Bujumbura, le 21 novembre 2016 (Net Press) . Des informations concordantes indiquent qu’Edouard Nduwimana, ancien ministre de l’intérieur sous la législature passée et actuellement deuxième vice-président de l’assemblée nationale, a été élu nouvel Ombudsman du Burundi, en remplacement de Mohamed Rukara, qui vient de terminer son mandat unique de six ans à la tête de cette institution. Selon les mêmes informations, Edouard Nduwimana prêtera serment ce 22 novembre, ce qui coïncide avec la fin du mandat de l’Ombudsman sortant. Il a été élu à plus de 90% des voix des députés qui étaient présents dans la salle.
Edouard Nduwimana est cette personne qui a connu des enjambées atypiques dans sa vie professionnelle. Procureur de la République dans la province de Bururi, il se rendra ensuite occuper le même poste dans la province de Kirundo et là, il n’a pas eu la vie facile car le gouverneur de l’époque, Philippe Njoni sous le régime de Pierre Buyoya, l’a désigné persona non grata. Il a dû quitter cette province pour entrer au ministère de l’intérieur avant de devenir gouverneur de sa Kayanza natale.
A cette époque, l’une de ses caractéristiques était un soutien sans faille à une demoiselle du nom de Zebiya qui déclarait haut et fort qu’elle reçoit régulièrement des visites de la Vierge Marie. Edouard Nduwimana est de ceux qui priaient à cette époque à cet endroit et Zebiya lui aurait dit un jour qu’il deviendra ministre sous peu.
Des révélations de Zebiya devenues réalité, il entra au ministère de l’intérieur comme ministre en 2010 et entreprit de diviser les partis politiques qui étaient plus ou moins soudés à l’exception de l’Uprona et du Frodebu. En tant que ministre de l’intérieur, il engagea un combat sans merci contre Zebiya, son idole de la veille et une attaque menée par des policiers à son domicile fit plusieurs morts qu’il a qualifiés de martyrs.
Vers les élections de 2015, il avait tout chambardé et avait savamment préparé le troisième mandat de Pierre Nkurunziza et il l’avait dit à haute voix avant d’être désavoué par les leaders de sa formation politique. Mais ce n’était que des déclarations trompe-l’œil car tout se passa comme il l’avait annoncé et le Cndd-Fdd se présenta pratiquement seul aux élections.
Comme remerciement, il fut désigné deuxième vice-président de l’assemblée nationale et aujourd’hui, il est désigné Ombudsman du Burundi en guise de repos du guerrier. Ironie du sort pour Philippe Njoni, il va diriger une institution dont un membre du personnel fut un ancien gouverneur de Kirundo, celui-là même qui l’a chassé de sa province. Va-t-il faire de même, va-t-il réconcilier le peuple burundais, va-t-il réconcilier les formations politiques qu’il a lui-même déchirés ?
Burundi – Société
Et les droits des enfants ?
Bujumbura, le 21 novembre 2016 (Net Press) . En 1990, le Burundi a ratifié la journée internationale des droits de l’enfant. Selon la fédération nationale des associations engagées dans le domaine de l’enfance au Burundi, Fenadeb, le 20 novembre est une occasion idéale de rappeler que l’enfant a non seulement le droit d’être éduqué, soigné, protégé quel que soit l’endroit du monde où il est né, mais aussi le droit de s’amuser, d’apprendre et de s’exprimer.
Dans notre pays, il y a un ancien ministre, un ancien député, un juriste, avocat membre du barreau de Bujumbura et cadre à la commission vérité et réconciliation qui ne l’entend pas de cette oreille. Il s’agit de Didace Kiganahe qui vient de coucher avec une adolescente de 16 ans dans un hôtel à Kajaga, dans la ville de Bujumbura, à l’insu de sa famille qui pensait à tort que l’enfant à est l’école.
A l’annonce de cette nouvelle, l’association « Ayons pitié de lui » n’a pas tardé à réagir. Pour elle, c’est un regret total d’apprendre qu’un homme qui devait être un éducateur soit accusé d’adultère. Pour Rénovat Nitunga, président de cette association, l’adultère est un péché contre Dieu et il devient plus grave quand il est commis à l’endroit d’un mineur, ce qui le transforme tout simplement en infraction.
Pour cette association, le présumé coupable, Didace Kiganahe, est d’abord un juriste, ensuite un avocat et enfin un représentant du peuple, pour dire qu’il violé la loi et ka jeune fille. « Igisuma n’igifashwe », dit un adage burundais pour dire que le coupable est celui qui est attrapé en flagrant délit.
