Muramvya, le 22 novembre 2017 (Net Press) . En date du 19 octobre 2017, le brigadier Gaston Cishahayo a partagé un verre au bar "Kumuhora" à Bugarama, avec un ami et le responsable du service national des renseignements dans la province de Muramvya. Selon le forum pour la conscience et le développement, Focode, vers 21 heures, ce dernier serait sorti pour acheter des crédits de son téléphone et aurait été suivi et aurait été suivi immédiatement par le chef provincial du Snr. Ce fut la dernière trace du brigadier Gaston Cishahayo.
Ce soir-là, il n’est pas rentré chez lui à Muramvya. Le lendemain matin, son téléphone a envoyé des textos à des proches et collègues pour annoncer qu’il avait fui au Rwanda. Rapidement, le commissariat de la police à Muramvya a pris des initiatives pour convaincre la famille que le brigadier Cishahayo avait fui au Rwanda ; le commissaire provincial n’a pas hésité à faire défoncer la résidence du policier pour récupérer les effets de la police avant même que légalement, ledit policier soit déclaré déserteur.
L’enquête menée par le Focode indique que le brigadier Gaston Cishahayo aurait été exécuté la même nuit du jeudi 19 octobre 2017. Il avait intégré la police burundaise en 2009 et venait du Fnl d’Agathon Rwasa. Curieusement, s’étonne le Focode, sur ce dossier pourtant médiatisé, la police burundaise reste muette, la justice inactive et la commission nationale indépendante des droits de l’homme invisible. Il s’agit du 50ème dossier de la campagne Ndondeza de ce forum.
Burundi - Politique
Les politiciens burundais divisés sur l’invitation de la médiation
Bujumbura, le 22 novembre 2017 (Net Press) . Les politiciens burundais sont divisés sur la participation ou non à la session convoquée par la médiation du 26 novembre au 8 décembre de cette année. Si tous sont unanimes que le dialogue est la voie la plus sûre de la sortie de crise, les hommes politiques n’accordent pas les violons sur les tenants et les aboutissants de cette séance que d’aucun considèrent déjà comme une réunion de plus.
En effet, la plateforme de l’opposition radicale en exil, Cnared Giriteka, est ont ne peut plus claire. Elle ne participera pas au dialogue d’Arusha. Mais les autres politiciens de sa mouvance mettent un peu de bémol et indiquent que certains parmi eux ont reçu des invitations à titres de présidents de partis politiques et que la nouvelle direction du Cnared à venir décidera s’il faut y aller ou laisser. Ce sera le 29 novembre, soit deux jours après la reprise du dialogue à Arusha.
Même à Bujumbura, la situation est identique. Si les partis de la mouvance indiquent qu’ils participeront à ce dialogue, ils voudraient également que cette séance soit la dernière pour que les autres séances se poursuivent à Bujumbura. Mais ceux de ’l’opposition estiment que le dialogue d’Arusha ne peut pas le dernier dans cette ville tanzanienne d’autant plus qu’il n’a pas encore commencé.
A ce niveau donc, il est à constater que les politiciens burundais n’ont jamais évolué, les uns et les autres ayant gardé leurs positions, ce qui met en évidence en quelque sorte l’échec de la médiation. Il est donc clair que les deux parties vont toutes à Arusha alors que leur agendas cachés tiennent difficilement compte de l’intérêt de la Nation.
Burundi - Politique
L’Olucome s’exprime sur la prochaine session de dialogue
Bujumbura, le 22 novembre 2017 (Net Press) . D’entrée de jeu, l’observatoire estime que "le dialogue inter burundais externe doit être inclusif et paritaire". Il se réjouit que cette session qui avait rompu ses activités depuis 10 mois redémarre à Arusha à partir du 27 novembre 2017.
Selon des informations à sa portée, le nombre des invités à cette séance serait improportionnel par rapport aux deux parties en conflit. Les deux parties sont constituées d’une qui veut garder le statu quo et l’amendement de la constitution après le dialogue externe et une autre qui veut tout changer, c’est-à-dire fouler aux pieds l’accord d’Arusha et l’amendement immédiat de la constitution. L’Olucome demande que les deux parties soient invitées à parité égale.
En outre, poursuit cet observatoire, une partie au conflit ne doit pas se choisir des personnes avec qui négocier. Il souhaiterait donc que lors de la prochaine séance, la médiation mette en avant les différents préalables lui soumis par la société civile, dont l’Olucome.
