Makamba, le 16 août 2022 (Net Press). Un corps d’un homme âgé de 38 ans a été découvert suspendu dans une maison sur la colline Mukungu, en commune de Nyanza-lac, de la province de Makamba, au Sud du pays, dans la nuit de dimanche à lundi 15 août. La police a arrêté 8 personnes pour des raisons d’enquêtes.
Des sources administratives sur la colline Mukungu, en commune de Nyanza-lac, indiquent que vers 5 heures du matin de ce lundi, un corps sans vie d’un homme âgé de 38 ans a été découvert suspendu sur un perché dans une maison inhabitée sur cette colline.
Ses assassins ont simulé un suicide en suspendant son corps sur un perché, avec une corde autour du cou dans cette maison. Cette personne a été identifiée comme résident depuis 3 ans sur cette colline et vivait en union illégale avec une femme de 46 ans.
La police en commune de Nyanza-lac a débarqué hier matin sur cette colline et a arrêté 8 personnes, dont sa femme avec qui il n’était pas en bons termes. Ces personnes ont été arrêtées pour des raisons d’enquêtes, selon les mêmes sources.
Signalons que des cas de simulation de suicides lors des meurtres sont devenus monnaie courante pour détourner l’attention de la police, selon plusieurs sources. F.N.
Burundi - Sécurité
Kirundo : Une jeune femme tuée par son époux en commune de Ntega
Kirundo, le 16 août 2022 (Net Press). Elle s’appelle Clotilde Rwasa, cette jeune femme qui a été tuée dans la nuit de dimanche à lundi 15 août par son époux, sur la colline Gatwe, de la commune de Ntega, en province de Kirundo, au Nord du pays. Une mésentente liée à l’infidélité serait liée à cet assassinat.
Selon des sources sur place, la jeune femme avait effectué une visite à ses amis dans la même contrée administrative, de retour à son domicile, elle a profité de cette occasion d’un dimanche réservé pour se revoir avec d’autres amis. Arrivée tardivement à son domicile, son époux a taxé ce geste d’un acte infidèle. Dans la promptitude de l’épervier, son époux a fermé la porte et l’a battue sérieusement avant qu’elle ne succombe à ses blessures.
L’auteur de cet assassinat a été arrêté à l’aube de ce lundi et est gardé à vue au cachot du commissariat communal de la police de Ntega pour des raisons d’enquêtes y relatives. N.R.
Burundi – Politique
Quand le mois d’août est qualifié de « la période la plus triste dans l’histoire récente du Burundi »
Bujumbura, le 16 août 2022 (Net Press) . Il y a 34 ans, dans la nuit du 14 au 15 août 1988, les collines des communes de Marangara, en province de Ngozi et Ntega, en province de Kirundo (au Nord du pays), ont été ensanglantées par des rebelles burundais en provenance du Rwanda de Juvénal Habyalimana, faisant de nombreux morts et blessés parmi les villageois tutsi.
L’intervention de l’armée pour rétablir l’ordre a ensuite occasionné encore plus de victimes parmi les villageois hutus. Ces événements ont provoqué la fuite de dizaines de milliers de personnes vers le Rwanda voisin, tandis que d’autres se terraient dans les marais ou trouvaient refuge dans les communes voisines. Le drame a fait, pendant des semaines, la « Une » des médias
Le président Pierre Buyoya aux commandes depuis près d’une année, était en visite officielle au Congo-Brazza au moment des faits il a empêché l’armée de réagir face à ces violences, ce qui a irrité les Tutsi de ces deux communes. Quand l’armée a eu l’autorisation de rétablir de l’ordre, elle a systématiquement tué des Hutu, ce qui a engendré des fuites vers le Rwanda, d’autres dans des marais ou dans des communes voisines.
Les mêmes populations des deux communes seront encore une fois déçues l’année suivante, quand le président Pierre Buyoya a construit des maisons pour les rescapés hutu, en guise de levée de deuil définitive de ces massacres de Ntega et Maraangara.
Selon une version de l’époque, l’attaque de Ntega Marangara visait le régime de la IIème République dirigée par Jean-Baptiste Bagaza, mais ce dernier avait été renversé, au mois de septembre de l’année précédente, alors qu’il était en mission de travail au Québec, au Canada, dans le cadre de la Francophonie.
Nous sommes en date du 13 août 2004, Gatumba pleurait ses morts suite à l’attaque commanditée par le mouvement au maquis, le Palipehutu–Fnl. L’attaque a été bien revendiquée par ce mouvement par le biais de son porte-parole, Methusselah Nikobamye, dit Pasteur Habimana. L’attaque à main armée qui a fait plus de 160 Tutsi civils congolais Banyamulenge tués et 106 blessés. Les victimes et les rescapés attendent toujours, 18 ans plus tard, que la justice leur soit rendue.
