Bujumbura, le 20 février 2021 (Net Press). Le ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et de développement communautaire, Gervais Ndirakobuca, a rectifié hier son message relatif à la destruction des boutiques et des kiosques, s’étant rendu compte que le premier message a été mal interprété.
Pour lui, sont ciblées les boutiques qui ont été construites tout près des marchés mis en place par le gouvernement. Il y a des gens qui ont profité de la proximité des marchés pour transformer leurs maisons en boutiques, devenant ainsi commerciales alors qu’au départ, elles servaient de résidences.
Ce sont ces boutiques qui sont visées car elles constituent une concurrence déloyale de l’Etat. Il invite les propriétaires de ces maisons à demander des places dans ces marchés pour qu’ils paient des impôts et taxes comme tout le monde. D.N.
Burundi - Santé
Une mise en quarantaine qui tourne vers l’irréparable
Makamba, le 20 février 2021 (Net Press) . Un certain Révocat Manirambona est mort dans la nuit de ce mercredi 17 février à un hôtel de la commune de Kibago, en province de Makamba, au Sud du Burundi. Il était isolé dans le cadre de lutte contre la propagation du Covid-19.
Des sources administratives de Kibago disent que la victime, Révocat Manirambona, était originaire de la commune de Gitaramuka, en province de Karusi, au Centre-est du pays. Il avait été intercepté en provenance de la Tanzanie. Alors qu’il était confiné comme les autres dans le cadre de lutte contre le Coronavirus, il est mort après avoir été évacué à un centre de santé local le même jour.
Des sources concordantes affirment que la victime revenait de la Tanzanie dans le cadre du travail. Plusieurs Burundais sont arrêtés et confinés dans différents endroits, dont les hôtels dans les communes de Kibago, de Kayogoro et de Mabanda. Toutefois, les concernés dénoncent un traitement inhumain et dégradant dont ils sont victimes.
Des sources concordantes affirment que même si les frontières terrestre et maritime sont fermées au Burundi depuis le 11 janvier, plusieurs Burundais continuent à se rendre en Tanzanie à la recherche du travail, surtout des cultivateurs qui y vont pour des travaux champêtres saisonniers.
Les habitants des zones frontalières avec la Tanzanie sont pourtant autorisés à traverser la frontière tout en observant les mesures barrières de lutte contre la propagation du Covid-19, la plupart possédant des champs de l’autre côté de la frontière.
Les circonstances de sa mort restent confuses d’autant plus que ni les autorités sanitaires, ni administratives, personne ne s’est pas prononcé pour préciser que la victime a succombé à la pandémie ou alors aux mauvaises conditions dans lesquelles il était dans son isolement. N.R.
Burundi - Economie
L’OBR a organisé une réunion en l’endroit des orpailleurs
Bujumbura, le 20 février 2021 (Net Press) . L’on constate que l’Obr ne néglige rien car d’après Stany Ngendakumana, son porte-parole, l’office doit mettre à jour le secteur minier qui devrait payer une somme d’à peu près 5 millions de dollars alors qu’il ne verse même pas la moitié de cette somme. Il estime que le gros des revenus de l’Obr devrait provenir du secteur minier.
Les différents représentants des orpailleurs ont indiqué qu’ils ne savaient pas qu’ils devraient payer d’impôts à l’Obr, qu’ils pensaient plutôt qu’ils devraient payer les taxes au service chargé d’extraire les minerais.
Cette activité a débuté mardi est a été clôturée ce vendredi 19 février 2021 et parmi les invités, figuraient les administratifs qui sont chargés de sensibiliser toutes les personnes œuvrant dans le secteur pour les inciter à payer les recettes fiscales. Les administratifs ont souhaité que la loi y relative soit mise à la disposition de tout ceux qui travaillent dans le secteur minier. N.B.
Burundi - Unicef - Enfance
La patronne de l’Unicef s’exprime sur les conditions à saisir en faveur de l’enfant
Genève, le 20 février 2021 (Net Press) . A travers un document de 18 pages, la directrice générale de l’Unicef, un organisme des Nations unies spécialisé dans des questions des enfants, Henrietta Fore, à travers une lettre annuelle 2021, produit une lettre ouverte qui explique ce qui lui pousse à croire que l’on peut réinventer un monde meilleur pour chaque enfant après le Covid-19.