Pendant cette période de crise, cet observatoire se rend compte de la dilapidation des biens publics à une grande vitesse au pays. Certaines sociétés internationales, dont la Cvmr, société d’exploitation de minerais d’origine canadienne, sont entrées de s’accaparer de la richesse nationale sans aucune norme de transparence en matière de passation des marchés publics.
Il demande à la médiation que les participants au dialogue puissent discuter et trouver des solutions durables aux 8 points sans oublier de mentionner son écœurement suite à l’emprisonnement des défenseurs des droits de l’homme comme Germain Rukuki, Nestor Nibitanga, respectivement de l’Acat-Burundi et de l’Aprodh, ainsi que trois membres de la Parcem.
Burundi - Administration
Les propriétaires des maisons détruites en sit-in
Bujumbura, le 22 novembre 2017 (Net Press) . Des propriétaires des maisons détruites au site de construction de la présidence de la République dans la localité de Gasenyi en zone Kamenge, commune urbaine de Ntahangwa en mairie de Bujumbura, ont observé un sit-in ce mardi 21 novembre 2017 à 14 h00 devant le ministère de l’environnement, pour réclamer les indemnités avoisinant un milliard de nos francs.
Selon les témoignages recueillis par la rédaction, ces familles en débandade disent qu’ils ont été accueillis par des familles en détresse et réclament les indemnités promises par le ministère de tutelle, surtout que c’est ledit ministère qui reste derrière la destruction de leurs maisons.
Selon les témoignages recueillis, les déguerpis ne parviennent pas à comprendre comment ils ont été chassés sans indemnisation et sous le silence complice des services de la présidence de la république. Le Ministre de l’environnement s’est réservé de tout commentaire sur cette réaction d’un sit-in devant ses bureaux.
Cependant, des familles de la commune de Gashikanwa, dans la localité de Nyarugunda, craignent de subir le même sort que les déguerpis de Gasenyi lors de la construction d’un aéroport international de Nyarugunda, non loin de la commune de Mwumba, en province de Ngozi.
Burundi - Zimbabwe - Politique
Spécial Zimbabwe
Un Goliath chassé par sa soit disant « femme "
Harare, le 22 novembre 2017 (Net Press) . Un politologue sous couvert d’anonymat indique que la démission du président Robert Mugabe ce mardi 21 novembre, que la rédaction considère comme un Goliath chassé non pas par David, mais sa soi-disant femme, « Grace Mugabe" et nous brosse un Goliath dans le pays des terres saintes.
« Le récit décrit Goliath comme étant un géant d’une taille « de six coudées et un empan » soit environ 2,90 m, avec une cotte de mailles en cuivre d’une masse de 5 000 sicles, soit 57 kg, et la lame en fer de sa lance de 600 siècles, soit près de 7 kg.
Goliath partit du camp philistin et mit l’armée d’Israël au défi de trouver un homme suffisamment fort pour gagner un duel déterminant l’issue du combat entre les deux nations. Cette provocation fut réitérée quotidiennement pendant 40 jours, matin et soir dans la vallée d’Elah, la vallée des térébinthes. Finalement, David, jeune berger agréé par Dieu, releva le défi lancé par Goliath. Après avoir déclaré qu’il venait contre lui avec l’appui de Dieu, David lui jeta une pierre avec sa fronde. Celle-ci s’enfonça dans le front de Goliath qui tomba à terre. David lui prit son épée et acheva le géant en lui coupant la tête.
Nos sources révèlent le parcours du président Mugabe chassé par sa propre soi-disant femme. « Robert Mugabe, né le 21 février 1924 à Kutama en Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe), est un homme d’État zimbabwéen, premier ministre de 1980 à 1987 et président de la République de 1987 à 2017.
Marxiste, Robert Mugabe participe à la fondation de l’Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU) et mène une guérilla contre le gouvernement de Ian Smith en Rhodésie du Sud, ce qui fait de lui un des « pères de l’indépendance » du pays, qui devient le Zimbabwe. Après avoir été premier ministre du pays dès son indépendance, en 1980, il en accède sept ans plus tard à la présidence, instaurant un régime présidentiel, ce qui lui permet de continuer à assurer l’essentiel du pouvoir, auparavant détenu par le chef du gouvernement.
