Bujumbura, le 3 septembre 2018 (Net Press). C’était hier dimanche 2 septembre vers 11 heures dans la zone de Nyakabiga, commune Mukaza, dans la mairie de Bujumbura quand une maison a pris feu dans le quartier Nyakabiga II, 6ème avenue n° 10. L’on ne connaît pas encore la cause de l’incendie mais l’on soupçonne les mauvaises installations de l’électricité dans cette partie de Nyakabiga car c’est la deuxième maison qui prend feu dans les mêmes circonstances et au même quartier.
Même si l’on n’enregistre aucune perte en vies humaines, l’on déplore cependant le fait que tout ce qui se trouvait dans la maison a été calciné malgré l’intervention rapide des camions extincteurs de la police. C’est d’autant plus dommage que la maison était bien équipée car elle était louée par un jeune qui voulait prendre femme en date du 20 octobre 2018.
Selon des informations sur place, il avait commencé à distribuer une partie des cartes d’invitation samedi le 1er et les autres sont parties en fumée lors de la déclaration de cet incendie. Très désolé, le jeune homme n’a pas encore décidé de se marier malgré ce qui est arrivé ou alors d’ajourner les cérémonies de son mariage pour s’équiper de nouveau. Il attend des avis de son comité.
Du côté des droits de l’homme, au moins trois personnes ont été assassinées la semaine dernière alors qu’on évoque également une tentative d’assassinat visant une famille de la commune Rugombo à Cibitoke. Une femme et une petite fille de 3 ans 4 mois ont été victimes d’agression sexuelle.
Des cas d’arrestations arbitraires relevés dans plusieurs localités du pays ciblent les militants du parti d’opposition Fnl fidèles au député Agathon Rwasa, victimes de détention arbitraire à Kirundo. Certains sont dans des cachots de police depuis une semaine, d’autres sont détenus depuis plus d’un mois dans les conditions déplorables.
L’on parle aussi de la séquestration et du passage à tabac de trois journalistes durant un reportage dans le nord de la ville Bujumbura. Les auteurs des coups sont des agents de la police.
Nous apprenons que 39 réfugiés congolais banyamulenge ont fuis leur pays ce vendredi 31 août vers la commune de Rugombo, dans la Province de Cibitoke, au Nord-Ouest du pays. Selon ces refugiés, ils fuient le combat opposant les forces armées de la République démocratique du Congo aux rebelles Mai –Mai qui perdure depuis trois mois.
Ces Banyamulenge disent qu’ils dormaient quand les combats les ont surpris. Ils demandent au gouvernement burundais de leur accorder un statut de réfugié. Pour le moment, ils ont été accueillis au centre de transit de Cishemere, en commune Buganda toujours dans la province de Cibitoke.
Burundi – Justice
Quand la justice est rendue par un membre du gouvernement !
Cibitoke, le 3 septembre 2018 (Net Press). Le ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage, Deo Guide Rurema, a remis ce lundi 3 septembre, 1500 ha qui appartenaient à l’entreprise agricole située en commune Rugombo, Rugofarm, à la direction provinciale de l’agriculture et de l’élevage de Cibitoke, et ce, en l’absence de Rugofarm. Cette décision a été vivement critiquée par cette même société qui estime que le ministère devrait au minimum s’assurer que les deux parties en conflits sont présentes
Selon un cadre de cette entreprise sous couvert d’anonymat, le ministère, de concert avec la compagnie de gérance du coton Cogerco, se sont arrogées le droit de s’attribuer cette terre sans l’absence de la partie adverse, alors que les experts du cadastre national n’étaient pas sur les lieux pour délimiter cette propriété.
Selon lui, Jean Bosco Lungwe Kitabu, Dieudonné Nshimirimana, Thierry Bukuru, Innocent Niyonkuru et Jean Claude Habarugira, tous employés de cette entreprise, ont été arrêtés ce jeudi 30 août, reprochés de récolter les palmes dans cette propriété dans des conditions contraires à la loi. L’Etat devrait attendre la mise en exécution de ce jugement pour permettre à cette entreprise de récolter les palmiers avant d’ajouter qu’une large majorité des employés de cette entreprise vivent une psychose de peur au moment où d’autres essaient de s’éloigner le plus possible de ce feuilleton. Des sources sur place indiquent que les jeunes Imbonerakure surveillent de jour comme de nuit cette propriété.
Burundi - Anniversaire
Il y a 31 ans, Pierre Buyoya accédait à la magistrature suprême
Bujumbura, le 3 septembre 2018 (Net Press) . Trente et un ans viennent de s’écouler jour pour jour après l’arrivée de Pierre Buyoya à la tête du pays et à la tête des blindés, le 3 septembre 1987. Pierre Buyoya à l’époque est un militaire, major de grade, qui n’est pas très connu du public burundais. Ceux qui connaissent cet homme indiquent qu’il est taciturne et que pour cela, il est aimé de sous-officiers et des soldats, le silence ayant été confondu avec le sérieux. Sinon, c’est un officier qui vit au quartier VI de la commune de Ngagara à l’époque, spécialiste des blindés, mais qui vivait l’anonymat comme la plupart des majors de grade à l’époque.
Une curiosité à observer est que les Occidentaux sont très satisfaits de la venue de cet officier, probablement parce qu’ils sont fatigués par les 11 ans du pouvoir de Jean Baptiste Bagaza, un président progressiste mais jugé dictateur par ses détracteurs. Pierre Buyoya rouvrit les églises qui avaient été fermées par son prédécesseur, une fermeture que d’aucuns trouvent qu’il s’agit de la cause immédiate du renversement de Jean Batiste Bagaza.
