Bujumbura, le 6 juillet 2022 (Net Press) . Le porte-parole du ministère de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique, Pierre Nkurikiye, dans un point de presse tenu ce mardi 5 juillet dans les enceintes du service national des renseignements, a levé la voile sur l’assassinat d’un taximan, Pontien Harimenshi.
Il a été assassiné en date 21 juin 2022 et dont le corps sans vie a été découvert entre la paroisse saint Jean Baptiste et la Radio Maria Burundi, au quartier Gihosha, non loin de l’archevêché de Bujumbura, dans la commune urbaine de Ntahangwa, au nord de la capitale économique Bujumbura.
Pierre Nkurikiye a fait savoir que tout a commencé vers 16 hoo du 20 juin 2022 lorsque les présumés assassins de la victime qui sont entre autres Justin Nshimirimana, Désiré Ndikumana, Adjudant de police Didier Arakaza, Désiré Kubwimana, ont téléphoné la victime pour qu’il les conduise pour de petites courses en ville de Bujumbura.
Et comme la victime était familière avec l’une de ces personnes qui est un chauffeur, il a accepté cette offre. Aussitôt les courses terminées, ils ont partagé un verre et dans les heures avancées, ces personnes citées ont étranglé Pontien Harimenshi et son corps sans vie a été jeté entre la paroisse saint Jean –Baptiste et la Radio Maria Burundi, au quartier Gihosha.
Selon Pierre Nkurikiye, avec l’aide de la famille biologique du défunt, la voiture taxi a été saisie au quartier Buyenzi, en commune urbaine de Mukaza, après avoir été vendue par l’adjudant-chef de police Arakaza Didier. Ce sous-officier de la police nationale, à travers les messages écrits aux présumés assassins de la victime qui ont été arrêtés après les enquêtes, leur a intimé l’ordre d’assassiner un certain Akbar qui avait acheté le véhicule de la victime.
Pierre Nkurikiye a informé en outre que les enquêtes de la police ont abouti à l’arrestation de Justin Nshimirimana, de Désiré Ndikumana, de l’Adjudant-chef de la police Didier Arakaza, de Désiré Kubwimana. Pour lui, les enquêtes sont terminées, la phase suivante est la saisine des instances judiciaires. N.R.
Burundi – Politique – Santé
Lancement de la campagne semaine santé mère-enfant
Ruyigi, le 6 juillet 2022 (Net Press) . Selon des informations émanant d’un communiqué conjoint, la cérémonie de lancement de la campagne « semaine santé mère-enfant », 1ère édition 2022, se déroulera dans la province de Ruyigi, à l’Est du pays, sous le haut patronage de la première dame, Angeline Ndayishimiye, épouse du chef de l’Etat.
Depuis l’année 2002, le Burundi organise une semaine dédiée à la santé de la mère et de l’enfant, deux fois par an, pour offrir aux enfants et aux femmes un paquet d’interventions à haut impact pour la survie de l’enfant et le bien-être des femmes enceintes et allaitantes. Cette campagne durera trois jours, du 6 au 8 juillet de ce mois.
Un paquet d’intervention à haut impact pour la survie de l’enfant et le bien-être de la femme enceinte sera fourni par les prestataires de soins au niveau des centres de santé, des sites avancés dans les coins les plus reculés. La distribution des intrants dans les écoles a été anticipée dans le but d’atteindre les enfants scolarisés avant la clôture de l’année scolaire.
Le paquet d’intervention comprend la supplémentation en vitamine A pour les enfants de 6-59 mois, le déparasitage à l’Albendazole pour les enfants de 1-14 ans, le déparasitage à l’Albendazole pour les femmes enceintes au 2ème et 3ème trimestre de grossesse, la sensibilisatio, de la population qui se présente aux sites de distribution sur la prévention de la pandémie de la covid-19 et la continuité des services dans le contexte de la covid-19.
La campagne menée par 4 partenaires à savoir le gouvernement canadien, l’Unicef, Gavi, l’alliance du vaccin et l’Oms sera organisée dans 15 provinces sur les 18 que comprend le Burundi, soit 40 districts sanitaires. Mais dans le contexte de la covide-19, la continuité de l’accès des enfants aux services de santé essentiels, tel que la supplémentation en vitamine A et déparasitage reste très importante. N.R.
Burundi - Politique
Gitega accorde une dérogation spéciale à l’abattage des bétails aux musulmans !