Son engagement anticolonialiste assure sa popularité auprès d’une partie de sa population et du continent africain. Cependant, il est accusé de faire reculer les libertés individuelles et de favoriser le racisme antiblanc, notamment par une politique de confiscation de terres et d’expulsions. Au niveau économique, sa présidence est marquée par une explosion du taux de chômage, par une hyperinflation, par des famines et par la décision des pays occidentaux d’imposer au Zimbabwe des sanctions économiques.
En novembre 2017, alors qu’il dirige de facto le pays depuis 37 ans et qu’il est le plus âgé des chefs d’État en exercice dans le monde, l’armée le place en résidence surveillée. Après une semaine de tractations et de pressions, et alors que le parlement entame une procédure de destitution à son encontre, il annonce sa démission de la présidence.
Origines
Né le 21 février 1924, fils d’un immigré du Nyassaland, Robert Gabriel Mugabe grandit à la mission catholique jésuite de Kutama au nord-est de la capitale Salisbury. Son père abandonnant le foyer familial alors qu’il n’a que 10 ans, Robert Mugabe est élevé par sa mère dont il est très proche. Enfant solitaire, il manifeste un goût prononcé pour la lecture et les études. Il est issu de l’ethnie majoritaire des Shonas.
Éducation
Diplômé en enseignement à l’âge de 17 ans, il rejoint l’université de Fort Hare en Afrique du Sud pour y étudier l’anglais et l’histoire. Il y côtoie Julius Nyerere, Herbert Chitepo, Robert Sobukwe et Kenneth Kaunda.
Il est diplômé en 1951 puis poursuit ses études à Driefontein en 1952, à Salisbury (1953), à Gwelo (1954) et au Tanganyika(1955-1957). Il obtient par correspondance une licence en enseignement à l’université d’Afrique du Sud et une licence d’économie à l’université de Londres. Il enseigne pendant trois ans à Lusaka, capitale de l’ex-Rhodésie du Nord, puis à Accra au Ghana, première colonie d’Afrique ayant accédé à l’indépendance, où il rencontre une collègue, Sally Hayfron, sa première femme qu’il épouse en 1961. En plus de ses sept diplômes académiques, il n’hésite pas à dire qu’il est « diplômé en violence ».
Chef de guérilla.
En 1960, Robert Mugabe revient en Rhodésie du Sud, converti à l’idéologie marxiste et se déclarant « marxiste-léniniste-maoïste ». Il se joint au Ndébélé Joshua Nkomo et au Parti national démocratique (National Democratic Party – NDP), qui devient par la suite Zimbabwe African Peoples Union (ZAPU), immédiatement interdit par le gouvernement blanc de Ian Smith.
En 1963, Mugabe, Shona, crée son propre parti, le Zimbabwe African National Union (ZANU), avec le révérend Ndabaningi Sithole et l’avocat Herbert Chitepo. Il en devient secrétaire général. La ZANU et la ZAPU seront longtemps séparés par cette frontière ethnique entre Shonas et Ndébélés.
En 1964, il est arrêté avec d’autres chefs de file nationalistes et jeté en prison pendant dix ans au camp de restriction de Gonakudzingwa à la frontière entre la Rhodésie du Sud et le Mozambique. Il en profite pour étudier le droit et consolider son influence sur le mouvement nationaliste. En 1966, il perd son fils mais se voit refuser une permission pour l’enterrement, ce qui attise sa haine du régime de Salisbury.
Relâché en 1974, sous les pressions de John Vorster, le premier ministre d’Afrique du Sud qui cherchait à trouver des interlocuteurs modérés au gouvernement blanc de Ian Smith, premier ministre de la Rhodésie indépendante, il quitte le pays pour le Mozambique où il prend la direction de la branche militaire de la ZANU, la ZANLA (Zimbabwe African National Liberation Army), pour mener la guérilla contre le gouvernement de Ian Smith avec le soutien des communistes du Front de libération du Mozambique.
Le 18 mars 1975, Herbert Chitepo est assassiné en Zambie dans un attentat à la voiture piégée et Mugabe peut alors prendre unilatéralement le contrôle de la ZANU tandis que le révérend Ndabaningi Sithole renonce au combat armé et crée un parti politique modéré l’Union nationale africaine du Zimbabwe - Ndonga.
Le 3 mars 1978, les accords de Salisbury signés par Ian Smith avec des dirigeants noirs modérés comme Abel Muzorewa et Ndabaningi Sithole aboutissent au principe d’élections multiraciales et à la fin de la domination blanche.