Une procédure pénale a été ouverte en 2013, mais reste au point mort depuis 2014. Ces rescapés du carnage des civils congolais Banyamulenge demandent aux autorités de faire en sorte que la justice soit rendue en conformité avec les lois du Burundi et le droit international d’autant plus que les commanditaires de ce carnage sont connus et pas inquiétés par la justice burundaise
Nous sommes en date du 2 août 2015, lorsque le Burundi était en pleine crise du troisième mandat de l’ancien président, feu Pierre Nkurunziza, émaillé de manifestations qui ont été réprimées dans le bain de sang, suivi du départ en exil des anciens manifestants rescapés. En date du 2 Aout 2015, le lieutenant général Adolphe Nshimirimana, bras droit du l’ancien président Pierre Nkurunziza, a été tué lors d’une attaque contre sa voiture. Le véhicule a été touché par deux roquettes, puis arrosé à l’arme automatique. Trois de ses gardes du corps ont trouvé la mort. La police a fait état de sept arrestations, sans aucune autre précision. Sa famille biologique et politique attend de pied ferme que la justice leur soit rendue
Peu de temps après l’annonce de la mort du général Nshimirimana, le correspondant de Radio France internationale (RFI) au Burundi, Esdras Ndikumana, a été arrêté alors qu’il prenait des photos au lieu de l’attaque. Le journaliste a été emmené au siège du Service national de renseignement (SNR), qu’a dirigé le général Nshimirimana, où il a été passé à tabac et traité de "journaliste ennemi".
Toujours le mois d’août qui déchante dans l’histoire du peuple burundais, en date du 3 août 2015, Pierre Claver Mbonimpa, président de l’observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture a failli être assassiné.
Selon les informations reçues, le 3 août 2015 vers 17h30, un motard s’est approché de la voiture de M. Mbonimpa alors que ce dernier se trouvait dans le quartier de Kinama. Il a tiré au moins quatre coups de feu dans sa direction. L’une des balles a frappé M. Mbonimpa au cou, avant de se loger au niveau de la joue. Il a été évacué manu militari vers l’hôpital de Bujumbura où ses assassins ont voulu l’achever. Il a finalement pris le chemin du Royaume de Belgique où il a été soigné.
L’on saura que M. Mbonimpa a lancé en janvier 2015 – avec d’autres activistes en droits humains - la campagne de la société civile contre une nouvelle candidature du président sortant. Cette campagne, intitulée « Halte au troisième mandat », a fait suite à l’annonce du président Pierre Nkurunziza de son intention de se présenter à sa propre succession lors des élections présidentielles de juin 2015 et ce, en dépit des dispositions de l’Accord d’Arusha et de la Constitution de 2005, ne lui permettant pas de briguer un troisième mandat.
L’histoire des tueries du mois d’août n’épargne pas les anciens hauts gradés de l’armée burundaise. Le colonel retraité Jean Bikomagu, considéré par certains comme l’alter ego du général Nshimirimana, a été assassiné à l’arme à feu devant son domicile du quartier Kabondo de Bujumbura, samedi 15 août 2015. Les raisons de ce crime restent encore incertaines et alimentent la polémique.
Cependant, en date du 28 août 2000, sous l’égide de l’ancien président sud-africain Nelson Mandela, les accords d’Arusha ont été signés en ville d’Arusha en Tanzanie pour tenter de mettre fin à la guerre civile burundaise débutée en 1993. L’opposition clame haut et fort qu’avec le referendum au Burundi où un jeudi 17 mai 2018, quelques 4,8 millions d’électeurs burundais ont été appelés aux urnes pour se prononcer sur une révision constitutionnelle. Pourtant, selon l’opposition, des accords d’Arusha ont régi, depuis la fin de la guerre civile au Burundi, les équilibres politiques et ethniques dans le pays.
La signature de l’Accord d’Arusha en 2000 avait permis de mettre fin à dix années d’une guerre civile qui a fait plus de 300 000 morts entre 1993 et 2006, en instaurant un système de partage du pouvoir entre les deux principales ethnies, Hutu et Tutsi.
Il spécifie clairement qu’aucun président ne peut diriger le Burundi plus de 10 ans. La candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat est considérée par beaucoup comme le premier coup mortel porté contre cet accord.
Pour le moment, l’accord d’Arusha est perçu de trois manières par les politiciens de ce pays. Les uns disent que l’Accord d’Arusha a rapproché des Burundais, d’autres disent que l’Accord d’Arusha est un arrangement entre génocidaires du Frodebu et putschistes de l’Uprona pour s’autoamnistier. D’autres enfin estiment qu’avec le référendum de 2018, l’Accord d’Arusha a été définitivement enterré. N.R.
Burundi – Assainissement
Le directeur général de la Regideso sur les traces du chef de l’Etat
Bujumbura, le 16 août 2022 (Net Press). Alors qu’il visitait un des chantiers en réfection de la régie de distribution de l’eau et de l’électricité non loin du Musée Vivant de Bujumbura, le directeur général de la Regideso, Albert Manigomba, a informé nos confrères et consœurs de la radio nationale que d’ici deux mois, il n’y aura plus de problème d’eau dans la capitale économique Bujumbura.