Bujumbura, le 6 juillet 2022 (Net Press) . Le directeur général de l’élevage au ministère de l’agriculture, de l’élevage et de l’environnement, à travers un point de presse tenu ce mercredi, dit que son ministère a accordé une dérogation spéciale à l’abattage de bétails aux musulmans pour se rejoindre au reste du monde à la grande fête de l’histoire musulmane, celui de l’abattage des bétails
Ce haut gradé de ce ministère a déclaré que malgré que le pays traverse une crise sanitaire de la fièvre de la vallée du Rift qui a frappé dans les 13 provinces du pays et qui a occasionné la mort de 417 bovins et de 214 ruminants, le gouvernement du Burundi, à travers le ministère de tutelle, a pris des mesures draconiennes pour contrecarrer la contamination à grande échelle, notamment l’interdiction de l’abattage du bétail, la restriction au libre mouvement et l’interdiction de la commercialisation de ces bêtes.
Le ministère de tutelle a donné une dérogation spéciale à l’abattage du bétail durant la fête de l’abattage du bétail qui se tiendra au mois d’août qui constitue l’une des grandes fête de l’histoire musulmane et pour nos compatriotes se joignent à d’autres musulmans du monde entier à accomplir ces rites musulmans.
Ce ministère va procéder à la collecte de ce bétail qui se fera en date du 1er août jusqu’au 8 août 2022, suivie de leur cantonnement et de leur abattage qui se dérouleront dans les abattoirs légalement reconnus et la sous la supervision de l’administration civile et provinciale et de la direction provinciale de l’agriculture, de l’élevage et de l’environnement.
Le ministère de l’agriculture, de l’élevage et de l’environnement informe le public burundais en général que dans le but d’éradiquer la fièvre de la vallée du Rift, les partenaires techniques et financiers, en l’occurrence le Fida, le programme Alimentaire Mondiale (Pam) et Food for Hungry, ont mobilisé une enveloppe de 1.800.000 dollars américains qui servira à la campagne de vaccination de tous les bétails qui va commencer au mois de septembre 2022. N.R.
Burundi – Droits de l’Homme
HRW trouve urgent que le Rapporteur spécial de l’ONU ait accès au Burundi et que les prisonniers politiques soient libérés
Genève, le 6 juillet 2022 (Net Press) . Le 29 juin dernier, le Rapporteur spécial sur le Burundi a présenté son rapport au Conseil des droits de l’homme à Genève. Mais, « le représentant du Burundi dans le Conseil a mis fin encore une fois de plus à tout espoir que son pays coopère avec le nouveau Rapporteur spécial des Nations-Unies, chargé de surveiller et de rendre compte de la situation des droits humains dans le pays ». Human Rights Watch trouve que le Burundi rejette des appels à la réforme et à la surveillance et qu’il est urgent de donner accès au Rapporteur spécial de l’ONU et de libérer les prisonniers politiques.
Selon HRW, il n’y a plus espoir que le Burundi puisse accepter de coopérer avec le nouveau Rapporteur spécial des Nations-Unies, chargé de surveiller et de rendre compte de la situation des droits humains dans le pays. « Le représentant du Burundi au Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies a mis fin, une fois de plus, à tout espoir que son pays coopère avec le nouveau Rapporteur spécial des Nations-Unies,[…] », regrette l’organisation de défense de droits humains.
Après la présentation du Rapporteur spécial le 29 juin, certains États ont exprimé leurs préoccupations du fait que des « figures de l’opposition sont prises pour cibles ».
Ils ont également demandé aux autorités de « mener des enquêtes approfondies et de poursuivre les cas présumés d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées, de torture et d’autres violations et abus des droits humains ».
Mais de nombreux États ont aussi salué les efforts du gouvernement, les progrès supposément accomplis et le travail pourtant discutable de sa commission nationale des droits humains qui manque d’indépendance. Toutefois, HRW trouve qu’il est difficile de déterminer quels efforts le gouvernement déploie réellement pour lutter contre les violations systémiques des droits humains au Burundi.
« Depuis l’arrivée au pouvoir il y a deux ans du président Évariste Ndayishimiye, nos enquêtes ont mis en évidence les mêmes schémas d’abus que ceux perpétrés sous le règne de Pierre Nkurunziza, son prédécesseur, resté au pouvoir pendant 15 ans », remarque-t-elle. Elle affirme avoir constaté « des mesures positives limitées sous Ndayishimiye ».