Les élections d’avril 1979 sont remportées par l’UANC de Canaan Banana et d’Abel Muzorewa, l’UANC étant le seul parti noir ayant renoncé à la violence et autorisé ainsi à concourir. Abel Muzorewa devient le nouveau premier ministre de la nouvelle Zimbabwe-Rhodésie le 1er juin 1979. Cependant, le nouveau régime n’obtient pas de reconnaissance internationale du fait des restrictions imposées aux autres partis politiques noirs n’ayant pu participer aux élections.
En décembre 1979, le pays redevient la colonie britannique de Rhodésie du Sud et les accords de Lancaster House signés à la fin du mois aboutissent à un accord général dont l’octroi de garanties économiques et politiques pour la minorité blanche et des élections multiraciales prévues pour février 1980. Après une campagne électorale marquée par des intimidations de toutes parts, l’intrusion des forces de sécurité et des fraudes, les Shonas votent en masse pour leur parti communautaire, en l’occurrence la ZANU de Robert Mugabe.
Le 4 mars 1980, la ZANU emporte 57 des 80 sièges réservés aux Noirs alors que les 20 sièges du collège électoral blanc sont tous remportés par le Front rhodésien de Ian Smith. Le 18 avril 1980, Robert Mugabe devient le premier Premier ministre du nouvel État du Zimbabwe et Canaan Banana, le premier président.
Premier ministre
À la tête du gouvernement, Mugabe tente de bâtir un nouveau pays sur la base d’une alliance entre Shonas et Ndébélés. Il tente d’incorporer la ZAPU dans sa ZANU et offre à Nkomo de prestigieux portefeuilles ministériels. Mais les revendications et les attentes sociales des Shonas l’entraînent à mener une politique plus nationaliste et ethnique.
En 1982, pour fêter les deux ans d’indépendance, il fait rebaptiser toutes les villes du pays à commencer par Salisbury, nommée désormais Harare.
En 1983, une rébellion ndébélé met fin à l’union ZANU-ZAPU et une guerre civile ensanglante la province du Matabeleland. Robert Mugabe y déploie « sa » 5e brigade, une force spéciale formée par des instructeurs nord-coréens. Nkomo est démis de ses fonctions. La répression de l’armée est brutale contre les Ndébélés. On dénombrera 10 000 victimes.
En 1987, un accord de paix met fin à la guerre civile et la ZAPU se fond enfin dans la nouvelle ZANU-PF. C’est également l’année de la fin du collège électoral blanc et de leur représentation assurée de 20 députés signifiant la fin du rôle politique des Blancs dans le pays. C’est aussi l’année où Mugabe prend la fonction de président de l’État aux pouvoirs élargis, abolissant le poste de Premier ministre.
Chef de l’État
La ZANU et le ZAPU fusionnent fin 1987 pour former la ZANU-PF. En 1988, Mugabe nomme Joshua Nkomo à la fonction de vice-président. En 1990, Robert Mugabe est élu président de la République et fait part de son intention d’imposer institutionnellement la ZANU comme parti unique et de transformer l’État en régime marxiste. La chute du mur de Berlin et l’effondrement des régimes communistes en Europe empêchent cette mutation, du moins en droit.
Mugabe est réélu en 1996, presque sans opposition, à la suite du retrait de ses deux adversaires Abel Muzorewa et le révérend Ndabaningi Sitholé. À l’issue de l’élection présidentielle de 2002, Robert Mugabe obtient 56 % des voix contre Morgan Tsvangirai, le président du tout nouveau Mouvement pour un changement démocratique (MDC).
En 1997, Laurent-Désiré Kabila s’empare du pouvoir au Zaïre, désormais rebaptisé République démocratique du Congo, mais doit rapidement faire face à la rébellion d’une partie de ses troupes soutenue par l’Ouganda et le Rwanda. Mugabe vole au secours du pouvoir de Kinshasa en envoyant 20 000 hommes en RDC aux côtés des Angolais et des Namibiens. Cette aide aura un prix : Mugabe obtiendra le droit d’exploitation d’une mine de cobalt (un des plus grands gisements du monde) et un accès au trafic de diamants. Le cuivre congolais de meilleure qualité viendra alimenter les industries zimbabwéennes. L’intervention militaire de Mugabe sera totalement financée par l’État congolais avec ces mêmes ressources minières.
Réélection contestée de 2008.
Cette section est trop longue. Elle pourrait gagner à être raccourcie ou répartie en plusieurs sous-sections.Il est également possible que sa longueur crée un déséquilibre dans l’article, au point d’en compromettre la neutralité en accordant à un aspect du sujet une importance disproportionnée.