L’association indique qu’elle veut dire par cet adage qu’elle a vu des grossesses non désirées chez les jeunes filles, entraînant l’abandon de l’école des victimes, qu’il y a ce constat que beaucoup d’hommes trompent des jeunes filles en promettant monts et merveilles pour qu’elles passent à l’acte.
Plus tard, selon toujours Rénovat Nitunga, la vie de ces filles est mise en difficultés, il y en a qui se suicident, d’autres qui, à la naissance de l’enfant, le tuent ou le jettent quelque part, d’autres encore en uniforme scolaire, qui passent le reste de leur vie à prendre des médicaments contre le Vih/Sida dans les différents hôpitaux pour avoir couché avec quelqu’un de très haut placé.
Pour l’association, les valeurs ancestrales sont en effondrement car un adulte qui détient une mineure pendant presqu’un mois est un acte prémédité qui devait être sérieusement puni. L’association conseille enfin aux jeunes filles de se faire respecter, de ne pas céder aux sollicitations des gens sans moralité et de penser à leur avenir.
Burundi – Tanzanie – Sécurité
Les camps de réfugiés en Tanzanie sur le point d’être sursaturés
Kanembwa, le 21 novembre 2016 (Net Press) . Un rapport de l’Ong « Médecins sans frontières » indique que des réfugiés burundais continuent à se rendre en Tanzanie malgré les déclarations de Bujumbura qui font état de la rentrée massive des réfugiés burundais des différents pays d’accueil. Cette Ong manifeste son inquiétude car il devient de plus en plus impossible d’assister tout ce monde qui vit dans des conditions humainement inacceptables.
Selon le rapport de cette Ong, la Tanzanie à elle seule regorgerait 250.000 réfugiés sur les 310.000 Burundais qui ont quitté leur pays pour des raisons d’insécurité enregistrée depuis le début de la crise politico-sécuritaire d’avril 2015. Selon toujours ce rapport, ces effectifs font de la Tanzanie le pays qui possède le plus grand nombre de réfugiés en Afrique.
Les réfugiés burundais qui entrent dans ce pays sont estimés à 10.000 personnes par mois, ce qui pourrait porter à 280.000 réfugiés à la fin de cette année, si rien n’est fait par le gouvernement burundais pour juguler ce problème.
Burundi – France – Elections
Les primaires à droite en France révèlent des surprises
Paris, le 21 novembre 2016 (Net Press) . Hier, 20 novembre 2016, la France, du moins une partie, puisqu’il s’agit de la droite et du centre, a organisé des élections primaires pour désigner ou élire celui qui va s’affronter avec un candidat de la gauche l’année prochaine, après le quinquennat de François Hollande aujourd’hui aux commandes.
Alors que tous les sondages donnaient Alain Juppé, ancien premier ministre de l’Hexagone, favori de ces primaires où 7 candidats étaient en lice, François Fillon, également ancien premier ministre et unique collaborateur du quinquennat de Nicolas Sarkozy, a gagné le jeu avec 44% des voix contre 28 % pour Alain Juppé et 21% pour l’ancien président Nicolas Sarkozy. Ce dernier a déjà reconnu sa défaite et a indiqué qu’il soutien François Fillon dans le second tour qui est prévu pour dimanche le 27 novembre 2016. Celui-ci opposera certainement François Fillon et Alain Juppé, mais ce dernier risque d’avoir des difficultés à renverser la tendance, selon encore une fois des sondages qui peuvent révéler de fausses informations.
Sans que la rédaction soit spécialiste des questions de la France, l’on voit bien que ces résultats montrent que les Français, un peuple qui aime le changement, rejette tout retour de Nicolas Sarkozy aux affaires. Le même scénario est également observable à gauche où, même sans primaires, le président sortant est au plus bas dans les sondages, la plupart des Français ne souhaitant pas qu’il brigue un autre mandat.
En effet, il y a un tout jeune, Emmanuel Macron, 39 ans, ancien ministre de l’économie de l’impopulaire François Hollande, a déjà annoncé sa candidature. Très peu connu du public, il a quelques mois devant lui pour convaincre. Mais son rôle de conseiller auprès du président sortant, puis son passage au ministère de l’économie et la faillite de Megabus, une des nombreuses compagnies d’autocars nées de la loi Macron ne devraient pas faciliter les choses pour le jeune candidat.
A côté de lui, le premier ministre en fonctions, Manuel Valls. Même s’il n’a rien dit jusqu’à présent, tout indique qu’il attend le moment venu pour lorgner et voir s’il peut devenir le numéro un des Français, ce qui n’est pas impossible car il est bien côté des Français par rapport au président de la République. La France aux Français comme l’histoire le dit, mais il serait intéressant que ce pays élise un président qui n’a pas le même tempérament que Donald Trump aux Etats-Unis ou Vladmir Poutine en Russie.