Bujumbura, le 4 février 2017 (Net Press) . En date du 22 janvier 2017, le comité exécutif de l’Uprona de l’opposition radicale a pris la décision de limoger le président Charles Nditije, la suspension définitive du député Ladislas Ndereye et la suspension temporaire de Bonaventure Gasutwa, tous accusés de trahir le règlement d’ordre intérieur de cette formation politique de l’opposition. Une équipe de 3 personnes ont pris la relève en l’occurrence Evariste Ngayimpenda qui assure l’intérim, Tatien Sibomana limogé dernièrement par Charles nditije redevenu le porte-parole ainsi que Ferdinand Nyabenda.
Contacté par la rédaction ce 4 février 2017, le président a i de l’Uprona de l’opposition, le Professeur Evariste Ngayimpenda indique que les raisons de ces évictions ne manquent pas, que le président déchu avait fait savoir à travers une note envoyée par le président Nditije au directoire du Cnared, déjà à la naissance de ce dernier, que l’Uprona serait représenté par sa propre délégation.
C’est ainsi qu’en décembre 2015, le même bureau avait mandaté le trio Nditije, Ngayimpenda, Sibomana pour représenter l’Uprona de l’opposition en date du 2 mai 2016 et que l’Uprona de l’opposition soit comme parti autonome ou comme parti de la coalition Amizero y’abarundi, passant outre des lécisions de l’organe régulateur qui est le bureau exécutif.
Le président Nditije a voulu confiner l’Uprona dans le Cnared en refusant de participer aux consultations de mai 2016 au motif que le Cnared n’était pas invité, même refus au briefing du 16 au 17 janvier 2017 parce que dans son entendement, l’Uprona est censé représenter et doit rester solidaire avec la décision du directoire du Cnared de ne plus répondre aux invitations du facilitateur.
Le professeur Ngayimpenda souligne que Nditije s’est disqualifié au vu de ce comportement contraire aux décisions de l’organe régulateur du parti, en l’occurrence le bureau exécutif. Se fondant sur les articles 3, 4, 5, 7 qui traitent les aspects procéduraux qui gouvernent la convocation des réunions, la régularité de leur tenue et les mécanismes de libération et dont le contenu a été repris dans le correspondance du 15 juin 2016 a procédé à la suspension de l’honorable Charles Nditije.
Concernant la suspension temporaire de Bonaventure Gasutwa , le président a i de l’Uprona de l’opposition, le Professeur Evariste Ngayimpenda indique que Gasutwa, de concert avec Bonaventure Niyoyankana, ont procédé à la désignation et d’une façon secrète aux candidatures de Pierre Claver Ndayicariye et Ntahogwamiye à la Ceni, l’absentéisme aux réunions du comité exécutif de l’Uprona pour essayer de trouver des solutions face aux défis qui gangrènent ce parti, de concert avec Nditije, Gasutwa cherche à s’accrocher aux organes du Cnared. Concernant le limogeage de Tatien Sibomana au poste de porte –parole de ce parti, sous prétexte que Tatien Sibomana aurait dit des propos qui font mal au dos au Cnared, Ngayimpenda affirme que Tatien Sibomana n’était le porte-parole du Cnared pour être puni.
Le professeur Evariste Ngayimpenda conclue que le parti Uprona participe aux consultions d’Arusha en tant que le principal parti porteur de la minorité Tutsi, comme du temps des accords d’Arusha pour la paix et la réconciliation de 1998 à 2000 et indique qu’actuellement, il y a une trop grande disproportion ethnique des délégations et que même peu des Tutsi invités sont dans leur quasi-totalité des membres satellite du système Cndd –Fdd.
Soulignons que parmi les membres du bureau exécutif ayant pris les décisions de ces évictions, figurent le l’ancien premier vice-président de la République ressortissant de la commune Bukeye, province de Muramvya,le Dr Yves Sahinguvu dont le numéro de sa carte nationale d’identité ainsi que l’ancien ministre des finances natif de Gitega Astère Girukwigomba
Burundi - Santé
L’état de santé du caporal Ndayikengurukiye se dégrade
Rumonge, le 4 février 2017 (Net Press) . Le caporal Fulgence Ndayikengurukiye, emprisonné à Rumonge (sud du pays), se trouve dans un état critique, selon nos sources. Le militaire ne parvient plus à manger. Il est sérieusement atteint au niveau des testicules suite aux tortures lui infligées. Fulgence Ndayikengurukiye s’est confié à des codétenus affirmant avoir été contraint de manger des excréments humains, rapporte nos sources.