Les élections générales de 2008 se déroulent dans un contexte économique, politique et social très tendu. L’ancien grenier à maïs de l’Afrique australe est alors en ruine, avec une hyperinflation annuelle proche de 165 000 %, quatre adultes sur cinq au chômage, des magasins vides, des pénuries alimentaires (les plus graves de l’histoire du pays) et énergétiques à répétition alors que l’espérance de vie a dégringolé à 56 ans. Robert Mugabe bénéficie néanmoins encore du soutien sans faille de la police et de l’armée ainsi que d’un système élaboré de clientélisme assorti de campagnes de répression ou d’intimidation des partis rivaux.
Pour l’élection présidentielle, Robert Mugabe (Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique – ZANU-PF), candidat à un 6e mandat, affronte à nouveau Morgan Tsvangirai (Mouvement pour le changement démocratique – MDC) et Simba Makoni, un ancien ministre des finances, dissident du ZANU-PF. Pour les élections législatives, le MDC affronte le ZANU-PF.
Les élections ont lieu en l’absence de la plupart des correspondants de la presse étrangère et des observateurs européens et américains, le régime n’ayant accepté que la présence d’observateurs de pays africains ou « amis ». Ce n’est que le 2 avril, au bout d’un long décompte, que la commission électorale du Zimbabwe déclare que le MDC a gagné les élections en remportant 105 sièges (dont 5 MDC dissidents) contre 95 au ZANU-PF.
Au Sénat, les deux partis se retrouvent à égalité. Entre-temps, le MDC a accusé les autorités de retarder les résultats pour les manipuler en faveur de Robert Mugabe et, par crainte de violences, les forces de sécurité ont été déployées dans la capitale du pays. Sur le plan international, la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, qualifie le régime de Robert Mugabe de « honte pour le peuple du Zimbabwe, pour l’Afrique australe et le continent dans son ensemble » alors que le président sud-africain Thabo Mbeki est mis en cause, y compris par son propre parti l’ANC, pour son « silence assourdissant » ou son aveuglement sur la situation politique du pays.
Alors que la ZANU-PF réclame et obtient un recomptage partiel, alimentant la tension politique au Zimbabwe, les résultats de l’élection présidentielle ne sont pas divulgués. L’absence de publication officielle des résultats fait alors craindre au MDC que la Commission électorale, dont les membres ont été nommés par Robert Mugabe, ne manipule les résultats. Alors que le MDC proclame que Morgan Tsvangirai a été élu président avec 50,3 % des voix, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, demande aux autorités de procéder à la publication officielle des résultats de l’élection présidentielle. De son côté, Robert Mugabe appelle les Zimbabwéens à protéger leurs terres des Blancs alors que « d’anciens combattants » de la guerre d’indépendance envahissent les fermes encore détenues par les Blancs.
Alors que la ZANU-PF a probablement bien été battue aux élections législatives du 29 mars par le Mouvement pour un changement démocratique et que les résultats de l’élection présidentielle ne sont toujours pas publiés, trois semaines après le scrutin, Robert Mugabe réapparaît publiquement lors des fêtes de commémoration de l’indépendance du Zimbabwe. Mis en accusation pour les violences et les actes d’intimidation de ses partisans à travers le pays pour s’assurer de la victoire en cas de deuxième tour de la présidentielle, Robert Mugabe en profite pour attaquer la Grande-Bretagne devant 15 000 militants et sympathisants, réunis dans un stade de la banlieue d’Harare.
Dans un discours virulent, il accuse ainsi l’ancienne puissance coloniale de « soudoyer une partie de la population pour qu’elle se retourne contre lui », répétant que « le Zimbabwe ne sera plus jamais une colonie ». Lors d’une manifestation le 20 juin, il déclare également que « seul Dieu pourrait lui retirer le pouvoir ». Dans ce climat, bien que vraisemblablement majoritaire dans le pays mais craignant pour ses partisans menacés de représailles sanglantes, Morgan Tsvangirai décide à cinq jours du second tour de l’élection présidentielle de boycotter celle-ci, permettant ainsi à Robert Mugabe d’être réélu
Jusqu’à cette campagne électorale, Robert Mugabe bénéficiait d’un soutien quasi sans faille de ses pairs africains, notamment de ceux de la Communauté de développement des pays d’Afrique australe. À la suite des exactions commises par ses partisans, Robert Mugabe, que Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères français, qualifie « d’escroc et d’assassin », est lâché par plusieurs pays voisins comme la Zambie, le Botswana, l’Angola et le Swaziland qui se joignent à l’ensemble des condamnations internationales de celui perçu autrefois comme le « père de la nation » zimbabwéenne mais aujourd’hui aussi catalogué par la presse et la communauté internationale comme un « despote mégalomaniaque ».