Elle donne 5 bonnes raisons, à avoir que l’Unicef doit instaurer un climat de confiance pour garantir une vaccination efficace. Il doit combler la fracture numérique pour favoriser l’accès de tous à une éducation de qualité. En troisième lieu, la Covid a attiré l’attention sur la santé mentale des jeunes dans le monde.
La directrice générale de l’Unicef est convaincue que la covid-19 ne fait pas de discrimination, contrairement à nos sociétés. Elle trouve enfin que le changement climatique est l’autre crise planétaire que l’on peut mettre entre parenthèses.
Burundi - Sport
Le bien-être de la population est un acte clé aux projets de développement
Bujumbura, le 20 février 2021 (Net Press) . Ceci est dit par l’ambassadeur de France au Burundi lors de l’inauguration d’un terrain de tennis à l’Entente Sportive ce vendredi 19 février 2021. L’ambassadeur Michel Gruenberg dit que le sport constitue un champ de coopération très fertile, il dit que c’est pour cela qu’en 2019 la France a engagé un milliard de nos francs dans un projet jeunes, sport, inclusion et cohésion sociale.
A la fin de ce projet des fruits remarquables ont été enregistrés dans la cohésion sociale, surtout pour la couche sociale qui est défavorisée, y compris les handicapés. Il a félicité tous ceux qui ont contribué pour la réussite du projet. Il a procédé en fin à la remise des matériels aux différents représentants des fédérations qui ont une valeur de 24 millions de nos francs.
Le représentant de la fédération de tennis, Libérat Hicintuka, a remercié l’ambassade de la France au Burundi du soutien que son pays n’a cessé de témoigner dans le jeu de tennis qui est entre autres la réhabilitation des cours de Bujumbura, de Gitega et de Muyinga qui sont actuellement en bon état.
Il a dit que l’objectif de la fédération est d’obtenir deux terrains en dur et deux terrains en terre battu pour la formation des jeunes. Un autre objectif est de rassembler tous les jeunes dans tous les quartiers, même ceux de l’intérieur du pays, sans oublier l’égalité genre. N.B.
Burundi - Nécrologie
Départ pour l’éternité de l’ancienne ministre de la Justice et garde des sceaux
Nairobi, le 20 février 2021 (Net Press) . L’ancienne ministre de la justice et garde des sceaux sous la législature d’ancien président, feu Pierre Nkurunziza, Clotilde Niragira, s’est éteinte dans la nuit de vendredi à samedi 20 février à Nairobi dans la capitale kenyane.
Clotilde Niragira, cette native de la commune Bugenyuzi, en province de Karusi, au Centre-est du pays, a été successivement ministre de la justice, garde des Sceaux, 2005-2007 : ministre du Travail et de la Sécurité sociale, 2007-2009, cheffe de cabinet adjoint du président 2009-2011, ministre de la Solidarité nationale, des Droits de l’homme et du Genre 2011-2015, secrétaire générale de la commission vérité et réconciliation (Cvr) ,elle trouve la mort alors qu’elle était membre du conseil national de la magistrature.
Elle venait d’être notaire et allait partir pour l’Ouganda pour représenter la Cirgl ou alors la conférence internationale sur la région des grands lacs.
.
Afin de mettre en place une réconciliation nationale entre les Tutsis et les Hutu et en respect avec les accords d’Arusha en 2000, le 10 janvier 2006, Clotilde Niragira a décidé la libération de 673 premiers « prisonniers politiques ». La libération au Burundi de « prisonniers politiques », essentiellement des Hutus accusés de massacres de Tutsis lors de la guerre civile qui a débuté en 1993 avec l’assassinat du président hutu Melchior Ndadaye, premier président élu démocratiquement, avait suscité une vive polémique.N.R.
