Bujumbura, le 3 octobre 2016 (Net Press). Dans la matinée de ce dimanche 2 octobre 2016, vers 8 heures, une présence particulièrement massive des policiers et militaires était perceptible sur la route Rumonge, tout près du quartier Kinanira, dans la zone de Kinindo. Ces militaires et policiers ne laissaient personne passer, même des véhicules étaient obligés d’entrer dans des parcelles qui étaient tout proches au moment où d’autres personnes entraient par force dans des alimentations qui étaient ouvertes, mais qui étaient aussitôt refermées par les mêmes forces de l’ordre.
Plus tard, les personnes qui n’avaient pas pu trouver où entrer se voyaient dans l’obligation de tourner le dos à la route Bujumbura – Rumonge. Les populations étaient alors inquiétées car elles ne comprenaient pas du tout l’agitation des forces de l’ordre à cette heure précise. C’est ainsi qu’un militaire qui poussait les gens à entrer dans une alimentation a lancé : « Faites passage au président de la République ». Les gens se sont alors informés sur place et ont attendu patiemment son passage car il venait de Rumonge.
Dans la soirée de la même journée, vers 19 heures, dix personnes ont été arrêtées à Mutakura, à la 9ème avenue, n° 59. Elles ont été vite accusées d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de vouloir approvisionner les malfaiteurs. Elles ont été acheminées dans un premier temps dans le cachot de la zone Kamenge où elles ont passé la nuit et ce matin, des informations fiables indiquent qu’ils auraient été transférés au service national des renseignements où elles subissent un interrogatoire. Mais d’après le voisinage de la maison où ils étaient en réunion, c’était une simple rencontre pour parler de leur association. Parmi les personnes appréhendées, il y a un journaliste de la radio Maria Burundi, du nom de Salvator Nahimana.
A l’intérieur du pays, le weekend n’a pas été tendre dans la province de Bubanza, commune Rugazi. En effet, des pluies torrentielles de samedi et de dimanche ont fait au moins 43 maisons détruites, deux églises également abîmées, l’une des Protestants et l’autre des Catholiques, 3 chèvres tuées, deux ponts cassés, des champs de banane et de haricots détruits. Les victimes qui demandent asile chez les voisins souhaitent qu’il y ait une assistance urgente de la part de l’administration.
Burundi - Politique
Le colonel Baratuza reste silencieux, Pierre Nkurikiye parle au nom de tous les hommes en uniforme
Cibitoke, le 3 octobre 2016 (Net Press). Au cours de l’émission publique des porte-parole du gouvernement, qui s’est tenu le vendredi 30 septembre 2016, diverses questions qui hantent le Burundi ont été posées par les journalistes présents à cet effet. La rédaction s’est adressée au porte-parole du ministère de la défense nationale et des anciens combattants, le colonel Gaspard Baratuza, sur la question de savoir jusqu’où va la compétence du service nationale de renseignement en matière de comparution des militaires accusés d’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat.
Dans les milieux juristes, l’on dit que les militaires délinquants sont jugés dans les différents auditorats militaires, ce qui avait surpris l’opinion quand le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, avait rapporté un cas de suicide d’un adjudant au sein du service national des renseignements. Or, pensant-on, comme ce service dépend directement de la présidence de la République, cette annonce devrait être faite soit par la présidence, soit par les forces de défense nationale.
Le colonel Gaspard Baratuza que certains surnomment « Tout va bien à l’armée », a répondu que les militaires accusés d’indiscipline comparaissent dans des cours et tribunaux militaires, une réponse qui n’a pas convaincu une large opinion burundaise qui était à l’écoute de cette émission, car l’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat constitue une indiscipline qui pouvait être réprimée par des juridictions militaires et non au service national des renseignements.
Dans le même ordre d’idées, à la question de savoir pourquoi les militaires sont tués, sont enlevés et font des fuites massives une fois qu’ils sont en mission de maintien de la paix, le colonel Baratuza a répondu que ces militaires sont inquiétés par des informations erronées qui passent sur les réseaux sociaux. Un journaliste de la radio nationale, Thierry Kitamoya, lui aussi resté sur sa soif, a voulu savoir pourquoi le porte-parole de la police a été le 1er à annoncer la mort d’Eddy Claude Nyongera et il lui a été répondu qu’il parle au nom de toutes les hommes en uniformes.
Réagissant face au nouveau rapport faisant des violations massives des droits de la personne humaine ainsi que le génocide en cours de préparation, le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba, a rejeté en bloc le contenu de ce rapport avant d’affirmer que ce sont des manœuvres pour déployer les forces onusiennes au Burundi. Il s’en est pris par après aux pays comme la France, la Belgique, etc. les accusant d’avoir commandité le génocide au Rwanda en 1994 avant de le retransmettre au Burundi tout en indexant ces pays d’avoir financé les manifestations anti 3ème mandat via les organisations de la société civile.