Dans le même temps, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, apporte son soutien à la demande de Morgan Tsvangirai appelant au report du second tour de l’élection présidentielle, déclarant notamment qu’il y a « trop de violences et d’intimidations » au Zimbabwe et qu’une élection ne peut être tenue dans ces conditions et serait dépourvue de toute légitimité. Ban Ki-moon déclare que « la situation au Zimbabwe représente aujourd’hui le plus grave défi à la stabilité de l’Afrique australe », estimant même que le principe d’élections en Afrique est en jeu
Le 23 juin, par une résolution non contraignante, le Conseil de sécurité de l’ONU condamne la crise politique au Zimbabwe, accusant spécifiquement le « comportement du gouvernement » d’avoir « dénié à ses opposants politiques le droit de faire librement campagne » et rendu impossible, par ses violences et restrictions, « la tenue d’une élection libre et équitable le 27 juin ».
Alors que le Britannique Paddy Ashdown, ancien haut représentant de l’ONU et de l’UE en Bosnie-Herzégovine, exprime ses craintes de voir la violence au Zimbabwe déboucher sur un « génocide », le Sud-Africain Jacob Zuma, chef de L’ANC, dénonce à son tour le comportement de Robert Mugabe, demandant une intervention d’urgence aux Nations unies et à la Communauté pour le développement de l’Afrique australe. Dans un entretien accordé à la télévision australienne, un autre Sud-Africain, le Prix Nobel de la paix, Desmond Tutu, assimile Robert Mugabe à « une sorte de Frankenstein », et plaide également pour une intervention rapide de la communauté internationale, brandissant lui aussi la menace d’un nouveau génocide similaire à celui arrivé au Rwanda en 1994
Le 25 juin 2008, Robert Mugabe est déchu de son titre de chevalier honoraire par la Grande-Bretagne, condamné par la Conférence des évêques d’Afrique australe, lâché par Nelson Mandela qui dénonce « la tragique faillite de leadership au Zimbabwe » et désavoué par la commission de sécurité de la Communauté de développement de l’Afrique australe qui lui demande de reporter le second tour de l’élection présidentielle. Or, de nombreux juristes internationaux estiment que ce second tour, organisé hors délai, n’a aucune valeur au regard de la loi électorale du pays et que, en respect de celle-ci, Morgan Tsvangirai ayant obtenu une majorité simple des suffrages lors du premier tour, est d’ores et déjà vainqueur et le président légitime du Zimbabwe.
Les résultats officiels du second tour de l’élection présidentielle annoncent la réélection de Mugabe pour un sixième mandat. Il obtient officiellement 2 150 269 voix face à 233 000 pour Tsvangarai.
À la suite de ce résultat officiel, Robert Mugabe prête de nouveau serment comme chef de l’État. À ce titre, il peut dès lors nommer 33 sénateurs supplémentaires, comme le lui confère de droit la Constitution, empêchant l’opposition (qui avait remporté la majorité des sièges à la Chambre basse et la moitié de ceux au Sénat) de contrôler le Parlement.
Le politologue dit que le Héro de l’Indépendance zimbabwéenne, 93 ans, est en train de courir à grande vitesse avec une bagatelle de 1 milliard de dollars, au moment où Harare est en liesse du départ du crocodile surnommé Gustave
D’autres Goliath dans la peur bleue
Selon nos interlocuteurs, d’autres Goliath africains qui ont juré de quitter du pouvoir aux cercueils sont dans la peur blue, en l’occurrence le médiateur de la crise burundaise, le président ougandais Yoweli Kaguta Museveni , le président du Cameroun Paul Biya et bien d’autres ….conclut le politologue.
La Chine rend hommage à son « ami », le président Robert Mugabe
La Chine, important partenaire du Zimbabwe, a rendu hommage ce 22 novembre à son « ami » Robert Mugabe, au lendemain de la démission du doyen des chefs d’Etat de la planète, tout en promettant de poursuivre sa coopération avec le pays africain.