Burundi - Nécrologie
Départ pour l’Eternité d’un homme intègre
Bujumbura, le 20 février 2021 (Net Press) . C’était un homme intègre, c’était un homme très courageux, c’était un homme très sage, c’était un homme très attachant, c’était un excellent fidèle dans la religion catholique, c’était un homme infatigable, il était... il était..., tout le monde cherchait à le qualifier, sans trouver apparemment des mots justes pour l’exprimer.
Il, c’est un homme, un père de famille, un grand-père, un arrière grand-père, un ami, une parenté, un voisin du nom de Mathias Mwoho, ce natif de Rutana, au Sud-est du pays, qui vient de regagner la maison du Père ce 15 février 2021, à l’âge respectable de 81 ans. Il avait vu le jour le 1er janvier 1940.
Il a fréquenté les études primaires puis secondaires à l’école technique secondaires Kamenge où il a obtenu son diplôme. Il fut directement engagé dans l’INEAC, institut national pour l’étude agronomique, créé en 1933 pour mener des études, spécialement sur le café, dans les pays à climat tropical, Congo belge, le Rwanda et l’Urundi. L’INEAC a existé entre 1933 et 1962.
Après l’indépendance de notre pays, l’INEAC est devenu ISABU où Mathias Mwoho a poursuivi son service. Il s’occupait de la maintenance du charroi, du suivi de l’eau et d’électricité dans toutes les stations de l’ISABU dans le pays. Pour son dévouement au service, il obtint un stage en France auprès de l’Usine Renault avant de devenir chef de ce service à son retour au pays.
C’était un homme qui était à l’aise avec tout le monde si bien que chaque débutant à l’ISABU, cherchait Mathias Mwoho pour des facilités dans le service. Il aura d’ailleurs un certificat d’attachement pour services loyaux rendus à l’ISABU. Même après son départ pour la retraite, il est resté un élément à la disposition de toute personne qui voulait son conseil.
Aujourd’hui, c’était donc le jour de sa mise en terre au cimetière de Mpanda. Les cérémonies ont commencé par une messe, qui a commencé avec trois minutes de retard, à 9h03’ du matin et concélébrée par 8 prêtres. Dans l’église, il y avait deux cadavres, l’un de Mathias Mwoho et celui d’Isidore Gahungu. Les deux hommes, presque de même âge, - le deuxième est né en 1937 -, se connaissaient très bien pour avoir évolué tous à l’ISABU.
Comme par hasard, les deux hommes ont passé de vie à trépas au même mois de février et la messe en leur mémoire a eu lieu dans une même église de la paroisse Regina Pacis de Kinindo. Isidore Gahungu a été inhumé chez lui sur la colline Gatare, commune Kayokwe, dans la province de Mwaro, au Centre du pays.
Selon tous les témoignages, Mathias Mwoho était un homme hors du commun, selon celui qui l’a connu au travail. Pour celui qui l’a connu à l’église, il a tout fait pour qu’il y ait une paroisse dans la zone de Kinindo, dont il a été d’ailleurs le premier président du conseil paroissial. Quant au représentant des retraités de Kinindo, il a fait la même lecture que les deux autres qui lui avaient précédé dans les discours de circonstance.
Cher Mathias, tu t’en vas sans laisser de sales casseroles derrière toi comme on dit dans la langue de Molière. La mort ta emporté ? Nous la défions car tu resteras gravé dans nos mémoires. Tu es aujourd’hui assis à la droite du Père, où tu es passé du statut de citoyen du monde à celui de citoyen du ciel. Ton épouse, tes enfants, des petits-enfants et ton arrière petit enfant te reverront certainement un jour dans un une période que nous les humains de ce bas monde voudrions qu’elle soit la plus lointaine possible. Que la terre te soit légère. J.M.
Burundi -France –Justice
Un ancien haut dignitaire burundais jugé par la France pour « traite d’être humain »
Paris, le 20 février 2021 (Net Press) . La cour d’appel de Versailles juge, à partir de ce mercredi, 17 février, un couple burundais, Candice et Gabriel Mpozagara, pour “traite d’être humain”. En première instance, en 2019, les accusés avaient été condamnés à deux ans de prison avec sursis et à 70 .000 euros de dommages et intérêts à leur victime, Méthode Sindayigaya, pour “soumission à un travail forcé” et “conditions de travail et d’hébergement contraires à la dignité” par le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine).
