Bujumbura, le 8 septembre 2022 (Net Press) . L’ancien premier ministre, Alain Guillaume Bunyoni, a été obligé de tirer sa révérence après 26 mois et 14 jours d’exercice comme premier ministre du gouvernement du Burundi. L’on rappellera qu’il a été nommé à ce poste en date du 23 juin 2020, 5 jours après l’intronisation du successeur de feu Pierre Nkurunziza, Evariste Ndayishimiye, le 18 juin.
De par le passé, il avait occupé de hautes fonctions dans ce pays, il avait été notamment directeur de la police nationale, ministre de la sécurité publique à deux reprises, chef de cabinet civil à la présidence de la République. Il est considéré jusqu’ici comme l’un des plus durs du système du Cndd-Fdd au pouvoir, d’où il est craint de tous.
Un départ qui inquiète… sans incident !
La population « bujumburaise », ayant constaté que les élus ont été convoqués au palais des congrès de Kigobe, a soupçonné un éventuel changement de gouvernement et par conséquent, la destitution du premier ministre. Craignant une éventuelle réaction de sa part, une partie des citadins ont pris la précaution de rentrer tôt pour éviter toute surprise désagréable.
Mais dans l’après-midi, les activités se déroulaient comme d’habitude dans la capitale économique Bujumbura. Aux alentours du palais du congrès de Kigobe, les véhicules circulaient normalement, les bus et les piétons également, ce qui laisse croire que ce qui se passait à Kigobe n’a eu aucun impact négatif sur la mobilité des citadins.
Le soir, les gens sont rentrés chez eux presque rassurés quant à leur sécurité, mais il n’y avait aucun commentaire sur le départ de cet homme qui, malgré tout, a été destitué sans manière par le régime en place au Burundi, surtout que nombre de gens sont convaincus qu’il n’est pas un tigre en papier. Les premières informations, qui frisent les rumeurs, ont évoqué son emprisonnement juste après la prestation de serment du nouveau premier ministre.
C’était beaucoup plus de rumeurs que de vérité car, dans toute logique de la République moderne, il doit y avoir une remise et reprise. Celle-ci était prévue ce matin à 9 heures, mais pour des raisons que la rédaction n’a pas encore connues, elle a été reportée dans l’après-midi de ce 8 septembre, selon des informations concordantes.
Pour le moment, le peuple burundais attend un nouveau gouvernement qui peut apparaître d’un moment à l’autre. Ceci devrait pousser le nouveau premier ministre à procéder à des consultations minutieuses car, selon plusieurs informations proches du Cndd-Fdd, le comportement du premier ministre déchu avait créé plusieurs camps antagonistes au sein de cette formation politique de l’Aigle.
Un coup de fracas qui en rappelle un autre
Ce qui s’est passé hier à Kigobe ressemble étrangement à ce qui s’est passé au même endroit 15 ans plus tôt, en 2007, lors de la destitution de l’ancien homme fort du Cndd-Fdd, Hussein Radjabu. D’où une opinion dit que l’histoire est un perpétuel recommencement, à la différence que les auteurs de la première histoire diffèrent de ceux de la deuxième.
Hussein Radjabu a quitté l’hémicycle de Kigobe, relâché par l’assemblée nationale, pour entrer dans les murs de la prison centrale de Mpimba le 27 avril 2007, un scénario que peut suivre également le premier ministre déchu, Alain Guillaume Bunyoni, car les hommes forts ont souvent un traitement spécial pour qu’ils quittent les nuages et ramener leurs pieds sur terre.
Gervais Ndirakobuca : de la primature à la primature !
Selon une opinion, le nouveau premier ministre passe de la primature à la primature, du fait qu’il avait déjà hérité d’un ministère grandiose regroupant trois secteurs pas des moindres à savoir l’intérieur, la sécurité et le développement communautaire. Il a toujours agi comme un premier ministre, notamment en matière d’interdiction des motos, vélos et tricycles à circuler dans le centre-ville de la capitale économique.
Il avait également ordonné la destruction des maisons mal construites un peu partout dans le pays et intervenait également dans le mode de distribution des engrais chimiques dits Fomi. L’une de ses caractéristiques est que ce qu’il décide, de bon ou de mauvais, est suivi à la lettre, d’où l’on pense qu’il pourra contrôler tout le gouvernement sans aucune difficulté. La même opinion pense d’ailleurs qu’à ce niveau, Gervais Ndirakobuca et Alain Guillaume Bunyoni sont bonnet blanc, blanc bonnet. J.M.
Burundi - Energie
Inauguration définitive de la centrale hydroélectrique de Ruzibazi en commune de Rumonge
Rumonge, le 8 septembre 2022 (Net Press) . Le président de la République a procédé ce mardi 6 septembre à l’inauguration définitive du barrage hydroélectrique de Ruzibazi qui donne 15 mégawatts. Les cérémonies ont débuté par la visite du lac de retenue, puis la visite des machines et turbines de cette centrale hydroélectrique.
Cette centrale a été construite par la société Chinoise Synohydro depuis 2018. Cette centrale donne 15 mégawatts, soit 24% de la production nationale, selon le ministre ayant l’énergie dans ses attributions. Consolateur Nitunga, gouverneur de la province de Rumonge, au Sud-ouest du pays, a demandé que les villages environnants soient alimentés en courant électrique.
Le président Evariste Ndayishimiye a indiqué qu’aucun pays ne peut se développer sans courant électrique. Il a remercié la société d’avoir exécuté ce travail dans les délais. Signalons que la centrale hydroélectrique de Ruzibazi se trouve à 43 km au sud de la capitale économique Bujumbura.
Aux dernières nouvelles, nous apprenons que des ressortissants de la commune de Buyengero, dans la même province de Rumonge, ont barricadé ce matin la route menant vers le site de construction du barrage de Murembwe. Ils voulaient exprimer leur mécontentent suite à la non indemnisation de leurs champs de cultures détruits lors de l’érection de ce barrage. F. N.
Burundi - Environnement
Kirundo : Quand la rivière Gacamirinda reste une source en eau potable !
Kirundo, le 8 septembre 2022 (Net Press). La commune de Bugabira en province de Kirundo, au Nord du pays, éprouve une pénurie criante d’eau. Les rares gouttes d’eau puisées sous la sueur de sang sont puisées dans la rivière Gacamirinda. Cette eau est utilisée pour l’alimentation et la cuisson.
Selon des témoignages recueillis sur place, l’eau souillée de cette rivière est devenue une source intarissable en eau potable utilisée pour l’alimentation et la cuisson. Un bidon coûte 500 francs et pour une famille qui peut utiliser 6 bidons par jour, un revenu de 3000 de nos francs est introuvable au regard de la misère dans laquelle croupit la population de cette localité.
Contacté sur ce sujet, le gouverneur de la province de Kirundo, Albert Hatungimana, parle d’un manque d’eau alarmant en province de Kirundo qui se répercute sur l’insécurité alimentaire et le changement climatique. Il lance un appel aux âmes charitables ou aux partenaires techniques et financiers pour voler au secours la population de sa circonscription administrative en lui procurant de l’eau potable. N.R.