M. Ndayikengurukiye reçoit des soins minimes dans sa cellule où il est tenu de rester allongé, ne pouvant toujours pas se tenir debout. Sur le même chapitre, les détenus de la prison centrale de Murembwe dans la province de Rumonge se regardent en chiens de faïence avec les policiers
Des sources locales indiquent que des détenus n’ont pas mangé depuis trois jours suite à l’épuisement du stock, comme le rapportent nos sources. Les fournisseurs auraient suspendu les livraisons de denrées pour cause de retard de paiement. Ce matin, des prisonniers ont défoncé les portes de leurs cellules pour protester.
De nombreux policiers ont été déployés autour de l’établissement. La ration des prisonniers est constituée normalement de pâte de manioc et de haricots. La prison de Rumonge compte 1038 détenus dont 700 condamnés.
Burundi - Sécurité
Enfin la lumière sur les assassinats de Ngagara
Bujumbura, le 4 février 2017 (Net Press) . Le cadavre retrouvé samedi de la semaine dernière à Ngagara était celui de Léonidas Nkeshimana, candidat officier à l’Iscam, originaire de Bururi. Le corps de Léonidas Nkeshimana a été retrouvé dans le quartier 10 de la zone de Ngagara, au nord de la mairie de Bujumbura.
Selon nos sources, Léonidas Nkeshimana a été arrêté au soir du vendredi 27 janvier 2017 dans la zone Kamenge (au nord de Bujumbura) alors qu’il rentrait chez lui à Gatunguru. Le bus à bord duquel il se trouvait a été intercepté par des individus circulant à bord d’une voiture de marque TI. La victime a été contrainte d’en descendre. Elle a ensuite été embarquée. La scène s’est produite au niveau du terminus de la ligne de bus, rapportent nos sources.
"Nous avons attendu toute la nuit, en vain. Ce n’est que le lendemain qu’on a vu une photo du cadavre circuler sur les réseaux sociaux et nous l’avons identifié", raconte un membre de la famille en pleurs. Léonidas Nkeshimana laisse une veuve et trois enfants.
Burundi - Justice
Deux agronomes de la Sosumo libérés
Rutana, le 4 février 2017 (Net Press) . Les deux hommes travaillant pour la Société Sucrière de Moso (SOSUMO) ont été relâchés ce jeudi après une décision de la cour d’appel de Bururi (sud du pays). Les deux hommes avaient été arrêtés fin décembre 2016.
Ils étaient accusés de tentative d’assassinat et d’outrage à chef de l’État. Ils avaient été acquittés par le tribunal mais n’avaient pas recouvré leur liberté, le représentant du ministère public ayant interjeté appel. Leurs avocats avaient crié au scandale car normalement, le procureur doit respecter le jugement rendu.
Burundi - Droits de l’homme
La ligue Iteka sort son rapport mensuel du mois de janvier 2017
Bujumbura, le 4 février 2017 (Net Press) . La ligue des droits de l’homme Iteka a pris l’habitude de sortir des rapports périodiquement depuis que le pays connaît une crise politico-sécuritaire. Pour le cas présent, elle vient de sortir un rapport mensuel qui concerne le mois de janvier de cette année.
Selon la ligue Iteka, la situation des droits de l’homme demeure préoccupante du fait même que le discours du président de la République à l’occasion du nouvel an annonçait l’apocalypse qui se réalise lentement, d’après cette ligue. Par ailleurs, elle suit de près la situation des droits de l’homme malgré sa radiation du 22 décembre 2016.
Pour elle, au moins 26 personnes ont été tuées, 20 torturées ; 9 portées disparues et 322 arrêtées arbitrairement, des policiers, des agents du service national des renseignements et des jeunes Imbonerakure étant pointés du doigt dans ce "travail".