« Les autorités burundaises ont levé certaines suspensions imposées à des médias et à la société civile et remis en liberté plusieurs défenseurs des droits humains et journalistes. Mais si le gouvernement est sincère dans ses intentions affichées de mettre en œuvre des réformes et d’améliorer son image, il doit aller beaucoup plus loin », poursuit Human Rights Watch.
Elle donne l’exemple de l’avocat et ancien défenseur des droits humains Tony Germain Nkina, qui a été arrêté en octobre 2020 et qui, selon elle, reste injustement emprisonné. « Malgré l’absence de preuves crédibles présentées par l’accusation, il a été reconnu coupable de collaboration avec un groupe rebelle burundais opérationnel en République démocratique du Congo, qui est accusé d’attaques au Burundi », explique-t-elle.
De la répression
HRW rapporte que la répression exercée par le gouvernement se poursuit, et que son dernier rapport fait état de nouveaux meurtres, disparitions, détentions arbitraires et actes de torture à l’encontre d’opposants présumés au gouvernement, et le système judiciaire qui n’est pas indépendant.
« Un cas flagrant concerne huit Burundais qui ont été détenus en secret et torturés en Tanzanie. Lorsque la Tanzanie a renvoyé de force ces réfugiés, les autorités burundaises les ont jugés pour participation à des bandes armées. Bien qu’un juge burundais ait déclaré que l’affaire était politique et qu’ils aient été acquittés de tous les chefs d’accusation…, six d’entre eux restent incarcérés », donne-t-elle pour exemple.
Elle trouve qu’il est temps que les autorités burundaises passent de la parole aux actes, en donnant accès au Rapporteur spécial et en libérant toutes les personnes injustement emprisonnées, en arrêtant les auteurs de violations des droits humains et en ouvrant des poursuites à leur encontre. Les autorités burundaises ont toujours qualifié les rapports de Human Rights Watch de « rumeurs sans fondement produits dans le but de ternir l’image du Burundi ».
Et depuis la crise burundaise déclenchée par un autre mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza en 2015, elle est parmi les organisations qui ne peuvent pas avoir accès au territoire burundais.
Et dans la meme foulée, L’initiative pour les droits humains au Burundi (IDHB) a écrit une lettre ouverte au président burundais, à l’occasion du deuxième anniversaire de son investiture comme chef de l’Etat. Elle lui rappelle des cas d’assassinats politiques survenus avant qu’il n’entre en fonctions et d’autres cas documentés au cours des deux dernières années. Carina Tertsakian, chercheuse en chef associée à l’IDHB parle de « fossé entre les promesses du président Evariste Ndayishimiye et les réalisations ».
L’IDHB commence la lettre ouverte envoyée au président Évariste Ndayishimiye en lui rappelant qu’elle lui a décrit comment six Burundais avaient été tués entre octobre 2019 et mai 2020 « en raison de leurs affiliations politiques ».
« La plupart des victimes étaient membres du parti d’opposition CNL. Des membres des Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD, le parti présidentiel) étaient responsables de la plupart de ces crimes. Dans certains cas, les Imbonerakure ont agi en connivence avec des autorités locales ou des responsables locaux du CNDD-FDD […], certaines de ces autorités ont depuis été promues », évoque l’organisation.
Elle indique que « ces événements ne sont pas produits isolément et ne font pas non plus partie du passé ». Pour les chercheurs de l’Initiative pour les droits humains au Burundi, depuis l’élection de M. Ndayishimiye à la tête de la petite nation de l’Afrique de l’est, plusieurs autres cas de meurtres politiques, de disparitions forcées et de torture d’opposants au gouvernement ont été recensés.
Entre le 25 janvier et le 15 décembre 2021, l’IDHB revient sur la mort d’Égide Sindayigaya, âgé de 64 ans décédé dans un cachot de la police en province de Rumonge (sud-ouest), après être torturé par le SNR (Service national de renseignements),celui d’un membre du CNL surnommé Rasta retrouvé mort le 15 mai dans la province de Bubanza (ouest) après que des Imbonerakure l’aient sévèrement battu la veille, celui de Bernardino Baserukiye tué fin août en commune de Mugamba (province de Bururi, sud) fin juin, le cas d’Élie Ngomirakiza, représentant du CNL en commune de Mutimbuzi (province de Bujumbura, ouest) enlevé par des hommes en tenue de la FDNB (Force de défense nationale du Burundi) le 7 juillet et qui n’a jamais été revu, le cas d’Innocent Barutwanayo, décédé entre le 29 novembre et le 3 décembre alors en détention au siège du SNR à Bujumbura, après être torturé en province de Kayanza (nord) par des agents des renseignements et enfin celui d’Augustin Matata décédé après avoir été torturé au siège des renseignements également.