Burundi – Rdc – Justice – Médias
Le journaliste burundais emprisonné à Makala relâché
Kinshasa, le 3 octobre 2016 (Net Press). Il aura passé plus précisément 353 jours sous les verrous en République démocratique du Congo. Il, c’est Egide Mwemero, un journaliste burundais de la Radio publique africaine aujourd’hui interdite, qui a été arrêté en date du 13 octobre 2015 à Uvira dans les enceintes de la radio « Le Messager du peuple » où il était allé s’occuper des questions techniques de cette radio.
Dans un premier temps, il a été accusé de présence illégale dans ce pays avant d’être transféré plus tard dans la grande prison de Makala, située sur le Mont Ngaliema, à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. Il fut ensuite reproché d’être de mèche avec des rebelles. Ainsi, il a été relâché ce 1er octobre 2016 et a pris directement son avion jusqu’à Kigali, où se trouve sa famille qui, comme la plupart des familles des journalistes privés, a fui le pays. A travers les médias internationaux, le journaliste a exprimé sa joie de retrouver les siens après pratiquement une année d’absence, dans un pays étranger, ce qui n’est pas du tout facile quand on est en situation de détention.
Burundi – Education
L’Olucome saisit le chef de l’Etat sur l’éducation des enfants
Bujumbura, le 3 octobre 2016 (Net Press). En date du 28 septembre 2016, l’Olucome a adressé une lettre ouverte au président de la République lui demandant de laisser les 80.000 élèves des classes de 9ème et de 10ème poursuivre leurs études, contrairement à la décision prise par la ministre de l’éducation, Janvière Ndirahisha.
Pour l’Olucome, cette pratique de prendre des mesures de grande envergure sans étude préliminaire entraîne souvent des répercussions négatives sur la vie sociale et économique lors de leur mise en œuvre, à l’instar de la privatisation de certaines entreprises publiques et de la politique du charroi zéro.
Pour l’Olucome, ces mesures gouvernementales qui sont prises sur propositions des commissions créées ad hoc sans études préalables font perdre énormément au pays, ce qui est le cas également du renvoi de ces élèves. Quant à la mesure récemment prise par la ministre de l’éducation de recaser les élèves qui ont obtenu 90 points sur 200 en 9ème et sur 345 en 10ème, il s’agit pour cet observatoire ni plus ni moins qu’une décision biaisée ainsi qu’une porte ouverte par le gouvernement à la corruption déjà généralisée dans les milieux scolaires.
Enfin, avec cette mesure, l’Olucome se pose la question de savoir quel sera l’avenir de ces jeunes de 13 à 15 ans qui n’ont pas encore de capacités requises pour mener des projets d’auto-développement. Pour l’observatoire, cela peut être interprété comme un coup d’envoi du gouvernement à ces jeunes enfants de se livrer à la prostitution et à la délinquance.
Burundi – Sécurité
La campagne Sos-Torture sort son rapport hebdomadaire n° 42
Bujumbura, le 3 octobre 2016 (Net Press). Ce rapport qui vient de sortir couvre la période du 24 septembre au 1er octobre 2016. Dans ce rapport d’investigation, la campagne Sos-Torture a répertorié 9 personnes arrêtées principalement par des agents de la police et du service national des renseignements.
Quant aux assassinats, le rapport en a compté quatre, dont une victime trouvée dans la rivière. Le rapport évoque enfin la situation carcérale dont la tendance reste inquiétante car l’effectif s’est augmenté de façon exponentielle dans un mois, soit un nombre de 9420 détenus pour une capacité d’accueil n’excédant pas 4.194 places.
Burundi – Allemagne – Anniversaire
Le pays d’Angela Merkel fête ses 16 ans de réunification
Berlin, le 3 octobre 2016 (Net Press). C’était le 3 octobre 1990 quand le processus de réunification de l’Allemagne, qui avait débuté le 9 novembre 1989, a pris fin. Ainsi, dans la nuit du 2 au 3 octobre 1990, des centaines de milliers d’Allemands se sont rassemblés à Berlin pour applaudir l’aboutissement d’un processus express enclenché moins d’un an plus tôt, le 9 novembre, avec la chute du mur de Berlin.
A minuit pile, l’Allemagne était officiellement réunifiée. Les cloches ont sonné dans tout Berlin, le drapeau noir rouge et jaune s’élèvant sur la place au milieu des cris et des vacarmes.
A partir de cet instant, l’Allemagne dont la population se comptait à l’époque à 79 millions d’habitants, est devenue la première puissance européenne, une place qu’elle conserve jusqu’à présent.
Depuis, le 3 octobre est la fête nationale en Allemagne, mais le jour de l’unité allemande tient plus de la fête institutionnelle que de la fête populaire. Il est d’ailleurs célébré à tour de rôle par les différentes capitales des Land qui composent l’Allemagne. Aujourd’hui, la fête aura lieu à Hanovre, en Basse-Saxe.