Bref, les violations observées dans les bulletins antérieurs sont rapportées dans ce rapport avant qu’il n’émette des recommandations qui sont dirigées à l’endroit de différents partenaires susceptibles d’influer pour le changement de la situation précaire des droits de l’Homme dans le pays.
Burundi - Angola –Politique
Jos João Lourenço doit s’armer de patience avant de pouvoir succéder à Eduardo dos Santos
Luanda, le 4 février 2017 (Net Press) . Nous sommes en août 2016, lors du septième congrès du mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) à Luanda. La rumeur enfle. João Lourenço, le ministre de la Défense, va sans doute être élu vice-président du parti et donc devenir numéro deux de l’État angolais. Les journalistes se précipitent vers lui. « Moi, vice-président ? Mais vous me l’apprenez ! » assure-t-il en souriant.
Pourquoi tant de prudence ? Un jour de 2002, le président José Eduardo dos Santos, dit « Zedu », annonce qu’il songe à quitter le pouvoir. João Lourenço, alors secrétaire général du MPLA, confirme à demi-mot. C’est la gaffe. Au congrès suivant, en décembre 2003, il perd son poste et ne sauve qu’in extremis sa place au bureau politique. Depuis, l’homme sait tenir sa langue…
Parcours
Né il y a soixante-deux ans à Lobito, le grand port du centre-sud de l’Angola, João Lourenço est le fils d’un infirmier anticolonialiste que les Portugais ont jeté en prison pendant trois ans. En avril 1974, quand éclate la Révolution des œillets à Lisbonne, le jeune Lourenço est étudiant à l’Institut industriel de Luanda. « Il n’a pas combattu contre les Portugais, mais il nous a rejoints dès que nous sommes sortis du maquis, courant 1974 », se souvient un vétéran de la lutte pour l’indépendance.
Commissaire politique dans plusieurs unités militaires du MPLA, il part ensuite en Union soviétique, où il reçoit, de 1978 à 1982, une formation militaire à l’Académie supérieure Lénine. De retour au pays, il gravit tous les échelons du parti. En 2003, c’est le trou d’air que l’on sait. Mais, en avril 2014, il est nommé ministre de la Défense.
Selon sa biographie officielle, João Lourenço aime l’équitation et les échecs. « C’est un homme moins renfermé que dos Santos, témoigne notre vétéran. Il aime les traits d’esprit et les jeux de mots. Et il est fan de Franco [Franco Luambo, grand musicien congolais]. » À la différence de Manuel Vicente, l’ancien patron du pétrole angolais, qui avait été présenté un moment comme dauphin, João Lourenço n’est pas soupçonné de corruption. Réputé calme et réfléchi, il est marié à une économiste de la banque mondiale, Ana Dias Lourenço, avec qui il a eu six fils. Outre le portugais, il parle l’anglais, l’espagnol et le russe. Et il voyage assez souvent en Chine.
Présidentiable
João Lourenço sera-t-il le prochain président de l’Angola ? Si le MPLA remporte les législatives d’août 2017, c’est possible. En effet, selon la constitution angolaise, le poste de chef d’État revient au leader du parti qui gagne ce scrutin. Mais avec un homme aussi machiavélique que José Eduardo dos Santos, rien n’est joué d’avance. Pour l’instant, après trente-sept ans de règne sans partage, le président angolais, que l’on dit souffrant, semble résolu à céder sa place à João Lourenço. La preuve : l’élection de ce dernier au poste de vice-président du MPLA.
Les deux atouts de João Lourenço ? D’abord, la vieille garde du parti ne veut pas de solution dynastique en faveur d’Isabel ou de José Filomeno, les deux premiers enfants de l’actuel chef de l’État. Ensuite, Lourenço est un homme consensuel qui profite de l’effacement depuis juin 2015 du tout-puissant général Manuel Hélder Vieira Dias, dit « Kopelipa », l’ex-chef de la maison militaire qui aurait des problèmes de santé.
Mais après son départ du pouvoir, Zedu, 74 ans, veut s’assurer que les intérêts financiers de sa famille seront préservés. D’où la nomination en juin de sa fille Isabel à la tête du pétrole angolais. João Lourenço saura-il conserver la confiance du clan dos Santos jusqu’au départ du chef ? D’ici à août 2017, le dauphin pressenti doit faire un sans-faute.