L’IDHB redit que ce n’est que dans l’un des cas en 2021 qu’il y a eu une lueur d’espoir que justice soit rendue : l’arrestation de Gérard Ndayisenga, un agent du SNR impliqué dans l’assassinat d’Augustin Matata. Ce cas, même le président Ndayishimiye l’a évoqué, promettant une sanction exemplaire.
« Veillerez-vous à ce que la justice lui demande des comptes pour les actes de torture, les meurtres et autres crimes graves qu’il a commis en tant qu’agent du SNR et le juge sans délai dans le cadre de procédures crédibles ? », pose la question au président Ndayishimiye l’organisation.
« En votre qualité de chef de l’Etat, de garant de l’indépendance de la magistrature et de responsable de la supervision de l’agence de renseignements, vous avez la capacité d’assurer que les hommes puissants dans votre entourage- ainsi que leurs hommes de main- soient traduits en justice. Vous pouvez mettre fin à l’impunité une fois pour toutes », l’interpelle-t-il.
« L’arrivée d’un nouveau président en 2020 aurait pu signaler le début d’une période plus positive et moins répressive après la crise de 2015 et les années qui ont suivi. Au début quand Évariste Ndayishimiye a été élu, il y avait beaucoup d’espoir que les choses allaient changer. Dans ses discours, le président a promis beaucoup de réformes et il avait une attitude plus ouverte que son prédécesseur », a indiqué à Carina Tertsakian, chercheuse en chef associée à l’IDHB.
Et de continuer » Le problème que l’on remarque deux ans plus tard, c’est l’écart entre les promesses du président et la réalité. Dans ses discours, c’est bien il se démarque des années antérieures mais les faits démontrent une continuité frappante. Par exemple, depuis qu’Évariste Ndayishimiye est au pouvoir, la répression politique envers les membres de l’opposition ou d’autres personnes soupçonnées d’avoir des liens avec l’opposition continue […]. Ce sont des pratiques qui caractérisaient la période de la présidence de Pierre Nkurunziza. Et d’ailleurs ce sont souvent les mêmes auteurs qui sont impliqués. Il y a des personnes qui devraient être en prison mais qui continuent de torturer et de tuer ».
La présidence de la République du Burundi n’a pas encore réagi à cette nouvelle lettre ouverte adressée au président Ndayishimiye pour ses deux ans au pouvoir. N.R.
Burundi – Société
Les mendiants restent perceptibles dans les rues de la capitale économique
Bujumbura, le 6 juillet 2022 (Net Press). Alors que les mendiants devaient avoir quitté les rues hier, la rédaction de Net Press a fait le tour dans quelques axes du centre-ville de Bujumbura pour se rendre compte de la situation. La première direction a été celle de la chaussée du prince Louis Rwagasore et il y avait des mendiants devant le siège de la banque commerciale Bancobu.
Non loin de là, au-delà d’un rondpoint situé sur la même chaussée du prince Louis Rwagasore, il y avait des enfants assis tout près des feux de signalisation. Ils ne quémandaient pas mais ils ont répondu à un passant qui leur disait de vider les lieux qu’ils ne peuvent pas bouger d’un iota car ils n’ont pas où aller
L’on doit reconnaître que les effectifs n’étaient pas très nombreux mais tout près de l’ancien garage Toyota, au terminus du Boulevard de l’Uprona, ceux qui étaient assis à cet endroit ont indiqué clairement qu’ils préfèrent s’adonner au jeu de cache-cache avec les éléments de la police au lieu d’abandonner ce métier.
Pour eux, le gouvernement n’a pas mis en place des mesures d’accompagnement de ce retrait de la rue, d’où ils ont peu de marge de manœuvres pour penser à un plan B. Par ailleurs, le même gouvernement avait décidé d’abord de préparer le terrain avant de leur demander de quitter la rue, mais il ne l’a pas fait.
Ils se prennent donc pour des personnes abandonnées par leur gouvernement alors qu’il se targue d’être un parent de tous les Burundais. Ils demandent au régime en place de leur trouver à faire avant de quitter la rue. Pour ceux qui ont entendu cette discussion entre les mendiants et le reporter de Net Press, ils ont conclu que l’équation est difficile car elle est à plusieurs inconnus. J.M.