Exploité 19h par jour
Le couple de septuagénaires n’est pas n’importe qui. Gabriel Mpozagara a été Procureur général de la République sous la dictature de Michel Micombero – requérant notamment des peines de mort devant le Conseil de guerre, lors d’un procès pour “complot” en 1969 –, ainsi que son ministre de la Justice, puis ministre de l’Économie. Il a également été diplomate à l’Unesco et, selon le média burundais Ijambo (18 septembre 2007), il a été conseiller du président Pierre Nkurunziza, décédé l’an dernier. Candice Mpozagara, son épouse, se dit princesse et petite-fille du dernier roi du Burundi.
Le comportement des Mpozagara est pourtant tout sauf princier. En 2008, ils emmènent du Burundi à Paris, où ils vivent, un jeune homme de 29 ans, Méthode Sindayigaya ; il est convenu entre eux qu’il s’occupera durant trois mois de leur fils handicapé.
Mais, privé de papiers, Méthode Sindayigaya restera dix ans à leur service, chargé de s’occuper du fils handicapé du couple mais aussi de la cuisine, du ménage, de la lessive et du jardinage, travaillant 19h par jour, sept jours par semaine, sans être payé. En dix ans, il a reçu quelque 5000 euros.
Cet esclave des temps modernes est logé à la cave, à côté de la chaudière, doit se laver dans un seau et est peu nourri. C’est un ouvrier passé chez les Mpozagara qui alertera la police française. Celle-ci débarque le 12 juillet 2018 chez le couple de notables burundais, délivre Méthode – “j’ai ressenti une explosion de joie”, décrira-t-il plus tard – et arrête ses esclavagistes.
Des antécédents avec deux nièces
Ceux-ci sont condamnés à deux ans avec sursis. Ils n’en sont pourtant pas à leur coup d’essai.
Selon le journal Ijambo, en effet, les Mpozagara avaient déjà été condamnés le 17 septembre 2007 par la justice française, à 12 et 15 mois avec sursis, pour un autre cas d’exploitation d’êtres humains “dans des conditions proches de l’esclavage”.
Il s’agissait cette fois-là de deux nièces de Candice Mpozagara, Chantal et Yvette. Leurs parents ayant été tués lors des massacres politico-ethniques de 1993, elles avaient été recueillies en 1994, à 13 et 9 ans, par le couple Mpozagara, alors que le mari était haut fonctionnaire à l’Unesco, à Paris.
Installés à Ville-d’Avray avec leurs six enfants – dont leur fils handicapé – les Mpozagara faisaient travailler l’aînée des nièces au service de la famille sept jours sur sept. La cadette était scolarisée mais pas nourrie le midi (elle aurait perdu “plus de 10 kg”, selon Ijambo). Les deux fillettes étaient logées elles aussi à la cave, à côté des machines à laver rapporte Ijambo, avec pour tout WC un trou dans le sol. L’aînée sera blessée en repoussant les avances d’un des fils Mpozagara.
Une peine qui ne fut pas dissuasive
En 1998, Chantal parviendra à contacter un organisme d’aide à l’enfance et à recouvrer la liberté, avec sa sœur. Mais durant sept ans, le couple Mpozagara parviendra à échapper aux poursuites judiciaires en faisant valoir l’immunité diplomatique. En janvier 2007, enfin, il doit répondre de ses agissements privés et la sentence tombera neuf mois plus tard.
Celle-ci n’aura guère été dissuasive puisque c’est l’année suivante à peine que les Mpozagara recrutent une autre victime pour remplacer leurs nièces libérées, Méthode Sindayigaya. En 2013, une des filles du couple, Viviane, publiera un livre, “Ghetto de riches, ghetto de pauvres”, décrivant sa jeunesse dorée à Paris – pendant que sa cousine Chantal trimait dans sa maison – et sa prise de conscience du sort des autres à l’occasion d’un retour au Burundi. N.R.