Ceci rappelle la rencontre entre le président de la République et les membres de la diaspora dans la province de Ngozi, au Nord du pays, au début de ce mois. Le chef de l’Etat avait promis que dans un mois, le problème de carburant ne sera plus posé. Les Burundais attendent avec impatience le « Grand Soir » de la fin du mois.
Pour revenir sur la Regideso, des citoyens de la commune Kabarore, dans la province de Kayanza, toujours au Nord du pays, ont fait savoir qu’ils viennent de passer une année avec un transformateur en panne. Ils travaillent à perte car pour un service nécessitant du courant électrique, ils doivent se rendre à Rwegura, une distance qui n’est pas à la porte d’à côté.
Ils demandent que la Regideso trouve une solution durable à cette situation des plus délicates, un engagement qui sera difficile à honorer d’autant plus que l’eau et l’électricité sont deux produits sensibles qui font défaut dans plusieurs régions de ce pays, mais surtout dans les deux capitales politiques et économiques. J.M.
Burundi – Kenya - Politique
William Ruto : l’ancien vendeur de poulet du Kenya remporte les présidentielles
Nairobi, le 16 août 2022 (Net Press) . William Ruto - qui a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle très contestée au Kenya - a eu une enfance qui illustre la vie de nombreux Kenyans pauvres. Il est allé à l’école primaire pieds nus et a porté sa première paire de chaussures à l’âge de 15 ans. Il a également vendu des poulets et des arachides au bord de la route dans les zones rurales de la vallée du Rift.
M. Ruto s’est présenté aux élections sous la bannière du Kenya Kwanza, qui signifie "le Kenya d’abord" en kiswahili et promet de développer l’économie. Le taux officiel de chômage des personnes âgées de 18 à 34 ans est de près de 40 % et l’économie ne crée pas suffisamment d’emplois pour absorber les 800 000 jeunes qui rejoignent la population active chaque année.
Il a donc inventé l’expression "Hustler nation" pour désigner les jeunes qui ont du mal à joindre les deux bouts. M. Ruto a promis une approche ascendante de l’économie, affirmant qu’elle bénéficierait aux pauvres qui supportent le poids de la crise du coût de la vie qui a frappé le monde à la suite de la pandémie de coronavirus et de la guerre en Ukraine.
Il s’agit de la première tentative de cet homme de 55 ans à la présidence, et il a surpris ses détracteurs en remportant la victoire. Cependant, la majorité des membres de la commission électorale ont rejeté les résultats en raison d’allégations de fraude et de bagarres dans le centre électoral de la capitale, Nairobi.
Toutefois, le président de la commission, Wafula Chebukati, a déclaré que l’élection était libre et équitable, et a déclaré M. Ruto vainqueur avec 50,5 % des voix. Il s’est lancé dans la politique en 1992, après avoir été encadré, dit-il, par le président de l’époque, Daniel Arap Moi. M. Ruto faisait partie de l’aile jeunesse du parti Kanu de M. Moi, autrefois dominant, et faisait partie des militants chargés de mobiliser les électeurs pour les premières élections multipartites du pays, organisées la même année.
Il a aujourd’hui la réputation d’être un orateur puissant qui attire des foules immenses lors des rassemblements et d’être très performant lors des interviews avec les médias. Il commence souvent son discours en disant "Mon ami", ce qui l’aide à établir un rapport avec les électeurs et à désarmer les critiques.
Changement d’alliances
Après avoir occupé divers postes ministériels - dont l’éducation - il a accédé à la vice-présidence après l’élection de 2013. M. Ruto s’est présenté à cette élection en tant que colistier du président sortant Uhuru Kenyatta, ce qui a choqué de nombreux Kényans, car ils étaient aux antipodes l’un de l’autre lors de l’élection précédente.
Il s’agissait d’une alliance de circonstance, car tous deux avaient été inculpés de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI) après avoir été accusés d’avoir alimenté la violence au lendemain de l’élection très contestée de 2007, qui avait fait quelque 1 200 morts.
Lors de ce scrutin, M. Ruto avait soutenu le candidat de l’opposition Raila Odinga, aujourd’hui son rival à la présidence, tandis que M. Kenyatta soutenait le président de l’époque, Mwai Kibaki, dans sa tentative de réélection.
Leur alliance, qualifiée de « bromance », a porté ses fruits lorsque les deux hommes ont accédé au pouvoir, les plaçant en position de force pour écarter la menace que représentait pour eux deux la CPI - ce qu’ils ont réussi à faire lorsque le ministère public a abandonné les poursuites contre le président Kenyatta en 2014 et que les juges ont rejeté les poursuites contre M. Ruto en 2016. N.R.