Bujumbura, le 9 décembre 2016 (Net Press) . Au terme d’une visite de trois jours dans notre pays, Benjamin Mkapa, facilitateur dans la crise politico-sécuritaire dans le conflit burundais, vient d’afficher sa couleur de façon claire. Pour lui, il ne faut plus douter de la légitimité de Pierre Nkurunziza d’une part et ceux qui sont poursuivis par la justice burundaise ne sont pas concernées par le dialogue dont il est le médiateur.
Certains milieux avaient pressenti cette prise de position au regard de la modification du calendrier des activités. En effet, comme initialement prévu, il y avait un point de presse après le tête-à-tête entre le président de la République et le médiateur, ce qui n’a pas eu lieu. En outre, le facilitateur Mkapa avait été encadré tout au long de son voyage par les membres influents du Cndd-Fdd ainsi que des partis satellites.
Il vient de montrer sa faiblesse face à une partie au conflit, ce qui ne doit pas satisfaire à une large partie des observateurs de la crise politico-sécuritaire burundaise. L’on se souvient que lors de son entretien avec les diplomates occidentaux, ils avaient insisté sur le caractère inclusif du dialogue, la France allant même jusqu’à proposer d’offrir un financement du dialogue à Arusha.
Du côté de l’Eglise Catholique romaine, c’était le même point de vue si l’on en croit les déclarations de l’archevêque de Gitega, Mgr. Simon Ntamwana. Il est à se poser la question de savoir ce qui sera la suite du dialogue car le grand risque est que le Cndd-Fdd dialogue avec lui-même, sous prétexte que ce sont des Burundais qui ont dialogué, en d’autres termes, un dialogue interne cautionné par le facilitateur.
Burundi – Belgique – Coopération
L’ambassadeur du Burundi en Belgique rappelé pour consultation
Bruxelles, le 9 décembre 2016 (Net Press) . De sources autorisées, l’ambassadeur du Burundi auprès du royaume de Belgique, Jérémie Banigwaninzigo, a été rappelé par Bujumbura pour des consultations et a dû quitter ce pays ce jeudi 8 décembre 2016 à destination de Bujumbura, selon notre consœur, Marie France Cros, de la Libre Belgique.
D’après les informations à sa disposition, c’est la tenue d’un colloque consacré à la crise burundaise au sénat belge qui serait en cause. Rappelons que cette crise a été provoquée par l’obstination du président Nkurunziza de rester au pouvoir malgré l’interdiction de l’accord d’Arusha, poursuit cette journaliste.
Selon Marie France Cros, le conseiller principal en communication, Willy Nyamitwe, avait déjà jugé cette conférence d’inacceptable au mois de novembre dernier et avait tiré une conclusion, curieuse aux yeux des Belges, que la Belgique est toujours derrière tous les actes d’agression et de perturbation de l’ordre public au Burundi. En date du 26 novembre 2016, le secrétaire général du Cndd-Fdd, Evariste Ndayishimiye, avait déclaré qu’il a déjà ciblé son ennemie, la Belgique, qui l’accusait de préparer le génocide au Burundi.
Selon toujours Marie France Cros, le porte-parole de la police a accusé, en date du 5 décembre 2016, une Ong burundaise de défense des droits de l’homme et la Belgique d’être les commanditaires de la tentative ratée d’assassinat, le 28 novembre 2016, de Willy Nyamitwe dont le frère Alain Nyamitwe, ministre des relatons extérieures, a rappelé l’ambassadeur. Cette journaliste belge a des informations qu’au sein du régime de Bujumbura, certains sont favorables à une fermeture de l’ambassade burundaise à Bruxelles.