce jeune opposant politique et célèbre chanteur a seulement trente-huit ans. Ce n’est pas la première fois que le président ougandais recoure à la violence lors de la campagne électorale. Son opposant de toujours Kizza Besigye, est un habitué de la prison. N.B.