Malgré l’admiration par les bailleurs traditionnels, le bilan des 6 premières années de Pierre Buyoya (1987 - 1993) est mitigé au Burundi. Pour ceux qui sont proches de lui, c’est un visionnaire car sa démarche est de réconcilier à tout prix les Burundais qui se sont entretués depuis pratiquement l’indépendance.
Mais pour ses détracteurs, son bilan est plus que catastrophique. En acceptant l’injonction de François Mitterrand d’introduire "aveuglement" la démocratie dans notre pays, il est devenu un consultant de la communauté internationale à la tête du Burundi. Son bilan semble à une pièce de théâtre abominable du début à la fin, il a mis les Burundais sur la balançoire de l’unité qui n’existait pas à l’époque, la justice est devenue un instrument de l’exécutif, etc.
Trouvant qu’il a été totalement incompris, Pierre Buyoya a tenté de justifier les actes qu’il a posés au cours de son règne par la production d’un ouvrage intitulé "Mission Possible", un ouvrage qui ne parle que de lui, depuis son enfance jusqu’à son retrait de la présidence, après être battu par Melchior Ndadaye en 1993, un ouvrage sans aucune référence bibliographique.
Malgré la production de ce livre qu’il a d’ailleurs perfectionné quelques années plus tard et les multiples fonctions lui confiées par plusieurs organes internationaux, il y en a qui sont toujours convaincus que Pierre Buyoya est à l’origine des problèmes que le Burundi vit actuellement, qu’il est le fossoyeur n° 1 de la société burundaise.
Burundi - Chine - Afrique
"Ouverture du stratégique Forum de coopération entre l’Afrique et la Chine", dixit Rfi
Beijing, le 3 septembre 2018 (Net Press) . A Pékin, le Forum de coopération entre l’Afrique et la Chine, ou Focac, s’est ouvert ce lundi matin, en présence du président chinois et de la plupart des chefs d’Etat africains. C’est le troisième forum du genre depuis 2000, mais la Chine a mis l’accent sur cette édition, alors que les intérêts économiques et diplomatiques chinois ne cessent de grandir en Afrique, où Pékin devient plus qu’un partenaire économique.
Alors que les relations sino-africaines sont essentiellement économiques, recevoir la plupart des dirigeants africains, en grande pompe, à Pékin, participe à donner une coloration plus politique à ces relations.
Si Pékin se défend de tout néo-colonialisme en Afrique, force est de constater qu’une puissance grandissante doit bien protéger ses intérêts à l’étranger. Et c’est là que le politique et l’économique sont étroitement liés : la Chine vend de plus en plus d’armes aux pays africains, la Chine a invité des militaires africains à un Forum de sécurité et de défense en juillet dernier.
Ce n’est pas un hasard si la première base militaire chinoise à l’étranger a été ouverte l’an dernier à Djibouti, l’un des pays d’Afrique les plus endettés vis-à-vis de la Chine. Alors oui, les pays africains sont toujours friands d’investissements chinois en infrastructures, mais de plus en plus de critiques s’élèvent contre les risques de dépendance économique vis-à-vis de la Chine.
Comme un avertissement, la semaine dernière, lors d’un échange devant des journalistes, le président namibien a répondu à l’ambassadeur de Chine : « Vous ne devriez pas nous dire ce qu’on doit faire. Nous ne sommes pas des marionnettes. »
La Chine, une puissance en Afrique
Ce 3e sommet sino-africain rassemblera 54 délégations venues du continent, en plus des dirigeants de l’ONU, de l’Union africaine, et de 26 organisations africaines et internationales. Ce forum a pour thème « communauté de destin et partenariat mutuellement avantageux ». Il va surtout consacrer la montée en puissance de la Chine, premier partenaire commercial de l’Afrique.
Des camions produits en Afrique du Sud au chemin de fer construit au Nigeria, en passant par les usines de confection au Rwanda ou en Ethiopie, la Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique et l’un des investisseurs les plus dynamiques. Plus de 10 000 entreprises chinoises opèrent sur le continent d’après Pékin ; et dans le secteur des infrastructures, la part des entreprises chinoises atteint les 50%. On est loin de l’idée reçue d’une Chine concentrée exclusivement sur l’achat de matières premières. La puissance chinoise se diffuse dans tous les domaines, de la haute technologie à la manufacture de base.
Mais la relation est souvent jugée déséquilibrée et génératrice d’effets pervers. Ainsi le FMI et la Banque mondiale se sont inquiétés de voir les prêts chinois accroître la dette africaine qui a doublé en cinq ans. Un exemple, 70% de la dette publique camerounaise est détenue par la Chine. Au Kenya, la situation est comparable et au Mozambique comme au Congo-Brazzaville, les prêts chinois ont contribué au surendettement des pays. La Chine détient déjà 14% de la dette africaine. Quoi qu’il en soit, les fameuses routes de la soie et les investissements lancés par Pékin façonnent le continent. La relation entre les deux entités est chaque jour un peu plus forte.
Complétons cette dépêche de Rfi que le Burundi a été représenté à ce sommet par le deuxième vice-président de la République, Joseph Butore. Celui-ci a trouvé sur place une délégation de précurseurs, dont le ministre en charge des relations extérieures et de la coopération internationale, Ezéchiel Nibigira.